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<: Hf'J % </ y Comment il faut lire les Auteurs Classiques français DE VILLON A VICTOR HUGO OUVRAGES DE ANTOINE ALBALAT LIBRAIRIE ARMAND COLIN L'Art d'écrire enseigné en vingt leçons. Un vol. in-i8 jésus, br. (i8e édition) 3 fr. 50 Relié toile 4 fr. 50 La Formation du style par l'assimilation des Auteurs. Un volume in-i8 Jésus (S*" édition), broché. . 3 fr. 50 Le Travail du style enseigné par les corrections manuscrites des grands écrivains. Un volume in-i8 jésus (7® édition), broché. . . . 3 fr. 50 Ouvrage couronné par l'Académie française (Prix Saintour). Marie, Premier amour, roman. In- 18 jésus, broché 3 fr. 50 Ouvriers et Procédés (Critique littéraire). Un volume in- 18 jésus, broché (Flammarion), 3 fr. 50 Epuisé. Le Mal d'écrire et le Roman contemporain. Un volume in- 18 jésus, broché (Flammarion), 3 fr. 50 Épuisé. Une Fleur des Tombes, roman. Un vol. in- 18 (Havard fils). 3 fr. 50 L'Amour chez Alphonse Daudet, critique (OllendorflF). . . 3 fr. 50 Les Ennemis de l'Art d'écrire (Réponse aux objections). Un vo'lume in-i8 (Librairie Universelle) 3 fr. 50 L'Impossible Pardon, roman. Un volume in-i8 3 fr. 50 Frédéric Mistral, son œuvre, son génie. Un volume petit in- 18 (Sansot). 1 fr. » ANTOINE ALBALAT Comment il faut lire les Auteurs Classiques français s 3 ffi- Copyright ninetccn hundred and thirlccn by Max Lcclerc and H. Bourrelier, proprietors of Librairie Armand Colin. INTRODUCTION Ce livre-ci n'est ni une Histoire ni un Manuel de la Littérature française. 11 existe de très bons ouvrages dans ce genre, notamment ceux de MM. Emile Faguet,Lanson, Doumic, Petit de Julie- ville, Hémon,Cli. -M. des Granges, Lintilhac,Canat, Pellissier, Brunetière, etc., livres riches d'idées, précieux pour le commentaire et l'enseignement, et que notre travail n'a pas la prétention de rem- placer, pas plus que ces Histoires ne peuvent rem- placer la lecture des auteurs eux-mêmes. Ce qui manque, c'est un ouvrage critique et démonstratif, un guide de lecture des grands écrivains classiques. L'urgence des examens à préparer, les nécessités d'une mise au courant hâtive, la somme énorme des connaissances exigées imposent aux livres de critique scolaire une rapidité d'exposition et de méthode, suffisante peut-être pour une immédiate préparation d'examens, mais qui ne donne pas toujours aux lecteurs la clef véritable des grandes œuvres, le moyen d'en goûter toute Ta saveur et d'en bien pénétrer la substance. Les auteurs classiques sont victimes des préju- gés de collège. On les déclare ennuyeux, parce qu'on a été contraint de les lire à un âge où l'on VI INTRODUCTION est encore incapable de les comprendre. Il est naturel qu'on s'empresse ensuite de les oublier. On les quitte au moment où il faudrait les re- prendre, et personne ne s'occupe de nous les faire aimer, en nous montrant à quel point ils sont vivants, combien ils restent modernes, aussi faci- les, aussi agréables que les auteurs de notre temps. Nous avons essayé de remplir cette lacune. Pour répondre aux désirs d'un grand nombre de lecteurs, visiblement fatigués de critique syn- thétique et doctrinale, nous nous sommes surtout efforcé d'étudier le métier, les procédés, l'origina- lité des auteurs classiques. L'examen intrinsèque des talents et du style est peut-être encore le seul moyen qui permette de dire quelque chose de nouveau sur des écrivains si souvent et si labo- rieusement interprétés. xVssez de psychologie et d'esthétique! Assez d'idéologie pédante et de com- mentaires! Si Fromentin est notre premier cri- tique d'art dans ses Maîtres d'autrefois, c'est pré- cisément parce qu'il a étudié de près la technique, le métier et les procédés des grands artistes. Nous avons donc évité le plus possible les dis- cussions d'idées générales et les considérations philosophiques. L'esprit philosophique nuit à l'es- prit littéraire, et les deux vont rarement ensemble. Il est facile, avec un peu d'imagination verbale, de donner le change et de créer artificiellement une sorte d'atmosphère d'idées générah^s, qui donne l'illusion de la profondeur. Tout le monde aujourd'hui s'improvise critique. Les jeunes gens quittent le collège pour venir faire de la littérature à Paris, où ils apportent comme bagage l'aplomb tranchant de leurs insuffisantes études, qui peu- INTRODUCTION VII vent à peine compter pour une ébauche prépa- ratoire. Au lieu de commencer à s'instruire, ils commencent à produire. Ils ne savent rien et ils jugent tout; ou plutôt ils s'imaginent savoir quelque chose parce qu'ils ont lu quelques pages de Shakespeare, Gœthe, Tolstoï ou Ibsen, et ils ne se doutent pas qu'on ne sait rien et qu'on ne peut rien écrire de bon, si l'on ne connaît pas à fond ses classiques. Fidèles à nos principes de démonstration rigou- reuse, nous avons tâché d'expliquer en quoi consiste le talent des grands écrivains et comment on peut même arriver à aimer ceux qui ont la réputation d'être un peu sévères. Nous n'avons pas hésité à reléguer au second plan les considérations so- ciales et religieuses, de moralité ou de doctrine, pour rester délibérément sur le terrain littéraire, le seul qui permette de juger avec la môme im- partialité Bossuet et Voltaire, Pascal et Montai- gne, les prosateurs chrétiens et les prosateurs in- croyants. 