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f^;^mMmfi. *^j{: "i' / .V^» / HISTOIRE COMMUNAUTÉ DES DISTILLATEURS HISTOIRE DES LIQUEURS LES ARMES DE LA COMMUNAUTE [Armoriai général manuscrit. BinLiOTiiÈQri-: Nationale. PAUL CLACQUESIN HISTOIRE DE LA COMMUNAUTÉ DES DISTILLATEURS HISTOIRE DES LIQUEURS PARIS LIBRAIRIF. LKOPOLO CERF 12, RUK SAINTK-ANNK, 12 iqoo TP 5V es HISTOIRE COMMUNAUTÉ DES DISTILLATEURS HISTOIRE COMMUNAUTÉ DES DISTILLATEURS CHAPITRE I LES COMMUNAUTES Il existait à Rome et dans l'Empire romain des corpora- tions industrielles appelées collegia ou corpora opijîciim qui réunissaient les patrons et ouvriers d'une môme pro- fession. Il y en avait un grand nombre en Gaule et, si la plupart disparurent avec l'invasion des Barbares, plusieurs d'entre elles subsistèrent, principalement dans le Midi. L'une des plus célèbres fut celle des Naiitœ parisiaci qui existait à Lutèce du temps de Tibère et qui, d'après cer- tains historiens, se serait perpétuée jusqu'au moyen âge sous le nom des Marchands de l'eau qui ont donné leurs armoiries à la ville de Paris. Les corporations romaines furent d'ailleurs transformées et fortifiées par leur fusion avec les ghildcs ou associations d'une nature spéciale que les Germains avaient introduites ^ LES DISTILLATEURS avec eux dans le territoire conquis. 'Augustin Thierry nous donne à ce sujet des détails intéressants. Dans l'ancienne Scandinavie, dit-il, ceu.x qui se réunis- saient aux époques solennelles pour sacrifier ensemble, terminaient la cérémonie par un banquet religieux. Assis autour du feu et de la chaudière du sacrifice, ils buvaient à la ronde et vidaient successivement trois cornes remplies de bière. Tune pour les Dieux, l'autre pour les braves du vieux temps, la troisième pour les parents et les amis dont les tombes, marquées par des monticules de gazon, se voyaient çà et là dans la plaine ; on appelait celle-ci la coupe de l'amitié. Le nom d'amitié [minne) se donnait aussi quelquefois à la réunion de ceux qui oflfraient en commun le sacrifice et, d'ordinaire, cette réunion était appelée ^/ïZ/dfe, c'est-à-dire banquet à frais communs^ mot qui signifiait aussi association ou confrérie, parce que tous les cosacri- fiants promettaient par serment de se défendre l'un l'autre et de s'entr'aider comme des frères. Cette promesse de secours et d'appui comprenait tous les périls, tous les grands accidents de la vie; il y avait assurance mutuelle contre les voies de fait et les injures, contre l'incendie et le naufrage, et aussi contre les poursuites légales encourues pour des crimes et des délits même avérés. Chacune de ces associa- tions était mise sous le patronage d'un Dieu ou d'un héros dont le nom servait à la désigner; chacune avait des chefs pris dans son sein, un trésor commun alimenté par des contributions annuelles et des statuts obligatoires pour tous ses membres ; elle formait ainsi une société à part au milieu de la nation ou de la tribu. La société de la ghilde ne se bornait pas comme celle de la tribu ou du canton germa- nique à un territoire déterminé; elle était sans limites d'aucun genre; elle se propageait au loin et réunissait toute espèce de personnes, depuis le prince et le noble jusqu'au laboureur et à l'artisan libre. Cette coutume existait, non LES COMMUNAUTES 5 seulement dans la péninsule Scandinave, mais encore dans les pays germaniques. Partout, dans leurs migrations, les Germains la por- tèrent avec eux; ils la conservèrent même après leur con- version au christianisme, en substituant l'invocation des saints à celle des Dieux et des héros, et en joignant cer- taines œuvres pies aux intérêts positifs qui étaient l'objet de ce genre d'association. De là naquirent les confréries du moyen âge, qui plaçaient les hommes d'un même métier sous l'invocation d'un patron et les réunissaient à certains jours de l'année dans des banquets fraternels. Les ghildes, confréries, associations éveillèrent souvent les inquiétudes du pouvoir qui s'opposait à leur établis- sement ou à leur maintien. Plusieurs capitulaires de Char- lemagne les interdirent formellement, comme le firent d'ail- leurs plusieurs conciles. Un synode tenu à Rouen, en 1 189, reproduit ces prohibitions : Il y a des clercs et des laïques, dit une de ses décisions, qui forment des associations pour se secourir mutuellement dans toute espèce d'affaires et spécialement dans leur négoce^ portant une peine contre ceux qui s'opposent à leurs statuts. La Sainte Ecriture a en horreur de pareilles associations ou confréries de laïques ou d'ecclésiastiques parce qu'en observant leurs statuts, on est obligé à se parjurer. En conséquence, nous défendons sous peine dexcommunication , qu'on fasse de semblables associations ou qu'on observe celles qui auraient été faites. Malgré les défenses des rois et des conciles, les confré- ries et les corporations se maintinrent; elles