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Serge daney art press livres Serge Daney une expérience critique du deuil YAN CIRET La parution aux éditions P O L de la Maison cinéma et le monde accompagnée d'un numéro spécial Serge Daney de la revue qu'il fonda Tra ?c viennent nous donner des nouvelle

art press livres Serge Daney une expérience critique du deuil YAN CIRET La parution aux éditions P O L de la Maison cinéma et le monde accompagnée d'un numéro spécial Serge Daney de la revue qu'il fonda Tra ?c viennent nous donner des nouvelles rétrospectives du ciné ?ls mais aussi du critique des images du monde de l'Histoire Il est désormais possible de mesurer plus encore l'importance de sa cinécriture ? Au c ?ur de ce montage l'expérience la critique et le deuil que libère la puissance des images et des mots Il y a une hagiographie Serge Daney Une forme d'imitation de la vie des saints qui a fait de lui la conscience malheureuse le martyr extralucide de toute une partie de la critique cinématographique et au-delà La publication en volume de la Maison cinéma et le monde sous-titré le temps des Cahiers - apporte une pierre de plus à cet édi ?ce de mausolée pour nombre de ses commentateurs transis Lui pourtant si vivant se mé ?ant de toutes les postures nobles ? trop amoureux de l'altérité du voyage et de son trouble ne se serait sans doute que très peu reconnu dans ces exercices d'adulation De son vivant il avait vu venir cette sancti ?cation cette licence oraculaire forcément vertueuse qui lui était généreusement accordée pour ne pas la rejeter d'une ?n de nonrecevoir Il en parlait librement en sto? cien avec ce sourire ironique qui décline tout phénomène sentimental d'identi ?cation Trop conscient des désirs d'élimination de vampirisme qui se dissimulent derrière le discours de l'épigone Son scénario était tout autre il passait sans discontinuer de son fameux itinéraire d'un ciné- ?ls ? à une pratique horizontale moins ?liale moins pieuse dans sa religion de la transmission languienne C'est sans doute cette dernière piste qui nous dégage de tout le pathos ?dipien dans lequel on aurait voulu l'enfermer Là a été la formidable découverte de ce faux-vrai journal qu'est l'Exercice a été pro ?table monsieur On y lisait clairement qu'il avait plus besoin d'alter ego que d'une secte journalistique dont il aurait été le garant symbolique l'arbre tarkovskien qui cache une forêt de renoncements et d'abdications Si Serge Daney a toujours eu un discours double il n'a jamais eu un double langage Ceux qui l'ont connu le savent Serge Daney en grand amoureux de la pratique tennistique cherchait des renvoyeurs pas des ramasseurs de balle La ?n de sa vie aurait pu laisser penser qu'il était rentré dans une esthétique de la ?n des images de la mort du cinéma une sorte de ?n des ?ns dont il serait l'incarnation bien vivante par la pensée mais mortifère quant au message On pense immédiatement au cinéaste contemporain qui a sûrement le plus compté pour lui c'est-à-dire Jean-Luc Godard Si l'on schématise par imprécision le summum de la vulgarité pour Daney ou généralisation on pourrait assimiler la poétique crépusculaire des Histoire s du cinéma à la mélancolie ?nale de l'auteur de la Rampe et du Ciné-journal Pourtant rien