MANUEL DE L’INFIRMIER ANESTHÉSISTE EN SITUATION ISOLÉE Dr Jean BRUNA René CHOUL
MANUEL DE L’INFIRMIER ANESTHÉSISTE EN SITUATION ISOLÉE Dr Jean BRUNA René CHOULOT Dr Carl DAIGLE Dr Gilles GERMAIN Dr Anne-Marie GOUVET Pascale HARVEY Dr Chantal HURBIN Dr Véronique LALOE Dr Jean L‟HUILLIER Dr Patrice MOURET Alain RAFFOUR Dr Françoise TANDONNET Dr Tuppin SCRASE www.chirurgie-solidaire.org Chirurgie Solidaire, 36 rue du Moulin de Pierre 95220 Herblay, FRANCE secretariat.chirurgiesolidaire@sfr.fr - 2 - SOMMAIRE INTRODUCTION Page 4 1. DEONTOLOGIE ET DOSSIERS DE PATIENTS Page 5 1.1 Déontologie de l‟anesthésie 1.2 Dossiers 2. ANATOMIE, PHYSIOLOGIE ET MALADIES IMPORTANTES POUR L’ANESTHESIE Page 10 2.1 Coeur et circulation 2.2 Voies aériennes et respiration 2.3 Système nerveux 2.4 L‟eau du corps humain 2.5 Le sang 2.6 Anatomie de la colonne vertébrale et structures nerveuses 2.7 Maladies importantes pour l‟anesthésie 3. PRINCIPES GENERAUX DE L’ANESTHESIE Page 48 3.1 Définitions 3.2 L‟environnement de l‟anesthésie 4. PREPATION DE L’ANESTHESIE Page 52 4.1 Visite pré -anesthésique 4.2 Vérifications avant anesthésie 5. UTILISATION DES INJECTABLES EN ANESTHESIE Page 56 6. PHARMACOLOGIE Page 59 6.1 Adrénaline 6.2 Atropine 6.3 Bupivacaïne 6.4 Diazépam 6.5 Gallamine 6.6 Halothane 6.7 Kétamine 6.8 Lidocaîne 6.9 Lidocaïne et bupivacaïne (hyperbares pour rachi-anesthésie) 6.10 Naloxone 6.11 Néostigmine 6.12 Péthidine 6.13 Suxaméthonium 6.14 Thiopental 6.15 Glucosé à 5% 6.16 Sérum salé à 0,9% 6.17 Ringer lactate (solution de Hartmann) 6.18 Colloïdes 6.19 Résumé: contenu des liquides de perfusion les plus courants - 3 - 7. OXYGENE Page 80 7.1 Hypoxie 7.2 Oxygène médical 8. ANESTHESIE GENERALE Page 88 8.1 Anesthésie à la kétamine avec respiration spontanée 8.2 Anesthésie générale avec intubation et ventilation 8.3 Intubation trachéale 8.4 Surveillance 8.5 Complications de l‟anesthésie générale 8.6 Anesthésie générale en situation d‟urgence 9. RACHI-ANESTHESIE Page 103 9.1 Avantages, inconvénients, indications, contre-indications, controverses 9.2 Technique de la rachi-anesthésie 9.3 Complications 9.4 Rachi-anesthésie en obstétrique 10. ANESTHÉSIE LOCO-RÉGIONALE COMBINÉE (Rachi anesthésie + Kétamine) Page 119 11. ANESTHESIE LOCALE Page 120 12. ANESTHESIE EN OBSTETRIQUE Page 123 12.1 Changements physiologiques de la grossesse 12.2 Rachi-anesthésie pour césariennes 12.3 Anesthésie générale pour césariennes 12.4 Cas particuliers en obstétrique 12.5 Protocole pour césariennes 12.6 Réanimation du nouveau-né 13. ANESTHESIE DES ENFANTS Page 139 14. RÉANIMATION Page 142 14.1 Choc et réanimation 14.2 Transfusion sanguine 15. SOINS POST-OPERATOIRES Page 150 15.1 Soins post-opératoires 15.2 Contrôle de la douleur 16. PROTOCOLE D’UTILISATION DES ANTIBIOTIQUES CHEZ LES PATIENTS DE CHIRURGIE Page 159 17. VIH ET ANESTHESIE Page 163 4 Introduction Ce manuel est destiné aux infirmiers anesthésistes de petits hôpitaux en situation de précarité dans les pays en développement, précarité tenant à l‟isolement, à un équipement minimum et souvent insuffisant, à l‟absence de chirurgien certifié, et à la difficulté pour les équipes d‟accéder à une formation professionnelle continue. Cette situation aurait de quoi décourager l‟ensemble de ces équipes… Mais les missions que nous avons pu réaliser dans ce type de contextes nous ont fait découvrir avec émerveillement que cette précarité pouvait aussi être le lieu d‟une richesse humaine et professionnelle exceptionnelle. Car nous avons souvent rencontré au sein de ces personnels confrontés à leur impossible quotidien, une extraordinaire volonté de faire face à des besoins chirurgicaux immenses, de progresser coûte que coûte et d‟apprendre. C‟est aux infirmiers de cette trempe, véritables chevilles ouvrières de leurs blocs opératoires que nous dédions ce manuel. Qu‟ils sachent qu‟ils y ont beaucoup contribué par leur expérience d‟un terrain si dépaysant pour les occidentaux favorisés que nous sommes, par l‟exemple de leur ingéniosité et par leur exigence de solutions réalistes à leurs problèmes. Ce n‟est donc pas à eux que nous devons demander d‟excuser les propositions souvent « à ras des moyens » de ce manuel, qui risquent en revanche de faire sourire dans les blocs de CHU où l‟anesthésie et la réanimation ne sauraient se passer de techniques et de moyens sophistiqués. Mais c‟est en travaillant à leur côté que nous avons réalisé qu‟il est possible de sauver beaucoup de vies avec peu de moyens et beaucoup de … rigueur, notamment en matière de choix de la technique d‟anesthésie la plus appropriée, de sa réalisation technique et de la prise en charge du patient avant et après l‟opération. C‟est avant tout cette rigueur que Chirurgie Solidaire désire en retour partager avec eux, dans ce manuel et sur le terrain où il leur reste tant à construire. Les auteurs 5 1. Déontologie et dossier du patient 6 1.1 Déontologie de l’anesthésie 1.1.1 Etre hospitalisé, une expérience difficile Être malade est bien plus