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Université Lumière Lyon 2 / ARSEC Université Lumière Lyon 2 / ARSEC Université

Université Lumière Lyon 2 / ARSEC Université Lumière Lyon 2 / ARSEC Université Lumière Lyon 2 / ARSEC Université Lumière Lyon 2 / ARSEC L L L L L L L L’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’E E E E E E E EX X X X X X X XP P P P P P P PL L L L L L L LO O O O O O O OI I I I I I I IT T T T T T T T C C C C C C C CI I I I I I I IR R R R R R R RC C C C C C C CA A A A A A A AS S S S S S S SS S S S S S S SI I I I I I I IE E E E E E E EN N N N N N N N E E E E E E E En n n n n n n nt t t t t t t tr r r r r r r re e e e e e e e é é é é é é é ét t t t t t t te e e e e e e er r r r r r r rn n n n n n n ni i i i i i i it t t t t t t té é é é é é é é e e e e e e e et t t t t t t t a a a a a a a ac c c c c c c ct t t t t t t tu u u u u u u ua a a a a a a al l l l l l l li i i i i i i it t t t t t t té é é é é é é é Christine COLARD Sous la direction de M. Jean-Michel GUY Ingénieur de recherches au Département des études et de la prospective du Ministère de la culture et de la communication Mémoire réalisé dans le cadre du DESS « Développement de projet culturel et direction de projet » 1 Promotion en 1 an - 2002 /2003 2 A mes enfants, David, Tania et Sarah, Qui m’ont précédée dans ce travail, Et témoigné leur affection indéfectible. A Anne, Marie et Dominique. A toi… Remerciements Aux professionnels, aux artistes, à celles et ceux dont j’ai croisé le parcours, Aux artistes sollicités qui ont manifesté leur intérêt pour le sujet de ce mémoire : Ives Armaud - compagnie Caracole, Sylvain Cousin – compagnie Latitude, Claire Danscoisme – Théâtre de la Licorne, Rémi Imer, Johania - compagnie Remise à 9, Bernard Kudlack – Cirque Plume, Eric Lecomte – compagnie Cahin-Caha, Bérénice Lévy, Louise – Cirque du Soleil (Québec), Raymond Peyramaure – compagnie Premier Envol, Audrey Rocher – compagnie Eclats de Lune, Yves Veillier – Cirque de la Bavette, Octave Singulier, Samuel Tétreault – compagnie 7 Doigts de la Main, Katrin Wolf, A celles et ceux dont la contribution aura permis de nourrir ce travail et, plus particulièrement : Nicolas Bernard, (alias Georges Petard), clown, compagnie des Nouveaux Nez, Alix Bouyssié, compagnie Mauvais Esprits, Florence Caillon, L'Éolienne compagnie Christine Campion, fil de fériste, Pénélope Hausermann, trapéziste, Catherine Magis, artiste de cirque, Denis Paumier, jongleur, compagnie Les Objets Volants Elise Trocheris, compagnie De Trop, Enfin, je voudrais exprimer toute ma reconnaissance à Jean-Michel Guy pour sa confiance, son aide précieuse et des éclairages qui ne manqueront pas d’enrichir mes réflexions à venir. 3 L’EXPLOIT CIRCASSIEN L’EXPLOIT CIRCASSIEN L’EXPLOIT CIRCASSIEN L’EXPLOIT CIRCASSIEN Entre éternité et actualité Avant propos, en guise d’avertissement p. 3 INTRODUCTION p. 4 I. LA DESTINEE DU CIRQUE p. 10 1. L’héritage du circus p. 11 1.1. Le clown et l’acrobate p. 12 1.2. Les bâtisseurs itinérants p. 14 1.3. Jeux et enjeux p. 15 2. Le mystère de la prédestination p . 17 2.1. Le premier errant p. 19 2.2. La mort pour l’horizon p. 19 2.3. Le rêve d’Icare p. 20 3. La fascination de l’exploit p. 21 3.1. Combats, gloire et conflits… p. 24 3.2. Sortir du chaos ! p. 25 3.3. L’aventure moderne p. 26 II. L’ACROBATE, UN SURHUMAIN PARMI LES HUMAINS ? p. 29 1. La virtuosité du surhomme p. 30 1.1. Franchir les limites p. 31 1.2. L’interdit et le possible p. 33 1.3. La matière et l’esprit p. 34 2. Quand tout est aléatoire p. 36 2.1. L’homme sans guide p. 37 2.2. Un équilibre critique p. 38 2.3. La culbute des valeurs p. 39 3. L’acteur et son double p. 42 3.1. Goût et dégoût du danger p. 44 3.2. L’audace du risque p. 45 3.3. Mise en scène de la chute p. 48 III. LA VIRTUOSITE : VISIBLE ET INVISIBLE ! p. 51 1. Une apparente unicité p. 52 1.1. La volonté agissante p. 55 1.2. L’artiste défricheur p. 57 1.3. Cirque : une « leçon de vie » ? p. 59 2. Une