© Russ Harris 2019 www.ImLearningACT.com © Harris, R. (2022). Passez à l’ACT. 3
© Russ Harris 2019 www.ImLearningACT.com © Harris, R. (2022). Passez à l’ACT. 3e édition. Louvain-la-Neuve : De Boeck supérieur. Le guide du praticien de l'ACT pour se débloquer Les praticiens de l'ACT se retrouvent tous parfois bloqués, quelle que soit leur expérience et leurs connaissances. Chaque fois que vous vous sentez confus, bloqué, inquiet, frustré ou désespéré quant à la manière de travailler avec un patient, je vous encourage à parcourir ce guide et à l'appliquer activement. Formulation du cas Chaque fois que vous êtes coincé avec un patient, prenez au moins 10 à 15 minutes pour remplir une Formulation de cas ACT. Cela vous donnera généralement (a) une foule d'idées sur les domaines dans lesquels vous pouvez intervenir, et (b) mettra en évidence les domaines d'information importants qui vous manquent. En faisant cela, nous voulons toujours nous assurer que nous complétons la section sur nos propres barrières personnelles et que nous appliquons l'ACT à nous-mêmes pour traiter notre propre fusion et évitement. Après tout, plus nous sommes fusionnés et évitants en séance, moins nous serons efficaces avec nos clients. Relation thérapeutique Avez-vous une bonne alliance avec votre patient ? Avez-vous obtenu un consentement éclairé, adopté une attitude de compassion et de validation, et établi un sentiment d'égalité ? Avez-vous abordé les obstacles courants à la relation ? Vos propres barrières Lorsque nous sommes bloqués en tant que praticiens, c'est douloureux. Nous fusionnons facilement avec une autocritique sévère (ou des jugements sur le patient !) et nous avons tendance à lutter avec des sentiments difficiles tels que l'anxiété, la culpabilité, la frustration, la déception. Répondez-vous avec souplesse à vos propres barrières psychologiques ? Pratiquez-vous l'autocompassion ? Consentement éclairé et objectifs comportementaux Les problèmes les plus courants que je rencontre en supervision sont dus à l'omission par le thérapeute de ces deux étapes essentielles : obtenir le consentement éclairé pour faire de l'ACT et établir des objectifs comportementaux pour la thérapie. Si vous avez omis l'une ou l'autre de ces étapes fondamentales, votre patient peut vouloir une thérapie complètement différente de celle que vous lui proposez, auquel cas vous pouvez vous attendre à de la confusion, de la résistance ou des séances sans aucune orientation. N'oubliez pas que si vous n'établissez pas d'objectifs comportementaux (ce que le patient veut faire), votre patient aura presque toujours des objectifs émotionnels (ce qu'il veut ressentir), et si c'est le cas, il supposera que le but de la thérapie est de se débarrasser des pensées et des sentiments désagréables pour les remplacer par des sentiments agréables. Alors demandez-vous : • Ai-je obtenu un consentement éclairé pour l'ACT ? (Si oui, le patient l'a-t-il oublié ou mal compris ? Dois-je l'obtenir à nouveau ?) • Ai-je clairement établi des objectifs comportementaux (par opposition aux objectifs émotionnels) pour la thérapie ? La Question du choix La Question du choix est un excellent outil pour identifier rapidement n'importe quel problème ou comportement problématique et pour élaborer un plan d'action afin de le résoudre. Il vous aidera à identifier les pensées et les sentiments difficiles qui « déclenchent » le comportement, que vous ciblerez ensuite à l'aide de techniques de décrochage (défusion, acceptation, moment présent, compassion envers soi, soi en tant que contexte). © Russ Harris 2019 www.ImLearningACT.com © Harris, R. (2022). Passez à l’ACT. 3e édition. Louvain-la-Neuve : De Boeck supérieur. Il vous permettra d'identifier les situations et les problèmes difficiles que vous ciblerez par une résolution de problème guidée par les valeurs et une action engagée. Il vous aidera également à identifier les comportements alternatifs, conformes aux valeurs, pour remplacer les actions « s'éloigner ». Même si vous n'utilisez pas directement la Question du Choix en séance avec votre patient, il peut être très utile d'en réaliser un dans le cadre de la formulation de votre propre cas : soit comme un aperçu général de tous les problèmes du patient, soit comme une carte détaillée d'un comportement spécifique du patient. Le bonton Pause En séance, votre client se comporte-t-il d'une manière qui interfère avec la thérapie ? Si c'est le cas, demandez la permission de faire une « pause » et commencez à l'utiliser comme une intervention active. Utilisez le bouton « pause » pour interrompre le comportement au moment où il se produit, puis explorez-le avec respect et compassion. Faites preuve d'ouverture d'esprit et de curiosité à l'égard du comportement et examinez-le sous l'angle de la faisabilité. Cherchez à savoir s'il s'agit d'un mouvement