iv <^ ^ INITIATION THOMISTE NIHIL OBSTAT Fr. André Garbaï, O. P., Lecteur en th
iv <^ ^ INITIATION THOMISTE NIHIL OBSTAT Fr. André Garbaï, O. P., Lecteur en théologie. Fr. M. -François Gazes, 0. P., Lecteur en théologie. IMPRIMATUR Marseille. 2 oct. 1921. Fr. Romain Bonhomme, 0. P., \ Pr. Proc. Toulouse, 10 oct. uj2t. F. Saleich, Vie. géii. R. P. Thomas PÈGUES, 0. P. MAITRE £> TUEOLOGIE INITIATION THOMISTE Siciit sol oriens muiido. TOULOUSE ^^Ottbviens^^^PARIS LIBRAIRIE EDOUARD PRIVAT*******1m\IKIi: PIERRE TEOIl 14, RUE DES ARTS | 82, HUE BONAPARTE LIBR-A^IRTE! S.A.l?srX THOMAS r>'.A.QTJlN SAINT- MAXIMIN (Var). 04^ rTsM AVANT-PROPOS j E titre de ce livre et le tableau de Traini qu'on voit reproduit ci-après disent excel- lemment son but, sa pensée, son caractère. Il se propose d'initier aux choses du thomisme, — entendant, par ce dernier mot, le mouvement philosophique et théologique qui se résume ou se concentre en saint Thomas d'Aquin. Le fait de ce mouvement est ce qu'il y a de plus extraordinaire dans Vhistoire de la pensée divino-humaine. Il est devenu, pour Vart, le Triomphe de saint Thomas. Et, déjà très digne dintérêt par son caractère exceptionnel, il Vest plus encore par la doctrine de vérité qu'il ren- ferme. ÎS$^îî!r?f;*î, THIOMPHE DE SAINT THOMAS, PAR TliAIM Initiation, p. 363-365. INITIATION THOMISTE PREMIÈRE PARTIE CE QUI A PRÉPARÉ SAINT THOMAS CHAPITRE PREMIER LES PHILOSOPHES OUVRIERS DE LA RAISON, ILS PRÉPARENT l'ÉLÉMENT RATIONNEL DANS l'cEUVRE DE SAINT THOMAS La LA philosophie est l'amour de la sagesse. Elle est proprement l'occupation des sages. Et le phiiosopide. sage_ est par excellence la personnification de l'ordre. L'ordre règne d'abord dans les actes de sa raison. Le sage conçoit, juge, raisonne bien. En accomplissant comme il convient ces actes de sa raison, il se met en état d'atteindre l'ordre des choses tel qu'il est au dehors, dans les choses elles-mêmes. Et, dans la mesure où il atteint l'ordre des choses qui ne dépendent pas de lui, mais desquelles il dépend, il peut arriver ensuite à établir l'ordre qui convient dans les choses qui dépendent de lui, soit comme homme privé, [9] Les AVANT SAINT THOMAS soil comme membre ou chef de la société fami- liale OTa politique à laquelle il appartient. Cette occupation des sages, qu'est la philoso- philosophcs. phie, ne doit pas être conçue comme le privilège d'une caste fermée parmi les hommes. Bien qu'à des degrés divers, il faut qu'elle convienne à tous; car tout être doué de raison est destiné, par définition, à être un sage. En fait, cependant, la grande majorité des hommes est en défaut par rapport à la sagesse. Ils manquent d'ordre dans les actes de leur rai- son. Et, comme suite fatale de ce manque d'or- dre dans ce qui est l'outil de leurs recherches ou de leurs observations, ils ne saisissent point l'ordre des choses, sur lequel doit être réglé l'ordre de leurs actions. D'où il résulte enfin, à côté d'autres causes, que la vie humaine elle- même n'est plus une vie d'ordre, mais une vie de désordre. De tout temps, il s'est trouvé des individua- lités puissantes qui se sont préoccupé de remé- dier à ce mal essentiel parmi les hommes. Tous ceux qui s'y sont appliqués ont mérité le beau nom de philosophes. ^^^^^^ Les premiers dont l'histoire profane nous ait Les premiers *^ , . . i . « sages conserve le souvenir, qui dussent mfluer sur la d« la Grèce, pensée de saint Thomas, sont les sages de la Grèce. A leur tête paraît le fameux Thaïes de Milet, chef de l'école ionienne. Il a vécu de 6a4 à 546 avant J.-C. L'objet de son étude fut l'or- dre des choses. Il devait l'être aussi des autres philosophes qui suivirent jusqu'à l'époque des [lO] LES PHILOSOPHES sophistes. Les principaux s'appellent Anaximène, Heraclite, Anaximandre, Anaxagore, Empédocle, Pythagore, Parménide, Zenon et Démocrite, sans oublier Diogène. Tous ces philosophes ont été absorbés par les questions relatives à la nature des choses, très spécialement des choses sensibles qui consti- tuent le monde des corps. Ils ont eu là-dessus des idées ou donné des explications qui parais- sent souvent étranges, qui sont toujours incom- plètes, mais où se manifeste un réel effort de la pensée et qui devaient être reprises avec un ap- pareil ou des allures plus scientifiques par bon nombre de