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HAL Id: tel-01279041 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01279041 Submitted on 25 Feb 2016 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Créole et français à La Réunion : une cohabitation complexe Fabrice Georger To cite this version: Fabrice Georger. Créole et français à La Réunion : une cohabitation complexe. Linguistique. Univer- sité de la Réunion, 2011. Français. <NNT : 2011LARE0031>. <tel-01279041> UNIVERSITE DE LA REUNION U. F.R LETTRES ET SCIENCES HUMAINES ECOLE DOCTORALE INTERDISCIPLINAIRE LCF-UMR 8143 DU CNRS Créole et français à La Réunion : Une cohabitation complexe Thèse de Doctorat en Sciences du langage Présentée et soutenue publiquement le 28 novembre 2011 Par Fabrice GEORGER Sous la direction du Professeur Lambert Félix PRUDENT Devant un jury composé de : - Madame Dominique FATTIER, Professeur à l’Université de Cergy-Pontoise. - Monsieur Didier De ROBILLARD, Professeur à l’Université de Tours. - Monsieur Carpanin MARIMOUTOU, Professeur à l’Université de La Réunion. - Monsieur Lambert Félix PRUDENT, Professeur à l’Université de La Réunion. 3 Remerciements. Mes premiers remerciements sont destinés au Professeur Lambert Felix Prudent, le directeur qui m’accompagne depuis huit ans, depuis la licence en langue régionale option créole. Sans sa disponibilité, ses critiques et ses encouragements, ce travail n’aurait jamais abouti. Merci aussi pour ses conseils toujours avisés lors de mon travail de recherche, mais aussi ailleurs, lors de nos collaborations sur divers projets passionnants autour du thème de la langue créole. Je remercie également Madame Dominique Fattier, Monsieur Didier De Robillard et Monsieur Carpanin Marimoutou, qui me font l’honneur de leur participation à mon jury. Merci également à mes relecteurs, Fabrice Saubert mon Dalon de Trente ans, Frédéric Hélias, Mylène Lebon-Eyquem, Isabelle Ramdiale Soubaya, Vanessa Georger–Hervé, qui ont accepté de lire des parties de mon travail et de me faire part de nombreuses remarques. Un grand merci à Messieurs Axel Gauvin et Patrice Treudhardt, bann zarboutan la lang kréol, pour leurs témoignages passionnés et passionnants. Merci à tous les membres du laboratoire LCF pour les échanges, le soutien et l’accompagnement tout au long de cette aventure. In mérsi éspésial pou Vanessa, mon tégorine. Aèl minm la porte amoin jiska térla. Kinm té pa fasil toultan, nou la tienbo ansanm. Mérsi pou tout sat ou la fé (na tro pou dir), pou tout sat ou fé. . Mérsi mon bann marmay, pou zot pasians, pou zot konpréansion kan zot papa té fé pa in kont sanm zot akoz li navé travay pou fé. 4 A Sia, Eva et Prune, mes trois princesses. A Vanessa, mon tégorine. 5 Si le Créole pouvait parler... Jadis bafouée, interdite, détestée, la Langue Créole est aujourd'hui revendiquée, légitimée, revalorisée. Nous l'avons rencontrée. Elle a bien voulu nous confier des messages à l'intention de tous ceux qui s'intéressent à elle: […] A ceux qui me défendent… Je vous défends de me défendre contre les hommes, car je leur appartiens. Je ne vis que par eux et pour eux. Je veux bien disparaître dans l'oubli si c'est leur choix. Je veux bien être utilisée comme un "marche pieds" pour apprendre d'autres langues si c'est leur intérêt. Je veux bien partager avec d'autres langues l'espace de la parole. Je veux bien occuper s'il le faut un strapontin, si telle est la condition du développement et de la libération de mes locuteurs. Vous parlez en mon nom, vous me fêtez... J'en suis très honorée, mais je préfère que vous parliez au nom de mes locuteurs. Je suis langue maternelle, et je n'ai de raison d'être que le bien être de mes enfants. De grâce, n'immolez quiconque en mon nom, ne condamnez ni ne persécutez ceux qui me refusent ou me rejettent tandis qu'ils me font vivre par la parole. Je refuse d’être l’alibi de la discorde car je suis le trait d’union. Je ne veux pas des honneurs et des diplômes souillés par les pleurs que vous aurez provoqués au nom de ma défense. […] A ceux qui m'étudient et cherchent à me décrire … Linguistes, historiens, chercheurs ... Je sais que je porte en moi les réponses de l'humanité, alors servez-vous de moi. Mais n'oubliez jamais que je ne suis ni objet de laboratoire, ni archive poussiéreuse. La norme me fige. Je me réjouis seulement de traverser le temps et les océans pour transmettre les émotions et les sentiments. Je préfère être mal mais beaucoup parlée, plutôt que bien écrite, décrite, prescrite. Certes, mon destin est de m’enrichir et de me standardiser, mais de grâce, laissez-moi le temps de mûrir naturellement. Je ne suis pas jalouse des langues qui sont cristallisées dans les dictionnaires ou dans les traités de linguistique. Alors ne me forgez pas des mots pour rivaliser avec les langues qui sont plus vieilles que moi. Étudiez-moi vivante, dans la rue et les foyers, changeante comme les jours qui passent. […] A tous !... Qui croyez me servir sans servir les hommes, les femmes et les enfants de ce pays, en vérité vous me trahissez, car je ne suis que ce qu'ils sont et ce qu'ils veulent. Ne cherchez pas à me protéger, mais protégez-les, libérez-les afin qu'ils se réconcilient avec moi et avec eux-mêmes. Alain DORVILLE, psychologue et didacticien guadeloupéen. Intégralité du texte sur : http://www.potomitan.info/ki_nov/pouvaitparler.html 6 SOMMAIRE Remerciements. .................................................................................................................. 3 0. Introduction générale ...................................................................................................... 