Cours n°5 L’entretien avec un professionnel L’entretien avec un professionnel d
Cours n°5 L’entretien avec un professionnel L’entretien avec un professionnel d’une entreprise, d’une administration ou de tout organisme est une source d’information, irremplaçable pour explorer un sujet et plus souvent pour appréhender les réalités du terrain, découvrir la diversité des représentations et ainsi enrichir, nuancer ou infirmer ses hypothèses de travail. I- La préparation de l’entretien L’entretien ne commence pas par l’envoi d’une lettre, d’un courriel ou par un coup de téléphone, mais avec la recherche d’informations sur l’interlocuteur et sur son organisme d’appartenance et la préparation d’un guide d’entretien. 1. La documentation préalable Arriver à un entretien en s’étant renseigner sur l’interlocuteur et sur son organisme à un triple intérêt : Cet effort préalable est généralement très apprécié et la confiance s’installe rapidement. Les préliminaires sont réduits, ce qui permet d’aller plus vite à l’essentiel, Les questions posées sont mieux ciblées et les surprises sont moindres. La fonction de l’interlocuteur Il est nécessaire de connaitre le nom, la fonction et le titre de la personne que l’on veut rencontrer. Pour cela : Téléphoner au standard de son organisme ou à son secrétariat, Consulter un annuaire professionnel, Voire dénicher ces renseignements dans une revue, dans les actes d’un colloque, lors d’un salon professionnel… Les activités de son organisme Il est très utile de connaitre les activités de son organisme d’appartenance. Pour cela : Téléphoner au standard de l’organisme et demander un dépliant, une brochure, un rapport d’activité… Consulter les annuaires professionnels ou le site internet de l’organisme, Trouver de la documentation dans la presse spécialisée. Lire les revues éditées par l’organisme (exemple : le journal de l’entreprise, la lettre de l’administration…) 1 2.Le guide d’entretien On peut réaliser un questionnaire, mais il est plus judicieux de construire un guide d’entretien regroupe en quelques grands thèmes (4,5,6..) une série d’items ou seuls les mots clés apparaissent. Autrement dit, le questionnaire enferme l’interviewer dans la lecture attentive d’une suite déterminée de question à formulation fixée à l’avance, alors que le guide d’entretien laisse à l’interviewer la liberté de naviguer dans le guide et de formuler les questions à sa guise au moment opportun. Un guide d’entretien comporte en général quelques thèmes obligés : Les activités et les missions de l’organisme, L’histoire de l’organisme, Les fonctions précises et la place de l’interlocuteur dans l’organigramme, Le parcours personnel de l’interlocuteur pour mieux apprécier ces réponses. Enfin, il est nécessaire de taper proprement ce guide pour l’envoyer au besoin à la personne contactée et le mettre en annexe du mémoire. 2. La prise de contact Le contact peut commencer par l’envoi d’un courriel ou d’un courrier, mais le coup de téléphone est préférable, car bien plus rapide et bien plus souple d’utilisation. C’est aussi la solution que préfèrent le plus souvent les personnes contactées. La prise de contact téléphonique : Mieux vaut appeler tôt le matin, quand les personnes sont reposées et encore relativement disponibles. Le début et la fin d’un entretien au téléphone sont toujours très codifiés : le contact se déroule ainsi : L’entretien téléphonique commence par une brève présentation personnelle : prénom, nom, activité. Il continue par l’exposé du motif de l’appel. Le plus simple consiste alors en trois phrases à 1/présenter son travail,2/rappeler les compétences de l’interlocuteur et 3/ conclure sur l’intérêt d’une rencontre. L’interlocuteur s’exprime alors et demande en général des précisions. Il finit par accepter un entretien et propose des dates de rencontre. Le contact téléphonique se termine toujours par le rappel des dates, heures et lieu de la rencontre pour s’assurer que tout est bien compris. Quelques remarques Bien identifier son interlocuteur, ne pas hésiter à lui demander de préciser sa fonction, à le faire répéter si vous n’avez pas bien entendu. 2 Ne jamais raccrocher sans avoir fixé une échéance en accord avec l’interlocuteur. Et respecter ces échéances, afin de montrer sa détermination. Affirmer qu’il s’agit d’une enquête ou d’une étude plutôt que d’un mémoire (qu’on est obligé de le faire). Ne jamais mentir et toujours considérer a priori que l’autre ne ment pas. Si non le doute et la confusion s’installent. Être prêt en cas de besoin à envoyer un courriel ou une lettre présentant votre demande d’entretien et le guide d’entretien. Un courriel ( un mail) doit être rédigé avec autant de soin qu’une lettre. Le dossier de prise de contact Il est important de bien gérer la prise de contact et d’agir avec méthode, en constituant un dossier pour chaque contact à prendre. Contenu d’un dossier de prise de contact : 1. Les informations recueillies sur l’organisme (article, revue, prospectus.) 