Janvier-Février-Mars 2009 Volume 8. Numéro 1 I S S N : 1 6 3 3 - 3 4 5 4 MÉRIDI

Janvier-Février-Mars 2009 Volume 8. Numéro 1 I S S N : 1 6 3 3 - 3 4 5 4 MÉRIDIENS Fondateur Didier Fourmont revue française de médecine traditionnelle chinoise le mensuel du médecin acupuncteur Fondateur Nguyen Van Nghi Acupuncture & Moxibustion p Acupuncture & Moxibustion Janvier-Mars 2009 Volume 8. Numéro 1 S O M M A I R E Chroniques éditoriales Médecine chinoise et médecine « occidentale » sont-elles de nature différente ? Johan Nguyen 5 Etudes traditionnelles Étude des points xuanji (RM21) et sidu (TR9) en relation avec un voyage en Chine. Henning Strøm 7 Les yeux sont le miroir de l’âme. Bui Van Tho 14 Diétothérapie chinoise et tumeurs. Marie-Emmanuelle Gatineaud 18 Etudes cliniques Surcharge pondérale traitée par gongsun, RA4 : à propos de deux cas cliniques. Florence Phan-Choffrut 25 Traitement des périarthrites scapulo-humérales par association de points locaux «réactifs» et d’un point distal unique. Bernard Memheld 30 Revues et synthèses Acupuncture au Centre Médical de l’Université Kyung Hee de Séoul, Corée-du-Sud (2e partie). Patrick Sautreuil, Patrice Josset, Byung Hee Koh 33 Mécanismes physiologiques de la modulation de l’immunité par acupuncture. Kiterie Faller et François Gonneau 39 Recherches Sphygmologie moderne et chinoise. Marc Piquemal, Patrick Sautreuil, Jean-Marc Stéphan 47 Notes de pratique. Olivier Goret, Johan Nguyen et Florence Phan Choffrut 56 L’acupuncture coréenne partage des points communs avec les acupunctures chinoise et japonaise mais s’en distingue par quelques singularités. L’une d’elles est de différencier quatre types constitutionnels : le type TaeYangIn (太 阳 人) a un poumon puissant et un foie faible ; TaeEumIn (太 阴 人 ) a un foie puissant et un poumon faible ; SoYangIn (少 阳 人) a une rate puissante et des reins faibles ; SoEumIn (少 阴 人) a des reins puissants et une rate faible. Le traitement par acupuncture prend en compte ces forces et faiblesses d’origine génétique. Notre correspondant au Centre médical de l’Université Kyung Hee de Séoul, le Dr Byung Hee Koh, est un spécialiste de cette prise en charge. L’utilisation du venin d’abeille purifié est une autre particularité de cette acupuncture dynamique et innovante. Ses principales indications sont rhumatologiques. En Corée comme à Taïwan, on recourt simultanément aux deux médecines, orientale et occidentale, pour offrir aux patients des soins efficaces les plus diversifiés possibles. Dans le deuxième volet consacré à l’acupuncture coréenne, outre le département de Médecine Constitutionnelle Sasang, nous allons nous intéresser aux activités des départements d’Acupuncture et Moxibustion, de Médecine de Réhabilitation et de l’Institut de Recherche Médicale Est-Ouest. Dr Patrick Sautreuil Sasang : quatre types constitutionnels 4 Acupuncture & Moxibustion Johan Nguyen Médecine chinoise et médecine « occidentale » sont-elles de nature différente ? La question apparaitra pour beau- coup curieuse, voire incongrue : il semble aller de soi que médecine chinoise et médecine occidentale sont différentes. Mon propos est de suggérer un autre angle de vue. 1) Divergence Le médecin acupuncteur français est dans un processus naturel de sortie de la médecine « occidentale ». Il pous- se une porte qui naturellement débouche sur ailleurs. Il devient voyageur, et comme tout voyageur il s’extasie sur ce qui est différent. Les images qu’il renvoie, ses discours sont ceux de la différence. On ne voyage pas pour retrouver l’identique (sinon pourquoi quitter son chez-soi ?). Tout ceci est amplifié et perpétué par l’en- seignement de l’acupuncture qui scelle cette différen- ce : bases modernes (l’Occident)/ bases traditionnelles (la Chine). La tradition c’est la Chine et la modernité c’est l’Occident. Le voyage dans l’espace se double d’un voyage dans le temps. Unschuld pose dans un de ses livres [1] une très bon- ne question : alors qu’un grand nombre de médecins d’origine asiatique pratiquent l’acupuncture, pourquoi aucun ne s’est imposé comme leader d’opinion dans sa discipline (mon père est l’exception qui confirme la rè- gle pour des raisons historiques précises [a]) ? Il explique que le médecin occidental est plus à même de com- prendre et de répondre à l’attente occidentale (du pu- blic et des médecins) vis-à-vis de la médecine chinoise comme alternative à la médecine occidentale. C’est un processus de différenciation professionnelle alors que le médecin asiatique en occident est en situation inverse d’intégration culturelle, ce qui ne répond pas à l’attente occidentale. La différence, finalement, c’est un artéfact, c’est une construction sociologique occidentale. 