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118 Acupuncture & moxibustion Masazumi Kawamoto, Takayuki Nakayoshi, Hitomi Ike

118 Acupuncture & moxibustion Masazumi Kawamoto, Takayuki Nakayoshi, Hitomi Ikefuji Technique des aiguilles sous-cutanées et de régulation énergétique d’Akabane Résumé : La technique des aiguilles sous-cutanées et de régulation énergétique a été mise au point en 1952 par le Dr Akabane. Cette aiguille superficielle, longue de 3 à 7 mm, est différente des neuf aiguilles antiques. Son insertion n’est pas perpendiculaire mais parallèle à la peau, et la profondeur est seulement de 2 ou 3 mm. Les points utilisés sont les points shu du méridien de vessie, certains points d'acupuncture et également ceux correspondant aux “trigger points”. Le diagnostic de déséquilibre énergétique est original : il consiste à tester la sensibilité thermique du patient à l'angle unguéal des doigts et des pieds (points j i ng). Cette méthode efficace est re l a t i vement facile à utiliser, même pour les débutants. La clinique d’ Ac u p u n c t u re et de Moxibustion du Collège de Médecine Orientale du Kansai la propose dans son cursus d'enseignement. Mots-clés : aiguille superficielle - sensibilité thermique - Akabane. Summary : ICN means the method for using intracutaneous needle invented in 1952 by Dr AKABANE. The form of ICN needle is d i f f e rent from the other nine ancient needles. Its insertion is horizontal not ve rtical and the needle depth is only 2-3mm. ICN acupuncturists heat the right and left side finger tips while observing the meridian changes. From these observations, ICN acupuncturists know the patient's sense of speed conve yed by this heat and determine the patient's pattern. Then the acupuncturist t reats patient synthetically using ICN. As this method is re l a t i vely easy to do even for beginners, the out Clinic for Ac u p u n c t u re and Moxibustion in Kansai College of Oriental Medicine uses this method for its educational curriculum. Ke y w o rds : In t r a c u t a n e o u s Intracutaneous needle - heat sensitivity - Akabane. Bref historique La technique des aiguilles sous-cutanées, associée à l’ é valuation de la sensibilité thermique à l’ a n g l e unguéal des doigts et des pieds (points jing) a été mise au point en 1952 par un médecin japonais, le Dr Kobei Akabane. L’usage de ces aiguilles fut ensuite introduit en Chine puis dans le reste du monde. A l’automne 1950, le Dr Akabane présenta une amyg- dalite aiguë. À la même époque, le deuxième orteil du pied homolatéral à l’amygdalite fût brûlé par un chauffe-pieds. Cet événement eut pour conséquence une différence de sensibilité thermique entre les côtés d roit et gauche du corps. Po u r s u i vant cette idée, le Dr Akabane mesura la sensibilité thermique aux points unguéaux des ongles (points j i ng) sur 8 patients qui avaient bénéficié de greffe de peau à la suite de gelures. Il constata que la sensibilité du point jing du méridien c o r respondant au territoire cutané lésé avait baissé. Il constata également que la sensibilité thermique bais- sait en cas de désord res internes, de brûlures, de trau- matismes ou d’entorses. C’est à partir de ces expé- riences que le Dr Akabane développa la technique des aiguilles sous-cutanées. Protocole diagnostic La figure 1 indique les points de mesure (points j i ng) de la sensibilité thermique et leurs corre s p o n d a n c e s thérapeutiques avec les points shu dorsaux de vessie. Ces points, aux extrémités des membres, sont habituel- lement utilisés en acupuncture et en moxibustion : ce sont les points jing. Le praticien apprécie l’ é q u i l i b re d roite/gauche du corps en analysant la différence de sensibilité thermique au niveau de ces points grâce à un t e s t e u r. Cet appareil comprend une sonde qui génère de la chaleur et un appareil de contrôle. La sensibilité thermique au point jing est mesurée par le testeur réglé à un certain niveau de température. Quand l’ a c u p u n c- teur pose l’extrémité du testeur sur le point jing, l a t e m p é r a t u re augmente comme l’indique le cadran de contrôle : on mesure un délai de réaction à la chaleur. Voici la procédure : 1 - l’acupuncteur met l’ a p p a reil de contrôle sur 0, place l’extrémité de la sonde sur le point et clique sur l’interrupteur ; 2 - le patient signale la sensation de chaleur ; 3 - l’acupuncteur re t i re l’ a p p a reil et note le nombre inscrit sur le compteur, c’ e s t - à - d i re le délai d’ a p p a r i- tion de la sensation de chaleur. 