ENSEIGNER.FLE La revue des professeurs de FLE du département de Suceava Suceava

ENSEIGNER.FLE La revue des professeurs de FLE du département de Suceava Suceava, 2007 2 COMITÉ DE RÉDACTION: Prof. Atonia MANCIU Inspectoratul Şcolar Judeţean Suceava Prof. Irina LULCIUC Colegiul Naţional ,,Mihai Eminescu”, Suceava Prof. Felicia VRANAU Colegiul Naţional ,,Mihai Eminescu”, Suceava Prof. Cristina HETRIUC Colegiul Naţional ,,Mihai Eminescu”, Suceava COUVERTURE : Irina Lulciuc ISSN : 1843 – 7621 Responsable du numéro : prof. IRINA LULCIUC Le Comité de rédaction remercie à tous ceux qui ont contribué avec des articles à ce numéro. La responsabilité pour le contenu des articles appartient entièrement aux auteurs. Pour se procurer la revue, s’adresser à la rédaction. 3 SOMMAIRE I. ENSEIGNER LE FRANÇAIS Brindusa Maximiuc, Le professeur et ses rendez-vous avec les fautes dans l’enseignement du verbe // p. 5 / Daniela Iftimi, L`exploitation pédagogique de l`image // p. 9 / Elena Lungu, Le français parle dans l`enseignement du français // p. 14 / Loredana Mititiuc – Sveica, Considérations pédagogiques sur l’enseignement de la littérature francophone de l’Afrique // p. 20 / II. DOCUMENTS AUTHENTIQUES Elena Vişovan, Le rôle des documents authentiques dans la classe de FLE // p. 27 / Irina Lulciuc, Le document authentique en classe de FLE : SNCF // p. 32 / Constantin Tiron, Utiliser les chansons françaises en classe de FLE. Cours optionnel : Chanteurs francophones d’hier et d’aujourd’hui // p. 39 / Emilia Colescu, Utiliser les contes en classe de FLE. « Réinventer » les contes de Charles Perrault // p. 46 / III. PÉDAGOGIE DU PROJET Felicia Vranau, Réalisation de projets dans le TIC. Film artistique de court métrage. Historique de la notion du projet // p. 51 / Cristina Hetriuc, Les usages pédagogiques du Blog. Le bilan d`une expérience // p. 55 / 4 ENSEIGNER LE FRANÇAIS Brînduşa MAXIMIUC Le professeur et ses rendez-vous avec les fautes dans l’enseignement du verbe Daniela IFTIMI L`exploitation pédagogique de l`image Elena LUNGU Le français parle dans l`enseignement du français Loredana MITITIUC - ŞVEICA Considérations pédagogiques sur l’enseignement de la littérature francophone de l’Afrique 5 Le professeur et ses rendez-vous avec les fautes dans l’enseignement du verbe Brînduşa MAXIMIUC Colegiul Naţional de Informatică « Spiru Haret » Suceava Le verbe, une catégorie essentielle de la phrase, présente toujours des difficultés dans son apprentissage. Prévenir les erreurs dans ce domaine est, par conséquent, fort important, ce qui nous a amené à concevoir une étude qui ait comme point de départ les fautes dépistées dans notre expérience pédagogique. Il y a deux conditions de base qui assurent l’appropriation par les élèves du contenu à enseigner et la formation de leurs habitudes d’expression, en dehors des méthodes didactiques employées : la progression et l’attitude pédagogique par rapport aux erreurs. Le programme et le manuel indiquent la matière à enseigner par unités didactiques, le manuel constituant un auxiliaire précieux pour le professeur en lui offrant un matériel de base en vue de faire avancer les élèves dans l’étude du français. Il revient au professeur d’opérer un choix dans cet inventaire lexico-grammatical, exercices, etc. Cela este nécessaire pour concevoir le déroulement de la leçon en respectant les règles pédagogiques. Chaque classe a son niveau, son atmosphère, ses possibilités de réception en groupe et chaque élève a le droit de jouir de l’attention du professeur dans le cadre de ce travail de groupe. Notre propre expérience nous a montré qu’une reprogrammation de chaque leçon, par petites étapes est nécessaire : • étudier un seul problème par étapes ; • s’arrêter pour exercer jusqu’à ce que tous les élèves le maîtrisent bien ; • ne pas distribuer l’attention des élèves en faisant passer deux ou trois questions à la fois ; Passer en revue de manière superficielle certaines questions (de communication pratique ou bien d’analyse consciente) signifie procurer, pour longtemps, une source d’erreurs. Des répétitions fréquentes sous forme d’exercices variés, assurent la fixation des connaissances de langue dans les habitudes d’expression et dans le bagage de connaissances théoriques des élèves. La deuxième condition principale pour une bonne appropriation des connaissances est l’attitude du professeur par rapport aux erreurs commises par les élèves, soit dans les exercices préparatoires pour la nouvelle leçon, dans les exercices de réemploi, soit dans les exercices visant la vérification des connaissances. Une différence est à établir entre le dernier type d’erreurs et les autres. Le facteur émotionnel intervient davantage lorsque les élèves 6 savent qu’ils sont vérifiés pour être appréciés à partir de leurs erreurs de langue et