Groupe de travail Gilbert DE MELLO (Odontologie, Rennes) Président Pierre GANGL

Groupe de travail Gilbert DE MELLO (Odontologie, Rennes) Président Pierre GANGLOFF (Odontologie, Nancy) Rapporteur Pierre DJIANE (Cardiologie, Marseille) Jean-Marc GALEAZZI (Odontologie, Paris) Bernard IUNG (Cardiologie, Paris) Benoît LEFEVRE (Odontologie, Reims) Chargé de projet Claire LEPOUSE (Anesthésie réanimation, Reims) Jean-Pierre MARIOTTINI (Odontologie, Nice) Jean-Jacques MONSUEZ (Cardiologie, Médecine Interne, Villejuif) Laurent NAWROCKI (Odontologie, Lille) Jean-Luc PONTIS (Médecine générale, Val d’Izé) Marc SAMAMA (Anesthésie réanimation, Bobigny) Jean-François SCHVED (Hématologie, Montpellier) Jacques-Henri TORRES (Stomatologie, Montpellier) Recommandations pour la prise en charge des patients sous traitement anti-vitamines K en chirurgie bucco-dentaire SOCIÉTÉ FRANCOPHONE DE MÉDECINE BUCCALE ET CHIRURGIE BUCCALE EN COLLABORATION AVEC LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE CARDIOLOGIE Recommandations Groupe de lecture Géraud ANDRIEU (Anesthésie-réanimation, Paris) Patrick BEHAR (Cardiologie, Montivilliers) Jean-François COMPERE (Chirurgie maxillo-faciale, Caen) Philippe de MOERLOOSE (Hématologie, Genève) Christophe DESCHAUMES (Odontologie, Clermont-Ferrand) Damien DURAN (Odontologie, Toulouse) Carle FAVRE de THIERRENS (Odontologie, Sète) Emile FERRARI (Cardiologie, Nice) Jean-Christophe FRICAIN (Odontologie, Bordeaux) médecine buccale chirurgie buccale page 188 Objectif L’évolution des données de la littérature sur le risque hémorragique lié aux traitements anti-vita- mines K (AVK) et les techniques d’hémostase locale en odontologie ou stomatologie ainsi qu’une meilleure prise en compte du risque thromboem- bolique ont conduit la Société Francophone de Médecine Buccale et Chirurgie Buccale à consti- tuer, en collaboration avec la Société Française de Cardiologie, un groupe de travail chargé de rédiger des recommandations sur la prise en charge des patients sous traitement anti-vita- mines K en chirurgie bucco-dentaire. Questions posées au groupe de travail 1. Quelles sont les indications des AVK et les molécules utilisées ? 2. Quels sont les risques de l’arrêt ou de la modi- fication d’un traitement AVK ? 3. Comment évaluer le risque hémorragique en chirurgie bucco-dentaire chez un patient sous traitement AVK ? 4. Comment prévenir le risque hémorragique en chirurgie bucco-dentaire chez un patient sous traitement AVK ? 5. Comment traiter une complication hémorra- gique chez un patient sous traitement AVK en chirurgie bucco-dentaire ? Critères de recherche bibliographique Langues 1. Anglais 2. Français Limites 1. Publications de 1985 à 2005 2. Etudes menées chez l’homme Recherche (Bases de données) 1. AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé) 2. ANAES (Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé), 3. Bibliodent 4. Bibliothèques 5. Cochrane 6. Embase 7. EMC (Encyclopédie Médico Chirurgicale) 8. HAS (Haute Autorité de Santé) 9. Internet médecine buccale chirurgie buccale VOL. 12, N° 4 2006 page 188 Société Francophone de Médecine Buccale et Chirurgie Buccale et Société Française de Cardiologie MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE Eric GERARD (Odontologie, Metz) Patrick GIRARD (Odontologie, Paris) Patrick GOUDOT (Chirurgie maxillo-faciale, Montpellier) Jean-Claude HARNET (Odontologie, Strasbourg) François JACHIET (Odontologie, Paris) Jacques JEANDOT (Stomatologie, Bordeaux) Jean-Pierre LAROCHE (Médecine vasculaire, Avignon) Thomas LECOMPTE (Hématologie, Nancy) Brigitte LESTIENNE (Anesthésie réanimation, Montpellier) Philippe