119 2004, 3 (2) Masazumi Kawamoto, Takayuki Nakayoshi, Hitomi Ikefuji Cette séquence 1-3 est répétée pour chacun des points à tester. Après avoir mesuré ces 20 fois 2 points, il re c h e rc h e ceux qui présentent une différence significative entre les côtés droit et gauche. Quand le nombre relevé d’un côté est plus du double par rapport à l’ a u t re côté, cela met en évidence une déficience du méridien corre s p o n d a n t . Protocole thérapeutique La technique des aiguilles sous-cutanées utilise les points shu du dos qui correspondent au méridien dont les points jing ont été repérés comme asymétriques (figure 2). Exemple : si P11 indique la valeur 15 côté gauche et 37 côté droit (le chiffre plus élevé signifie la réaction la plus lente), on comprend que le côté droit du méri- dien du Poumon présente un hypofonctionnement et a besoin d’ ê t re tonifié. Tandis que le côté gauche m o n t re une hyperfonctionnement et a besoin d’ ê t re dispersé. Dans ce cas, l’acupuncteur applique la tech- nique des aiguilles sous-cutanées sur le côté droit au point shu dorsal qui s’accorde avec son méridien, c’est- à-dire V13 en tonification. Après ce traitement, le thérapeute peut vérifier en tes- tant de nouveau l’ é q u i l i b re thermique au point j i n g (P11) que la valeur numérique des deux côtés s’ e s t équilibrée ou un peu inversée (par exemple comme 25 à gauche et 20 à droite) quand le point V13 est ponc- turé avec exactitude. Cette technique des aiguilles sous-cutanées est quelque peu différente du traitement selon le modèle de la théorie Y i n - Yang et des Cinq Éléments. La technique des aiguilles sous-cutanées est basée sur la notion que le déséquilibre parmi tous les méridiens pourra être réglé en re d ressant l’ é q u i l i b re droite/gauche puisque les méridiens parcourent à la fois le côté droit et le côté gauche du corps. On amène ainsi le corps à re s t a u rer son équilibre par lui- même, ce qui est le fondement même de l’ Ac u p u n c t u re . Points hors méridiens Dans le croquis des doigts et des orteils, il y a des points (a - f) qui n’ont pas de références dans les Classiques. La technique des aiguilles sous-cutanées utilise aussi ces points. En pratique clinique, comme il est indiqué ci-dessus, si l’acupuncteur mesure des dif- Fi g u re 1. Tableau de correspondance entre points d’ a n g l e des ongles des doigts et des orteils et points shu de ve s s i e . Fi g u re 2. Les points shu de Ve s s i e . 120 Masazumi Kawamoto, Takayuki Nakayoshi, Hitomi Ikefuji Acupuncture & moxibustion férences marquées (plus de 2 fois) entre le côté droit et le côté gauche, il peut équilibrer (régulariser) l’état du corps en mettant l’aiguille sous-cutanée sur les points shu dorsaux correspondants (voir la figure). Quelques exemples de traitement dans lesquels les points hors nomenclature a-f sont utilisés : - Début de re f roidissement : h (à l’angle unguéal médial du 4° orteil), et V12, point de traitement où l’aiguille sous-cutanée est posée ; - Toux importante : f et V16 ; - Fièvre : d et V11 ; - Lumbagos, désord res du système urinaire, désord re s gynécologiques : a, b, e et re s p e c t i vement V29, V 2 4 , V26. Autres modalités d’utilisation des aiguilles sous-cutanées Voici d’ a u t res exemples de traitements symptoma- tiques en fonction des certaines indications des points d’acupuncture : - irrégularités menstruelles : aiguille sous-cutanée à d roite et à gauche sur la RP6 et des aiguilles habi- tuelles à demeure aux points des oreilles correspondant au système endocrine ou à la fonction ovarienne ; - vomissements gravidiques : aiguille sous-cutanée à droite et à gauche MC6 ou uploads/Sante/ akabane-frances.pdf