11 y a encore une chose que l'on néglige un peu trop et sur laquelle nous avons cru devoir insister : c'est la filiation, l'origine et la descendance des auteurs. Pour bien apprécier un écrivain, il est indispensable de bien savoir comment il s'est formé, ce qui lui est propre et ce qu'il doit aux autres, ce qu'on lui a légué et ce qti'il apporte, et quelle est, au juste, la substance qu'il a fécon- dée. C'est plus qu'une nécessité d'éclaircisse- ment et de méthode ; nous sommes persuadé que les lecteurs trouveront encore dans ce genre d'indications un grand attrait de lecture. Aucun écrivain ne se crée tout seul. Le talent, comme VIII INTRODUCTION disait Flaubert, se transfuse toujours par infusion, et Henri Heine avait raison d'affirmer que, dans les Lettres comme dans la vie, tout le monde a un père. La descendance d'un auteur est très impor- tante pour l'explication des écoles littéraires. Nous avons voulu enfin enseigner à aimer la Littérature. Ce n'est pas une chose si ordinaire que d'aimer la littérature. Non seulement les livres ne vous aident pas à la comprendre et, au lieu de vous en rapprocher, quelquefois vous en éloi- gnent ; mais que de gens, même des poètes et des écrivains, qui font profession de Littérature et que la Littérature ennuie! Ceux-là affectent de trouver du génie à des auteurs inconnus, pour mieux se dispenser de lire les auteurs célèbres. Hs ont lu Raimbaud, Tinan, Tellier, Laforgue, Verlaine, et ils ignorent Amyot, Bossuet, Montaigne et Pascal. Hs croient qu'il suffit, pour aimer la Littérature, d'aimer les romans du jour, l'actualité, maga- zines, jeiTnes revues, pièces du boulevard, con- cours à la mode, toute l'éphémère publication quotidienne, si vite balayée au vent de l'oubli. Les Lettres françaises sont à peu près pour eux aussi mortes que les Lettres latines. La production contemporaine seule les intéresse, et ils n'ont môme pas le désir d'en juger toute la portée, puisqu'ils ne se doutent pas que la production d'une époque a toujours son éclaircissement et sa raison dans une époque précédente. Montaigne se formait par la lecture de Sénèque. Boileau méprisait les écrivains de son siècle. C'est IMaute qui a créé Molière. C'est par les (Irecs que Racine a comj)ris le théâtre, et c'est en s'abreuvant aux sources grec- ques que Chénier a trouvé la poésie du xix' siècle. INTRODUCTION IX Les auteurs classiques seront toujours la base de toute instruction solide, parce qu'ils sont la base de toute observation et de toute vérité humaine, et parce que ce sont eux qui nous révèlent notre propre originalité et nous enseignent même à faire dn contemporain et du moderne. Les romans de Stendhal sortent de la Mariamie de Marivaux ; Manon Lescaut devance Balzac ; les tragédies de Crébillon contiennent le drame romantique... C/estle manque d'appui et de direction, autrement dit Pabandon des classiques, qui a produit notre décadence actuelle, l'anarchie littéraire, la confu- sion des goûts, nos aberrations poétiques, le succès de tant d'auteurs médiocres. On a perdu la mesure, la rectitude d'esprit, le sens de la composition, l'amour du style et des bienséances, depuis qu'on ne considère plus les auteurs classiques comme les premiers éducateurs de la sensibilité et les impérissables modèles de l'art d'écrire... Pour qui les a lus et a su les lire, cette admira- tion n'est pas un préjugé. Les classiques nous enseignent deux choses qui résument la vérité littéraire intégrale : l'observation de la nature humaine et le souci de la forme. Vérité des senti- ments et perfection du style, l'âme humaine et l'œuvre d'art, c'est tout le Classicisme, et c'est toute la Littérature. Le titre de notre ouvrage semble d'cbord englo- ber l'ensemble de la Littérature française, au moins depuis Yillehardouin, Joinville, le Moyen Age, Froissart, Commynes et Villon. Cependant les époques qui précèdent Ronsard ne sont pas tout à fait encore ce qu'on est convenu d'appeler des époques classiques. Les vrais uploads/s1/ commentilfautlir00albauoft-pdf 1 .pdf

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  • Publié le Oct 02, 2022
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