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1,80 € vendredi 28 août 2020 75e année N° 24 137 France métropolitaine tour de

1,80 € vendredi 28 août 2020 75e année N° 24 137 France métropolitaine tour de fra ncE Didier Deschamps a créé la surprise en rappelant le Turinois Adrien Rabiot, absent en sélection depuis plus de deux ans. Le sélectionneur des Bleus a aussi convoqué pour la première fois le Rennais Eduardo Camavinga, le Lyonnais Houssem Aouar et Dayot Upamecano, le défenseur du RB Leipzig. PAGES 3 à 6 Pinot a les crocs PAGES 18 à 20 + POSTER La carte du Tour et tous les engagés Ligue 1 Lyon 21 h Dijon Aouar : « Je serai à 200 % » PAGES 8 à 11 footba ll Équipe de France ba sket La NBA va reprendre PAGES 14 ET 15 Alexis Réau /L ’Équipe - RDJ ANT 2,20 € - BEL/LUX 2,20 € - CH 2,90 FS -ESP/AND 2,50 € - G B 2,30 £ - GR 2,90 € - ITA 2,60 € - MAR 19 MAD - NL 2,60 € - PORT CONT 2,80 € - REU 2,20 € - TUN 4,50 DIN À MOITIÉ PARDONNÉ Didier Deschamps a rappelé Adrien Rabiot, après plus de deux ans d’absence et de brouille, à la suite de son refus d’être réserviste en 2018. VINCENT GARCIA Le retour d’Adrien Rabiot en bleu, après plus de deux ans d’absence et une histoire personnelle chao- tique avec l’équipe de France et ses dirigeants, est une main ten- due par Didier Deschamps. Le sujet a beaucoup occupé la confé- rence de rentrée du sélection- neur hier, neuf mois après le dernier rassemblement interna- tional en novembre 2019. Les performances récentes du milieu de la Juventus Turin, où DD a tou- jours ses entrées, conjuguées aux nombreuses absences de cette liste de septembre (Pogba, Ndombele, Matuidi, Tolisso...) l’ont convaincu que c’était le bon moment pour repartir sur des ba- ses nouvelles. Le joueur de 25 ans, déjà utilisé en milieu relayeur ou en senti- nelle avec les Bleus, sera très at- tendu. Sur le terrain plus qu’en coulisse, où son attitude dans le groupe n’a jamais été un souci. Non, ce qui pose problème avec Rabiot, c’est la tache indélébile laissée par son refus d’être réser- viste en mai 2018 avant la Coupe du monde et les conséquences de cette décision depuis deux ans. Deschamps aura une grande dis- cussion avec lui à Clairefontaine la semaine prochaine. Le sélec- tionneur ne va pas prendre de gants : il veut crever l’abcès. « Il n’a pas eu de propos durs, il a pris une décision et c’était une erreur de sa part, a rappelé le sélectionneur. N’ayez pas d’inquiétude sur mon autorité. Son retour nous donnera l’occasion de discuter. Je veux res- ter juste. Adrien, je le connais. On parle d’un joueur qui a beaucoup d’années devant lui. » “Je n’aime pas prendre des positions radicales,, DIDIER DESCHAMPS, SÉLECTIONNEUR DES BLEUS Le sujet principal de leur pro- chain entretien tournera évidem- ment autour de son état d’esprit par rapport au maillot bleu, alors qu’il avait refusé donc d’être ré- serviste avant le Mondial russe. Un refus matérialisé à l’époque par un mail à la Fédération et une lettre ouverte qui avaient fait po- lémique. Depuis, les deux hom- mes ne sont jamais revenus sur cette affaire. « Si j’ai décidé de me retirer de la liste des suppléants, c’est que je considère que le choix du sélectionneur […] ne répond à aucune logique sportive », disait la missive du joueur en 2018. Des- champs a été champion du monde deux mois plus tard et il pourra lui rappeler que ses six sélections avec les Bleus – la première le 15 novembre 2016 contre la Côte d’Ivoire (0-0), la dernière le 27 mars 2018 contre la Russie (3-1) – ont été très moyennes, voire insuffisantes. Depuis deux ans, rien ne justi- fiait qu’il le convoque pour ses performances en club, au PSG ou à ses débuts avec la Juventus. Le gaucher, qui n’a reçu aucune pré- sélection durant cette période, bénéficie aujourd’hui des absen- ces au milieu et notamment de celle de Blaise Matuidi, qu’il avait déjà doublé à la Juve après la crise sanitaire. Vu la structure de la liste, il aura sûrement une carte à jouer contre la Suède (le 5 sep- tembre) ou la Croatie (le 8). Mais sa convocation n’est pas une ga- rantie, vu la concurrence. Il devra être performant pour convaincre le sélectionneur de le rappeler dans les mois à venir. « On a conti- nué à le suivre, a indiqué DD hier. Il a retrouvé