LETELLIER (Odontologie, Brest) Jean-Claude LIBERSA (Odontologie, Lille) Claude-Jean MARIOTTINI (Cardiologie, St Laurent du Var) Cédric MAUPRIVEZ (Odontologie, Reims) Damien METZ (Cardiologie, Reims) Jean-Sébastien PETIT (Anesthésie-réanimation, Reims) Jérôme QUERO (Odontologie, Laval) Jacky SAMSON (Stomatologie, Genève) Pierre SIE (Hématologie, Toulouse) Thierry TRENQUE (Pharmacologie, Reims) Daniel VIENNET (Odontologie, Nancy) Christian WANG (Odontologie, Nancy) médecine buccale chirurgie buccale page 189 10. Medline 11. Pascal 12. SFAR (Société Française d’Anesthésie et de Réanimation) 13. SFC (Société Française de Cardiologie) 14. SFMBCB (Société Francophone de Médecine Buccale et de Chirurgie Buccale) MeSH (Mots clés) 1. Anticoagulants 2. Antivitamins K 3. Dental Care 4. Hemorrhage, Bleeding 5. Oral surgery 6. Periodontal surgery 7. Thrombosis 8. Tooth extraction, Dental extraction 9. Vitamin K antagonists Revues (Etude systématique des sommaires de revues) 1. Archives des Maladies du Cœur et des Vaisseaux 2. British Dental Journal 3. British Journal of Haematology 4. Circulation 5. International Journal of Oral and Maxillofacial Surgery 6. Journal of American College of Cardiology 7. Journal of Cranio Maxillo Facial Surgery 8. Journal of Dental Research 9. Journal of Thrombosis and Haemostasis 10. Médecine Buccale Chirurgie Buccale 11. Oral Surgery Oral Medicine Oral Pathology Oral Radiology and Endodonty 12. Revue de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-Faciale 13. The Journal of Heart Valve Disease 14. Thrombosis and Haemostasis médecine buccale chirurgie buccale VOL. 12, N° 4 2006 page 189 Recommandations pour la prise en charge des patients sous AVK en chirurgie bucco-dentaire Niveau de preuve scientifique des études • Niveau A : Fondé sur des données provenant de plusieurs études randomisées comprenant un grand nombre de patients. • Niveau B : Fondé sur des données provenant d’un nombre limité d’études randomisées comprenant un faible nombre de patients ou de bons travaux non ran- domisés ou de registres d’observations. • Niveau C : Fondé sur un consensus des experts consultés. Force des recommandations (grade) • Classe I : Situations dans lesquelles il y a une preuve et/ou un accord général pour dire que le traitement est utile et efficace. • Classe II : Situations dans lesquelles il y a des éléments contradictoires et/ou des divergences d’opinion sur l’utilité et l’efficacité du traitement : . IIa : Le poids des preuves est plutôt en faveur de la technique. . IIb : Le poids des preuves est insuffisant pour avoir une opinion. • Classe III : Situations dans lesquelles il y a une preuve et/ou un accord général pour dire que le traitement n’est ni utile ni efficace ou éventuellement nuisible. Méthodologie L’élaboration et la rédaction de l’argumentaire et des recommandations de ce travail ont suivi la méthodologie proposée par la Société Européenne de Cardiologie [1]. Chaque référence bibliographique a été analysée en appréciant sa qualité méthodo- logique afin d’affecter à chacune un niveau de preuve scientifique coté de A à C. Les recomman- dations sont classées selon leur force en classes (I, II ou III) en tenant compte du niveau de preuve des études sur lesquelles elles s’appuient. médecine buccale chirurgie buccale page 190 médecine buccale chirurgie buccale VOL. 12, N° 4 2006 page 190 Société Francophone de Médecine Buccale et Chirurgie Buccale et Société Française de Cardiologie RECOMMANDATIONS Introduction Les anti-vitamines K (AVK) sont fréquemment uti- lisées dans le traitement curatif ou préventif des accidents thromboemboliques artériels ou