The Library SCHOOL OF THEOLOGY AT CLAREMONT WEST FOOTHILL AT COLLEGE AVENUE CLA

The Library SCHOOL OF THEOLOGY AT CLAREMONT WEST FOOTHILL AT COLLEGE AVENUE CLAREMONT, CALIFORNIA | us TOI RE » DE o *ÉGLI SE DEPUIS LES ORIGINES JUSQU'À NOS JOURS : FONDÉE PAR AUGUSTIN FLICHE & Vicron MARTIN . DIRIGÉE PAR AUGUSTIN FLICHE & EUGÈNE JARRY 16 D no Crise religieuse 4 du XV siècle ar. | E. de MOREAU Va de l Académie royale de Belgique _ Pierre JOURDA Pierre JANELLE Professeur à la Faculté or à la Faculté : ; des ettres de Montpellier PE Lettres de Clermont- Ferrand | BLOUD & GAY ser F7: HISTOIRE DE L'ÉGLISE KKKKKXK KKKKEK KKKXK * Aa / te HIS TOIRE pE L'ÉGLISE DEPUIS LES ORIGINES JUSQU'A NOS JOURS FONDÉE PAR AUGUSTIN FLICHE ET VICTOR MARTIN DIRIGÉE PAR AUGUSTIN FLICHE ET EUGÈNE JARRY 16 Ode Crise religieuse du xXvr siècle par E. de MOREAU de l’Académie royale de Belgique Pierre JOURDA Pierre JANELLE Ed Ar Faculté Profess He op ulté _ des Lettres de Montpellier des Lettre use , Cler 1t-Fer rrand BLOUD & GAY 1950 Theologù je brary SCHOOL. OE THEOLOGY AT CLAREMONT California Sn = uit, of Eouthern California Library Trancferred fab mn 17010, M837e LIVRE PREMIER LUTHER ET LE LUTHÉRANISME nr zA me M # vi Li 1 M Aë. INTRODUCTION! L'ALLEMAGNE AVANT LUTHER A la veille de la Réforme protes- 04 a ne tante, l'Allemagne comprend les provinces ecclésiastiques de Co- logne, Trèves, Besançon, Tarentaise, Mayence, Brême, Magdebourg, Riga et Salzbourg, avec cinquante-quatre archevêchés ou évêchés. Celle de Mayence, la plus étendue, compte douze évêchés. De multiples et antiques abbayes s'élèvent surtout dans la partie occidentale et en Ba- vière, tandis qu’elles sont fort clairsemées dans la province de Magdebourg. Nommons : Prum, Gorze, Saint-Blaise, Rheinau, Beuron, Ottenbeuren, Hirschau, Fulda, Fritzlar, Quedlimbourg, Hersfeld, Ganderheim, Te- gernsée, Benedictbeuren, Meik, Niederaltaich et Oberaltaich. Aux régions les plus riches en monastères, celles du Rhin, du Maïn et de la Moselle, le peuple donnait le nom de Pfaffengasse. Ces évêchés et abbayes possédaient des domaines considérables : en tout le tiers de l'Empire. De plus, cinquante évêques et quarante abbés exerçaient la domination temporelle et dépendaient directement de l’Empire. Trois des princes-élécteurs étaient évêques. Il eût fallu dans cet immense territoire ecclésiastique un centre d'unité, Il faisait totalement défaut. À divers aspects l'Allemagne religieuse d’alors ne se présente pas sous un jour défavorable. Une vraie piété imprègne profondément la vie des particuliers et des divers groupements, les œuvres, les arts, les livres que répand l'imprimerie à ses débuts. La plupart des humanistes, ainsi Rodolphe Agricola, Ro- dolphe de Langen, Alexandre Hegius, Jacob Wimpheling, à la différence de la majorité de ceux d’Italie, restent indemnes de contaminations païennes. Aucun siècle n’a vu surgir dans le pays autant de belles et riches églises. Des réformateurs comme Conrad de Gelnhausen, Henri de Langenstein, Félix Hemerlin, Nicolas de Cues, Jean Geiler de Keyen- berg, Jacques de Juterbogk, ne se sont pas lassés de replacer sous les yeux des évêques, des curés, des religieux, des laïques l’idéal de l'Évangile. ASPECTS FAVORABLES dan dan Mais si le peuple allemand manifeste une profonde piété, Don 2e gouvernement ecclésiastique dans l’ensemble apparaît indigne de le diriger ?. .(4) BrerrocraApuie GÉNÉRALE. — Ce tome comporte trois livres ayant chacun une bibliogra- phie distincte. Ces bibliographies ne se recouvrant pas, il à fallu supprimer la bibliographie générale en tête du volume. : (2) Nous avons surtout utilisé pour l'exposé suivant les p. 681-747 de la Geschhichie des 8 INTRODUCTION Un certain nombre d’évêques, sans doute, se conduisent de façon exem- plaire et s’acquittent consciencieusement de leurs fonctions pastorales. Citons : Jean III von Eich, évêque d’Eichstaett, Frédéric de Hohen- zollern, évêque d’Augsbourg, Berthold Pirstinger, évêque de Chiemsee. Malheureusement ils ne constituent que des exceptions. La nomination de ces prélats ressemble à une affaire que règlent les chapitres, avec des promesses et des capitulations, ou les princes, par des moyens parfois simoniaques. Appartenant presque toujours à la noblesse, ils se laissent impliquer dans les luttes politiques et les rivalités de leurs familles. Ils gouvernent fréquemment plus d’un diocèse. Quand Luther entre en scène, l'archevêque de Brême est en même temps évêque de Verden, celui d’Osnabrück évêque de Paderborn, l’archevêque de Mayence archevêque de Magdebourg et évêque d’'Halberstadt. Ces prélats accumulent les bénéfices. Un exemple suffira entre beaucoup. Georges, comte palatin du Rhin, devenu évêque de Spire, obtint de Léon X en 1513 l'autorisation de rester doyen de Mayence, dignité qu’il avait reçue à l’âge de treize ans, chanoine des chapitres de Cologne et de Trèves, prévôt de la collégiale