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MOHAMMED KHA? R-EDDINE IL ÉTAIT UNE FOIS UN VIEUX COUPLE HEUREUX Récit ÉDITIONS DU SEUIL rue Jacob Paris V i e CQu ? y a-t-il de plus fascinant et de plus inquiétant que des ruines récentes qui furent des demeures qu ? on avait connues au temps o? la vallée vivait au rythme des saisons du labeur des hommes qui ne négligeaient pas la moindre parcelle de terre pour assurer leur subsistance Ces maisons de pierre sèche b? ties sur le anc du roc à quelques mètres seulement au-dessus de la vallée ne sont plus qu ? un triste amas de décombres domaine incontesté des reptiles des arachnides des rongeurs et des myriapodes Le hérisson y trouve ses proies mais il n ? y g? te pas Il y vient seulement chasser la nuit quand un clair de lune blafard fait surgir çà et là des formes furtives qu ? on confondrait assurément avec les anciens habitants des lieux disparus depuis longtemps peut-être au moment même o? de nouveaux édi ?ces poussaient dans la vallée villas somptueuses palais et complexes ultramodernes copies conformes des b? timents riches et ostentatoires des grandes mégapoles du Nord Une de ces ruines dresse des pans de murs di ?ormes par-dessus un buisson tou ?us de ronces et de nopals et quelques amandiers vieux et squelettiques Elle avait été la demeure d ? un couple ? gé sans descendance qui n ? attirait guère l ? attention car il vivait en silence presque en secret au milieu des familles nombreuses et bruyantes L ? homme avait longtemps sillonné le Nord et même une partie de l ? Europe disait-on à la recherche d ? une hypothétique fortune qu ? il n ? avait pas trouvée Un sobriquet lui était resté de cette longue absence Boucha? b car il avait dû travailler à Mazagan De la femme on savait peu de choses sinon qu ? elle venait d ? un village lointain d ? une autre montagne sans doute Depuis son retour au pays Boucha? b n ? était plus tenté par le Nord Il ne voyageait plus que pour se rendre à tel ou tel moussem annuel comme celui de Sidi Hmad Ou Moussa et il ne ratait jamais le souk hebdomadaire o? il allait à dos d ? ? ne tous les mercredis Un ? ne timide et bien mieux traité que les baudets de la région Il n ? était jamais puni Son ma? tre y tenait comme à un enfant et il le disait crûment aux persécuteurs des bêtes Ce gentil équidé en imposait aux autres ? nes qu ? il savait mettre au pas si nécessaire durant les battages de juin lors desquels on assistait à des bagarres mémorables entre animaux rendus fous par les grosses chaleurs ou par le rut que favorisait le nombre Boucha? b était un ?n lettré Il possédait des vieux manuscrits relatifs à la région et bien d ? autres grimoires inaccessibles à l ? homme

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