M U S U B I ISSUE 16 MAi 2018 Chiba sensei met en évidence les difficultés de l

M U S U B I ISSUE 16 MAi 2018 Chiba sensei met en évidence les difficultés de l’enseignement de l’aikido aux enfants J e ne suis pas un expert de l’aïkido appliqué aux enfants, car mon expérience en la matière est limitée comparée à celle que j’ai avec les adultes. De plus cette expérience est limitée à des japonais et à des enfants familiers de la culture japonaise. Il y a donc des personnes plus qualifiées que moi pour traiter des spécificités de l’entrainement des enfants. Je souhaite que nous puissions part­ ager leur expérience et leurs connaissances afin d’acquérir plus de compé­ tence sur ce sujet. L ’aïkido pour l’enfant est important car son devenir dépend d’eux dans ce pays (les US), mais aussi car c’est un domaine à dévelop­ per pour que l’aïkido soit vraiment intégré dans cette société. Je suis reconnaissant envers les enseignants qui ont conduit ces dernières années, une étude extensive sur le sujet au sein de la ‘USAF Western Region’. Ils ont œuvrés pour élargir nos connaissances dans ce domaine et partagent volontiers ce qu’ils ont appris. Je considère leur contri­ bution comme primordiale et j’apprécie à sa juste valeur leur amour et leurs attentions pour ces jeunes. Je constate que leur travail et leurs études, visent d’abord à dévelop­ per les compétences nécessaires aux enfants pour qu’ils puissent aborder ensuite les méthodes Démonstration de Chiba Sensei, à Warminster en aout 1996 Photo: Franco Chen La lettre du Birankai Europe Contents 1 L’Aïkido et les enfants Shihan TK Chiba 7 L’art de l’harmonie Christina Vaccaro 9 Face à soi Julie Gouthez 10 S&BB Spring course Malcolm Blackwood 10 Le stage de printemps du Birankai britannique Stuart Lovering 11 Annonces 31 septembre 2018 : Date limite de reception des articles pour l’édition de novembre 2018 suite en page 2 à faire ressortir leurs compétences élémentaires en participant à des jeux spécialement crées dans ce but, dans un environnement ludique et plaisant. Les principes sous- jacents semblent être de révéler le potentiel déjà présent dans chaque enfant, plutôt que de les forcer à apprendre. Cependant je ne suis pas persua­ dé qu’à ce stade le programme puisse intégrer le concept de discipline qui est si particulier aux arts martiaux. Dans l’entrainement traditionnel, les pratiquants sont soumis à un stress physique et psychologique qui les prépare à faire face à l’adversité de certaines situations, sans tomber dans la complaisance d’esprit. Il s’agit d’un élément indispensable de dével­ oppement d’un esprit d’endurance, d’entreprise, de concentration, de vigilance etc. Apprendre la tech­ nique est une chose mais aborder une situation quand elle se produit et y survivre, en est. Si le but ultime de l’étude d’un art martial est de maitriser la tech­ nique, alors l’apprentissage peut être basé sur la maitrise technique de l’art sans s’occuper des aspects de développement du caractère. Il s’agit d’une démarche d’objectif et l’entrainement devient un moyen de réaliser cet objectif. Mais cela ne correspond cependant pas à la vérité des arts martiaux, qui attache de l’importance au fait d’être juste présent et d’agir. Les concepts de base sous-jacents des loisirs ou activités sportives en occident, sont constitués par un besoin de récréation par rapport aux activités principales, associé à un besoin instinctif de développe­ d’entrainement et les techniques de l’aïkido traditionnel. Si je comprends bien, l’entrainement ‘pré-aïkido’ est destiné à des enfants assez jeunes entre cinq et huit ans. A mon avis, ce genre d’entrainement ne doit pas obliga­ toirement être limité à cette tranche d’âge. La société devenant de plus en plus mécanisée, les enfants se retrouvent de plus en plus isolés de leur environnement naturel. Cela perturbe le développement de leurs capacités physiques et mentales de diverses manières et perturbe la coordination, les réflexes, la vigi­ lance et l’équilibre, qui autrement se développeraient plus ou moins naturellement au contact avec l’environnement. De plus d’autres aspects liés au changement de style de vie, perturbent le développement des enfants. Par exemple le régime alimentaire qui se compose d’un excès de nourritures artificielles de qualité inférieure (‘fast Food’ ou plateaux repas TV). Ou encore avec le système éducatif qui donne la priorité au développement intel­ lectuel. En conséquence de quoi, il semble y avoir de plus en plus d’enfants qui n’ont pas le niveau de développement de leurs capacités physiques naturelles, qui devrait être le leur à cet âge. Ce qui m’a paru intéressant et étonnant dans ce programme d’aikido pour les enfants, est le fait que tout en ne subissant aucune pression ou stress pour apprendre des techniques traditionnelles, il vise Stage d’été du Birankai