Sujet : La mondialisation culturelle que certains qualifient d’occidentalisatio

Sujet : La mondialisation culturelle que certains qualifient d’occidentalisation ou d’américanisation ) met-elle en danger la diversité culturelle , nécessitant alors la mise en œuvre de politiques d’exception culturelle qui refuseraient d’assimiler la culture à une marchandise ? Introduction Sous l’effet de la généralisation du libre-échange, l’économie de marché s’est étendue progressivement à l’ensemble du monde au cours du XXe siècle. Les deux dernières décennies marquent le passage d’une économie internationale à une « économie monde », espace dont la régulation échappe en grande partie aux nations. Cette mondialisation de l’économie impulsée par les pays développés a-t-elle un effet sur les modes de vie nationaux, c’est-à-dire sur les pratiques sociales et culturelles spécifiques de chaque pays ? Assiste-t-on aujourd’hui à une diffusion du mode de vie occidental à l’échelle planétaire ? Et peut-on pour autant parler d’uniformisation des modes de vie ? Répondre à cette question c’est d’abord chercher à démontrer comment la mondialisation économique peut agir sur les modes de vie. Ensuite, c’est chercher à repérer des phénomènes d’acculturation (abandon de pratiques spécifiques, adoption de pratiques nouvelles) allant dans le sens d’une uniformisation. Le cas échéant, c’est se demander quelle est l’ampleur du phénomène : allons-nous vers une mondialisation culturelle, « une culture monde » nécessitant la mise en œuvre de politiques d’exception culturelle afin de protéger la diversité culturelle ou pouvons-nous observer dans le même temps, le maintien de la diversité, la vitalité des cultures locales, le renouveau des identités. Partie I – Les politiques d’exception culturelles sont néfastes ; la mondialisation reposant sur la circulation des idées est souhaitable I. Les politiques d’entrave à la libre circulation des idées ont montré leur danger A. Constat 1. Exemples historiques - la mise à l’index des ouvrages remettant en cause les préceptes de la religion catholique - les autodafés sur les livres considérés avilissants par les nazis - le bloc soviétique et en particulier le mur de Berlin ( cf cours d’histoire-géo) ont amplement démontré que la volonté de préserver un peuple de la soi-disant influence nocive d’un modèle concurrent ( le modèle occidental et en particulier la RFA ) peuvent servir à légitimer une absence complète de liberté - l’Albanie de E .Hodja , la révolution culturelle de Mao , le Cambodge de Pol Pot sont là pour prouver que des politiques visant à produire un nouvel homme en détruisant les symboles du passé impliquent une violation des droits de l’homme 2. Exemples récents - l’imposition de la charia et la destruction des Bouddhas en Afghanistan - les mesures prises par les autorités chinoises lors de la préparation des jeux de Pékin et sur internet avec Yahoo. B. Explications - Le principe de base de toutes ces mesures est de définir une culture considéré comme pure ( c’est-à-dire n’ayant subi aucune influence extérieure) qui doit être préservée ou retrouvée . - Les moyens : • L’élimination de tous les élèments culturels définis comme étrangers ou impurs • Le refus de laisser circuler des élèments culturels qui viendraient abâtardir la culture en opérant un métissage culturel ( cf le passage de Warnier citant Gobinot ) - Les conséquences : • L’impossibilité de définir une culture pure ( qui n’existe pas puisque par définition les cultures sont syncrétiques)conduit à la recherche d’ennemis de l’intérieur ( la culture bourgeoise en URSS ) et à une fermeture toujours plus poussée du pays sur lui-même dont l’objectif est d’homogénéiser les modèles de comportements , les valeurs et les normes C. La critique des politiques d’exception culturelle Même si elles ne sont en rien comparables aux dérives dangereuses et condamnables des politiques des pays totalitaires, les politiques d’exception culturelle conduisent selon leurs opposants , principalement les anglo-saxons à une série d’effets pervers qui doivent conduire à leur remise en cause : - comme le démontre le doc 8 , les politiques d’exception culturelles qui visent à protéger le local des appétits du « grand méchant loup mondialiste » peuvent traduire chez les militants anti-mondialisation un désir de pureté culturelle qui postule une conception de la culture dangereuse : « des segments culturels étanches auraient traversé les siècles sans se mêler véritablement et seraient aujourd’hui en passe de s’abîmer irrémédiablement dans le grand chaudron de la mondialisation » - la France qui est le leader du camp exceptionniste ne s’interrogeait pas sur les dangers de l’exception culturelle quand le modèle français était adopté partout en