un très bon niveau en club (voir page 4). Il s’est passé ce qu’il s’est passé et on ne peut pas revenir en arrière. Je n’aime pas prendre des positions radicales. » Le Graët n’a rien trouvé à redire sur sa présence Noël Le Graët non plus, dans ce cas précis. Comme toujours, le président de la FFF a eu la pri- meur de la liste mercredi soir. Et donc de la présence de Rabiot, sur laquelle il n’a rien trouvé à re- dire. L ’ancien président de Guin- gamp le voit comme un joueur d’avenir à qui il faut laisser une deuxième chance. Et il n’a jamais voulu le sanctionner pour ce qu’il considère comme une erreur de jeunesse. En janvier dernier, le patron de la Fédé avait pourtant été accusé par la mère du joueur sur la chaîne L ’Équipe d’être « un men- teur » au sujet d’une tentative de conciliation fin 2018-début 2019, qui n’avait finalement jamais eu lieu. Mais pour Le Graët et surtout Deschamps, l’omniprésente Vé- ronique Rabiot, restée injoignable hier, n’est pas un sujet qui justifie d’écarter plus longtemps le joueur. « Je suis pragmatique, a dit le sélectionneur. J’ai rappelé des joueurs avec lesquels j’ai eu des si- tuations compliquées. » André- Pierre Gignac, qui l’avait insulté à l’OM avant de disputer la finale de l’Euro 2016, Hatem Ben Arfa ou plus récemment Aymeric La- porte, pour ne citer qu’eux, font partie de ceux-là. Mais le pragmatisme de DD s’arrête au cas de Karim Ben- zema. Hier, il n’a pas répondu au sujet de l’attaquant du Real Ma- drid. « Elle est bien amenée », a-t-il juste glissé à un confrère à propos de sa question sur ce sujet. Son silence laisse la porte ouverte à toutes les interprétations et aux critiques. Mais le sélectionneur n’a plus vraiment envie de se jus- tifier. Les propos tenus par Ben- zema en 2016 laissant entendre qu’il avait « cédé sous la pression d’une partie raciste de l’opinion » l’ont bien plus blessé qu’une let- tre ou un mail d’Adrien Rabiot. É Adrien Rabiot en compagnie de son sélectionneur, Didier Deschamps, le 23 mars 2017 à Clairefontaine. Anthony Bibard/FEP/Panoramic footba ll ÉQUIPE DE FRANCE l’agenda des Bleus samedi 5 septembre Ligue des nations 1re journée Suède 20 h 45 France À Solna (SUE) (huis clos) M6 mardi 8 septembre Ligue des nations 2e journée France 20 h 45 Croatie À Saint-Denis (93) (huis clos) TF1 mercredi 7 octobre amical adversaire à déterminer dimanche 11 octobre Ligue des nations 3e journée France 20 h 45 Portugal À Saint-Denis (93) mercredi 14 octobre Ligue des nations 4e journée Croatie 20 h 45 France À Zagreb (CRO) Vendredi 28 août 2020 | L ’ÉQUIPE 3 MÉLISANDE GOMEZ Si sa carrière nous a appris quel- que chose, dans les hauts, les bas et les retournements de si- tuation, c’est qu’Adrien Rabiot est un joueur imprévisible. Qui aurait pu imaginer, par exemple, qu’il serait le meilleur joueur de la Ju- ventus du mois de juillet alors que, mi-mai, on l’imaginait déjà quitter le Piémont au bout d’un an seulement, et sans beaucoup de regrets ni pour lui, ni pour le club ? Mais puisque l’ancien Pari- sien (25 ans) ne fait rien comme les autres, il s’est révélé à la Serie A au moment où plus personne ne l’attendait et, en quelques se- maines, il a retourné l’opinion. L ’histoire avait commencé de manière très laborieuse, pour- tant. Arrivé à la Juve avec l’éti- quette d’un joueur caractériel mais talentueux, Rabiot a mis du temps à trouver ses repères et, avec eux, une place fixe dans le onze. Il joue peu (cinq matches comme titulaire entre août et no- vembre) et, quand il joue, il n’est pas bon, maladroit et emprunté, élégant, peut-être, mais presque trop maniéré pour les duels ru- gueux du Championnat italien. Les critiques ne tardent pas à pleuvoir, parce que le joueur est arrivé libre, certes, mais il coûte 7,5 M€ net par an, soit le troi- sième plus gros salaire du ves- tiaire. Un but exceptionnel face à l’AC Milan Entre matches décevants et brè- ves éclaircies, Rabiot ne convain- cra pas jusqu’à la pause imposée par la crise sanitaire et il tou- chera même le fond, face à Lyon, en Ligue des champions (0-1, le 26 février). Il a le soutien du direc- teur sportif, Fabio Paratici, pour- tant, qui le suit depuis son prêt à Toulouse (janvier - juin uploads/Sports/ oxtorrent-cc-lequipe280820.pdf