SAINT JEAN CHRYSOSTOME Lettres à Olympias ou Les 17 lettres que saint Jean Chry

SAINT JEAN CHRYSOSTOME Lettres à Olympias ou Les 17 lettres que saint Jean Chrysostome Archevêque de Constantinople adressa, durant son second et dernier exil (404 – 405) à la diaconesse Olympias Suivies d'une Vie anonyme d'Olympias Rassemblées par Albocicade 2009 Petite préface Durant son second (et ultime) exil, l'archevêque Jean de Constantinople (ultérieurement surnommé "Chrysostome" – "Bouche d'Or" – ) échangea une correspondance importante avec les personnes qui lui étaient restés fidèles, au premier rang desquelles il faut compter la "diaconesse" Olympias (ou, selon l'ancienne graphie française "Olympiade"). Ce sont donc les 17 lettres de St Jean Chrysostome à Olympias, dans la traduction publiées en 1864 sous la direction de M. Jeannin. Ces lettres, ainsi que le reste des œuvres complètes de St Jean Chrysostome, ont été numérisées par les moines de l'abbaye St Benoit de Port Valais (Suisse). http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/chrysostome/index.htm Cependant, si au XIXe siècle on pouvait écrire " On n'a pu retrouver l'ordre chronologique des lettres de saint Chrysostome ", les travaux d'A.- M. Malingrey pour le volume 13 bis des Sources Chrétiennes offrent une répartition chronologique "probable" en fonction d'éléments internes. C'est donc cette ordre que nous suivons. Par ailleurs, Mme Malingrey complétait son édition des "Lettres" par une "Vie anonyme d'Olympias", dont une tradauction française avait précédemment été publiée en 1906, dans la "Revue de l'Orient Chrétien". C'est cette traduction réalisée sur le manuscrit grec 1443 de la Bibliothèque Nationale par J. Bousquet que nous avons retrouvé (ROC n° 11, 1906) que nous avons retrouvé et que nous présentons (en pdf image). Les lettres à Olympias Lettre 1. (anciennement numérotée XI.) A LA VÉNÉRABLE ET TRÈS-PIEUSE DIACONESSE OLYMPIADE , JEAN , ÉVÊQUE , SALUT DANS LE SEIGNEUR. Plus l'épreuve s'accroît, plus aussi nous recevons de consolation, plus nous avons d'espoir dans l'avenir. Tout nous réussit à souhait, et vraiment nous naviguons à pleines voiles. A-t-on jamais vu, jamais entendu rien de semblable ? Que de bancs de sable! que de rochers ! que de tourbillons et de tempêtes ! C'est une nuit affreuse, ce sont d'horribles gouffres, des écueils sans nombre; et cependant nous voguons sur cette mer, comme si nous étions dans le port. Que cette pensée, ô très-pieuse Olympiade, vous aide à dominer le trouble et l'agitation de votre âme. Daignez me rassurer sur votre santé; pour nous, tout va bien, le corps et l'âme. Notre corps s'est fortifié, nous respirons un air pur, et les soldats qui nous escortent nous comblent de bons offices. Nous n'avons pas besoin de domestiques; eux- mêmes nous en tiennent lieu. L'amour qu'ils nous portent en est cause. C'est comme une garde rangée autour de nous, et chacun s'estime heureux de nous être utile. Notre seule peine est de ne pas savoir si vous vous portez bien. Dites-le nous donc, pour nous combler de joie ! Que je saurai de gré à notre cher fils Pergamius ! S'il vous plaît de nous écrire, usez pour cela de ses services. C'est un ami sincère, qui nous est tout dévoué, qui fait le plus grand cas de votre modestie et votre piété. Lettre 2. (anciennement numérotée X.) A LA MÊME. Secouez cette crainte que vous cause notre voyage. Je vous l'ai déjà dit, je me sens plus de santé et de vigueur. L'air nous est favorable, et ceux qui sont chargés de nous mener en exil mettent tous leurs soins, s'appliquent de toutes leurs forces à nous procurer du repos et du soulagement, au delà même de nos désirs. J'allais partir de Nicée quand je vous ai écrit, le troisième jour de juillet. Donnez-nous donc souvent des nouvelles de votre santé. Vous le pouvez par l'entremise de Pergamius, en qui j'ai toute confiance. Ne nous rassurez pas seulement sur votre santé; dites-nous aussi que vous avez dissipé ce nuage de tristesse qui enveloppait votre âme. S'il en est ainsi , nous vous écrirons plus souvent, puisque nos lettres ne seront pas inutiles. Si vous voulez que nous vous écrivions fréquemment, mandez-nous que vous en retirez quelque avantage. Alors, soyez-en sûre, nous nous montrerons prodigue.. Il est venu tant de voyageurs qui pouvaient nous apporter de vos lettres ! Il nous a été pénible de ne rien recevoir. Lettre 3. (anciennement numérotée IX.) A LA MÊME. Quand je vois le long des routes, dans les bourgades, dans les villes, le peuple, hommes et femmes se précipiter pour nous voir, et fondre en larmes en notre présence, je songe à la douleur qui vous accable. C'est la première fois que ces