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'^'^^'^^•'•'^-'-^^'''''^''^ iOO \CT> loo o •CD 00 ÉTUDES FOLKLORIQUES ULVHAGES DU MÊME AUTEUR Eu rente ô lo même librairie Contes populaires de Lorraine comparés avec les contes des autres pro- vinces de France et des pays étrangers et précédés d'un essai sur l'ori- gine et la propagation des 'contes populaires européens. 2 vol. in-S» raisin 18 fr. Ouvrage couronné par l'Académie française. Us Contes indiens et l'Occident. Petites Monographies folkloriques à propos de contes maures recueillis à Blida par M. Desparmet. 1 vol. in-8 raisin, 612 pages 20 fr. Ouvrage posthume. Emmanuel COSQUIN CORRESPONDANT DE l/lNSTITUT (Acadénde des Inscriptions et Belles-Lettres) ÉTUDES FOLKLORIQUES RECHERCHES SUR LES MIGRATIONS DES CONTES POPULAIRES ET leur point de départ PARIS LIBRAIRIE ANCIENNE HONORÉ CHAMPION EDOUARD CHAMPION 5, quai Malaquais, 5 1922 Tous droits ritervés SEEN BY PRESERVATION StFrvtCES NOTE Ces études devaient, dans l'intention d'Emmanuel Gosquin, être revues par lui avant d'être réunies en volume. Il voulait les com- pléter, en refondre même certaines, d'après les documents nou- veaux qu'il avait recueillis. La mort ne lui a pas permis de faire ce travail. On pourra se donner quelque idée de ce qu'il avait en projet, en lisant l'extrait suivant d'une lettre de lui, du 12 mars 1913*, dans laquelle, s'excusan^ de ne pouvoir entreprendre une édition annotée des contes de Perrault, que lui demandait M. Edouard Champion, il lui écrivait : « ... Ce à quoi je dois consacrer toutes mes forces, c'est la préparation de cet ouvrage dans lequel je réunirais, en les refondant parfois et en les complétant toujours, mes travaux folkloriques épars çà et là. J'y joindrais une introduction et, de plus (ce qui, à mes yeux, serait très important), un Mémento du folkloriste, qui donnerait, avec des renvois précis, toute la quintessence doctrinale du livre. C'est là une grosse affaire, à laquelle je me mettrai dès que seront terminés quelques articles pour lesquels j'ai pris des engagements. » Il a semblé que, telles qu'elles sont, ces études, auxquelles on n'a rien voulu changer, peuvent être lues avec profit par les per- sonnes qui s'occupent de la question des contes populaires. Emmanuel Cosquin a laissé une grande quantité de notes, prises, les unes dans l'intention de compléter les présentes études, les autres en vue de travaux futurs. Ces notes, qu'il n'a pas eu le temps d'utiliser, on les trouvera à l'Institut catholique de Paris, rue de Vaugirard, 74, avec sa bibliothèque folklorique. LF.s CONTAS POi>ULÂmr:s ET LEUR ORIGINE (Mémoire lu au 3^ Congrès scientifique international des Catholiques tenu à Bruxelles du 3 au 8 septembre iSg4) Dans l'immense domaine de la littérature, plus d'une région a longtemps attendu ses explorateurs, notamment tout un pays qui, jusqu'à notre époque, ne figurait d'aucune façon sur la carte offi- cielle, pas même sous le titre de lerra incognila. Quelques voyageurs s'y étaient pourtant aventurés, et ils en avaient rapporté des pro- duits curieux : au second siècle de notre ère, Apulée y avait trouvé la charmante.» fable » de Psyché ; à la fin du dix-septième siècle, Charles Perrault, Mme d'Aulnoy y avaient cueilli ces jolies fleurs agrestes, Cendrillon, le Chai Botté et le reste des Histoires ou Contes du temps passé, la Belle aux cheveux d'or, V Oiseau bleu et les autres Contes des fées. Mais la provenance de ces petits récits était, .en géné- ral, si peu connue que bien des gens en attribuaient l'invention aux éditeurs, aux arrangeurs. On en était là quand, en 1810, parut, à Gœttingue, une collection de contes recueillis de la bouche de paysans et surtout de paysannes de la Hesse et d'autres contrées allemandes par deux savants, philo- logues de premier ordre, Jacques et Guillaume Grimm. Le succès du livre fut grand, et l'impulsion se trouva donnée à des travaux du même genre : depuis ce temps, on a vu recueil sur recueil de contes populaires se former chez tous les peuples européens ; l'Asie, l'Afri- que ont été mises aussi à contribution. Mais alors s'est révélé un fait de nature à surprendre : en comparant entre eux ces divers recueils provenant de tant de peuples différents de mœurs et de langage, 1 3 ÉTUDES FOLKLORIQUES on a constati'^ que, de la Bretaj^ne ou du Portutral à l'Annam, do la SilxTio à l'Inde ou à l'Abyssinie, il existait tout un iiiônie répeitoiic d' (•«•nteiî, merveilleux ou plaisants. Et non soulcnicut on y trouvait un fctnds coininuii d'idées, des élêmenls identicpifs, mais cette idf*n- filé s'étendait à la manière dont res idées étaient mises en œuvre