if'!!! "!!;' i'ît' ÉÉ|- ^^ ^ iWÊM l'Htm i/BftARN BIBLIOTHÈQUE DES ÉCOLES FRANÇA
if'!!! "!!;' i'ît' ÉÉ|- ^^ ^ iWÊM l'Htm i/BftARN BIBLIOTHÈQUE DES ÉCOLES FRANÇAISES D'ATHÈNES ET DE ROME FASCICULE QUATRE-VINGT-TROISIÈME ÉTUDE SUR LES GESTA MARTYRUM ROMAINS Par Alurut I)i fihucii ETUDE SUR LES GESTA MARTYRUM ROMAINS DU MÊME AUTEUR Synchronismes de l'histoire de la littérature française, en colla- boration avec MM. Cirot et Thiry. (Paris, Bloud et Barrai, 1894, in-HV Mémoires du Général baron Desvernois. L expédition d'Egypte. Le royaume de Naples, 1789-1815, avec une introduction, une carte et des notes. (Paris, Pion, 1898, in-8). Murât et la question de l'unité italienne en 1815, dans les Mé- langes d'Archéologie et d'Histoire publiés par FEcole Française de Rome. (T. XVIll, 1898). Le Régime Jacobin en Italie. Etude sur la République Romaine de 1798-1799, avec deux caries. (Paris, Perrin, 1900, in-8). Le Congrès de Zurich (août 1897), dans la Revue (VÈconomie politique (juillet 1898j. La Ghristianisation des Foules. (Revue d'Histoire et de littéra- ture religieuses, t. lY, 1899). De Manichaeismo apud Latines quinto sextoque saeculo atque de latinis apocryphis libris. (Paris, Fonlemoing, 1900, in-8). En pnÉPARATiox : Étude sur la formation du passionnaire occidental. Les « Gesta Martyrum » romains, texte et commentaire. ÉTUDE SUR LES GESTA MARTYRUM ROMAINS Albert DUFOURCQ ANCIEN KI.ÉVE DE LÉCOLE NOHMALE SUPÉRIEURE ET DE l."ÉC.ni,E FRANÇAISE DE HOME. MEMBRE DE L'iNSTITUT THIERP AGRÉGÉ d'histoire ET DE GÉOGRAPHIE " Singulari caiitela in sca Romana ecclesia non leguntur (gesta martyrum)... Nos tamen cum praedicta ecclesia omnes martyres omni ueneratione ueneramur. » (Décret damasien.J Ouvrage contenant six gravures hors texte en phototypie PARIS ANCIENNE LIBRAIRIE THORIN ET FILS ALBERT FONTEMOING, ÉDITEUR Libraire des Écoles Françaises d'Athènes et de Rome, du Collège de France, de 1 École Normale Supérieure et de la Société des Études historiques 4, RLE LE GOFF, 4 1900 24176 ANTONII BOSII SEBASTIANI TILLEMONTII lOHANNIS BAPTISTAE ROSSII MANIBUS ATQUK HAGIOGRAPHIS BOLLAXDIAXIS H. G. • / PREFACE PREFACE Pour comprendre un fait, — , et, par là, j'entends un texte aussi bien que quoi que ce soit, — il est nécessaire d'en déterminer les caractères, les causes, les consé- quences. Ce triple travail peut définir et doit satisfaire les exigences de la pensée scientifique, quelque prix, du reste, qu'on y attache Je me propose ici d'entreprendre cette triple enquête au sujet des « Gesta Mariyruin » romains^ ensemble de textes qui expriment les traditions relatives aux Martyrs de Rome des quatre premiers siècles de notre ère. Déterminer les caractères des Gestes, c'est analyser la physionomie qu'ils présentent au point de vue philolo- gique et au point de vue moral: étude qui suppose le recensement des légendes qui nous sont parvenues et la critique des textes dont il faut nous contenter ; étude qui laisse entrevoir la nature de ces légendes et l'origine de ces textes. Déterminer les causes des Gestes, c'est expliquer le Vm PRÉFACE fait aj)rès en avoir constaté rcxistence; c'est découvrir par l'analyse critique des traditions les faits particuliers d'où elles sont sorties. Déterminer les conséquences des Gestes, c'est étudier leur histoire à travers les âges, depuis leur lente forma- tion autour des faits primitifs qu'a isolés l'analyse, jus- qu'à l'épanouissement de leur influence sur les idées, sur le culte, sur la littérature et sur les arts. — Mais, avant d'entamer ce triple travail, peut-être convient-il d'indiquer l'état actuel et les origines loin- taines du problème ; comment, jusqu'à ce jour, on a pré- tendu le résoudre, et comment, i)eut-être, il convient de le |)Oser. M. l'abbé Duchesne, mon ancien directeur, qui m'a engagé dans ces recherches, ne s'est jamais désinté- ressé de mes efforts. Qu'il me permette de le remercier ici des conseils et des indications de toute sorte qu'il a bien voulu me donner: ceux-là seuls qui connaissent sa science et sa bonté peuvent comprendre tout ce que je lui dois'. ' Voici l'explication de quelques abréviations usitées au cours de ce volume : 1{. s. = de Rossi: Roma Sollei'rcmea cri.stiana (Roiiia, 1864-1817); Bull., suivi d'un millésime et d'un chill're = Bidlelino di archeoloqia crisliana (Roma. 1863-1891;; L. P. = Duchesne : Le Liber Vontifualis (Paris, 1886 1892); P. L. r= la patrologie latine de Migne : P. G. = la palrologie grecque du même éditeur; M. G. =: la collection des Momnnealit Gennuniae : V. II. ou Rossi- Duchesne = MurtijroUKjium hieroiytiiiunum, ad fidcm codicum .. édile par de Uossi et .M. l'abbé Duchesne (Rruxellis, 1894); un quantième de mois suivi d'un nombre renvoie au volume des Acla Sunclorum publiés par les Rollan- disles, où sont étudiés les saints de ce jour: le nombre indique