gens nous aperçoivent, et telle est pourtant leur affliction qu'ils ne peuvent la supporter. En vain les prions-nous d'être plus calmes, en vain cherchons-nous à les consoler, à les rassurer : leurs larmes ne font que redoubler. Quelle ne doit donc pas être l'agitation de votre âme ? Mais plus la tempête a de violence, plus aussi la palme aura d'éclat, si vous savez rendre grâce au sein de la tourmente, si vous savez résister avec courage. C'est du reste ce que vous faites. Que le pilote, sur une mer orageuse , déploie outre mesure les voiles du navire, tout est perdu. Qu'il dirige au contraire le navire avec prudence , il ne court aucun danger. Ainsi donc, dame très-pieuse, ne vous abandonnez pas à la tyrannie de la tristesse; mais sachez triompher de la tempête à force de raison. Vous le pouvez; votre sagesse peut dominer l'orage. Mandez-nous qu'il en est ainsi; et même en pays étranger, nous ressentirons une grande joie, en apprenant que vous supportez cette affliction avec sagesse et intelligence, C'est des environs de Césarée que je vous écris. Lettre 4. (anciennement numérotée XII.) A LA MÊME. C'est après avoir échappé à cette maladie qui m'a surpris en route et dont j'ai porté les restes jusqu'à Césarée, c'est après avoir pleinement recouvré la santé, que je vous écris de Césarée même. Les soins m'ont été prodigués, par d'excellents, par d'illustres médecins, dont la sympathie et l'affection m'ont fait plus de bien que tous les remèdes. L'un d'eux a même promis de partir avec nous; plusieurs éminents personnages nous ont fait la même promesse. Nous vous tenons au courant de toutes nos affaires, et vous ne nous rendez guère la pareille. C'est un reproche que je ne cesse de vous faire. N'accusez que votre négligence,, et nullement le manque d'occasion. Le frère de l'évêque Maxime est venu ici il y a trois jours; j'attendais une lettre de vous, et il m'a dit que vous n'aviez pas voulu lui en remettre. Le prêtre Tigrius a fait comme vous. N'oubliez pas de le lui reprocher, à lui qui nous porte un amour si vif et si sincère et à tous ceux qui entourent l'évêque Cyriaque. Ne blâmez ni Tigrius, ni personne de ne m'avoir pas suivi dans mon exil. C'est une faveur qui nous était réservée. Peut-être auraient-ils voulu partir avec nous, sans pouvoir réaliser leur désir. Gloire à Dieu pour toutes choses! Ce sera toujours ma maxime dans toutes les circonstances de la vie. Qu'ils n'aient pu me suivre, je le veux bien; mais du moins ne pouvaient-ils pas m'écrire ? Quant aux soeurs du vénérable évêque Pergamius, qui montrent tant de zèle pour nos intérêts, remerciez-les eu ir on nom. Elles ont inspiré au duc, son gendre, tant de bienveillance à notre égard, qu'il souhaite vivement de nous voir. Donnez- nous souvent des nouvelles de votre santé et dé la santé de nos amis. Mais soyez sans inquiétude à notre sujet; car nous nous portons bien, nous avons l'âme tranquille et joyeuse, et nous goûtons un parfait repos. Nous voudrions savoir si l'on a mis en liberté ceux qui accompagnaient l'évêque Cyriaque. On ne nous a rien dit de bien clair à ce sujet. Renseignez-nous donc vous-même , et dites à l'évêque Cyriaque que la tristesse m'a empêché de lui écrire. Lettre 5. (anciennement numérotée VIII.) A LA MÊME. Même après avoir quitté Constantinople, je devais donc trouver encore cet empressement qui m'émeut jusqu'au fond de l'âme. Tous ceux qui nous rencontrent, soit Orientaux, soit Arméniens, fondent en larmes dès qu'ils nous aperçoivent, poussent des gémissements et nous suivent en déplorant notre sort. Vous le voyez donc, vous n'êtes pas seule à vous affliger à cause de moi : et c'est là pour vous un puissant motif de consolation. Ecoutez le Prophète déplorer un mal vraiment affreux et insupportable : J'attendais, s'écrie-t-il, que l’on s'attristât avec moi; et personne ne s'est présenté; j'attendais des consolations, et personne n'est venu me consoler. (Ps. LXVIII, 21.) N'est-ce donc pas une consolation bien grande que de voir tout l'univers s'associer à notre tristesse? s'il vous faut quelque chose de plus, je vous dirai : Après avoir tant souffert, nous nous portons bien, nous ne sommes nullement inquiété; dans le plus parfait repos, nous passons en revue nos souffrances, nos continuelles afflictions, les attaques dont nous avons été l'objet, et ce souvenir nous remplit sans cesse de joie. Que cette pensée chasse loin de vous cette tristesse qui couvre votre âme comme d'un uploads/Sante/ lettres-a-olympias.pdf

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  • Publié le Jan 25, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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