Original 151357 la mort un point de vue philosophique

La mort un point de vue philosophique Beno? t PAIN Février Philosophie de la médecine et Ethique soignante Membre du Conseil d'orientation de l'Espace régional éthique Poitou-Charentes Président du Comité d'éthique du CH Henri Laborit Poitiers Chargé de la coordination de l'universitarisation des études paramédicales IFSI IFMEM et IADE par le Doyen UFR Médecine et Pharmacie Université de Poitiers Assis pendant des heures dans le couloir de la maison de long séjour ils attendent la mort et l'heure du repas ? Pourquoi craindre la mort Rares sont les individus qui peuvent se atter en toute honnêteté de ne pas craindre la mort Bien entendu il ne s'agit pas ici des enfants ?? qui peuvent encore ignorer son caractère obligatoire ?? mais d'esprits arrivés à leur maturité Si certains cas de suicides paraissent indiquer qu'à tout prendre la mort serait préférable à la vie l'analyse des sentiments des suicidés n'est jamais sûre ?? et l'on peut se demander si chez eux la haine de la vie et de ses sou ?rances ne ?nirait pas par l'emporter sur une crainte de la mort qui serait en fait universelle Mais pourquoi l'homme craint-il la mort Est-ce pour ce qu'elle signi ?e ?? représente en elle-même ?? ou est-ce parce qu'il est assez spontanément attaché à la vie Une crainte peu raisonnable ? S'interroger sur ce qui peut susciter la crainte de la mort c'est d'abord constater presque obligatoirement qu'elle semble peu raisonnable ou même peu rationnellement fondée Comment craindre en e ?et ce que nous ne pouvons conna? tre Faire ici allusion à la manière dont l'homme en général semble se mé ?er de ce qui lui est inconnu ne semble guère satisfaisant Car si ce recul devant l'inconnu peut justi ?er des réactions dans le domaine de la curiosité ou de la connaissance encore faut-il pour être e ?cace qu'il s'accompagne d'une sorte d'espoir de connaissance Or la mort est précisément l'inconnaissable elle dé ?e toute approche conceptuelle aussi bien que toute expérience Lorsqu'on se contente de la dé ?nir comme l'interruption ou la cessation de la vie cela ressemble un peu à une lapalissade mais peut-on en dire autre chose Heidegger remarque que pour notre conscience quotidienne il est incontestable que l' on ? meurt mais précisément ce on ? nous protège l'anonymat qu'il implique est su ?samment général et ou pour que l'individu ne s'y sente guère concerné Ainsi évoquer la mort c'est ne jamais la penser authentiquement comme devant m'advenir personnellement Et ce d'autant moins qu'évidemment je n'en ai qu'une connaissance ? indirecte je peux avoir vu quelqu'un mourir ou plus fréquemment un cadavre Mais la mort m'est alors présentée comme un fait qui me reste extérieur et je ne peux prétendre pour si peu la conna? tre puisqu'elle sera lorsqu'elle surviendra pour moi un fait concernant le plus profond de mon intimité L'écart entre la mort d'un autre comme spectacle ? et ma propre mort s'installe ainsi dé ?nitivement comme une non-co? ncidence entre ce que je peux

  • 36
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Aucune attribution requise
Partager