2) Convergence Mon point de vue naturel, en tant qu’eurasien [a], mé- tis, c’est le contraire, c’est la convergence entre l’Asie et l’Europe : j’en suis le produit, c’est ce que je suis. C’est cette convergence qui définit l’Humanité. La dif- férence est secondaire. Pour la médecine, j’ai la convic- tion que c’est la même chose : ce qui est convergent est central parce que ce qui est commun à deux cultures est universel et que la médecine est universelle. Ce qui est divergent est médicalement secondaire et périphérique (ce qui ne veut pas dire sans intérêt). La divergence ra- mène la médecine chinoise à une ethnomédecine asia- tique, comme homéopathie et psychanalyse sont des ethnomédecines européennes. Je n’ai pas eu à aller ailleurs pour aller à la médecine chinoise. Elle a toujours été autour de moi, et à côté de la «médecine occidentale», imbriquée. «Faire médecine « : j’ai toujours perçu cela comme une injonction paternelle non formulée, je n’ai jamais res- senti cela à propos de l’acupuncture. L’acupuncture, la médecine chinoise, ce ne sont «que» des modalités de la médecine. Dans «médecine chinoise» l’asiatique en- tend «médecine» et l’occidental «chinoise». La différence, c’est l’apparence, la similitude c’est le fond. L’évolution contemporaine de la médecine en Chine répond d’une façon ou d’une autre à tout cela : l’unité, l’universalité de la médecine. Il faut être occidental pour penser que la médecine chinoise a été créée «en creux» de la médecine «occidentale». Le cœur de la médecine chinoise est de nature scientifique. C’est ce qui constitue l’unité entre les deux médecines. Le corpus médical chinois (l’ensemble de la littérature pré-moderne) est constitué de deux élé- ments : un ensemble de propositions de nature scientifi- que (rationnelles et réfutables), et d’autres propositions de nature non scientifiques [2]. La formulation moderne chinoise de l’acupuncture procède de la distinction et de 2008, 8 (1) 5 la séparation des deux types de propositions. Les pro- positions scientifiques sont autonomes et relèvent des médecins en ce qu’ils ont à les appliquer et à les vérifier. Les autres, comme le regard d’ensemble relèvent de l’an- thropologie et de la sinologie. Il s’agit d’autres disciplines avec d’autres objectifs et d’autres méthodes. 3) « Occidentalisation » ? La critique martelée sur l’évolution actuelle de l’acu- puncture en Chine est celle de l’ « occidentalisation ». Mais perçoit-on l’arrogance « coloniale » de cette criti- que ? La médecine chinoise, en vingt siècles d’histoire, aurait été incapable de produire la moindre idée scien- tifique. La science ne pourrait être que d’occident et un chinois parlant science est un chinois occidentalisé. Ce que l’on appelle «occidentalisation», c’est en fait le nécessaire développement scientifique de proposi- tions elles-mêmes de nature scientifique de la tradition chinoise. C’est le développement légitime des savoirs et des pratiques médicales chinoises. C’est la contribution chinoise à l’universalité de la médecine. J’invite le lecteur à modifier ainsi, même très légère- ment, son angle de vue. Le champ de réflexion qui s’ouvre apparaît bien plus fécond. Dr Johan Nguyen, * johan.nguyen@wanadoo.fr Note : (a) L’auteur est le fils de Nguyen van Nghi. Références 1. Unschuld PU. Médecines chinoises». Montpellier: Indigène Editions; 2001. 2. Nguyen J. Acupuncture traditionnelle et acupuncture scienti- fique : mettons fin au débat rituel ! Acupuncture & Moxibus- tion. 2005;4(4):256. Johan Nguyen Acupuncture & Moxibustion 6 Résumé : Les points xuanji (RM21) et sidu (TR9) sont étudiés selon des textes expliquant leur nom. Cette étude fut complétée par un voyage en Chine. Mots-clés : point d’acupuncture - dénomination - xuanji - sidu - sphère armillaire - quatre fleuves - quatre mers - microcosme. Summary: The points xuanji and sidu are studied according to texts explaining their name. This study was completed by a travel to China. Keywords: acupuncture point - denomination - xuanji - sidu - armillary sphere - four rivers - four seas - microcosm. Étude des points xuanji (RM21) et sidu (TR9) en relation avec un voyage en Chine Henning Strøm En septembre 2007 j’ai voulu combiner un voyage en Chine avec l’étude des noms des points GI17, tianding, ES12 quepen, DM13 taodao, RM21 xuanji et TR9 sidu. Dans un premier article j’ai étudié les noms des trois pre- miers points en relation avec une visite dans le musée des bronzes anciens de Shanghai où j’ai vu des chaudrons ding, des bassins pen et des modèles de four de poterie ou de fonderie tao [1]. Les trois points ont reçu des noms en rapport avec l’art de fabrication par le feu des ustensiles précieux et solides afin de nous faire comprendre les re- lations étroites entre eux par leur position et par leur ef- fet anatomique et physiologique. Dans le présent article j’étudie d’abord RM21 xuanji signifiant sphère armillai- re, un instrument de uploads/Sante/ rm-21-et-tr9.pdf

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  • Publié le Mar 30, 2022
  • Catégorie Health / Santé
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