MÉDIATION CULTURELLE GUIDE PRATIQUE Photos reproduites en page couverture : Évé
MÉDIATION CULTURELLE GUIDE PRATIQUE Photos reproduites en page couverture : Événement-Ouananiche, La grande marche des Tacons-Sites Tacon-Site de l’arbre (2005), Roberval Crédit photos : Interaction Qui Ltée Tricoté serré (2005), La Pocatière Crédit photos : Programme Arts plastiques, Cégep de La Pocatière Collection Formation Août 2007 Rédigé par Andrée Daigle, Émilie Guertin et Nadine Lizotte Sous la direction de Andrée Daigle Correction : Sarah Bernard Conception graphique de la page couverture : Denis Landry Les Arts et la Ville 870, avenue de Salaberry, bureau 104 Québec (Québec) G1R 2T9 T. 418 691 7480 F. 418 691 6119 C. info@arts-ville.org W.www.arts-ville.org Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada 978-2-9805990-6-4 © Les Arts et la Ville, 2007 Les Arts et la Ville est financé par : LES MEMBRES DU RÉSEAU Collection formation MÉDIATION CULTURELLE : GUIDE PRATIQUE Les Arts et la Ville 2007 1 TABLE DES MATIÈRES Introduction 2 Qu’est-ce que la médiation culturelle ? 3 Pourquoi la médiation culturelle ? 4 Quels impacts ? 6 Les acteurs et les actions 7 Quelques principes de base 8 Fiches d’expérience 10 Article 27 10 Les Convertibles 13 Les Nouveaux Commanditaires 15 Musée Précaire Albinet 18 Théâtre des Petites Lanternes 21 Programme de partenariat culture et communauté, Ville de Montréal 24 Programme de lutte contre l’exclusion culturelle, Ville de Trois-Rivières 25 Financement 27 Bibliographie 30 Collection formation MÉDIATION CULTURELLE : GUIDE PRATIQUE Les Arts et la Ville 2007 2 INTRODUCTION « Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.1 » Depuis les années 1960, les mesures visant à favoriser la démocratisation de la culture se sont principalement inscrites dans une approche basée sur l’accessibilité physique. En assurant la production et la diffusion, partout sur le territoire, d’une variété de manifestations artistiques et culturelles, les pouvoirs publics ont cherché à favoriser la participation de la majorité de la population. Si cette approche a généré des retombées importantes sur la diversité de l’offre et de son accessibilité physique, elle n’a pas eu tous les effets escomptés sur l’accroissement de la participation des citoyens à la culture. Aujourd’hui, plus du tiers de la population est toujours inactif sur le plan culturel2. En tant qu’intervenantes de première ligne auprès de leurs citoyens, les municipalités, souvent en collaboration avec les organismes de leur milieu, jouent un rôle primordial en ce qui a trait à la démocratisation de la culture3. Cette question centrale de l’accès et du droit à la culture pour le plus grand nombre se trouve de plus en plus traversée par les idées d’échange, de partage et de passerelle entre les pratiques artistiques et les publics, d’où l’émergence d’un nouveau moyen d’action : la médiation culturelle. Les Arts et la Ville vous propose un survol de cette stratégie aux formes multiples qui suscite un intérêt grandissant de la part des acteurs de la culture : Qu’est-ce que la médiation culturelle ? Pourquoi et pour qui faire de la médiation culturelle ? Quels en sont les impacts ? Qui s’intéresse à la médiation ? Quels sont les principes de base ? Concrètement, quelles sont les initiatives exemplaires en ce domaine ? Quelles sont les ressources disponibles pour soutenir de telles initiatives ? Voilà l’occasion d’en apprendre plus sur ce moyen d’action qui peut, au premier abord, vous sembler plutôt nébuleux… 1 Déclaration universelle des droits de l’homme, article 27.1. 2 Rosaire Garon, « 20 ans de pratiques culturelles au Québec », Survol, Bulletin de la recherche et de la statistique, Direction de la recherche et de la statistique du ministère de la Culture et des Communications, no 12, mars 2004, p. 15. 3 Plusieurs municipalités ont d’ailleurs fait de l’accessibilité l’orientation première de leur politique culturelle. Collection formation MÉDIATION CULTURELLE : GUIDE PRATIQUE Les Arts et la Ville 2007 3 QU’EST-CE QUE LA MÉDIATION CULTURELLE ? « Un jour, à une dame qui lui disait tout de go qu’elle ne comprenait pas sa peinture, Picasso répondit : Mais parlez-vous chinois, madame ? – Non. – Savez- vous que cela s’apprend ? » — Catherine Clément, citée dans Médiation culturelle & Politique de la ville, un lexique, ministère de la Culture et de la Communication de la France « La culture telle qu’elle est codifiée n’est pas accessible à chacun, du moins immédiatement. La rendre accessible requiert par conséquent l’intercession de médiateurs. » — Christian Roy, cité dans Médiation culturelle & Politique de la ville, un lexique, ministère de la Culture et de la Communication de la France Dans sa définition originale, la médiation n’est pas spontanément associée au domaine de la culture. D’abord et avant tout, la « médiation » est un processus de conciliation entre deux parties qui