vei- neux avec comme complication majeure l’hé- morragie. De ce fait, avant une intervention de chirurgie bucco-dentaire, se pose le problème de la conduite à tenir vis à vis de ce traitement : arrêt transitoire avec ou sans relais par une héparino- thérapie ou poursuite avec ou sans diminution de la posologie. Le choix entre ces différentes stratégies dépend du risque hémorragique et du risque thromboembolique qui doivent être éva- lués chez chaque patient pour obtenir le meilleur rapport bénéfice/risque. De nombreuses études récentes ont mis en évi- dence la possibilité de pratiquer les interventions de chirurgie bucco-dentaire sans interruption ou diminution de posologie des AVK à condition : – de respecter un protocole opératoire strict et d’avoir un INR (International Normalized Ratio) stable inférieur à 4 ; – d’utiliser systématiquement des moyens d’hé- mostase locale ; – d’assurer impérativement la continuité des soins (le patient doit être en possession des coordon- nées de son praticien ou du praticien d’astreinte). L’arrêt des AVK avec l’instauration d’un relais par de l’héparine (héparine non fractionnée : HNF ou héparines de bas poids moléculaire : HBPM) avant, pendant et après l’intervention chirurgicale est une alternative. Ce choix peut être préféré dans les cas d’intervention à risque hémorragique élevé ou si le patient n’est pas coopérant. Il est à noter que dans toute la littérature étudiée, aucune séquelle et aucun décès n’ont été retrou- vés dans les cas où un saignement post-opératoire était observé chez des patients après une inter- vention de chirurgie bucco-dentaire sans modifi- cation de leur traitement par AVK. En revanche, des complications mortelles sont survenues après arrêt ou diminution de la posologie des AVK. L’objectif de ces recommandations est de définir une attitude cohérente et codifiée pour la prise en charge des patients sous traitement AVK devant bénéficier d’une intervention de chirurgie bucco-dentaire. Ces recommandations se limitent aux AVK prescrites au long cours, les patients ayant une pathologie cardiovasculaire non stabili- sée et/ou possédant d’autres anomalies constitutionnelles ou induites de l’hémostase ainsi que les patients traités par l’association AVK/agents antiplaquettaires et ceux pris en charge en urgence ne sont pas concernés par ces recommandations. Ces cas particuliers imposent une hospitalisation, une concerta- tion pluridisciplinaire et une hémostase spé- cifique à chaque cas. Ces recommandations s’adressent aux odonto- logistes, aux stomatologistes, aux médecins généralistes et aux médecins spécialistes (car- diologie, hématologie, anesthésie-réanimation, médecine interne, médecine vasculaire…). Modalités de prise en charge d’un patient traité par AVK en chirurgie bucco-dentaire 1. Un contact préalable avec le médecin respon- sable du suivi du traitement par AVK du patient est indispensable. (I C) 2. L’arrêt systématique du traitement par AVK avant une intervention de chirurgie buccale, paro- dontale ou implantaire n’est pas justifié. (I A) 3. La poursuite du traitement par AVK est recom- mandée dans les cas d’interventions de chirurgie buccale, parodontale ou implantaire sauf en cas de risque médical associé, sous réserve de la coopération du patient et de la proximité d’une structure hospitalière capable de le prendre très rapidement en charge. (I A) 4. La valeur de l’INR doit être stable uploads/Sante/ recommandations-avk.pdf

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  • Publié le Dec 20, 2021
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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