1 EVALUATION DE L’ETAT DE LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION A MADAGASCAR Octobre 20

1 EVALUATION DE L’ETAT DE LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION A MADAGASCAR Octobre 2014 Au service des peuples et des nations 2 Mise en page/Edition: Raj Hassanaly - Unité Communication/PNUD Madagascar Cette publication a été réalisée dans le cadre du Programme Droits, Devoirs et Cohésion sociale mené par le gouvernement de Madagascar par le biais du Ministere de la Justice avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Developpement (PNUD). AVIS Les opinions exprimées dans ce document sont celles des auteurs ne reflètent pas nécessairement celles du Programme des Nations Unies pour le Développement et du gouvernement de Madagascar. ©PNUD Madagascar - Octobre 2014 Programme des Nations Unies pour le Développement Bureau Madagascar http://www.mg.undp.org 3 Sommaire Liste des abréviations. .........................................................................................................................................................4 Préface..........................................................................................................................................................................................5 Avant-Propos. ...........................................................................................................................................................................6 1. OBJECTIFS, METHODOLOGIE ET LIMITES DE L’EVALUATION..................................................................7 1.1. Les objectifs de l’évaluation. ............................................................................................................................8 1.2. La méthodologie de l’évaluation.................................................................................................................8 1.3. Les limites de l’évaluation.................................................................................................................................9 2. LE CONTEXTE DE L’EVALUATION..............................................................................................................................10 2.1. Le contexte politique..........................................................................................................................................11 2.2. Le contexte programmatique. .......................................................................................................................11 2.3. Le contexte de généralisation et d’aggravation de la corruption durant la crise. .........12 3. ANALYSE DE L’ETAT DE LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION A MADAGASCAR.........................13 3.1. Le cadre légal. ...........................................................................................................................................................14 3.1.1. La loi sur la lutte contre la corruption...................................................................................................14 3.1.2. Les Décrets d’application..............................................................................................................................14 3.1.3 Les points forts du cadre légal....................................................................................................................16 3.1.4 Les faiblesses du cadre légal........................................................................................................................17 3.2. Le cadre institutionnel........................................................................................................................................23 3.2.1. Le Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI)..................................................................23 3.2.2. Le Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO). ..............................................................23 3.2.3. Le SAMIFIN. ......................................................................................................................................................26 3.2.4. La Chaîne Pénale Economique et Anti-Corruption (CPEAC). ...........................................27 3.2.5 Les points forts du cadre institutionnel. .........................................................................................28 3.2.6 Les faiblesses du cadre institutionnel..............................................................................................29 4. RECOMMANDATIONS EN VUE DE L’AMELIORATION DU DISPOSITIF ANTI-CORRUPTION A MADAGASCAR...............................................................................................................................................................32 4.1. Au Gouvernement................................................................................................................................................33 4.2. Au Parlement............................................................................................................................................................33 4.3. Aux Institutions chargées de la lutte contre la corruption..........................................................34 4.4. A la société civile et aux médias...................................................................................................................34 4.5. Au secteur privé formel. .....................................................................................................................................35 4.6. Aux partenaires techniques et financiers. ...............................................................................................35 4 Liste des abréviations BIANCO Bureau Indépendant Anti-Corruption CPAC Chaîne Pénale Anti-Corruption CPEAC Chaîne Pénale Economique et Anti-Corruption CSI Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité CSLCC Conseil Supérieur de Lutte Contre la Corruption IPC Indice de perception de la corruption de Transparency International OSC Organisation de la société civile PGE Politique Générale de l’Etat PTF Partenaire financier et technique SAMIFIN Sampan-draharaha Miady amin’ny Famotsiam-bola (Cellule Nationale de Lutte contre le Blanchiment de Capitaux) 5 Préface En matière de lutte contre la corruption, Madagascar dispose d’un arsenal juridique assez exhaustif et de mécanismes anti-corruptions mis en place en conformité avec la Convention des Nations Unies contre la corruption ratifiée en 2004. L’adoption de la loi anti-corruption en 2004 suivie de l’opérationnalisation du BIANCO, la mise en place du Comité National de Lutte Contre la Corruption (CNLCC) devenu par la suite Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI) en 2006, celle du service de renseignement financier (SAMIFIN) en 2007, ainsi que de