1 Chapitre 8 Souffrance psychique et psychopathologie Articles « La notion de s

1 Chapitre 8 Souffrance psychique et psychopathologie Articles « La notion de structure chez Jean Bergeret » : un article pour mieux comprendre ce qui caractérise la lecture structurale dans les modèles psychanalytiques : https://psycha.ru/fr/bergeret/1972/psychologie_pathologique15.html#toc95 « Investigation psychanalytique sur le groupe borderline des névrosés. Quelle thérapie engager ? » : un article d’Adolph Stern qui a gardé toute sa pertinence pour mieux comprendre les troubles états-limites : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2011-2-page-331.htm « Alexithymie et pensée opératoire » : Gérard Pirlot propose une synthèse concernant la pensée opératoire dans le champ des troubles psychosomatiques : https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2014-1-page-73.htm « Attaques contre la liaison » : un article classique de Wilfred Bion pour décrire un processus défensif typique de la psychose : https://psycha.ru/fr/bion/1959/attaques_liaison.html « La psychothérapie des patients psychotiques hallucinés » : Guy Gimenez présente de manière synthétique comment travailler avec ce type de patient : https://www.cairn.info/revue-cahiers-de-psychologie-clinique-2003-2-page-83.htm Vidéos « Lacan : la conférence de Louvain » : une conférence filmée restée célèbre qui permet de mieux comprendre le style si particulier de Lacan : https ://www.youtube.com/watch?v=-HBnLAK4_Cc&t=1183s « Séminaire de Bion à la Tavistock » : une vidéo rare qui permet de mieux comprendre certaines notions de Bion et sa manière de concevoir la théorie : https://www.youtube.com/watch?v=R7OxV5FlgSo Cas clinique 2 Lire les Mémoires d’un névropathe : (https://psycha.ru/fr/schreber/1903/memoire_d_un_nevropathe1.html) Et l’analyse qu’en propose Freud : Le cas du président Schreber https://psycha.ru/fr/freud/1911/schreber3.html Proposez une analyse clinique de cet entretien filmé avec un adolescent : https://www.youtube.com/watch?v=JEUFH2aaNIY Cas clinique Norbert Proposez une hypothèse structurale concernant ce patient et développez plusieurs hypothèses concernant les processus qui organisent sa vie psychique. Le rendez-vous avait été demandé de toute urgence, d’une façon suffisamment convaincante et pas assez provocante pour qu’un effort soit fait en retour. Je reçois donc, sans trop tarder, en fin de journée, le « dernier patient », celui pour lequel on conserve la liberté aussi bien de hâter son départ que de consacrer tout le temps nécessaire à l’étude détaillée du problème posé quand celui-ci se révèle digne d’intérêt. Cette deuxième disposition devait rapidement l’emporter chez moi. Il s’agit d’un homme jeune, assez grand, blond au teint clair. Deux yeux transparents et pétillants d’une vivacité renforcée encore par de brefs mouvements palpébraux soulignent la rapidité de pensée, fixent l’attention, et captent l’interlocuteur. Une barbe taillée très minutieusement en collier encadre un menton d’apparence volontaire. Le costume paraît sobre, correct, sans recherche ni laisser-aller. Je me suis demandé longtemps pourquoi dès le salon d’attente ma première impression me l’avait fait ressentir soit comme un israélite en deuil du père, soit comme un prêtre progressiste en rupture de ban. Le mélange d’élan de son comportement avec une réserve un peu triste de son allure, de désir de séduire avec en même temps un fond de mépris à la limite toutefois du supportable, me faisait penser qu’il ne s’agissait pas d’un patient ordinaire. Une odeur de « mission », de vocation, de représentation hautaine pour le compte d’une autorité supérieure condescendante et exigeante se dégageait de son maintien souple mais jamais relâché, de son propos facile, agréable et persuasif tout teinté d’émotions sincèrement vécues mais semblant cependant avoir déjà été exprimées dans des termes identiques à d’autres interlocuteurs dont il n’était jamais question. Norbert a trente ans. Il en paraît moins. Il se trouve actuellement conseiller commercial d’une société helvétique. D’emblée il m’expose deux choses : d’une part, le motif de sa demande : un premier essai sexuel avec la jeune fille qu’il désirait épouser a déclenché chez lui un accès aigu d’angoisse suivi d’une période de torpeur lui ayant fait craindre une réelle dépersonnalisation. D’autre part, il me précise avec autant de satisfaction sous-jacente que de gêne apparente dans quelles conditions il vient à moi : le directeur du grand Séminaire où il avait été élève autrefois et où il s’était finalement réfugié lors de sa panique récente lui a d’abord déclaré qu’il ne croyait en aucune façon à la psychanalyse, puis que je me trouvais le seul à pouvoir localement le soigner. Il lui conseillait donc de tout faire pour que je le prenne en charge personnellement mais sans m’avouer surtout que c’était lui, supérieur, qui m’adressait ce patient car, si je le savais, je n’accepterais sûrement pas de recevoir Norbert. 