Europe , voire aux EU : les rédacteurs de la Constitution américaine étant très influencés par la philosophie des Lumières ( doc 8) - ces politiques rejettent les principes de la libre-circulation des idées , sont donc un frein au développement des idées démocratiques et de liberté ( doc 2 ) - ces politiques remettent en cause le libre-choix des citoyens à pouvoir consommer les produits qu’ils désirent ( doc 2 ) : les français sont ainsi obligés d’écouter à la radio des chansons françaises qui ne leur conviennent pas forcément du fait de l’imposition de quotas - les producteurs de programmes culturels qui ne sont pas mois en concurrence ne sont pas incités à répondre aux besoins des consommateurs , en particulier en augmentant la qualité des produits ou en cherchant à les démocratiser pour les rendre accessibles ( doc 2 ) - le soutien public à ces programmes culturels conduit à un gaspillage de ressources (doc 2 ) II. La solution : une politique de libre-échange : la libre-circulation des idées et des cultures A. L’exemple américain. 1. Constat - les EU n’ont pas de ministère de la culture ; ils n’appliquent pas de politique d’exception culturelle visant à protéger les intérêts de leur industrie culturelle ( doc 2 ) - pourtant , leur industrie culturelle connaît un développement considérable ( les 10 meilleures recettes du cinéma : doc 5 , premier exportateur de télé et de films : doc 4 ) - une présence très importante dans les nouveaux produits ( jeux vidéos , internet : doc 1A ) 2. Explications du succès américain - les EU adoptent une conception de la culture très ouverte qui est très éloignée de la culture cultivée ou savante développée en France - cette conception n’est absolument pas élitiste ; elle vise au contraire à rendre accessible au plus grand nombre les produits culturels( the entertainment : doc 2 ) , - ce qui permet d’accroître de manière considérable les débouchés ( doc 2 ) et de développer un modèle culturel ( the american way of life ) - modèle désiré et recherché par les populations aussi bien européennes que des pays sous-développés ( cf le développement des mcdo) B. On ne peut pour autant parler d’américanisation du monde : l’exemple indien 1. Constat - le cinéma indien est bien vivant : Bollywood est le premier producteur de films ( plus de 900 films par an ,les EU en sortent moins de 500 :doc 6 ) - la part de marché détenue par les américains en Inde est relativement faible : moins de 5% ( 80 films sortis sur les écrans indiens : doc 6) - la tv indienne recourt elle aussi essentiellement aux programmes indiens ( les synergies entre cinéma et TV sont très importantes) 2. Explications ( doc 6 A) - paradoxalement le cinéma indien est né des efforts du colonisateur anglais qui cherchait à écarter ainsi l’influence du cinéma américain censé avoir pour effet de discréditer la civilisation occidentale - l’Inde n’a pris presque aucune mesure publique en faveur de l’image ;la quasi-totalité de la production est réalisée par des producteurs privés . L’intervention de l’Etat n’est donc pas nécessaire - le cinéma indien connaît donc un développement considérable en raison de l’adaptation de la production à la culture indienne : les films reprennent les élèments fondamentaux de la culture ( enracinement dans la culture populaire , films réputés masala) - la contrepartie est la faible capacité d’exportations du cinéma indien : les recettes à l’exportation sont très réduites ( 12% des recettes) .Il touche un public spécifique : la diaspora indienne Partie II. La mondialisation s’accompagne de l’extension du mode de vie occidental donc la mise en œuvre de politiques d’exception culturelle I. Vers une macdonaldisation du monde A. La rationalisation de la production et le progrès technique favorisent le développement des échanges et l’internationalisation du capital 1. Les stratégies des firmes s’organisent à l’échelle mondiale. - Les FMN pratiquent la DIPP en implantant leurs filiales dans de nombreux pays pour étendre leurs marchés, rationaliser leurs activités (réaliser des économies d’échelle, tirer avantage des spécificités de chaque pays). - L’accumulation du capital à l’échelle mondiale entraîne ainsi l’extension des marchés. 2. Amplifié par les nouvelles technologies - Ce phénomène est accentué par le développement et la diffusion de nouvelles technologies qui accélèrent la circulation des biens et services, des hommes et des capitaux et de l’information et des idées. - Elles multiplient les moyens de communication et permettent de réduire les distances et les temps des communications ainsi que de baisser leurs coûts ; elles favorisent donc uploads/Societe et culture/ corrige-du-theme-mondialisation-uniformisation.pdf

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