Anthropologie de la nature 24p descola pdf
Anthropologie de la nature M Philippe DESCOLA professeur Ce premier cours fut consacré à expliciter et à développer certaines des grandes lignes du programme d ? enseignement et de recherche qui avait été ébauchées lors de la leçon inaugurale donnée le mars Sous l ? intitulé Figures des relations entre humains et non-humains ? le cours avait pour objectif de proposer un cadre général d ? analyse permettant de rendre compte des di ?érentes con ?gurations ontologiques et cosmologiques au sein desquelles s ? organisent et prennent corps les interactions entre les hommes et les objets de leur environnement A ?n de mener à bien une telle entreprise il convenait d ? abord de poser quelques principes de méthode et d ? e ?ectuer un retour critique sur la manière dont ces interactions avaient été abordées par l ? anthropologie Depuis plus d ? un siècle en e ?et cette discipline a subsumé les relations matérielles sociales et symboliques que les humains tissent avec leur milieu sous la rubrique des rapports de continuité et de discontinuité entre la nature et la culture deux champs de phénomènes conçus comme répondant à des principes de fonctionnement distincts et dont l ? anthropologie s ? e ?orce avec des fortunes diverses de raccommoder la couture Or une telle distinction entre un ordre des réalités humaines et un ordre des réalités naturelles est loin d ? être universellement perçue et l ? on peut même penser qu ? elle constitue la grande spéci ?cité de l ? Occident moderne C ? est ce qu ? un bref périple ethnographique permit d ? établir a contrario Prenant pour point de départ arbitraire l ? humanisation des animaux et des plantes à laquelle procèdent les peuples autochtones d ? Amazonie on s ? attacha à montrer que de telles conceptions n ? avaient rien d ? exceptionnelles puisqu ? elles se retrouvent parmi les Indiens de l ? aire subarctique canadienne et chez les Inuit On ne saurait non plus la considérer comme une particularité amérindienne dans la mesure o? les peuples sibériens se représentent aussi leurs relations aux animaux sauvages comme un rapport de personne à personne réglé par des codes sociaux Cette commune conception qui envisage les humains et les non-humains comme séparés par de simples di ?érences de degré et non par des di ?érences de nature aurait peut-être pu s ? expliquer par l ? origine nord-asiatique du peuplement des C PHILIPPE DESCOLA Amériques Il fallait donc faire justice d ? une explication di ?usionniste courante qui voit dans le chamanisme sibérien la matrice originelle des cosmologies non dualistes amérindiennes Outre les arguments qui plaident à l ? encontre d ? une réi ?cation du chamanisme comme institution homogène la thèse di ?usionniste se voit singulièrement a ?aiblie du fait que l ? absence d ? une séparation tranchée entre nature surnature et humanité est également notable dans des régions bien éloignées de l ? hypothétique foyer sibérien notamment en Malaisie Chewong
Documents similaires
-
33
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Aucune attribution requise- Détails
- Publié le Jul 28, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
- Taille du fichier 126.5kB