se joue par l’entremise d’un intermédiaire, le médiateur. Le terme s’est vu utilisé par les intervenants des scènes artistiques et culturelles pour parler d’une approche qui vise à construire des ponts entre les citoyens et la culture, en favorisant et en accompagnant une démarche d’appropriation des œuvres. L’expression de médiation culturelle est utilisée depuis une vingtaine d’années en France, mais elle existe aussi ailleurs, sans que les activités qui s’y rattachent soient forcément nommées comme telles4. Au Québec, par exemple, cette pratique d’intervention directe avec les citoyens est implantée depuis nombre d’années, notamment chez les bibliothécaires et les animateurs culturels. La médiation culturelle étant davantage une notion qu’un concept clairement défini, l’expression, sous l’effet de mode, tend aujourd’hui à recouvrir des réalités de plus en plus variées, jusqu’à lui faire perdre contact avec son sens premier. Ainsi, pour certains, la médiation culturelle devient synonyme de diffusion et concerne toute rencontre entre publics et œuvres. Dans cette perspective, le travail de médiateur culturel recouvrirait la plupart des métiers de la culture, de l'attaché de presse au conservateur du patrimoine, de l'organisateur de tournées musicales au fonctionnaire municipal, du gestionnaire d’une salle de spectacles au concepteur d’une politique culturelle locale5. Ici, nous retiendrons une approche plus circonscrite de la médiation, qui consiste à déployer des stratégies et des actions visant à réduire l’écart entre les artistes, leurs œuvres et les citoyens, notamment auprès des groupes de la population qui vivent des situations d’exclusion culturelle en raison de facteurs sociaux, économiques ou territoriaux. Mais la médiation culturelle ne concerne pas que les publics dits en difficulté. La plupart d’entre nous ne détenons pas l’ensemble des références pour avoir accès à la signification d’une œuvre et sommes les néophytes d’une forme d’art ou d’une autre6. 4 Sylvie Lacerte, La médiation culturelle : Pour qui ? Pourquoi ?, communication présentée dans le cadre des Rencontres sur la médiation culturelle, Ville de Montréal, 2007. 5 Portail de la médiation culturelle, www.mediation-culturelle.info/?p=metiers. 6 Sylvie Lacerte, op. cit. Collection formation MÉDIATION CULTURELLE : GUIDE PRATIQUE Les Arts et la Ville 2007 4 POURQUOI LA MÉDIATION CULTURELLE ? Certes, un musée, une bibliothèque ou une œuvre ne peuvent pas exister sans public et ce sont, dans une large mesure, les citoyens qui donnent vie à la culture. Mais la culture est également indissociable de la population parce qu’elle contribue à la qualité de la vie en y faisant entrer le rêve et l’imaginaire. — Politique culturelle du Québec, 1992 Si la médiation culturelle est une notion de plus en plus populaire, c’est qu’elle est perçue, par les instances gouvernementales et publiques ainsi que par les organismes culturels et communautaires, comme une voie possible de solutions à l’exclusion culturelle et au recul de fréquentation de certaines formes culturelles. Car au tiers de la population absente de la vie culturelle, s’ajoute la diminution régulière, observée depuis 1989, des publics des formes classiques de la culture. Par formes classiques de la culture, on entend la lecture, l’écoute musicale, la fréquentation des arts d’interprétation, la visite des galeries d’art, des institutions muséales, les sites et monuments nationaux ainsi que la participation à des événements artistiques et littéraires. Le public de ces formes culturelles, à l’instar de la population en général, vieillit alors que la demande chez les jeunes fléchit7. Le renouvellement des publics est donc un enjeu de taille pour la croissance ou la survie des institutions et des organismes affectés. Coopéra Opéra de Montréal Public cible : Les élèves de cinquième et sixième année du primaire de milieux scolaires défavorisés Le projet Coopéra consiste à créer, grâce à l’encadrement d’artistes et artisans de l'Opéra de Montréal (OdM) et de l'Atelier lyrique, un opéra en milieu scolaire défavorisé. L’occasion est donnée à 125 élèves et enseignants d’écoles primaires de milieux défavorisés de se familiariser avec l’opéra en créant leur propre œuvre chantée inspirée d’une œuvre à l’affiche à l’OdM. www.operademontreal.com Les non-publics de la culture se retrouvent principalement, mais non exclusivement, parmi les populations âgées, moins scolarisées ou plus pauvres. Hormis ces facteurs de stratifications sociales, d’autres raisons sont souvent invoquées par les citoyens pour expliquer la non-participation aux manifestations culturelles8 : • le manque d’information sur les programmations et les lieux de la culture uploads/Societe et culture/ mediation.pdf
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- Publié le Fev 16, 2021
- Catégorie Society and Cultur...
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