Daniel et la mer Texte de J -M G Le Clézio précédent suivant Énoncé Énoncé Corrigé Énoncé Daniel après avoir fui par ennui se retrouve à dormir dans une cabane de planches Au matin il se dirige vers le haut d'une dune de sable Elle était là partout devant

Texte de J -M G Le Clézio précédent suivant Énoncé Énoncé Corrigé Énoncé Daniel après avoir fui par ennui se retrouve à dormir dans une cabane de planches Au matin il se dirige vers le haut d'une dune de sable Elle était là partout devant lui immense gon ée comme la pente d'une montagne brillant de sa couleur bleue profonde toute proche avec ses vagues hautes qui avançaient vers lui La mer La mer ? pensait Daniel mais il n'osa rien dire à voix haute Il restait sans pouvoir bouger les doigts un peu écartés et il n'arrivait pas à réaliser qu'il avait dormi à côté d'elle Il entendait le bruit lent des vagues qui se mouvaient sur la plage Il n'y avait plus de vent tout à coup et le soleil luisait sur la mer allumait un feu sur chaque crête de vague Le sable de la plage était couleur de cendres lisse traversé de ruisseaux et couvert de larges aques qui re étaient le ciel Au fond de lui-même Daniel a répété le beau nom plusieurs fois comme cela La mer la mer la mer ? ? la tête pleine de bruit et de vertige Il avait envie de parler de crier même mais sa gorge ne laissait pas passer sa voix Alors il fallait qu'il parte en criant en jetant très loin son sac bleu qui roula dans le sable il fallait qu'il parte en agitant ses bras et ses jambes comme quelqu'un qui traverse une autoroute Il bondissait par dessus les bandes de varech il titubait dans le sable sec du haut de la plage Il ôtait ses chaussures et ses chaussettes et pieds nus il courait encore plus vite sans sentir les épines des chardons La mer était loin à l'autre bout de la plaine de sable Elle brillait dans la lumière elle changeait de couleur et d'aspect étendue bleue puis grise verte presque noire bancs de sable ocre ourlets blancs des vagues Daniel ne savait pas qu'elle était si loin Il continuait à courir les bras serrés contre son corps le c ?ur cognant de toutes ses forces dans sa poitrine Maintenant il sentait le sable dur comme l'asphalte humide et froid sous ses pieds À mesure qu'il approchait le bruit grandissait emplissait tout comme un si ement de vapeur C'était un bruit très doux et très lent puis violent et inquiétant comme les trains sur les ponts de fer ou bien qui fuyait en arrière comme l'eau des euves Mais Daniel n'avait pas peur Il continuait à courir le plus vite qu'il pouvait droit dans l'air froid sans regarder ailleurs Quand il ne fut plus qu'à quelques mètres de la frange d'écume il sentit l'odeur des profondeurs et il s'arrêta Un point de côté brûlait son aine et l'odeur puissante de l'eau salée l'empêchait de reprendre son sou e Il s'assit sur le sable mouillé et il regarda la mer monter devant lui presque jusqu'au centre du ciel Il avait tellement pensé à

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