INTRODUCTION : Les maladies parodontales sont des maladies infectieuses causées

INTRODUCTION : Les maladies parodontales sont des maladies infectieuses causées par les bactéries de la plaque dentaire ou biofilm. Nul ne reviendra aujourd’hui sur ce facteur causal, déclenchant, sans lequel les altérations pathologiques touchant d’abord la gencive puis le tissu osseux ne peuvent apparaître et évoluer. Mais il existe de nombreux facteurs de risque permettant à chaque individu de réagir différemment face à cette attaque bactérienne. A côté des facteurs de l’environnement comme le stress et le tabac, et des facteurs génétiques, les maladies générales occupent une place très importante. Parmi ces maladies générales, les affections cardiovasculaires et le diabète sont souvent rapportées. 1 ­ LA MALADIE PARODONTALE 1­ 1­ Définition : (1) On regroupe sous le terme de maladies parodontales (ou parodontopathies) l’ensemble des gingivites et parodontites. Les gingivites sont caractérisées par une inflammation gingivale qui se manifeste par une rougeur de la gencive, un saignement et un œdème localisé. Le processus inflammatoire n’affecte que le parodonte superficiel (épithélium gingival et tissu conjonctif gingival) et est dû, le plus fréquemment, à une accumulation de plaque bactérienne. Les gingivites sont réversibles, notamment grâce à la mise en œuvre de mesures d’hygiène bucco­ dentaire spécifiques. Lorsque la pathologie s’aggrave et atteint les tissus parodontaux profonds (os alvéolaire, desmodonte, cément), on parle de parodontites. Ces lésions sont caractérisées cliniquement par la présence d’une inflammation gingivale et d’une poche parodontale ainsi que par une perte osseuse. Les parodontites sont des maladies infectieuses dues à un déséquilibre de la flore et dans lesquelles les réponses de l’hôte à l’agression bactérienne jouent un rôle fondamental. Ce déséquilibre de la flore est caractérisé par une forte augmentation de la proportion de bactéries à Gram négatif, anaérobie strict. Le contrôle de l’infection constitue donc la phase fondamentale de la prise en charge des parodontites. 1­ 2­ Classification : (2 ) L’évolution des notions sur la pathogénie des maladies parodontales a donné naissance à de nombreuses classifications, basées pour l’essentiel sur des critères cliniques. Plusieurs classifications ont été proposées depuis celle de Page et Schroeder, en 1982. La dernière classification utilisée est celle d’Armitage (1999). (figure 1) Cette nouvelle classification est davantage basée sur le concept : infection / réponse de l’hôte. ­ Gingivites induites par la présence de la plaque dentaire ; ­ Gingivites non induites par la plaque dentaire : troubles hormonaux, prise de médicaments, infections spécifiques... ; ­ Parodontite chronique localisée ou généralisée; ­ Parodontite agressive localisée ou généralisée ; ­ Maladies parodontales nécrotiques :gingivites et parodontites ulcéronécrosantes ­ Maladies parodontales comme manifestations des désordres systémiques : diabète, syndrome d'immunodéficience acquise, troubles hématologiques.. ; ­ Abcès du parodonte ; ­ Parodontite associée à des lésions endodontiques ; - Maladies parodontales péri-implantaires. (figure 1) : classification d’Armitage (1999). 1­ 3­ Diagnostic : (3) Il se base sur plusieurs points : ­ interrogatoire ­ examen clinique ­ examens complémentaires (essentiellement radiographiques). 1­ 3­ 1­Interrogatoire : 3 grandes questions permettent de cerner les problèmes et de compléter si nécessaire le questionnaire : ­ présence de pathologie ? ­ traitements en cours ? ­ allergies ? Dans le cadre de l’interrogatoire, certains points ont une importance toute particulière en parodontologie : ­ antécédents familiaux de parodontopathies ? ­ âge du patient ? ­ tabagisme ? 1­ 3­ 2­ Examen clinique : L’examen clinique recherche l’existence de : ­ saignements ­ œdème de la gencive ­ modification de la teinte et/ou de la consistance de la gencive ­ modification au niveau des papilles ­ récessions ­ présence ou absence de plaque et de tartre ­ obturations ou prothèses débordantes ­ mesure de la perte d’attache ­ atteintes de furcations ­ mobilités dentaires. 1­ 3­ 3­ Examen radiographique : L’examen radiographique en parodontologie comprend : ­ la radiographie panoramique ­ le bilan radiographique « long cone » (ou status radiographique). (figure 2) Le status radiographique est l’examen complémentaire de référence en parodontologie Il permet de mettre en évidence avec précision : ­ présence de tartre ­ atteintes de l’os cortical ­ obturations ou prothèses débordantes ­ atteintes de furcations - estimation précise de la forme des défauts osseux (supra-osseux/infra-osseux). (figure 2) : status radiographique. 