Lorsque vous gonflez votre cage thoracique, l'air pénètre dans vos poumons. Cet

Lorsque vous gonflez votre cage thoracique, l'air pénètre dans vos poumons. Cet air frais est composé de près de 21 % d'oxygène, mais, après s'être mélangé à l'air « vicié» de vos poumons, il atteint les alvéoles et ne contient plus qu'environ 14,5 % d'oxygène. Nous avons environ 750 millions d'alvéoles. Ces sacs minuscules permettent à l'air d'entrer en contact avec une double membrane très fine sur une surface totale étonnante, de la taille d'un petit immeuble urbain. De l'autre côté de cette membrane, le sang coule dans les vaisseaux capillaires pulmonaires. Du fait que la pression de l'oxygène situé dans les alvéoles est deux fois et demie plus importante que la pression de l'oxygène de ce sang veineux, les molécules d'oxygène diffusent à travers la mem- brane et dans vos globules rouges. Votre système respiratoire améliore sa capacité d'apporter de l'air frais à votre sang. Ce phénomène implique plusieurs transformations : le diaphragme devient plus grand et plus fort, et les autres muscles respiratoires plus puissants et plus souples si bien que vos poumons peuvent augmenter de volume et se contracter davantage, permettant à un volume d'air plus important de pénétrer dans les poumons. Le tissu alvéolaire se développe, les alvéoles sont plus nombreuses et l'oxygène diffuse ainsi plus facilement dans le sang. Les physiologistes ont montré qu'un coureur inspire six fois plus d'oxygène que son sang ne peut en transporter. Bien que cela soit certainement vrai d'un point de vue technique, c'est une mince consolation pour vous lorsque vous haletez. On pense que cette respiration supplémentaire est nécessaire à l'élimina- tion des déchets. Les physiologistes pensent que certains exercices sont si intenses que le sang quitte les poumons en ne transportant qu'une charge incomplète d'oxygène. Si vous êtes de ceux qui essaient tout ce qui pourrait les améliorer, vous essaierez de développer votre ventilation. De nombreux entraîneurs et coureurs pensent qu'on n'a pas besoin de faire d'efforts pour respirer convenablement puisque la quantité d'air respirée est automatiquement réglée par les besoins de l'organisme. Ce processus est le résultat complexe des effets de l'oxygène, du dioxyde de carbone, de l'acidité de votre sang et de mécanismes nerveux 5 Les gaz et l'exercice 5.1 Evolution de la consommation d'oxygène Nous savons que l'organisme prélève de l'oxygène dans l'atmosphère et rejette du dioxyde de carbone. Ces échanges de gaz sont respectivement appelés : consommation d'oxygène (VO2) et rejet de CO2 (VCO2). Des techniques de récupération des gaz permettent de mesurer les échanges au cours de l'exercice. Les unités utilisées pour les quantifier expriment un volume en fonction d'un temps ou d'une distance. Les plus usités sont le litre par minute (l/min), le millilitre par minute et par kilogramme de poids corporel (ml/min/kg) et le litre par kilomètre (l/km). VO2 et vitesse de course Au repos, nous utilisons une certaine quantité d'oxygène. Quand nous faisons un effort, cette quantité s'accroît. Lors de l'effort progressif, la consommation d'oxygène (VO2) augmente de manière linéaire avec l'intensité de l'exercice (Astrand et Rodahl, 1994) jusqu'à un niveau caractérisé par une absence d'augmentation de l'oxygène consommé malgré une majoration de la charge de travail. Ce niveau correspond à la consommation maximale d'oxygène (VO2max). Représentation de l'évolution de la VO2 en fonction de la vitesse de course Au-delà de VO2max toute énergie supplémentaire provient exclusivement de la filière acide. La représentation ci-dessus est largement idéalisée. Les mesures de VO2 sur le terrain, pendant un test progressif de course (paliers de 3 minutes avec 1 minute d'arrêt entre chaque vitesse) donne une évolution beaucoup plus saccadée. Evolution de la VO2 d'un coureur de demi-fond en fonction de la vitesse de course au cours d'un test progressif par paliers de 3' avec 1' d'arrêt entre chaque palier VO2 et durée de l'effort Représentation de l'évolution moyenne de la VO2 en fonction du temps au cours d'un exercice réalisé à vitesse constante La VO2 augmente très rapidement dès le début de l'exercice (composante rapide) puis plus lentement (composante lente) jusqu'à atteindre un état d'équilibre ou alors son niveau maximal (Di Prampero et al 1970, Whipp et Wasserman 1972). Pour des intensités inférieures à la vitesse maximale aérobie (VMA), le temps mis pour atteindre l'état d'équilibre est d'autant plus grand que l'intensité est importante (Whipp et al 1982...). A l'approche et au-dessus des intensités correspondantes à VO2max, plus la puissance de l'exercice est élevée, plus l'augmentation de la VO2 est rapide (Astrand et Saltin 1961 in Astrand et Rodahl, 1994). Tests de course Plusieurs protocoles permettent de mesurer la consommation