Couverture Titre Préface de James Lovegrove Préface du Dr Watson 1. Les choses
Couverture Titre Préface de James Lovegrove Préface du Dr Watson 1. Les choses qui se meuvent dans les ténèbres 2. La Confrérie de l’Amas Pulsatile 3. Une masse glauque et baveuse 4. L’ambroisie personnelle de Holmes 5. Tragédie sur Pall Mall 6. Briser le silence 7. Les derniers pas de Mycroft 8. Ce que contenait la boîte 9. Le lien avec l’Allemagne 10. La Poussière de Coercition 11. Les souffrances du jeune Werther 12. Des soldats en civil 13. Le baron von Herling 14. Un sibilant interlocuteur 15. La Sssuissse 16. Gregson (anciennement) du Yard 17. La plus inflexible et tempétueuse des forces de la Nature 18. Tenir Belzébuth à distance 19. Les démons marins 20. C’est comme ça, à Newford 21. Des sentinelles sur le rivage 22. Les morts reviennent à la vie 23. Trois déguisements de démons marins et une énigme 24. Un fiacre des profondeurs 25. SM U-19 26. Le devoir avant l’instinct de conservation 27. Notre dernier coup d’archet ? 28. Extraits de mon journal de voyage 29. Autres extraits de mon journal de voyage 30. Encore d’autres extraits de mon journal de voyage 31. R’lyeh 32. Ceux qui bredouillent dans le noir 33. Sanctuaire 34. La chute de Cthulhu 35. Crapauds flagorneurs 36. Des fantômes dans le ciel 37. Sherlock Holmes et le temps Épilogue Postface de James Lovegrove Note de l’éditeur Biographie Dans la même collection Mentions légales Nous voici donc rendus au troisième et dernier tome des Dossiers Cthulhu. Sherlock Holmes, qui approche désormais la soixantaine, y mène toujours en secret sa guerre contre des forces cosmiques hostiles dont la simple existence met à mal l’idée que l’humanité soit, d’une façon ou d’une autre, une espèce supérieure dotée d’une place privilégiée dans l’ordre des choses. Nous autres humains ne sommes ni bénis, ni spéciaux. Tel est le message dérangeant qui ressort de ces textes, mais aussi des écrits de mon lointain parent et quasi- homonyme H.P. Lovecraft. Aux yeux de certains êtres divins, nous ne sommes guère plus que du bétail. Le caractère impie de leur divinité indique que nous habitons un univers à l’abandon ; un monde dans lequel le Dieu auquel nous donnons une majuscule n’est pas le père aimant et parfait que nous vend la Bible, mais un bon à rien qui n’a que faire de ses « enfants ». Quoi qu’il en soit, une partie de l’action du présent ouvrage, Les Démons marins du Sussex, se passe dans les environs de ma ville d’Eastbourne. Les lecteurs des œuvres publiées du Dr Watson n’ignorent pas que Sherlock Holmes s’est retiré dans ce coin du Sussex en 1903 afin de s’adonner, entre autres activités, à l’apiculture. Watson, dans sa préface à Son dernier coup d’archet, décrit sa retraite campagnarde comme « une fermette dans les South Downs ». Dans « La crinière du lion », il nous donne des détails, mais très peu : la fermette en question est « une maison de campagne […] qui jouit d’un point de vue imprenable sur la Manche ». On estime en général qu’elle n’est pas à plus de quelques kilomètres d’Eastbourne. J’habite à l’extrémité ouest de cette ville, à deux pas du seul bâtiment de cette zone qui corresponde en tout point à la description ci-dessus : une petite ferme aux murs de silex à l’écart de la route reliant le cap Béveziers à Birling Gap. (Je passe souvent devant en promenant mon chien.) L ’endroit, quelque peu austère, est battu par le vent ; j’imagine sans mal le grand détective s’occupant de ses ruches à l’abri du massif d’arbustes qui délimite en partie le périmètre de la propriété. Les liens généalogiques que je partage avec Lovecraft sont peut-être ténus, dans la mesure où, dans l’arbre familial, nous sommes perchés sur deux branches très éloignées l’une de l’autre, mais mes liens géographiques avec la côte du Sussex, où je suis né et ai vécu la plus grande partie de ma vie, sont profonds. J’ai en moi la craie et l’herbe des collines de la région. Le bruit des cailloux sous mes pieds, les rafales de vent salé, le chuintement des vagues, l’ombre des nuages qui glisse vivement sur la mer, les vertes ondulations fluides du relief… c’est tout cela que j’ai en tête quand je pense à mon pays natal. V oilà pourquoi l’histoire racontée dans les pages de ce tapuscrit résonne en moi plus qu’à l’accoutumée. Les Démons marins du Sussex font aussi la part belle à Newford, une drôle de petite ville serrée contre une plage de galets, entre deux avancées de falaise qui font penser à des sourcils froncés. Newford, qui se trouve à quelques kilomètres à l’ouest d’Eastbourne, se