et dont ces éléments étaient eomltinés. Les différences élaienl toutes superficielles, simples variations de costume. Tout un champ nouveau d'inx estimât ions littéraires s'ouvrait • lune d'une manière inattendue ; on l'a baptisé, il n'y a jtas lùen hmir- temps, du nom très général de folk-lore. mot anglais nouvolKMueni forgé et qui comprend tout ce qui touche à la vie jKqiulaire, e(»ides, légendes, proverl>es, usages, superstitions. Quoi <|u'JI en soit du nom, (te pays du folk-lore présentait, lui aussi, dès le jour où il avait été un j>eu exploré, son prolilcme, sa question des sources du A'// : quelle éfriit, en efTet. l'origine de ces contes partout si ressemblants ? Mais avant d'aller plus loin, il ne sera sans doute pas superflu de donner tout au moins une légère idée de ces ressemblances éton- nantes. Une dame anglaise, Miss Roalfe Cox, a publié, l'an dernier, un gros volume oîi, aidant ses lectures personnelles de renseignements fournis par de nombreux correspondants, elle a réuni les analyses de tous les contes populaires actuellement recueillis qui se rapportent au type de Cendrillon, et aussi à celui de Peau d'Ane : ces deux types de contes, en effet, ont, par certains points, une véritable analogie, et leurs éléments respectifs se combinent parfois pour former ce que l'on peut appeler des types intermédiaires. Miss Cox a fait ainsi une gerbe de près de trois cent cinquante contes de tous pays (I). Parcourons ensemble ce volume, en nous arrêtant surtout sur les contes du type de Peau d\Ane, mais sans nous interdire le droit de faire de petites excursions sur le domaine de Cendrillon, si voisin de l'autre. Je serai — je tiens à le dire d'avance — systématiquement incomplet ; autrement, je serais infini (2). Rappelons d'abord les principaux traits du conte de Peau d'Ane : 1) Cinderella, by Marian Roai fe Cox (un volume, publié par la Folk-Lore s.cieiy, Londres, 1893). Vl) Dans l'intérêt de la brièveté, je ne transcrirai qu'exceptionnellement le titro des collections dont font partie les contes que j'aurai à mentionner. On trouvera ces titres tout au long en se reportant, soit, quand j'indiquerai des numé- LES CONTES POPULAIRES ET LEUR ORIGLNE à Un roi a promis à la reine mourante de ne se remarier qu'avec une femme remplissant telles conditions ; or, il se trouve que sa fille seule les remplit ; le roi déclare qu'il l'épousera. Pour échapper à cette union criminelle, la princesse feint d'abord d'y consentir, mais seule- ment si le roi lui donne certains objets qui semblent impossibles à fabriquer. Le roi ayant réussi à se les procurer, elle s'enfuit sous un déguisement qui la fait paraître une créature à peine humaine ; elle se réfugie, toujours déguisée, dans le palais d'un jeune prince où elle remplit les offices les plus bas, et, finalement, une bague, mise par elle dans un gâteau, permet au prince de découvrir ce ({u'est en réalité la prétendue servante. Telle est la trame ; examinons quelques endroits du tissu. L'introduction du conte, d'aJjord. Dans notre conte français de Peau d'Ane, que Perrault a recueilli de la bouche de quelque pay- sanne, et rimé en 1694, la reine, mère de l'héroïne, a fait pro- mettre, en mourant, au roi de ne se remarier qu'avec une femme plus belle qu'elle-même. Or, la princesse seule est plus belle que sa mère. De là, le dessein détestable du roi. — « Plus belle », c'est un peu vague. Aussi, presque tous les autres contes du même type ont- ils ici quelque chose de plus précis. (Et c'est, soit dit en passant, une première indication, avant tant d'autres, qu'ils ne dérivent pas du livre de Perrault.) Ainsi, dans un conte allemand de la Hesse (Miss Gox, n° 161), la reine fait promettre à son mari de n'épouser qu'une femme aussi belle qu'elle-ijiême, et qui ait d'aussi beaux cheveux d'or; dans un conte napolitain (n^ 147), la défunte reine avait également des che- veux d'or. Mais, le plus souvent, dans les contes de ce type, la promesse faite par le roi est de n'épouser que la femme au doigt de laquelle ira ['anneau de la reine. Ce trait se rencontre à la fois en Sicile (nos 159^ 186), en Russie (nos 171^ 172)^ en Norvège (no 181), en Por- tugal (no 184), chez les Grecs de Smyrne (no 167), etc. Ailleurs, ce sont les vêlemenls de la feue reine que doit pouvoir mettre celle qu'épousera le roi. Ce détail est commun à un second conte grec moderne de uploads/s1/ cosquin-emmanuel-e-tudes-folkloriques-recherches-sur-les-migrations-des-contes-populaires-et-leur-point-de-de-part.pdf

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  • Publié le Sep 15, 2021
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