de rapprochement ou d'éloignement. Cela vous aide-t-il à travailler en équipe avec le patient ? L'aide-t-il se rapprocher ou à s'éloigner des objectifs comportementaux établis pour la thérapie ? Une fois que le patient est d'accord sur le fait que le comportement qui interfère avec la thérapie est un geste d'éloignement ou qu'il empêche de travailler ensemble efficacement, une option consiste à représenter le comportement lui-même sur le diagramme de la Question du Choix. Cela vous permet d'identifier les pensées et les sentiments antécédents qui déclenchent le comportement, de les cibler avec des techniques de décrochage et de générer des comportements plus efficaces. Établir un ordre du jour Si vous n'arrivez pas à faire grand-chose au cours d'une séance, il serait sage d'établir un programme au début de chaque séance. Convenez d'un domaine de la vie à travailler, d'une tâche à accomplir, d'une zone de la Cible ou d'un aspect de la Question du Choix à privilégier. Utilisez l'ordre du jour pour entraîner la concentration, le recentrage et l'engagement : chaque fois que le patient s'écarte de la piste, remarquez-le et nommez-le respectueusement, puis ramenez-le doucement et respectueusement à l'ordre du jour. Faire l'ACT ou parler de l'ACT Vérifiez avec vous-même : pratiquez-vous activement les compétences de base en séance avec votre patient ? Ou vous contentez-vous de parler d'ACT ? Ne tombez pas dans le piège de penser que les métaphores suffisent. Si vous introduisez une métaphore telle que les Mains en tant que pensées et sentiments ou le fait de Repousser la feuille, vous devez ensuite pratiquer activement les compétences de défusion ou d'acceptation. (Si votre patient ne veut pas pratiquer les compétences, alors voyez le point précédent). Soyez très clair : qu'est-ce que le patient attend de la thérapie ? S'il ne veut pas d'ACT, vous devez faire un choix : utiliser un autre modèle ou le rediriger vers quelqu'un d'autre. Le désespoir créatif Lorsqu'un patient cherche à se sentir bien ou à se débarrasser de pensées, de sentiments, de sensations, de souvenirs indésirables, etc., nous devons introduire (ou réintroduire) le Désespoir créatif. Cela ouvre le patient à de nouvelles façons, plus souples, de répondre aux pensées et aux sentiments difficiles. Après le Désespoir créatif, nous passons généralement à « l'abandon de la lutte », et, à partir de là, nous pouvons passez à n'importe quelle compétence de décrochage (défusion, acceptation, autocompassion, etc.). Toutes ces techniques enseignent aux patients de nouvelles façons de réagir à leurs pensées et sentiments douloureux, avec une attitude d'ouverture et de volonté plutôt que d'évitement. Surmonter son propre doute et sa peur de l'échec Avez-vous des doutes quants à l'introduction d'exercices expérimentaux auprès de vos patients ? Vous craignez que les techniques soient inefficaces ou que le patient les considère comme boiteuses ou se sente invalidé ? La vérité dérangeante est que de tels résultats non désirés sont toujours possibles. Et cela n'a rien de particulier à l'ACT ; c'est vrai pour toute intervention dans tout modèle de thérapie. Donc, si la peur de l'échec ou le doute de soi nous retient, nous voulons appliquer l'ACT à nous-mêmes. Nous pourrions dire au patient : « Je veux vraiment vous aider à XYZ. (XYZ sont les objectifs comportementaux du client pour la thérapie.) Et j'ai une idée de quelque chose qui pourrait vous aider. Le problème, c'est que mon esprit essaie de m'en dissuader. Mon esprit me dit : "Tu vas trouver ça ridicule ou stupide ou invalidant". Et je me sens anxieux à l'idée de vous le présenter ; je remarque que mon cœur s'emballe et que mon estomac est agité. Et mon esprit me dit : "Tais-toi ! Ne dis rien d'autre. Change de sujet." Mais je suis à l'écoute de mes valeurs en tant que thérapeute ; mon but est d'aider les gens. Et si je ne vous présente pas ce sujet parce que je ne veux pas faire de la place pour ma propre anxiété à ce sujet, alors je ne suis pas fidèle à mes valeurs, et je ne pense pas vous rendre le service pour lequel vous êtes venu. Donc, même si je me sens anxieux et que mon esprit me dit que vous n'aimerez pas cela, j'aimerais vous présenter quelque chose qui, je pense, peut vraiment vous aider à XYZ". Encore une fois, remarquez que les éléments fondamenteux doivent être en place : nous devons établir des objectifs comportementaux pour la thérapie et avoir le consentement éclairé poru l'ACT afin que cela fonctionne. Nous voulon également introduire l'idée d'expérience : « Pouvons-nous traiter cela comme une expérience ? uploads/Sante/ guide-pratique-pour-se-debloquer.pdf
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- Publié le Jul 13, 2022
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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