définit plus facilement par ce qu’elle n’est pas. Ce n’est pas un port prospère, même s’il se trouve des bateaux de pêche et des embarcations de plaisance pour appareiller depuis son quai minuscule. La bourgade n’est pas assez pittoresque pour attirer les vacanciers malgré quelques bed and breakfast et un unique hôtel fort sinistre. Elle n’a pour ainsi dire aucun attrait historique en dehors de deux fortins et d’un emplacement de canon datant de la Seconde Guerre mondiale et tous tournés vers la France d’un air un peu pensif, comme s’ils se remémoraient avec nostalgie leurs jours de gloire. À part cela, Newford n’est qu’un dédale de rues étroites qui tournent autour de deux moyeux, l’un spirituel, l’autre temporel : une église médiévale à la flèche de guingois, et une zone commerciale piétonne dont la construction doit remonter aux années soixante, et dont les magasins ne vendent rien qui puisse intéresser un client sain d’esprit (mais du moins ce rien n’est-il pas cher). La gare du village est tout au bout d’un embranchement sur la ligne Hastings-Londres, mais rares sont les trains qui s’aventurent jusqu’au terminus de cette voie unique ; il n’en arrive que quatre par jour, moitié moins le dimanche. Peut-être des bus s’arrêtent- ils sur la rue principale ; je n’en sais rien. Mais ce dont Newford ne manque pas, c’est le mystère. En particulier, il y court des rumeurs portant sur d’étranges humanoïdes amphibies qui fréquenteraient les lieux depuis l’âge de fer voire plus tôt, à une époque où – d’après les archives archéologiques – il n’y avait rien à cet endroit sinon une poignée de cahutes que l’on aurait du mal à appeler un village. Les créatures, connues sous le nom de démons marins, sont réputées émerger des flots à la nuit tombée, en général après que la brume s’est installée, puis rôder dans les rues de la ville. Leur venue est habituellement annoncée par des lumières bizarres qui brillent sous la mer, à quelque distance de la côte. Dans ces moments-là, bien en sécurité chez vous, il se pourrait que vous entendiez le « flap-flap-flap » mouillé de pieds palmés sur le bitume. Si vous avez un peu de bon sens, vous garderez votre porte fermée, vos rideaux tirés, et vous ne vous aventurerez pas dehors. Des historiens locaux affirment même qu’il y a eu, par le passé, des métissages entre les démons marins et les habitants de Newford, et que les descendants des deux lignées mêlées vivent encore dans cette ville. Ces hybrides ont des traits rappelant nettement les poissons, et leur démarche paraît bien maladroite sur la terre ferme. Au contraire, ils sont souvent doués pour la nage ; pour preuve, il suffit de considérer la proportion statistiquement importante des athlètes newfordiens ayant eu de bons résultats dans le domaine de la natation, athlètes parmi lesquels on trouve un médaillé d’argent olympique en brasse coulée et deux recordmen de la traversée de la Manche. Je ne puis donner d’avis sur tout cela. Ce que je sais, c’est qu’une fois, le conseil municipal a essayé de capitaliser sur ce folklore. Non loin de la zone commerciale dont j’ai déjà parlé se dresse une statue représentant un démon marin. Érigée dans les années soixante-dix, elle est sculptée dans le style d’Elisabeth Frink. L ’œuvre de bronze brut et piqué de trous a les membres grêles et l’air assez sombre. Ses yeux sont globuleux. De son cou partent des ouïes dilatées. Sa large bouche a des lèvres affaissées, pendantes, qui me rappellent l’acteur Alastair Sim affectant son expression de désapprobation la plus lugubre. D’ailleurs, et ce n’est peut-être pas un hasard, nombreux sont les habitants de Newford sur le visage desquels j’ai vu cette même expression. La statue était conçue comme un attrape-touristes qui devait faire connaître Newford. Les amateurs de curiosités et d’ésotérisme étaient censés venir par hordes entières pour en apprendre plus sur la question. Dans les années soixante- dix, la cryptozoologie – et le paranormal en général – était particulièrement populaire. On espérait que les démons marins deviendraient le Nessie de Newford et que Newford elle-même finirait par avoir autant de prestige que le triangle des Bermudes ou la zone 51. On ne devrait jamais sous-estimer l’optimisme des conseillers municipaux. Bien entendu, il n’en est rien ressorti. La statue est désormais couverte uploads/Voyage/ t3-sherlock-holmes-amp-les-demons-marins-du-sussex.pdf
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- Publié le Dec 23, 2022
- Catégorie Travel / Voayage
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