d'oxygène associée aux différentes vitesses de course. Généralement, ces épreuves sont effectuées en laboratoire. L'athlète court alors sur un tapis roulant. Toutefois une nouvelle génération d'analyseurs de gaz portables permet de courir sur la piste ou sur un parcours balisé. Dans tous les cas, les grands traits de ces tests correspondent à ceux que nous avons donnés dans le secteur tout sur l'entraînement (tests). Les mesures effectuées renseignent le coureur sur trois notions fondamentales pour son entraînement : VO2max La validité de VO2max est basée sur la forte corrélation la liant au niveau de performance du 800m au marathon (Costill et al 1973, Foster 1983). Au sein d'une grande population, VO2max est un critère discriminant de l'aptitude aérobie. Plus un athlète a une consommation d'oxygène importante, plus il a de chances de réaliser de bon temps en course. Pourtant, VO2max n'explique pas tout. Le coureur Dereck Clayton a réalisé 2h08' au marathon avec une VO2max de 69,7ml/kg/min. Selon "la théorie extrapolée de VO2max", il n'aurait jamais dû réaliser mieux que 2h23'. A l'inverse, cette même théorie attribuait un temps inférieur à 2h04' à l'infortuné Gary Tuttle (VO2max 82,7ml/kg/min) qui a dû se contenter d'un modeste 2h17' ! Le problème est que l'on a extrapolé au plus haut niveau des résultats trouvés sur des groupes de niveaux différents. Lorsque l'analyse porte sur un niveau élevé homogène plus rien ne tient. Dans une étude portant sur un groupe de coureurs de niveau très homogène, Conley et Krahenbuhl (1980) ne trouvent pas de rapports entre VO2max et la performance sur 10000 mètres. Par contre, dans ce même groupe, l'efficacité de la foulée était un excellent indice de la performance en course à pied. Une VO2max élevée est donc une condition nécessaire mais insuffisante pour prétendre à un haut niveau de performance d'où l'intérêt de disposer d'un indicateur ajoutant l'aspect technique au critère physiologique. vVO2max ou VMA La vitesse à la consommation maximale d'oxygène (vVO2max) nommée aussi vitesse maximale aérobie (VMA) est la première vitesse à partir de laquelle VO2 n'augmente plus significativement. Elle réalise la réunion de deux paramètres essentiels de la performance en course de durée : la VO2max et l'efficacité de la foulée. Selon Mercier et Léger (1986) cette double détermination lui conférerait un meilleur degré de prévision de la performance que tous les autres prédicateurs pris isolément. Pour l'entraînement, la VMA est l'étalon à partir duquel les vitesses de course sont déclinées. On parlera, par exemple, d'une séance de 6x2' à 95% de VMA. Dans le secteur "tout sur l'entraînement" (tout sur l'entraînement) nous avons séparé le secteur aérobie en 3 zones d'allures. La zone verte couvre les vitesses comprises entre 50% et 75% de VMA, la jaune va de 75 à 90% de VMA alors que l'orange s'étend de 90 à 105% de VMA. Bien que VMA soit l'expression du coût énergétique de la course à cette vitesse, la détermination de ce coût n'est pas évident compte tenu du fait que l'exercice est réalisé pour partie en acidose. C'est pourquoi il est utile d'enregistrer la VO2 au cours d'un exercice continu réalisé à un niveau aérobie stabilisé. vitesse à VO2 sous maximale : l'économie de course En 1982, Cavanagh et Williams ont défini l'économie de course comme le niveau de VO2 à une vitesse sous maximale donnée. La comparaison dans le temps des VO2 d'un coureur à une même vitesse sous maximale permet de savoir si son efficacité en course s'est améliorée. Pour calculer l'économie de course, avant le test de VO2max, les coureurs s'échauffent pendant 5', récupèrent 5' et courent alors 5 à 10 minutes à 14km/h. La VO2 moyenne est calculée dans la deuxième partie de la course, ce qui permet d'assurer sa stabilité (Astrand et Rodahl, 1994). Elle est prise comme référence de l'économie de course de l'athlète. Enfin, signalons que la prise en compte de certains indicateurs physiologiques permettrait de repérer l'allure ou la zone d'allures associée à un passage accrue à l'utilisation de l'énergie d'origine anaérobie. Tous ces indices nous donnent accès au niveau de développement et d'efficacité de la filière aérobie du sujet. Le suivi des valeurs dans le temps apporte une information sur l'incidence des exercices d'entraînement sur cette filière et sur l'économie de course des athlètes. VO2 a donc fonction de contrôle et de prédiction des effets de l'entraînement. Effets d'entraînement sur VO2max Les effets de l'entraînement sur la consommation d'oxygène peuvent être évalués en comparant des groupes de sujets plus ou moins entraînés (sédentaires / haut niveau) ou en suivant des athlètes uploads/Sports/ le-fer-l-x27-oxygene-le-sang-avc.pdf

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  • Publié le Dec 19, 2021
  • Catégorie Sports
  • Langue French
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