Commission fédérale des maisons de jeu CFMJ Secrétariat Jeu de hasard : Comport

Commission fédérale des maisons de jeu CFMJ Secrétariat Jeu de hasard : Comportement et problé- matique en Suisse Synthèse Rapport final d’avril 2009 Jeu de hasard : comportement et problématique en Suisse 2/4 I245-0008 Synthèse But de l’étude L’étude sur les jeux de hasard et les comportements des joueurs poursuit un double objectif : il s’agit, d’un part, d’estimer pour l’année 2007 le nombre de joueurs en Suisse en identifiant les différents types de comportement et, d’autre part, de comparer ces estimations avec les informations qui avaient été recueillies en 2002. Les calculs présentés dans cette étude se fondent sur les données tirées de l’Enquête suisse sur la santé de 2002 et de 2007. Prévalence des problèmes liés aux jeux de hasard en Suisse : un taux similaire à celui d’autres pays Une comparaison entre différents pays montre que les jeux de hasard sont un phénomène relativement stable, qui peut néanmoins poser de sérieux problèmes à une faible partie de la population. Selon le pays et la méthode de calcul employée, entre 1 % et 3 % de la popula- tion adulte totale souffre de problèmes liés au jeu, dans de nombreux cas ces problèmes peuvent même être qualifiés de comportements pathologiques témoignant de l’existence d’une dépendance au jeu (de 0,5 % à 1,8 % de la population adulte). En Suisse, la plupart des indicateurs disponibles font état d’une situation comparativement stable. Si la grande majorité des individus n’a pas de difficultés particulières vis-à-vis des jeux de hasard, on es- time que 2 % au moins des personnes interrogées dans le cadre de l’Enquête suisse sur la santé de 2007 (ESS 2007) souffrent de problèmes liés au jeu. Problèmes liés au jeu : une estimation vraisemblablement prudente Sous l’impulsion du Conseil fédéral et des Chambres fédérales, les acteurs connus du mar- ché suisse des jeux de hasard ont pris une série de mesures pour limiter les conséquences socialement dommageables du jeu. Parmi les initiatives mises en œuvre figurent l’exclusion des jeux, qui est généralement demandée spontanément par les joueurs (20 139 exclusions en 2007, soit 3378 de plus qu’un an auparavant), et les mesures de sensibilisation du per- sonnel des points de vente de jeux de loterie (loterie à numéros comprise). Une projection à partir des réponses fournies par les personnes sondées lors de l’ESS 2007 aboutit à un ré- sultat d’environ 18 400 exclusions, ce qui représente une légère sous-estimation du nombre des exclusions effectivement prononcées (20 139). Cet écart connu laisse penser que les indications figurant dans cette étude représentent une estimation relativement prudente des problèmes liés au jeu. D’autres valeurs vérifiables, comme les sommes que les personnes interrogées ont déclaré consacrer aux jeux de hasard et leurs gains effectifs, semblent aussi être en-deçà de la réali- té. Selon l’ESS 2007, la fréquence des problèmes liés au jeu aurait tendance à être plus fai- ble en Suisse que dans d’autres pays. Cette sous-estimation tendancielle du phénomène tient peut-être au sentiment de honte qu’éprouvent les personnes concernées à évoquer ce type de difficulté. Premiers chiffres sur les jeux de hasard sur internet et les habitu- des des consommateurs de ce type d’offres Les acteurs connus du marché des jeux de hasard – à savoir les sociétés de loterie et de paris (la Loterie Romande et Swisslos) et les maisons de jeu – ont réalisé un produit brut des jeux cumulé de près de deux milliards de francs en 2007. A cette somme, il faut aussi ajouter les montants générés par les offres de jeux de hasard sur internet et les jeux de hasard illé- Jeu de hasard : comportement et problématique en Suisse 3/4 I245-0008 gaux. Naturellement, les recettes dégagées en Suisse par ces exploitants non autorisés peu- vent uniquement faire l’objet de suppositions. Il ressort des premières données recueillies à ce sujet en 2007 que sur l’ensemble des sondés, 3,4 % jouent à des jeux de hasard sur in- ternet et 8,3 % à des jeux en ligne en général (sans mise d’argent) ; 0,4 % seulement des personnes interrogées jouent à des jeux illégaux. Rapportés à l’ensemble de la population, ces chiffres révèlent que plus de 250 000 personnes en Suisse participent à des jeux de ha- sard sur internet, tandis que 600 000 autres environ prennent part à d’autres jeux en ligne. Enfin, entre 30 000 et 35 000 personnes jouent à des jeux illégaux. Evaluation des comportements de jeu par catégories Dans l’ensemble, près de deux tiers