Science & Sports (2010) 25, 132—138 ARTICLE ORIGINAL Suivi physique et physiolo
Science & Sports (2010) 25, 132—138 ARTICLE ORIGINAL Suivi physique et physiologique de footballeurs semi-professionnels : vers un entraînement individualisé par poste Physical and physiological profile of semi-professional soccer player: Toward an individualization training in specifically field position M. Chlif a,∗, H. Jullien a, A. Temfemo a, A. Mezouk a, Ch. Manouvrier a, D. Choquet b a Laboratoire de recherches « A.P .S. et conduites motrices : Adaptations et Réadaptations, EA3300 », faculté des sciences du sport, allée P .-Grousset, 80025 Amiens cedex, France b Centre de réadaptation cardiaque, hôpital de Corbie, Corbie, France Rec ¸u le 18 f´ evrier 2009 ; accepté le 16 novembre 2009 Disponible sur Internet le 18 avril 2010 MOTS CLÉS Football ; Endurance ; Force ; Individualisation Résumé Objectif. — La détermination du profil physique et physiologique de footballeurs semi- professionnels puis l’étude de l’impact d’un entraînement individualisé en endurance et en force sur les paramètres physiques et physiologiques. Méthode. — Vingt-huit joueurs de quatrième division nationale ont effectué une épreuve d’effort incrémentale, des tests de sprint, de saut et de demi-squat. Résultats. — L’entraînement individualisé s’accompagne d’une amélioration des paramètres cardiorespiratoires et des qualités d’explosivité. Conclusion. — L’entraînement chez les footballeurs doit se percevoir d’une fac ¸on quantitative et spécifique si on veut améliorer les qualités athlétiques. © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. KEYWORDS Soccer; Endurance; Strength; Individualization Summary Objective. — To determine the physical and physiological profiles of a group of semi-professional soccer and investigate the impact of individualized endurance and strength exercise training on these parameters. Methods. — Twenty-eight players carried out an incremental treadmill, sprint, jump and half squat test and followed an individualized training regime. Results. — The training led to an improvement in both cardiorespiratory and explosive parame- ters. ∗Auteur correspondant. Adresse e-mail : mehdi.chlif@u-picardie.fr (M. Chlif). 0765-1597/$ – see front matter © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.scispo.2009.11.005 Suivi physique et physiologique de footballeurs semi-professionnels 133 Conclusions. — Fitness training in football players should be specific and quantifiable to improve athletic qualities. © 2010 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. 1. Introduction L’optimisation de l’entraînement passe par la caracté- risation des facteurs de la performance dans l’activité concernée, afin d’être en mesure de les développer spé- cifiquement de fac ¸on pertinente. La performance sportive dépend de l’interaction entre les qualités techniques, tactiques, psychologiques, physiques des sportifs, et de nombreux paramètres comme les conditions climatiques, l’altitude, le moment de la journée, les conditions de ter- rain, le matériel utilisé et la diététique. L’amélioration de la performance sportive est donc un processus complexe qui nécessite l’optimisation des différentes qualités physiques [9,21]. Afin de cerner ces qualités physiques spécifiques, une excellente connaissance de l’activité et une observation avisée sont indispensables. D’un point de vue quantita- tif, l’activité d’un joueur de football pourrait se présenter comme un effort à forte dominante aérobie (plusieurs kilo- mètres parcourus, effort supérieur à une heure. . .)[9,21]. Une analyse plus fine révèle en fait une sommation d’efforts brefs et intenses entrecoupés de périodes de récupération diverses à faible, voire à très faible intensité [23]. Dès lors, l’effort en football ne s’apparente plus du tout à une course continue à allure constante, mais bel et bien en une succession de sprints, de sauts, de duels et d’actions déter- minantes dans le cours du jeu [1—3]. L’aptitude à réitérer et à maintenir le niveau de ces efforts explosifs apparaît ainsi comme une qualité déterminante de la performance en football, bien plus importante que celle à maintenir longtemps une puissance mécanique sous maximale don- née [15]. Ce football total a transformé les footballeurs en athlètes confirmés, qui doivent, aussi bien dans leur consti- tution morphologique que dans leurs actions sur le terrain, répondre aux normes, aux impératifs et aux besoins qu’exige une bonne condition physique [1,2]. Le changement radical des caractéristiques des efforts sollicités en football a proportionnellement entraîné de pro- fondes révisions sur les moyens, les méthodes et la qualité d’entraînement qui s’appuient de plus en plus sur les exi- gences athlétiques de la pratique. Endurants, résistants, puissants tels sont les qualificatifs qui caractérisent actuel- lement le joueur de haut niveau [9,23,20]. Cependant, on remarque actuellement un intérêt particulier alloué à la puissance de part son importance dans les situations du jeu les plus décisives ; les tirs, les impulsions, les accélérations violentes, les frappes, les charges, les tacles, bref, les situa- tions qui nécessitent force et vitesse [9,21]. Ce qui explique les pourcentages élevés d’entraînements à améliorer la puis- sance, l’explosivité et la vitesse de réaction qui définissent la réalité pratique du football moderne. L’objectif de cette étude est la détermination, dans une première étape, du profil physique et physiologique des footballeurs professionnels de quatrième division nationale puis dans un second temps, l’étude de l’impact d’un entraînement individualisé en endurance et en force sur les paramètres physiques et physiologiques. 