figure éthique p. 61 2.1. L’objet d’une intention p. 63 2.2. L’alibi du « pouvoir » p. 65 2.3. Tout va être possible ! p. 66 3. Eloge d’une utopie p. 68 3.1. La mort, une « illusion joyeuse » ! p. 69 3.2. La beauté du geste p. 70 3.3. Le monde ré-enchanté p. 72 4 CONCLUSION p. 74 Bibliographie p. 78 « Et ce rire-là est enfanté par les larmes.» Henri Miller Avant propos, en guise d’avertissement Au départ de ce mémoire, il y a quelques souvenirs ineffables… Laurel et Hardy, Charlie Chaplin, Toulouse Lautrec, Jacques Tati… la promesse des éléphants, la caverne d’Ali Baba, le goût de la « barbe à papa » ; une fantasmagorie qui se décline en Bouglione, Fratellini, Pinder, Zavatta et qui porte un nom unique : « cirque » ! J’ai longtemps tenu le cirque pour un monde à part du monde. Son arrivée signait le retour de rêves aux couleurs étranges ; aux abords du chapiteau, flottait un désir d’échappée vers des contrées lointaines, voire interdites. Enigmatique, le cirque bouleversait l’ordre des choses. A cette évocation, un trouble étrange me revient : la quête pour les orphelins avant l’exploit des trapézistes. Au cirque, on « spéculait » sur une mort immédiatement possible pour quelques pièces lancées dans le chapeau du clown ; les uns payaient pour ne pas être inconvenants, les autres s’abstenaient pour la même raison. La mort, à la fois redoutée et peut être secrètement désirée était immédiatement possible. Le cirque était merveilleux et, sans y regarder de plus près, commode à plus d’un égard… Bien plus tard, le « nouveau » cirque m’a rattrapée. J’y entrais par la voie professionnelle. Il devint mon milieu naturel ; j’oeuvrais en coulisses dans la joie profonde d’apporter ma contribution à son développement. Tout au long de ces années, les différentes fonctions de direction exercées, administration, communication, relations publiques (et aux publics), production ou organisation d’évènements m’ont demandé d’être particulièrement opérationnelle. Il était important pour moi de prendre du recul. Cette distanciation m’est apparue comme la condition pour mieux servir les multiples exigences du cirque. C’est la raison pour laquelle, à l’occasion de ce travail, j’ai délibérément choisi de ne pas aborder une problématique relevant d’une expérience de terrain. J’ai préféré poursuivre l’effort de réflexion entrepris, au cours de cette année d’étude, et souhaité le concrétiser dans l’exercice de ce mémoire. 5 INTRODUCTION S’interroger sur le destin du cirque, c’est chercher le sens de ce que Jacques Rigaud1 appelle « une certaine idée de la culture comme chose publique, c'est-à-dire comme patrimoine et comme projet communs ». L’univers du cirque2, constitue un terrain d’observation favorable pour s’interroger, à travers la notion d’exploit, sur les changements qui s’opèrent dans notre société. L’irruption du « nouveau » cirque dans notre société, tel le Phénix qui renaît de ses cendres, en marge des pouvoirs publics, en plein cœur d’une « crise » majeure d’instabilité, si elle est due à un mouvement spontané, n’est certes pas sans lien avec ce qui est dans l’air du temps. La trajectoire du cirque montre que son histoire est étroitement liée à celle des hommes et des temps traversés mais, elle montre également en quoi elle diffère. Alors que la société se construit à partir de l’idée de sédentarité, le cirque, nomade dans l’âme, porte un regard différent sur le monde et en rapporte sa vision singulière. Héritier d’une longue tradition, le cirque, procédant à la fois par rupture et par emprunt, a su conserver les fondements d’une technique éprouvée, tout en déjouant les travers. Qu’il subisse, qu’il accompagne ou qu’il devance les métamorphoses de la civilisation, le cirque, « société en réduction », en possède certains reflets. Quelle est sa trajectoire, quels sont les motifs qui président à sa destinée ? De la pure exhibition de la force au divertissement, la puissance physique fut de tout temps exaltée et la gloire