2. Une fiche résultant les coordonnées de l’organisme et de l’interlocuteur visé 3. Une fiche relatant l’histoire des contacts successifs jusqu’à l’obtention de l’entretien. 4. Les échanges de courrier : Une copie des lettres envoyées (ou conserver au moins le brouillon) et les lettres reçues. Les courriels envoyés et reçus. 4.La préparation matérielle Ce n’est pas à négliger. Il est trop bête de rater un entretien pour des problèmes matériels. Le magnétophone ou dictaphone (téléphone). L’utilisation d’un magnétophone et dictaphone pendant l’entretien a de nombreux avantages : Le travail de prise de note est allégé. Il reste cependant nécessaire pour pouvoir revenir sur un sujet en cours d’entretien. Il est plus facile de se concentrer sur les questions à poser. Le compte –rendu de l’entretien est beaucoup plus fiable Le bloc-notes et le stylo Eviter les feuilles volantes très mal commodes et préférer un bloc-notes. Ajouter quelques stylos fiables. La tenue vestimentaire Il faut à la fois rester soi-même et éviter de choquer son interlocuteur, ce qui nuirait au rendement de l’entretien. 3 Le voyage jusqu’au lieu de rendez-vous Comme, il est capital d’arriver à l’heure, il convient de bien préparer son voyage : itinéraire, moyens de transport, temps de déplacement avec marge suffisante en cas de problème. Le check liste (contrôle de document) avant le départ Ne pas oublier : Le dossier sur l’organisme et l’interlocuteur, avec notamment : -L’adresse du lieu de rendez-vous, -le n° de téléphone, -le nom et la fonction de la personne à rencontrer, Le bloc note et les stylos, Le guide d’enquête, La carte routière, la carte de la ville…pour se rendre au lieu de rendez-vous, Les tickets de transports en commun, les billets de train, l’argent… II- La conduite de l’entretien Elle exige beaucoup de métier. Mais avec un peu de persévérance, on acquiert vite un niveau suffisant. Heureusement, la plupart des interlocuteurs sont courtois et ravis de parler de leur métier ou de livrer leur opinion. 1.Les préliminaires Il convient : De commencer par se présenter (comme lors du contact téléphonique) : -identité en laissant ses cordonnées exactes (carte de visite.) -objet de l’entretien, De préciser ce que va devenir le contenu de l’échange, en rappelant les règles de déontologie du chercheur : 4 Pourquoi un professionnel accepterait-il un entretien ? Pourquoi perdre de temps à répondre aux questions d’un étudiant ? Pourtant de nombreux professionnels jouent pleinement le jeu, pour diverses raisons : Parler de son activité et du plaisir à l’exercer, Saisir cette occasion pour réfléchir sur son activité, prendre du recul, Espérer découvrir en retour quelques nouveautés, Aider des étudiants qui leur rappellent leurs jeunes années ou leurs propres enfants, S’octroyer un moment de détente dans le stress du quotidien. -Le mémoire ne fait l’objet d’aucune diffusion à l’extérieur de la faculté, -les informations peuvent rester strictement confidentielles, si l’interlocuteur le souhaite. De demander s’il est possible d’enregistrer la conversation (les cassettes ou téléphone, l’interview ne faisant l’objet d’aucune diffusion). En cas de refus, ce qui est rare, ne pas insister. De demander de quel temps l’on dispose pour pouvoir mieux gérer l’entretien. 2.Le questionnement Les interlocuteurs La plupart des professionnels sont ravis de pouvoir exprimer ce qu’ils pensent de leur pratique. C’est pour eux une occasion rare de faire le point, de prendre un peu de recul, sans risquer un jugement de leurs pairs ou de leur hiérarchie. Les interlocuteurs sont toutefois très divers. Certains parlent facilement et font de nombreuses digressions1, d’autres répondent strictement aux questions posées. Certains sont bienveillants, d’autres très distants. Il convient de s’adapter. Les volubiles (bavards) : il faut les laisser parler et cocher au fur et à mesure sur le guide d’entretien les questions épuisés, les interrompre si vraiment ils s’écartent trop du sujet et enfin leur poser les questions non évoquées. Les réticents : Il faut les séduire, en montrant que l’on connait déjà un peu le sujet et en proposant diverses réponses (tout en s’efforçant d’éviter de trop orienter la réponse). Les rigides : Il faut assouplir les questions, les poser de plusieurs façons différentes, en variant le vocabulaire utilisé, pour leur permettre de s’adapter au sujet. Les pressés (« je peux vous consacrer une heure pas uploads/s1/ cours-n5-entretien-avec-un-professionnel 1 .pdf
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- Publié le Apv 20, 2022
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