la page du voluuic. PREMIÈRE PARTIE LES GESTES DES MAKTTRS ROMAINS PREMIERE PARTIE LES GESTES DES MARTYRS ROMAINS CHAPITRE PREMIER QUEL EST L'ÉTAT DU PROBLÈME? Il est singulier que personne, jusqu'ici, n'ait étudié les gestes romains dans leur ensemble'. C'est accidentellement, et comme de biais, que les savants les ont rencontrés au coiu's de leurs recherches; conduits par les nécessités d'une autn; enquête, ils s'y sont, pour ainsi dire, heurtés, sans le vouloir. C'est que l'extrême dispersion des textes et le crédit qu'on leur accordait éloignaient également les esprits de l'idée de les comparer entre eux"; on les rapprochait couramment, au contraire, des autres écrits relatifs à la persécution et k l'époque auxquelles ils prétendaient se rapporter. C'est aussi ' Voir ce que dit de Uossi, R. S., III, xxu : « Un trattato générale intorno alln letteratura dei passionnarii, e intorno aile varie antictie raccolte degli atti dei uiartiri e dei santi, aile loro fainiglie ed età, intorno ai parafrasisti e redattori retlorici di quegli atti, è una délie niaggiori lacune nella critica agiografica; e la addito allattcnzione ed aile ricerche degli studiosi... 11 campo perù ne é assai vasto ed inesplorato, e spero ehe più d'uno vorrà cercarne la niateria c dare il suo contributo. » Depuis que ces pages étaient écrites, il a paru un véritable petit traité sur les gestes des martyrs romains ; un bollandiste, le R. P. Delehaye, au cours de son étude sur la légende du Colisée, a résumé en quelques pages ce qu'il pense de toute cette littérature : son jugement ne ditlere guère du nôtre. Analecla Bollandiana, XVI (1897), 236-244. 4 LKS C.i:STES DES MARTYRS HUMAINS qu'ils (loiiuaiciit l'impression discordante de textes non classés et d'un caraclère mal défini, et que l'idée d'un examen des sources, qui seule pouvait rendre compte de cette impression, ne semble pas, jadis, avoir (dé jamais très distinctement conçue. Nous n'aurons donc ii enregistrer aucune théorie expressé- ment formulée relative aux gestes romains ; il nous faudra cons- truire celles qui guidaient les historiens, nous ap})uyant, pour mener à bien cette œuvre délicate, et sur les principes qu'ils ont avoués et sur la méthode qu'ils ont suivie. Ce n'est que i)eu à peu, sous la pression des faits, qu'ils ont jiosé le problème, précisé leurs incertitudes, éclairci leurs doutes. Reçus au moyen âge comme textes authentiques, les gestes romains sont critiqués maintenant comme textes apocryphes. On a d'abord constaté le fait dr leur inauthenlicitr ; — on en a ensuite clierché' la cause dans V/u/jtofhèfie de F interpola l'ion ; — ou en a enfin trouvé la l'aison dans la théorie de l'aiio- crijphicité. C'est ainsi que l'on peut tracer, semble-t-il, le dessin général de l'évolution de la critique à l'égard de nos légendes ; ce sont les trois stades qu'elle a successivement franchis. I Il est difficile de conq)rondre, plus encore d'anah'ser, quel était, au moyen cage, l'état du problème que nous étudions. La vérité n'était pas alors envisagée de la même manière qu'elle est conçue aujourd'hui '; si l'on avait déjà, en. quelque manière, la notion d'une certaine espèce de critique, on ne suivait pas, dans l'appréciation des témoignages, les mêmes règles que nous suivons aujourd'hui; les notions d'authentique, d'historique, d'apocryphe, n'avaient pas cours. Cependant, et quelle que puisse être la valeur de ces (Ufférenccs, il n'est pas vain de se demander quel était, au xif ou au xiii" siècle, l'état de la question qui nous occupe : l'objet, sinon les procédés de la criticjne, sont communs aux deux é})oques; au moyen Age ' Pelrus Parllicnopcus : « Mayis rem qiiam vcrl>a scniUis » {Spicil. Rotit., IV, 283). QUEL EST l'état DU PROBLÈME? î'i connue aujounriiui, ou se deuiaude quel degré de créance il faut accorder à ces légendes; et, comme ou leur accordait alors la plus complète confiance, il est permis de dire, pour cette raison et dans cette mesure, en traduisant en langage moderne une idée moyenâgeuse, que les gestes romains, aussi bien et au même titre que les autres, étaient considérés comme authen- tiques. Lorsqu'il écrivait sa Légende dorée^ au temps de saint Louis, Jacques de Voragine croyait à la vérité de ce qu il racontait, et lorsque, près de cent ans plus tard, Pierre de Xoel rédigeait dans son évêclié d'Equilium le Catalogtts Saiictoriini, il n'était pas moins convaincu de la vérité des récits qu'il mettait en œuvre. Cette absolue confiance dans les textes est fortement ébranlée ' par les révolutions intellectuelles du xvf siècle et ' Parmi les uploads/s1/ dufourcq-etude-sur-les-gesta-martyrum-romains-1900-volume-1.pdf
Documents similaires
-
28
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Oct 13, 2022
- Catégorie Administration
- Langue French
- Taille du fichier 26.6758MB