ETUDE DE CAS : LA SOPABAS Présentation du cas La société des Peaux et des abatt
ETUDE DE CAS : LA SOPABAS Présentation du cas La société des Peaux et des abattoirs du Sénégal (SOPABAS) était une société anonyme d’économie mixte au capital de 500.000.000 F CFA ayant pour objet la gestion des abattoirs comme activité principale et celle de commercialisation des cuirs et peaux comme activité secondaire. Elle a été privatisée en 1993. 1°) – Activités de gestion des abattoirs La SOPABAS gère ses infrastructures étatiques à l’aide d’un contrat de concession de service public moyennant un loyer annuel à verser à l’Etat du Sénégal. Le cahier des charges stipule que le taux de prestation de service devant rémunérer la gestion et que doivent payer les usagers (chevillards, bouchers et gargotiers) est fixé par la SOPABAS d’un commun accord avec la puissance publique. Depuis 1995, il est de 100 F CFA/kg de viande traitée dans tous les abattoirs du pays. Les prestations de service sont au comptant. A) Organisation administrative. La SOPABAS a son siège social à Dakar avec les directions (DG, DIRAB, DF, DRH, DIRCO, DIRPEAU) et les services (Audit Interne, Contrôle de gestion) (voir organigramme). Dans les régions, les abattoirs sont gérés par un gérant ayant sous ses ordres une vingtaine d’abatteurs-dépouilleurs, un caissier et un gardien. Le gérant nomme un chef de salle chargé de superviser les travaux d’abattage des animaux. Le caissier dépend fonctionnellement du Directeur Financier. Le contrôle sanitaire est organisé par l’Etat qui affecte des vétérinaires chargés de l’inspection des viandes dans les abattoirs. Il y a une dizaine d’agents vétérinaires aux abattoirs de Dakar et un dans chaque abattoir régional. Ces agents de l’Etat, indépendants de la SOPABAS, sont chargés aussi de dresser les statistiques de production de la viande pour le compte du Ministère des Finances. B) Organisation comptable et financière. Il est rappelé que la SOPABAS travaille dans un milieu informel (chevillards, bouchers, etc.) dont les opérateurs économiques ne sont pas toujours outillés pour émettre des documents commerciaux normalisés (bons de commande, factures, etc.). Le manuel de procédures stipule que la pesée des carcasses de viande est effectuée par le gérant à l’aide d’une bascule ordinaire de portée 1.000 kg. Il porte le résultat de chaque pesée sur un ticket de prestation de service pré-numéroté indiquant nom et numéro du chevillard concerné, nombre et poids des carcasses, prix unitaire au kg et prix total. Ces tickets visés par lui sont transmis au caissier chargé de recevoir les règlements des chevillards. Les tickets de prestation de service sont en 3 volets, dont l’original (blanc) est remis à l’usager après paiement (avec mention « payé » à l’aide d’un cachet), le 2e (bleu) est joint au journal financier comme justificatif comptable et le 3e (vert) reste à la souche du carnet. En fin de journée, le caissier procède à l’enregistrement des recettes dans le journal financier avec indication des numéros des tickets de prestations justifiant les écritures. Le journal est visé par le gérant. Chaque jour ouvrable, le caissier verse en banque les recettes déduction faite, le cas échéant, des montants ayant servi à l’alimentation de la caisse de fonctionnement plafonnée à 50.000 F CFA. La caisse « Exploitation » recevant les règlements des usagers est une caisse recettes. Les décaissements sont exclusivement constitués de versements en banque et d’alimentations de la caisse de fonctionnement exécutant les menues dépenses dont les montants des factures individuelles ne dépassent pas 20.000 FCFA. Cette dernière est une caisse – dépenses fonctionnant selon le système des soldes fixes. Les comptes Banque fonctionnent avec une double signature (Le DG et le DRH). Les grosses dépenses des abattoirs (régionaux) dont payées par chèques. Les journaux de banque sont gérés par le siège qui reçoit directement tous les relevés bancaires et avis d’opérations. A la fin de chaque mois, au plus tard le 05, les journaux financiers (caisse « Exploitation » et caisse « Fonctionnement ») sont envoyés avec justificatifs à la Direction Financière et Saisie Informatique. 