Saint-Donatien de Bruges, curé de Hocheim et de Lorch sur le Rhin. Attachés à l’argent et mondains, ces pasteurs se souciaient généralement assez peu de leurs ouailles dont ils commettaient le soin à des évêques auxiliaires et à des vicaires géné- raux. D’aucuns disaient fort rarement la sainte messe. Rupert von Sim- mern, évêque de Strasbourg de 1440 à 1478, ne célébra pas une seule fois de tout ce temps les saints mystères. Il se contentait de communier une fois l’an, le jeudi saint, comme les laïques. Des contemporains affirment que pendant au moins cent ans on ne vit jamais les évêques de Strasbourg se servir des insignes pontificaux ni célébrer les cérémonies pontificales. À tous ces défauts s'ajoute, au moins chez quelques-uns d’entre eux, l'ignorance. En 1519, le trop célèbre archevêque de Cologne, Herman de Wied, dut demander la traduction allemande d’une formule de foi qu'il ne comprenait pas en latin. Sur les chanoines abondent des plaintes de toutes sortes. Mais il faut se souvenir, pour ne pas exagérer la portée d’un certain nombre d’entre elles, que beaucoup de chanoines n'étaient pas prêtres. On Jeur reproche fréquemment de ne pas porter l’habit ecclésiastique, de paraître en public à cheval, avec casque et épée, accompagnés d’une suite nombreuse, de donner un soin excessif à leur chevelure, de se chausser luxueusement, de rechercher les somp- tueux festins, de s’adonner de façon excessive au plaisir de la chasse, de vivre en concubinage, d’être à l'affût des bénéfices vacants les plus plantureux. Dans presque tous les chapitres, les prébendes sont réservées à l'aristocratie. Continuellement il faut rappeler aux chanoines leur devoir primordial : l’assistance régulière au chœur. On doit pour les y attirer LES CHAPITRES deutschen Volkes seit dem Ausgang des Mittelalters, de J. Janssen, 172 et 18e édit. soigneusement revues et complétées par L. Pasron, Fribourg-en-Brisgau, 1897, ainsi que les p. 3-144 du t. I de J. Lonrz, Die Reformation in Deutschland, ouvrage souvent cité dans la bibliographie générale, L'ALLEMAGNE AVANT LUTHER 9 instituer des distributions quotidiennes. Les doyens ou prévôts se lamen- tent souvent des difficultés à trouver dans ces corps, même nombreux, des prêtres pour assurer la célébration des messes conventuelles. Le clergé des paroisses tenait souvent sa nomi- nation de patrons qui, les nobles laïques surtout, ne comprenaient nullement leurs devoirs. Il se débattait dans la pauvreté, ne pouvant d’ordinaire disposer pour vivre que d’une partie de la dîme et d’un casuel incertain. Aussi voyait-on des curés se livrer à des occupations indignes de leur état, tenir par exemple des débits de boisson. Ils se montraient avides, vendaient les choses les plus saintes et, en certains endroits, allaient, disait-on, jusqu’à autoriser l’adultère pour une somme déterminée. On leur reprochait également leur oisiveté. Alors qu'il n’existait pas de séminaires et que seuls les ecclésiastiques en quête de bénéfices fréquentaient les Universités, la formation très imparfaite du clergé paroissial ne créait pas chez eux le besoin de s’ins- truire et de lire. Aux curés il faut ajouter un nombre considérable de chapelains, qui, en vertu d’une fondation, devenue le plus souvent insuffisante, devaient célébrer de temps en temps la sainte messe à un autel déterminé. Un exemple : à la fin du xv® siècle le personnel ecclésiastique de deux paroisses de Breslau se montait à deux cent trente-six personnes. Le mécontente- ment de ce prolétariat ecclésiastique s’exprime de-ci de-là dans des écrits, comme celui qui s'intitule : « Sur la misère des curés », fort répandu en Bavière et dans la Haute-Souabe. La vraie vocation faisait trop souvent défaut à ces prêtres, poussés dans l’état ecclésiastique par des parents qui n’y voyaient qu'un établissement pour leur fils. D’un bon nombre d’entre eux on pourrait répéter ce que nous avons dit du concubinage à propos des chanoines. Il suffit pour s’en convaincre de lire les multiples décrets des synodes allemands sur ce sujet. Mettons toutefois à part les régions rhénanes, la Westphalie, le Schleswig-Holstein et l’Allgau, dont le clergé, en grande majorité, donnait l’exemple de mœurs pures. LE CLERGÉ INFÉRIEUR Pour avoir chance de correspondre quelque peu à la réalité, un tableau de la vie religieuse au début du xvre siècle devrait d’abord distinguer les ordres. Dans presque toute l'Allemagne, les chartreux demeuraient fidèles à leur ancien esprit. Des réformes, encouragées par des papes et promues par des personna- lités comme Nicolas de Cues, aboutirent à d'excellents résultats, depuis le milieu du xv® siècle, chez les bénédictins (congrégation de Bursfeld), les chanoines réguliers de Windesheim et de uploads/s1/ histoire-de-l-x27-eglise-16.pdf

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  • Publié le Aoû 29, 2021
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