d’habitude, certaines erreurs sont dues à ce fait. Attentif aux réactions du professeur (à l’oral), l’élève ne peut plus se concentrer exclusivement sur ce qu’il dit, et surtout sur le « comment il le dit ». Les marques des modes dans la chaîne parlée (qui assure la cohérence de l’énoncé) étant les dernières acquises (on vérifie les acquisitions récentes) s’effacent en faveur du souci pour l’expression du contenu d’idées. De là, absence ou mauvais emploi des marques d’un verbe nouveau ou d’un verbe que l’élève devrait employer par analogie à d’autres verbes connus, voire le mauvais choix des mots nouvellement acquis. Dans le domaine du verbe, les erreurs peuvent s’expliquer, du point de vue pédagogique, en général, d’abord par l’appropriation incomplète de certaines formes verbales. Cette situation peut être assez souvent expliquée soit par l’incompréhension à cause d’une capacité de discrimination auditive déficitaire, ou bien à cause de l’exercice insuffisant de la forme respective dans le contexte, ou bien encore par l’interférence de la langue maternelle, parfois même difficile à saisir dans les productions des élèves. Un seul exemple de ce dernier type : • Il a été allé. pour Il est allé. (classe de neuvième) Deux explications seraient possibles pour ce type de faute (ce qui n’est pas singulier chez les élèves) : premièrement l’auxiliaire roumain pour le verbe correspondant est a avea (a mers) que l’élève a commencé par transposer en français parce qu’il « traduisait » son texte (l’habitude de formuler directement en français s’installe plus tard). En même temps, il s’est rappelé que le verbe aller forme ses temps composés avec le verbe être et l’auxiliaire étant un marqueur de temps ; il l’a laissé en entier au passé composé (il était donc conscient qu’il devait employer ce temps) et il a ajouté « correctement » le participe passé du verbe aller. Il y a donc, ici, surcharge de marques du temps par l’effet d’un transfert négatif. Une explication de nature sociolinguistique est possible pour ce type d’erreur, explication valable pour notre région seulement. Assez fréquemment, à Suceava et à Botoşani, on exprime le passé composé à l’aide des deux auxiliaires : Ieri am fost venit la voi. Cette forme non littéraire, que l’élève n’emploie pas à l’école (où il est en train d’apprendre le roumain littéraire) subsiste cependant dans son subconscient et, lorsqu’il veut, en hâte, transposer en français le contenu correspondant, au lieu de faire appel à la forme qu’il a apprise à l’école, il s’adresse à des structures mieux fixées de la langue maternelle. Nous sommes ici en présence d’une double interférence : intra et inter- linguistique. Un autre type de faute, due cette fois à un transfert direct de marque verbale -fait très fréquent ; une sorte de super correction (qui vise à « corriger » les « irrégularités » du verbe) est la forme vous disez, expression de la tendance à 7 régulariser la conjugaison. C’est toujours une sorte d’interférence intralinguistique, pour le nommer ainsi ; l’élève forme le verbe sur le modèle commun, à partir de nous disons , ce qui est dû à un exercice insuffisant. C’est une faute interne commise aussi par les enfants français et par les gens du peuple. Pour éviter ce type de fautes, (vous êtes, vous dîtes, vous faîtes), il n’y a qu’un exercice très soutenu et longtemps répété pour que la forme apparaisse en réflexe comme réponse au marqueur antéposé (le pronom sujet), même avant de formuler la règle concernant les trois verbes. C’est toujours à cause de l’application abusive de la règle qu’un élève peut écrire : Vous avez savu. La construction du passé composé bénéficie de la similitude avec le roumain (transfert direct possible), mais le participe passé du verbe savoir, incomplètement fixé, est construit sur l’analogie avec Voir - Vu. Il y a un aspect positif ici : le fait que l’élève se rappelle vaguement que certains verbes en –oir font leur participe passé en –u. Les élèves ont beaucoup à gagner si l’on discute en classe ces formes aberrantes et si l’on accompagne ces discussions d’exercices applicatifs en les entraînant tous dans des répétitions orales et écrites. La seule allusion à Coana Chiriţa suffit, surtout à 15-16 ans, lorsque la personnalité des élèves commence à se « gonfler », comme motivation forte à des exercices systématiques mais parfois assez ennuyeux. On fait appel au souci de ne pas être ridicule par un mauvais emploi du verbe ou bien de ne pas trahir une formation lacunaire. Les erreurs typiques les plus fréquentes se manifestent dans les désinences, non tant comme marqueurs du temps, mais surtout comme expression uploads/s1/ enseigner-fle-nr-1.pdf

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  • Publié le Dec 02, 2022
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