britannique, à Bangor en août 2008 Photo: Milena Kremakova Le Birankai en Europe Fondateur TK Chiba Shihan 8e dan Shihankai Birankai Européen Gabriel Valibouze 7e dan, Birankai France Tony Cassells7e dan, Birankai Royaume-Uni Chris Mooney 7e dan, Birankai Royaume-Uni MIke Flynn 7e dan, Scottish et Borders Birankai Norberto Chiesa 6e dan, Birankai France Dee Chen 6e dan, Birankai Royaume-Uni Daniel Brunner 6e dan, Birankai Suisse Patrick Barthélémy 6e dan Birankai France Joe Curran 6e dan, Birankai Royaume-Uni Pays membres Birankai Autriche Birankai France Birankai Allemagne Birankai Hellénique Birankai Israël Birankai Pologne Birankai Portugal Birankai Suisse Birankai britannique Scottish et Borders Birankai Le Musubi BE est publié deux fois par an en mai et novembre. L’édition en anglais est disponible sur britishbirankai.com et l’édition en français sur birankai.eu/shiun_fr.html Les articles personnels reflètent les opinions de leurs auteurs. Toute soumission doit respecter les contraintes de place, et doivent être envoyées à la rédactrice, à la rédactrice assistante ou au secrétaire de rédaction. Rédactrice (English) : Dee Chen deechen626@gmail.com Rédacteur (French) : Jean-luc Busmey jlbusmey@neuf.fr Éditeur adjoint : Wellington Tsang wellington.tsang@gmail.com Conseiller en graphisme : Franco Chen © Copyright 2018 Tous droits reserves. La reproduction est interdite sans autorisation expresse écrite. 2 BE MUSUBI MAY 2018 L’Aïkido et les enfants... suite de la page 1 ment positif pour la société. Les aspects jugés indésirables pour le bien-être de cette société sont systématiquement écartés et l’esprit de ces activités tourne autour du plaisir et de l’affirmation de soi. Bien que beaucoup des arts martiaux japonais soient devenus des sports, leur développement dans la culture japonaise générale a pris cependant une voie différente de celle prise par le sport en occident. Je ne suis pas qualifié pour en parler en détail, mais les concepts de base reposent sur la discipline, associée à la notion d’abnégation de soi. La discipline dans les arts martiaux japonais, recherche et attache de l’importance au fait d’être là maintenant, de trouver la ‘perfection’ dans la pratique plutôt que comme une réalisation ou un accomplissement. Il semble que par consensus, l’aïkido soit considéré comme diffi­ cile pour les enfants pour les raisons suivantes : • Il n’y a pas de compéti­ tion et donc il est difficile de s’engager dans l’entrainement. • Un certain nombre de technique sont considérées comme dangereuses pour un corps immature. • L ’aïkido nécessite un haut degré de concentration et de présence en pratiquant des enchainements répétitifs et les enfants ont tendance à s’ennuyer et à perdre intérêt. • L ’aïkido est trop sophistiqué pour être étudié par des enfants. Ces points constituent effec­ tivement des obstacles dans l’apprentissage de l’art, mais je les considère aussi comme positifs précisément pour ce qu’ils sont. Ils caractérisent l’aïkido et il ne resterait pas grand-chose s’il fallait les éviter. Nous ne devons donc pas craindre de présenter l’aïkido aux enfants, en préservant ces aspects particuliers. Tout en gardant à l’esprit que ces points sont des obstacles potentiels, nous devons les leurs présenter sous un jours positif. Tout d’abord, l’absence de compétition est une valeur essen­ tielle que l’aïkido peut offrir aux enfants. La manière dont on s’engage dans l’entrainement est à rechercher dans cette valeur. La société de nos jours, présente un excès de compétition dans tous les domaines. La valeur de la vie elle- même est considérée en termes de gains, de victoire, de succès etc. La véritable valeur des personnes ne peut se révéler en les comparants les uns avec les autres. La base de l’éducation est de chercher comment révéler le potentiel de chaque individu puis à le faire s’épanouir sans se préoccuper du temps nécessaire, de la raison finale ou des préjugés quant à sa qualité. Le seul moyen de favoriser la dignité et la confiance en soi d’un individu est d’aider l’enfant à devenir fier de ce qu’il est et de lui montrer de l’estime. Nous devons les aider à comprendre qu’il n’y a pas de gagnant ou de perdant dans la vie, sauf lorsque nous nous considérons nous même comme gagnant ou perdant. La compétition inculque à l’enfant un sentiment d’échec, lorsqu’il n’arrive pas à réal­ iser quelque chose qui est hors de sa portée du à son jeune âge. De plus il est indéniable que l’influence de la compétition dans nos vies, nous mène à considérer le travail, les études et l’entrainement, uniquement comme un moyen d’atteindre ou d’accomplir quelque chose, plutôt que comme les moyens d’une évolution uploads/Voyage/ be-musubi-16-0518-fr.pdf

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  • Publié le Jan 11, 2022
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