De l x27 ine galite des vies de l x27 ine galite des vies colle ge de france

OpenEdition Books vies Collège de France Leçons inaugurales De l ? inégalité des vies De l ? inégalité des Collège de ACCUEIL CATALOGUE DES ÉDITEURS AUTEURS LIVRES France OPENEDITION SEARC De l ? inégalité des vies Didier Fassin De l ? inégalité des vies Leçon inaugurale prononcée au Collège de France le jeudi janvier Didier Fassin Texte intégral Monsieur l ? Administrateur Chères et chers collègues Chères et chers ami e s Mesdames Messieurs C ? est de l ? homme que j ? ai à parler ? Je défendrai donc Cavec con ?ance la cause de l ? humanité devant les sages qui m ? y invitent et je ne serai pas mécontent de moi-même si je me rends digne de mon sujet et de mes juges ? Ainsi JeanJacques Rousseau commence-t-il son Discours sur l ? origine et les fondements de l ? inégalité parmi les hommes en L ? Académie de Dijon à la question de laquelle il répond n ? est certes pas le Collège de France institution qui est alors déjà plus que bicentenaire mais c ? est sur le même thème et avec une intention similaire que je m ? adresse à vous ce soir à cette di ?érence près que je remplacerai le mot homme par l ? expression être humain ? et surtout que je fonderai mon propos sur des prémisses opposées à celles du philosophe genevois qui poursuit en e ?et Je conçois dans l ? espèce humaine deux sortes d ? inégalité l ? une que j ? appelle naturelle ou physique parce qu ? elle est établie par la nature et qui consiste dans la di ?érence des ? ges de la santé des forces du corps et des qualités de l ? esprit ou de l ? ? me l ? autre qu ? on peut appeler inégalité morale ou politique parce qu ? elle dépend d ? une sorte de convention et ? consiste dans les di ?érents privilèges dont quelques-uns jouissent au préjudice des autres comme d ? être plus riches plus honorés plus puissants qu ? eux ? Entre ces deux inégalités il ne peut exister de liaison essentielle ? a ?rme- t-il car ce serait demander en d ? autres termes si ceux qui commandent valent nécessairement mieux que ceux qui obéissent ? C ? est qu ? au XVIIIe siècle n ? existe pas encore la notion de ce que nous appelons aujourd ? hui des inégalités sociales de santé ? Pour qu ? advienne cette idée selon laquelle le lieu et le milieu dans lequel na? t un individu in uencent son état physique et psychique son risque d ? être malade et sa probabilité de mourir il aura fallu que se produise ce que Ian Hacking qui fut titulaire de la chaire Philosophie et histoire des concepts scienti ?ques appelle l ? apprivoisement du hasard ? ce processus par lequel à partir de la ?n du XVIIIe siècle le déterminisme des

  • 35
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Aucune attribution requise
Partager