7 1. Problématique générale. ............................................................................................... 31 1.1. Description linguistique du créole réunionnais. ........................................................ 34 1.2. Description sociolinguistique de la parole réunionnaise. .......................................... 57 1.3. Retour aux sources de l’interlecte dans une épistémologie de la complexité............ 84 Conclusion de la première partie. ................................................................................... 101 2. Paroles réunionnaises : observables et modélisation qualitative. .............................. 102 2.1. Observations de la parole d’adultes. ........................................................................ 107 2.2. Observations de la parole d’enfants. ........................................................................ 188 2.3. Vers une modélisation qualitative du macro-système de communication réunionnais. ........................................................................................................................................ 230 Conclusion de la deuxième partie. .................................................................................. 254 3. Pour une glottopolitique réunionnaise complexe. ...................................................... 255 3.1. Revendications et concrétisations politiques des questions linguistiques. .............. 258 3.2. La graphie, la littérature et l’école comme lieux de rencontre des forces glottopolitiques. .............................................................................................................. 285 3.3. La nécessité d’une glottopolitique réunionnaise structurée et pilotée dans la complexité. ...................................................................................................................... 382 Conclusion de la troisième partie. .................................................................................. 408 4. Conclusion générale. ................................................................................................... 411 5. Annexes ...................................................................................................................... 417 6. Bibliographie .............................................................................................................. 500 Table des figures ............................................................................................................. 519 Table des tableaux .......................................................................................................... 521 Table des matières .......................................................................................................... 524 7 0. Introduction générale Introduction générale Le créole et le français se partageraient l’espace énonciatif réunionnais. Il suffit pour s’en rendre compte d’écouter les télévisions et radios locales, les conversations de trottoirs, les échanges dans les cours de récréation. Le créole serait la langue majoritairement parlée dans la sphère privée à La Réunion et serait même maternelle pour la majorité de la population. Pourtant, à partir du moment où certains aménageurs posent la question de sa promotion à l’école ou dans l’espace public, ou encore posent la question concernant l’élaboration d’une norme écrite ou scolaire, des commentaires passionnés envahissent les blogs, les courriers des lecteurs de la presse réunionnaise, les antennes des radios libres. Les Réunionnais semblent revendiquer une liberté individuelle à travers l’emploi de leur langue. Ils ne manifestent pas la même allégeance envers les propositions qui leurs sont faites concernant une norme du créole comparée à l’imposition largement acceptée de la norme du français. Le présent travail traite de la cohabitation du créole et du français en étudiant de la parole réunionnaise déclarée en créole, en interrogeant les cadres épistémologiques et descriptifs du mode de discours quotidien de la majorité de la population de cette île, et enfin, en mettant en relief certaines attitudes ou propositions glottopolitiques. A côté de la cohabitation entre deux langues représentées en général comme discrètes, une autre cohabitation traverse toutes les parties de notre travail et concerne celle de la langue et de la parole. Même si nous nous inscrivons principalement dans une linguistique de la parole, nous n’avons pas réussi pour autant à nous défaire totalement d’une linguistique de la langue. Nous qualifions la cohabitation entre le créole et le français à La Réunion de complexe en conférant à ce terme trois dimensions. La première, renvoie à la globalité de notre objet conformément au terme « complexus » signifiant « englober ». Dans la seconde dimension, la complexité se consacre aux interactions entre les différentes composantes de notre objet, conformément au terme « cumplexus » signifiant « tisser ensemble ». Enfin, la troisième dimension relève de l’imprédictibilité partielle de l’objet. Dans cette partie introductive, nous commencerons par contextualiser et préciser notre objet. Nous exposerons ensuite sommairement notre problématique (qui sera approfondie tout au long de notre première partie) et nos hypothèses. En cohérence avec la méthodologie adoptée et explicitée en détail dans notre première uploads/s1/ creole-francais-cohabitation-complexe.pdf

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  • Publié le Fev 24, 2021
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