3 Voilà qui posait déjà clairement le problème des mouvements dramatiques successifs et contradictoires du sujet à partir de faits réels récents, établissant sur un mode assez particulier le contact avec moi, en tant que thérapeute, alors que le véritable roman qu’il m’expose par la suite peut être suspecté de se trouver (en partie du moins) élaboré à la fois « après coup » et en fonction du genre de transfert établi à mon égard. Au cours des entretiens suivants, l’angoisse se dissipe sous le couvert de l’anaclitisme retrouvé et probablement encouragé dans un contre-transfert intéressé par l’originalité du cas, irrité contre les persécuteurs et plus ou moins séduit par les singulières qualités du persécuté. Norbert m’expose ainsi peu à peu une suite de vécus assez extraordinaires : Son père était israélite hongrois réfugié en France et décédé quand le patient avait 4 ans. La mère est décrite avec insistance comme peu intelligente, sans culture, et ne l’ayant jamais aimé. Il y a trois frères plus âgés. Au décès du père, c’est la guerre et l’occupation ; la famille est obligée de « prendre le maquis », On les loge chez des catholiques très pieux, en montagne, dans un lieu reculé où ils ne voient pratiquement personne, en dehors des paysans locaux et du curé du village dont ils dépendent qui, chaque semaine, amène le courrier et les nouvelles et vient partager avec ses ouailles le tabac, les alcools et les cartes. Norbert dit ne savoir exactement ni comment ni pourquoi, un jour, on le baptisa. Et ceci s’opère en grande pompe, dans les bois. L’évêque du lieu, lui-même, s’est déplacé. Mais on l’a baptisé seul de la famille et cela va revêtir une grande .importance par la suite : dans un premier temps il en sera en apparence valorisé par rapport aux siens. Dans un deuxième temps ce reniement de ses origines sera intolérable : mal accueilli par les catholiques et rejeté par sa famille, il lui sera impossible de se définir nettement. Mais en même temps il se sentira trahi, dit-il, par les siens qui l’auraient livré aux catholiques et aux étrangers, lui, le petit, comme gage de leur sécurité clandestine. À partir de ce moment, son intégrité narcissique sera sans cesse menacée et jamais complètement rétablie. Il ne pourra se voir que (…) comme représentant zélé mais insatisfait de maîtres successifs, respectés et haïs à la fois, parce que contradictoires, avec lesquels il ne peut avoir de relation durable ni réellement confiante. Peu après son baptême, il se plaint de maux de ventre et de troubles digestifs. On décide de lui enlever son appendice. Pour cela on le place, sous une fausse identité, dans une clinique de religieuses où il demeure assez longtemps en convalescence par la suite. Il est associé aux rites pieux de la communauté. Il se déclare séduit par l’affection des « sœurs » pour lui, ce qui lui semble tant contraster avec l’attitude peu attentive de sa mère à son égard. Un jour, au milieu de la prière collective (à la Vierge), il est pris d’un élan mystique très intense et qui durera un certain temps. Le potentiel érotique de telles positions mystiques collectives, qui échappe pudiquement au conscient de l’adulte, avait percuté très brutalement la pauvreté et la requête affectives sous-jacentes de Norbert. Un traumatisme affectif semble avoir été vécu à ce moment de façon beaucoup plus nette qu’au baptême (…). Des messages combien contradictoires semblent avoir été enregistrés tels la forclusion du père par le baptême et l’élan pour une mère (la Vierge) dont le mari (Joseph) est justement forclos aussi. Sans difficultés apparentes, Norbert entre au petit Séminaire où Il se révèle un élève brillant, puis au grand Séminaire où ses dispositions intellectuelles sont remarquées. On l’oriente vers une licence de sociologie. Mais cette réussite auprès de ses camarades l’inquiète peu à peu une angoisse assez particulière commence à se développer en lui : la crainte de faire un « prêtre défroqué » (…). Peu de temps après, un incident se serait produit dans son Séminaire avec l’arrivée d’un religieux d’origine israélite et roumaine qui vient faire un exposé sur l’Eglise derrière le rideau de fer. Le patient l’attaque en public avec une violence extrême, puis se retire dans sa chambre en larmes et en désarroi. Il y restera ensuite plusieurs jours sans vouloir sortir. 4 Certains membres du Conseil du Séminaire n’avaient jamais vu d’un bon œil une « ascension spirituelle » aussi rapide. Après un tel incident ils reprennent autorité sur leurs autres collègues jusque-là plus confiants et notre patient est envoyé d’abord « au repos » au loin, puis on lui conseille de ne pas prononcer ses engagements sacerdotaux avant un certain temps de réflexion et de mise à l’épreuve. Cet épisode, comme le baptême, va opérer chez Norbert un uploads/Sante/ chapitre-8-pdf.pdf

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  • Publié le Mar 09, 2021
  • Catégorie Health / Santé
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