désagréable qu‟une personne en bonne santé ne peut imaginer. Pour la majorité des gens, l‟admission dans un hôpital équivaut à être mis en prison. On perd sa liberté et la sécurité de son entourage familial ainsi que ses habitudes quotidiennes. L‟hôpital peut paraître impersonnel, hostile et effrayant, et beaucoup craignent, parfois à raison, qu‟ils vont y mourir. Entrer dans un bloc opératoire est particulièrement terrifiant. Trop souvent les patients sont laissés seuls pendant des heures avec leur douleur et leur détresse et avec personne pour s‟occuper d‟eux et leur apporter secours ou réconfort. Les femmes peuvent être très inquiètes pour les enfants qu‟elles ont laissés à la maison, parfois sans soins appropriés. Souvent les patients n‟ont pas mangé ni bu depuis longtemps : ils peuvent souffrir de la faim, de déshydratation ou d‟hypoglycémie autant que de leur maladie. La plupart des gens ne comprennent pas les procédures médicales et ignorent ce qui va leur arriver. Il est probable que la maladie causera des problèmes financiers à la famille. Le patient peut avoir peur de ne pas retrouver sa capacité à gagner sa vie. Un patient à l’hôpital est dans une situation très vulnérable. 1.1.2 Communication entre personnel soignant et avec les patients Souvenez-vous que la situation met le patient en désavantage et dans un rôle de dépendance : ce sont les membres du personnel qui ont le pouvoir ; ils ne doivent pas en abuser. Beaucoup de patients d‟hôpital se plaignent d‟une mauvaise communication et que personne n‟a pris son temps pour leur expliquer ce qui se passe. Souvent rien n‟est expliqué ou, très souvent, les explications sont trop rapides et trop courtes ou exprimées en langage médical que le patient ne peut pas comprendre. Après avoir donné une explication, il est bien de poser quelques questions pour être sûr que le patient a réellement compris. Très souvent un patient peut dire « oui » pour ne pas paraître stupide mais sans rien avoir compris. Parfois un patient peut ne pas coopérer, paraître stupide, pervers ou même agressif. Généralement c‟est parce il est effrayé, n‟a pas compris ou parce que la maladie a affecté ses capacités mentales. 1.1.3 L’approche des patients On doit établir un contact humain en disant bonjour aux patients avant de les toucher. Souvent un bon récapitulatif des antécédents médicaux contribuera au diagnostic avec l‟examen physique. 7 Il faut se présenter au patient et lui expliquer quel est votre rôle. Il est bon de s‟adresser aux patients par leur nom. Si le patient semble difficile, non raisonnable ou agressif, ne le prenez pas personnellement. C‟est probablement à cause du stress de la situation. Ne vous énervez pas et ne criez jamais sur un patient. Vous devez toujours essayer d‟imaginer que, vous-même ou quelqu‟un que vous aimez êtes à leur place, et pensez à ce que vous attendriez de l‟hôpital et de son personnel dans sa situation. 1.1.4 La situation pré opératoire Expliquez ce que vous allez faire, pourquoi et ce que le patient va ressentir. Il est également nécessaire d‟obtenir le consentement écrit du patient (ou de vérifier que cela a été fait). Si, après les explications, le patient semble toujours très anxieux, on peut injecter un tranquillisant ou sédatif tout de suite. Si vous laissez un patient une demi-heure sur la table d‟opération et faites du diazépam juste avant de commencer, vous aurez un patient bourré d‟adrénaline, tachycarde et probablement hypertendu. Il ne faut jamais laisser un patient seul dans la salle d‟opération. S‟il y a des actes désagréables à faire, comme poser une sonde urinaire, il faut si possible attendre que le patient soit anesthésié. Quand vous êtes prêt à endormir le patient (ou à faire une anesthésie rachidienne), demandez du calme et du silence dans la salle, ce n‟est pas le moment des plaisanteries et des bavardages. Le patient est probablement terrifié et vous avez besoin de vous concentrer et d‟être capable d‟entendre. 1.1.5 Les proches Les proches ont aussi besoin de savoir ce qui arrive au patient et ce qu‟ils peuvent faire pour aider à son rétablissement. Il ne faut pas vous fâcher avec ses proches, sinon vous n‟obtiendrez pas une bonne coopération de leur part. Par exemple, si la mère veut donner à boire à un enfant atteint d‟une péritonite, vous devez lui expliquer pourquoi elle ne doit pas le faire. 8 Les droits des patients découlent du principe selon lequel chaque individu, en tant qu‟être humain, a une valeur indépendante de son statut, sa richesse, sa religion, son éducation, sa nationalité ou son groupe social. Ils comprennent : Le droit à une approche et un traitement amical et respectueux Le droit d’être écouté Le droit à uploads/Sante/ manuel-infirmier-anesth 2 .pdf
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Licence et utilisation
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- Publié le Jan 07, 2021
- Catégorie Health / Santé
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