des personnes interrogées (60,5 %) déclarent avoir déjà joué à un jeu de hasard une fois dans leur vie. Deux cinquièmes d’entre elles (41,9 %) indi- quent y avoir joué au cours des douze derniers mois. Cette étude livre une évaluation du comportement des joueurs face aux jeux de hasard en Suisse, en distinguant plusieurs catégories : • non-joueurs • joueurs à faible risque • joueurs problématiques • joueurs pathologiques Afin de déterminer à quelle catégorie attribuer une personne jouant à des jeux de hasard, une échelle allant de 0 à 7 à points a été développée sur la base des critères fixés dans la quatrième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux publié par l’Association américaine de psychiatrie (DSM-IV ; APA, 1994) et sur la base de la fréquence à laquelle les personnes jouent à des jeux de hasard. Le tableau suivant illustre le nombre de personnes qui peuvent être affectées à chacune des catégories définies. Tableau 1 Répartition des joueurs par catégories pour l’année 2007 (n = 14 393) Catégorie Echelle Nombre des personnes interrogées % des pers. interrogées Projection pour la Suisse Non-joueurs 0 point (n’a jamais joué à un jeu de hasard) 5679 39,5 2 401 200 Joueurs à faible risque 0 point (a joué au moins une fois dans sa vie) 8436 58,5 3 664 900 Joueurs problématiques 1 point 210 1,5 85 700 Joueurs pathologiques 2 à 7 points 69 0,5 34 900 Joueurs excessifs (problématique + pathologique) 1 à 7 points 279 2,0 120 600 Au total, 14 393 personnes ont été sondées pour identifier leur comportement face aux jeux de hasard. Concrètement, 39,5 % d’entre elles ont répondu ne pas avoir de problèmes liés aux jeux de hasard ou ne jamais jouer, 58,5 % ont des habitudes de jeu qui ne présentent qu’un faible risque, tandis qu’une proportion de 1,5 % a un comportement de jeu problémati- que. Enfin, 0,5 % des personnes interrogées pourraient avoir un comportement pathologique ou se trouver dans une situation de dépendance face aux jeux de hasard. Jeu de hasard : comportement et problématique en Suisse 4/4 I245-0008 Si l’on rapporte ces valeurs à l’ensemble de la population suisse, il apparaît que 34 900 per- sonnes souffrent potentiellement d’un problème de jeu pathologique ou de dépendance au jeu ; 85 700 personnes ont quant à elles un comportement de jeu problématique, tandis que 6 066 100 autres ne présentent qu’un faible risque ou ne jouent tout bonnement pas à des jeux de hasard (non-joueurs : 2 401 200 ; joueurs présentant un faible risque : 3 664 900). Il s’ensuit donc que quelque 120 600 personnes ont un problème de jeu excessif (jeu problé- matique ou jeu pathologique). Moyenne modeste des sommes misées tous les mois La majorité des personnes qui jouent à des jeux de hasard (39,0 %) jouent à la loterie à nu- méros ou à d’autres jeux semblables. Près de la moitié des personnes qui jouent à des jeux de loterie (47,9 %) misent en moyenne moins de dix francs par mois ; 44,4 % déclarent consacrer mensuellement entre 10 et 100 francs aux loteries. La proportion de mises impor- tantes, c’est-à-dire dont le montant dépasse 100 francs, reste relativement faible (4,4 %). Sur les personnes interrogées, 6,9 % se rendent dans des casinos. Cette catégorie de joueurs engagent eux aussi le plus souvent des mises modestes (45,0 % de 0 à 9 francs ; 42,6 % de 10 à 99 francs). Il n’en reste pas moins que près d’un joueur sur dix qui fréquente les maisons de jeu (8,7 %) y dépense plus de 100 francs. Si l’on rapporte ces valeurs à l’ensemble de la population, il en résulte une somme de près de 1,5 milliard de francs consacrée aux jeux de hasard en Suisse. Or compte tenu du fait que les sociétés de loteries et les casinos ont dégagé, ensemble, des recettes de quelque deux milliards de francs, il apparaît que les sommes que les personnes ont déclaré consacrer aux jeux de hasard sont elles aussi en-deçà des montants réellement dépensés. Des offres d’aide dont il n’est pas fait usage D’une manière générale, le nombre de réponses faisant état de conséquences négatives liées aux jeux de hasard est faible (82 au total). Parallèlement, parmi les personnes qui dé- clarent avoir des problèmes de jeu, seul un nombre très réduit (14 au total) a effectivement recours aux offres d’aide existantes. Evolutions minimes entre 2002 et 2007 Une comparaison des données de 2002 et de 2007 révèle une légère hausse uploads/Sports/ jeu-de-hasard-comportement-suisse.pdf

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  • Publié le Jan 27, 2022
  • Catégorie Sports
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