2. Matériel et méthode 2.1. Population Vingt-huit joueurs de quatrième division nationale ont été retenus durant l’intersaison 2007—2008 (âge : 24 ± 4 ans ; taille : 181 ± 8 cm ; poids : 76 ± 6 kg) pour cette étude. Les joueurs ne devaient pas présenter de lésions musculaires ou articulaires empêchant la réalisation des tests : épreuve d’effort, tests de force, de saut et de sprint. Tous les joueurs choisis ont donné leur consentement éclairé pour la par- ticipation à l’étude. Cette dernière a été approuvée par l’équipe de recherche et par le centre de réadaptation car- diaque de Corbie. 2.2. Protocole Pour mesurer l’influence de la préparation physique sur les qualités athlétiques des joueurs, une série de tests a été mise en place par le préparateur physique. Ces tests, pratiqués généralement deux fois par saison, ont pour objectif l’appréciation de la condition physique géné- rale du joueur. Les mesures anthropométriques, un test incrémental sur tapis roulant permettant la détermination de la VMA, l’évaluation de la puissance musculaire et de l’élasticité musculaire des membres inférieurs, l’évaluation de la vitesse et de l’aptitude du joueur à supporter des charges maximales ont été relevés. Les mêmes tests seront repris après 24 semaines d’entraînement afin de quantifier l’effet de l’entraînement. 2.2.1. Mesures anthropométriques Dans cette étude, les mesures du poids et de la taille précé- daient l’exploration à l’effort. L’évaluation de l’indice de masse corporelle (IMC) (poids du sujet/taille2) permet la classification des sujets selon leur degré de corpulence. La masse grasse a été déterminée par le biais d’un impédance- mètre Tanita Inner. 2.2.2. Test de détente Le test de mesure de la détente verticale a été réalisé juste avant l’épreuve d’effort. Le but de cette épreuve est de mesurer la puissance anaérobie avec ses composantes force et vitesse. La performance de détente verticale a été mesu- rée avec le système Opto-Jump (Microgate SRL, Italie) [16]. L’Opto-Jump est un système de mesure optique du temps de contact (tc) et d’envol (tv) avec une précision au 1/1000 s. Le tc et tv sont utilisés pour le calcul de la hauteur du saut. 134 M. Chlif et al. Dans notre étude, les exercices réalisés sont les suivants : • le squat jump (SJ) : mesure la détente « sèche », non plio- métrique, sans étirement. Le sujet commence le test en position fléchie à 90◦(articulation du genou) pour effec- tuer une « poussée » maximale vers le haut. Les mains sont fixées sur les hanches pour éviter la participation des bras ; • le countermovement jump (CMJ) : c’est une épreuve au cours de laquelle le sujet se trouvant en position debout, les mains sur les hanches, doit exécuter un saut verti- cal après un contre-mouvement vers le bas amenant une flexion de genou à 90◦. Cet exercice met en jeu le « cycle étirement-détente ». Puisque le contre-mouvement vers le bas est accompli avec une accélération très faible, les extenseurs n’étant activés qu’au moment de l’inversion du mouvement, on peut penser que l’étirement des élé- ments élastiques et la réutilisation de l’énergie élastique qui lui fait suite sont limités. Chaque saut a été répété trois fois. Le meilleur essai a été retenu pour l’analyse. Pour réduire l’effet de la fatigue, une minute de récupé- ration a séparé les essais. La différence CMJ-SJ rend compte d’une qualité d’élasticité musculaire du sujet. 2.2.3. Test vitesse 20 m Culturellement utilisés en football, les tests de vitesse s’effectuent sur 20 m. La littérature montre que 96 % de sprint pendant un match de football sont inférieurs à 30 m [21] avec 49 % en dec ¸à de 10 m, c’est pourquoi la perfor- mance a été prise sur dix et 20 m. Cette épreuve est un test de terrain validé pour la mesure de la vitesse et la puis- sance musculaire. Après un échauffement de dix minutes à la vitesse de course de 12 km/h, suivi de trois accéléra- tions et d’étirements musculaires des membres inférieurs, trois sprints espacés de trois minutes 30 secondes entre chaque effort seront réalisés. Ainsi, les lois physiologiques de resynthèse des phosphagènes seront respectées, ce qui permet une performance ultérieure non amoindrie par une uploads/Sports/ evaluation-et-tests-physiques-des-performances.pdf
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- Publié le Mai 06, 2021
- Catégorie Sports
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