2°) Activité de commercialisation des peaux. Au sein de chaque abattoir est installé un centre de collecte et de traitement de cuirs au peaux de bovins (C.T.C). Les cuirs verts sont écharnés, rognés, lavés et arséniqués ou salés puis séchés à l’ombre selon des normes visant la satisfaction des tanneries locales et étrangères. Le cuir vert est acheté au prix de 80 FCFA/kg par la SOPABAS qui a le monopole de la commercialisation de ce sous-produit. Dans chaque abattoir le C.T.C reçoit la totalité des cuirs de bovins abattus. A) Organisation administrative Cette activité est gérée par le Directeur des Peaux (DIR PEAU) dépendant du DG (cf. organigramme). Le DIR PEAU, installé à Dakar, supervise la production des cuirs qu’il livre à la Direction Commerciale (DIRCO) chargée du conditionnement et des ventes locales et à l’exportation. Le C.T.C régional est géré par un chef de centre exerçant son autorité sur 4 manœuvres et quelques journaliers chargés du traitement des cuirs. Il est chargé des achats, du stockage et de l’expédition des cuirs sur le siège à Dakar où il seront conditionnés et expédiés vers les clients. B) Organisation comptable et financière Selon le manuel des procédures, les cuirs sont pesés par le chef de centre à l’aide d’une bascule ordinaire de portée 200 kg. Les tickets d’achat au comptant ou à terme pré-numérotés sont émis à chaque pesée par le chef de centre et indiquent nom du propriétaire, poids du cuir, prix unitaire et montant en FCFA. Les tickets d’achat sont en 3 volets dont l’original (blanc) est remis au vendeur et sera présenté pour paiement, le 2e (rouge) est joint au journal des achats comme justificatif et le 3e (jaune) reste à la souche du carnet. A chaque règlement le ticket blanc est oblitéré par le chef du C.T.C avec la mention « payé » à l’aide d’un cachet. Les achats sont effectués à l’aide d’une caisse alimentée par le siège et fonctionnant selon le système des soldes fixes. A la fin de chaque journée, le chef du C.T.C impute son journal des achats à l’aide des tickets d’achat justifiant les écritures comptables. Le journal des achats est envoyé chaque fin de mois, au plus tard le 05, au siège avec justificatifs. La Direction Financière procède au contrôle et à la saisie informatique. 3°) Production à Diourbel Dans cette ville les abattoirs traitent en moyenne 150 bovins par jour. Cela représente annuellement 45.000 animaux, soit 5.400 tonnes de viande car le poids moyen d’une carcasse est de 120 kg. Le budget des recettes est de 540 millions de FCFA par an. En 2001 la SOPABAS a réalisé son budget. En 2002 le contrôle de gestion a constaté une baisse de 20% des recettes au premier trimestre. La Direction Générale avait cru à une baisse conjoncturelle. A la fin du premier semestre au 30 juin, la baisse persiste. Après analyse on a constaté qu’elle est due à celle du poids moyen de la carcasse (qui est passé de 120 à 96 kg). On a remarqué aussi que le chef du C.T.C ayant acheté la totalité des cuirs (22.500) au comptant a dépensé la même somme que l’année précédente, le poids moyen du cuir vert n’ayant pas varié. 4°) Ordre de mission Vous êtes nouvellement recruté comme chef de service Audit Interne par la SOPABAS et début juillet 2002 vous recevez du Directeur Général la mission d’expliquer les causes de cette baisse de recette des abattoirs de Diourbel. Vous devez rendre compte dans les meilleurs délais et faire des recommandations susceptibles d’éradiquer cette baisse. 5°) Renseignements complémentaires L’ancien chef du service d’Audit Interne est à votre disposition pour tout complément d’informations nécessaires à l’accomplissement de votre mission. Il indique que le poids du cuir vert représente en moyenne 14% de celui de la carcasse dans toutes les régions du pays d’après une étude menée par un groupe de chercheurs de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il est scientifiquement établi aussi que le cuir de bovin vert perd les 2/3 de son poids quand il devient sec. Au moment de votre mission il existe un stock de 2.250 cuirs secs au C.T.C de Diourbel correspondant à la collecte du 16 au 30 juin 2002. Il vous informe que les usagers (chevillards et bouchers) sont très satisfaits de leurs relations avec le gérant des abattoirs qui est natif de la région tandis que leurs rapports avec le chef du C.T.C sont conflictuels ; il y en a même quelques uns qui demandent son affectation. L’AGO de la SOPABAS a adopté les états financiers de 2001 le 15 juin 2002 et les documents sont disponibles au siège y compris le rapport du commissaire aux comptes. - Le budget 2002 et le rapport du contrôleur de gestion sur le contrôle budgétaire du 1er semestre sont disponibles au siège. - Les statistiques des 10 dernières années de la production de viande par abattoir et de la collecte des cuirs par C.T.C existent au siège. - On signale aussi l’existence au siège d’une étude technique sur les abattoirs selon laquelle il n’est pas économiquement uploads/s1/ etude-de-cas 1 .pdf
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- Publié le Jan 11, 2022
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