étaient une nécessité au moyen âge, dans ces temps où la loi ne proté- geait pas les individus et où ils étaient obligés de s'unir pour défendre leurs droits. L'association des gens de même métier leur assurait protection contre la violence, secours 6 LES DISTILLATEURS pour les vieillards, les malades, les orphelins et les veuves des membres de la corporation. Il y avait encore un avan- tage incontestable dans le contrôle exercé sur les œuvres de chaque métier; on prévenait les fraudes et on exigeait un soin consciencieux dans l'exécution des travaux. M. Chéruel, dans son Dictionnaire des Institutions de la France, nous retrace l'organisation des corporations ; elles étaient, du moins à l'origine, régies par un conseil des principaux maîtres élus par tous les membres de l'associa- tion. Ces chefs s'appelaient syndics, jurés, prud'hommes, gardes du métier, visiteurs, etc. ; leur réunion portait le nom de syndicat ou jurande. Ils jugeaient les différends qui s'élevaient entre les membres de la corporation pour affaires concernant leur métier; ils punissaient les contra- ventions aux règlements de la corporation et infligeaient des amendes ou même des peines corporelles. Si une plainte était portée par un client contre un marchand et était reconnue fondée, ils devaient condamner celui-ci à payer une indemnité. Avant l'institution des tribunaux de com- merce qui ne remonte qu'au règne de Charles IX, en 1564, les appels des jugements rendus par les gardes du métier étaient portés devant le maire de la commune. C^étaient encore les syndics qui procédaient à la récep- tion des apprentis. Avant de devenir ouvrier ou maître, il était prescrit de passer une ou plusieurs années chez un des maîtres de la corporation qui dirigeait et surveillait l'apprenti. Pour certains métiers, l'apprentissage était fort long; il ne durait pas moins de douze ans chez les cris- talliers; il est vrai que, moyennant une petite somme d'argent, ce temps était un peu diminué; il l'était davan- tage encore, il était même quelquefois supprime, quand il s'agissait d'un fils de maître. On exigeait, dans la plupart des métiers, que l'aspirant à la maîtrise fît un chef-d'œuvre; on appelait ainsi une LES COMMUNAUTES œuvre importante qui attestait la capacité de Tapprenti et qui était soumise à l'examen des prud'hommes et gardes du métier. A sa réception, Tapprenti jurait, entre les mains des prud'hommes, de bien et loyalement exercer son métier. La cérémonie se terminait par un de ces banquets qui rap- pelaient les anciennes ghildes et resserraient la fraternité. Souvent des cérémonies burlesques, des épreuves bizarres accompagnaient la réception du nouveau maître et répon- daient à l'humeur joviale de nos ancêtres. Les corporations avaient un trésor commun qui était ali- menté par les contributions des membres, et par les amendes que percevaient pour contraventions les gardes du métier. Ce trésor servait à subvenir aux besoins des ouvriers pauvres ou malades. Il répondait aussi des dettes des membres de la corporation ; car il y avait souvent solidarité entre tous les associés. Le trésor de la corporation était ordinairement déposé dans la chapelle consacrée au patron sous l'invocation duquel elle était placée. Dans les proces- sions et autres cérémonies publiques^ la corporation mar- chait sous la bannière de ce patron et, le plus souvent, les maîtres avaient un costume distinctif. Pour entrer dans une corporation, on devait acquitter un droit de maîtrise qui variait suivant les métiers ; il fallait, en outre, payer au roi une taxe dont les communautés pou- vaient se racheter en payant une somme annuelle qu'on appelait hanban; mais c'était là une faveur qui n'était con- cédée que moyennant finances. Antérieurement au Livre des Métiers que le prévôt de Paris, Etienne Boileau, rédigea sous saint Louis et qui contient les statuts de la plupart des corporations, certains documents, malheureusement trop peu nombreux, nous montrent l'existence de plusieurs communautés: en 1121, des marchands de l'eau, en 11 34, des bouchers, en ii^y, des merciers, en ii83, des drapiers, etc. LES DISTILLATEURS Les rois favorisaient les corporations quand ils croyaient pouvoir s'appuyer sur elles pour lutter contre la noblesse, mais réprimaient sévèrement tout ce qu'ils considéraient comme un empiétement sur leur autorité. Philippe-le-Bel annonça l'intention de chanorer leurs règlements; en i3o8, il défendit à la corporation des drapiers de s'assembler plus d'une fois par an ; elle devait, en outre, obtenir l'auto- risation du prévôt de Paris et délibérer en présence du procureur du roi. En i358, après les troubles excités par les Etats-Généraux et uploads/s1/1900-histoire-de-la-communaute-des-distillateurs-histoire-des-liquers.pdf
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- Publié le Dec 13, 2022
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