1- 4-Epidemiologie : (4) Les données disponibles dans la littérature sont à interpréter en tenant compte du fait que les critères de jugement ne sont pas identiques d’une étude à l’autre. L’utilisation de plus en plus systématique de l’indice CPITN dans ces études permettra d’avoir un recueil de données uniformes à l’avenir. Les données épidémiologiques ont été limitées à l’Europe. La gingivite est observée chez 80 % des adultes (grade C). Dix à 69 % de la population étudiée ont au moins une perte d’attache 4 mm. 1,6 % (donnée française) à 40,1 % (ancienne Allemagne de l’Est) de la population ont une profondeur de poche 6 mm. L'âge «critique » de la longévité dentaire en relation avec la destruction parodontale se situe actuellement vers 60 ans. Chez les enfants et les adolescents, les gingivites sont observées en moyenne chez 50 % des adolescents de 15 ans. 50 % des enfants en moyenne ont de la plaque dentaire et moins de 30 % des enfants de 15 ans ont du tartre. Un à 9 % des enfants âgés de 5 à 16 ans ont une perte d'attache et/ou osseuse sur un ou plusieurs sites selon les populations. Ces maladies parodontales affectent en général uniquement une minorité de la population et dans ce cas sur un ou deux sextants seulement. L'évolution dans le temps de cette prévalence va soit vers une stabilisation de cette proportion soit vers une amélioration liée aux conditions d'hygiène bucco­ dentaire. Du fait de la prévalence des maladies parodontales et de leur potentielle gravité, il est recommandé de rechercher systématiquement les signes d'une maladie parodontale à l’occasion de toute visite de contrôle bucco-dentaire. 1­ 5­ Facteurs De Risque Des Maladies Parodontales : (5) Beck (1994) a défini un facteur de risque comme le maillon d’une chaîne causale associée à une maladie spécifique ou une caractéristique individuelle (c’est­à­dire un comportement personnel, une exposition à l’environnement ou un caractère génétique), capable d’exposer le patient à cette maladie. Un patient peut être exposé à un seul ou à plusieurs facteurs de risque, certains d’entre eux étant des facteurs d’aggravation majeurs des maladies parodontales. 1­ 5­ 1­ Le biofilm : Le biofilm bactérien est une accumulation bactérienne adhérente à la surface dentaire ou à la surface des matériaux de reconstitution. Composé de bactéries, aérobies ou anaérobies au sein d’une matrice intercellulaire, son rôle pathogène sur les tissus parodontaux n’est plus à démontrer (Van Dyke et Sherhan 2003). Au sein de cette structure complexe, les interactions bactériennes sont nombreuses et la répartition bactérienne se fait en fonction de différents gradients (oxygène, pH). Les microorganismes acquièrent au sein de ce biofilm des capacités de résistance plus importantes que celles qu’ils présenteraient à l’état planctonique. Ces mécanismes de résistance ont été observés vis­à­vis de certains traitements antimicrobiens (antiseptiques et antibiotiques) et soulignent l’importance de la désorganisation du biofilm dans la démarche thérapeutique. 1­ 5­ 2­ Réponse de l’hôte La réponse immuno­inflammatoire de l’hôte peut induire une destruction plus ou moins importante des tissus parodontaux. En effet si les mécanismes immuno­inflammatoires permettent à l’hôte de lutter contre l’agression bactérienne, ils peuvent dans certaines situations amplifier la destruction tissulaire. 1­ 5­ 3­ L’âge : Un certain nombre de paramètres expliquent l’incidence plus élevée des maladies parodontales avec l’âge, notamment la diminution du potentiel de cicatrisation et des mécanismes d’immunodéficience. La sénescence des tissus parodontaux ainsi que les effets secondaires des traitements médicamenteux pourraient être des facteurs aggravants. 1­ 5­ 4­ Sexe : Certains auteurs ont signalé la prédominance de parodontites sévères chez les hommes, qui semblent aussi plus exposés à la colonisation de la plaque et pour qui le risque de perte d’attache serait majoré. 1­ 5­ 5­ Stress : Si un patient est soumis à un stress chronique, il se crée un état d’activation continu de l’axe hypothalamo­hypophyso­cortico­surrénalien. Cette activation peut se traduire par une perturbation de la réponse immunitaire et une susceptibilité aux infections ou aux maladies néoplasiques (Ader et al. 1995). De nombreuses publications suggèrent un lien entre le stress et la diminution de la résistance à certaines maladies et pour certains auteurs (Axtelius et al. 1997), le stress est un facteur de risque des maladies parodontales. 1­ 5­ 6­ Maladies systémiques : diabète Le diabète constitue un vrai facteur de risque et les études concernant les liens interactifs entre diabète et maladies parodontales sont maintenant bien documentées. Les parodontites sont plus sévères chez les diabétiques de type I et de type II (Taylor et al. 1998). En effet si le diabète peut favoriser ou aggraver des lésions parodontales, on sait maintenant que la présence d’une parodontite peut influencer le contrôle de la glycémie et augmenter l’insulino­résistance. 1­ 5­ 7­ Facteurs comportementaux : Tabac Beaucoup de publications de ces dernières années ont confirmé le rôle du tabac inhalé comme un facteur de risque de la maladie parodontale (Tomar S.L. et Asma S. 2000). Les effets du tabac sur la réponse uploads/Sante/ memoire-dr-tahri-et-dr-sehbani-copie-2.pdf

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  • Publié le Nov 06, 2022
  • Catégorie Health / Santé
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