la chaîne pénale anti-corruption ont été reconnus comme étant une bonne pratique. Cependant, il convient d’admettre que la crise politique ayant perduré pendant presque 5 ans a énormé­ ment entraîné la dégradation de l’économie et du développement social aggravée par une corruption qua­ si-généralisé de toutes les institutions publiques incluant la justice, de la sécurité publique, de la santé, de l’éducation et des collectivités décentralisées. Cette situation est d’ailleurs confirmée par différents rapports dont celui de Transparency International. Sur l’Indice de Perception de la Corruption (IPC), Madagascar est passé du score de 3,1/10 et la 85ème place sur 163 pays classés en 2006, à un score de 28/100 et la 127ème place sur 175 pays examinés en 2013. Le retour à l’ordre constitutionnel après élections présidentielles et législatives de 2013, ainsi que la mise en page progressive des institutions de la quatrième république constituent une opportunité pour relever les défis liés à la restauration de l’État de droit, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption. Il s’agit également de mettre en place une justice indépendante, impartiale et respectueuse des droits de l’homme. Sans la réussite de la lutte contre la corruption, les défis à relever seront voués à l’avance à l’échec. Dans sont discours programme, lors de son investiture, Son Excellence Monsieur Le Président de la Répu­ blique, Hery RAJAONARIMAMPIANINA a exprimé sa ferme volonté de lutter de toutes ses forces contre la corruption, ce qui a été repris dans la Politique Générale de l’État. Avec l’appui du PNUD et en complément de celle réalisée sur le dysfonctionnement de la chaîne pénale, la présente étude menée par un consultant international en collaboration avec les acteurs clés du dispositif anti-corruption a permis une connaissance exacte des points de blocage mais aussi et surtout la formulation de propositions concrètes pour améliorer la lutte contre la corruption. Entre autres la mise en place d’une plateforme inclusive regroupant tous les acteurs issus de tous les ministères avec inclusion de la société ci­ vile et des médias. Il importe de préciser que les résultats de la présente étude sur la chaîne pénale anti-cor­ ruption et sur la chaîne pénale en général menées depuis le mois d’avril 2014, les résolutions prises lors des journées des chefs de juridictions et les recommandations complémentaires issues des Assises du Barreau serviront de support à l’élaboration d’un plan d’action de réforme du système judiciaire convergeant vers la réalisation des recommandations du Conseil des Droits de l’Homme en 2010 dans la cadre de l’Examen Périodique Universel insistant sur la réforme du système judiciaire. Je réitère mes vifs remerciements à Madame la Coordonnatrice Résidente du Système des Nations Unies, Représentante du PNUD pour son appui indéfectible au Ministère de la Justice. 6 Avant-Propos Le retour de Madagascar à l’ordre constitutionnel, après une longue période de crise politique qui largement contribué à l’affaiblissement de l’Etat de Droit et la généralisation de la corruption, a été marqué par un engagement fort des nouvelles autorités en matière de lutte contre la corruption et l’impunité. Le Président de la République lors de son discours d’investiture du 25 Janvier 2014, ainsi que plusieurs hauts représentants des nouvelles institutions dont le Directeur Général de l’Organe Indépendant chargé de la lutte anti-corruption (BIANCO) ont, à maintes occasions, réitéré leur ferme volonté de lutter contre toute forme de corruption et trafics illicites. C’est dans ce contexte que s’inscrit la présente étude, conjointement menée par le Ministère de la Justice et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et qui dresse le bilan du dispositif anti-corruption de Madagascar. Ce bilan fait une analyse très approfondie des forces et faiblesses du cadre législatif, politique et institutionnel, tout en identifiant les goulots d’étran­ glement. Il propose par ailleurs quelques pistes de réflexions, mais surtout des mesures concrètes visant à améliorer le dispositif existant. Puisque toute stratégie ou politique publique repose sur une bonne analyse du contexte, cette étude pourrait servir de base pour l’élaboration ou la mise à jour des initiatives de lutte contre la corruption. Grace à cette étude, le Gouvernement Malagasy, ainsi que ses partenaires techniques et financiers possèdent désormais un diagnostic et des recommandations pertinentes leur permettant d’appréhender les défail­ lances et ou insuffisances du dispositif anti-corruption et d’appliquer les remèdes/solutions pour le rendre plus performant. Le PNUD, agence lead du Système des Nations Unies sur les questions de gouvernance démocratique, a déjà une longue expérience en matière de lutte anti-corruption et se propose de mettre à la disposition du pays ses compétences et son expertise pour réduire les dysfonctionnements du dispositif actuellement en place. Dans un contexte où tous les partenaires réfléchissent sur les modalités de reprise de leur appui à Madagas­ car, ce bilan constitue également un outil de plaidoyer et une possibilité de mobiliser d’autres appuis en faveur des acteurs du dispositif anti-corruption. La corruption nous concerne tous; elle a des effets néfastes aux niveaux économique, politique et social. Elle compromet gravement les efforts de développement des nations et creuse les inégalités, puisque ce sont surtout les plus pauvres qui en paient le prix fort. M. Ban Ki Moon, Secrétaire Général des Nations Unies, rappelait à l’occasion de la journée internationale de la lutte contre la corruption de 2013 : « La corruption compromet la croissance économique car elle coûte chère, et elle nuit à une gestion durable de l’environne­ ment et des ressources naturelles. Elle porte atteinte aux droits de l’homme, aggrave la pauvreté et creuse les inégalités en détournant les fonds destinés aux soins de santé, à l’éducation et à d’autres services es­ sentiels… » En faisant de la lutte anti-corruption une priorité nationale, Madagascar sera sur la bonne voie pour éradiquer la pauvreté et jeter les bases d’un développement humain durable et plus égalitaire. Je souhaite que cette étude puisse contribuer et encourager la relance de la lutte contre la corruption, de manière systémique, afin que, grâce à la contribution des institutions publiques, du secteur privé, de la so­ ciété civile et des PTF, ce fléau soit définitivement éradiqué de la Grande Ile. 7 1. OBJECTIFS, METHODOLOGIE ET LIMITES DE L’EVALUATION 8 L e PNUD, à travers sa Composante Gou­ vernance, vise à contribuer au proces­ uploads/s1/evaluation-de-l-x27-etat-de-la-lutte-contre-la-corruption-a-madagascar.pdf

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  • Publié le Oct 28, 2022
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