philosophes modernes venus après saint Thomas. De telle sorte qu'en découvrant et en signalant ce qu'il y avait d'erroné ou d'im- parfait en eux, saint Thomas aura pu, du même coup, réfuter ou corriger par avance les erreurs ou les systèmes imparfaits qui devaient être re- nouvelés de ces anciens philosophes. Les recherches des premiers philosophes tou- chant la nature des choses n'avaient abouti qu'à sophistes. des résultats très imparfaits ; mais leur effort avait été sérieux et leur travail sincère. I_ls_ s'é - *?lÊBLyïâi2L®Pî-5PPlHués à connaître et.A défi- nir la nature des choses ou l'ordre du monde sensible. A leur suite, vinrent des hommes qui firent profession de tout savoir, mais unique- ment en vue de paraître. Leur spécialité fut sur- tout le maniement du raisonnement, qu'ils s'ap- pliquaient à faire le plus captieux possible pour se donner le luxe d'avoir toujours raison, même [II] Les Socrate. AVANT SAINT THOMAS en soutenant les choses les plus paradoxales ou les plus contradictoires. De là leur nom de so- phistes, au sens péjoratif de ce mot et pour au- tant qu'il désigne des esprits pervertis ou déce- vants qui ne vivent que de sophismes ou d'argu- ments captieux. Quelque détestable que pût être le genre d'es- prit de ces sophistes, leur action devait avoir indirectement un bon effet : celui d'amener d'au- tres philosophes à passer au crible leurs raisonne- ments captieux et formuler, à leur occasion, les lois essentielles qui règlent les actes de la raison. Mais avant que l'effort des vrais philosophes s'appliquât à réfuter ainsi directement les so- phistes, il fut un sage qui entreprit de s'opposer à eux et de réhabiliter la vraie sagesse tout en paraissant agir à leur manière. Comme les so- phistes, Socrate passait son temps à discourir et à discuter. Mais au lieu de discuter pour discu- ter et de vouloir toujours paraître avoir raison, même et surtout dans le cas de l'erreur cons- ciente, il ne discutait que pour amener au vrai ceux qu'il voyait être dans l'erreur. Et le vrai auquel il s'efforçait de les amener était surtout le vrai moral, comme étant celui qui importe le plus au bien de la vie humaine. Tandis que les premiers philosophes avaient étu- dié l'ordre des choses, que les sophistes avaient abusé d'un certain ordre fictif dans les actes de la raison, Socrate, usant excellemment des actes de sa raison, voulait établir et venger l'ordre de l'acte humain ou de la vertu. [13] LES PHILOSOPHES Platon. Un philosophe allait venir qui essayerait de ré- sumer en lui l'étude de tous ces divers aspects de l'ordre et qui concentrerait dans son œuvre comme toute la splendeur de la philosophie ou de l'occupation de l'homme sage. Platon, disciple de Socrate, sans formuler encore les lois qui doivent régler la raison dans ses actes, s'appli- qua, comme son maître, à user excellemment de sa raison; et, comme lui, il appliqua sa rai- son à régler du mieux possible l'acte humain selon qu'il émane de l'individu comme tel ou de l'individu comme membre ou comme chef de la famille ou de la cité. Bien plus, dépassant tout ce qu'avaient pu tenter les philosophes précé^ dents, il appliqua son brillant génie à scruter l'ordre des choses, non pas tant du point de vue sensible, mais plutôt du point de vue stricte- ment intellectuel. Aux aperçus purement physi- ques, qui avaient surtout régné jusque-là, il joi- gnit, à un titre nouveau, les aperçus proprement métaphysiques. Au monde des corps, il super- posa le monde des Idées, qui n'étaient pôînl , pourJiii,_(dûjLimples abstractions, mais de vraies réalités ; bien plus, les seules vraies réalités, tout J ce qui est dans le monde des corps n'étant qu'une ombre, comparé au monde des Idées. Pourtant, quelque brillant et quelque génial ^^^''^^ qu'eût été l'effort de Platon, il ne devait pas aboutir à donner le dernier mot de la saine phi- losophie. Cette gloire était réservée à son dis- ciple, à celui que les siècles devaient saluer et consacrer du nom de philosophe par excellence. [.3] Sa vie. Son œuvre. AVANT SAINT THOMAS Il semble que tout avait été préparé, par la Pro- vidence, pour qu'en effet Aristote donnât au monde la doctrine philosophique dont vivraient dans la suite tous ceux qui auraient souci de vivre selon la saine raison. Né en 38^, à Stagire, dans la Thrace, il vint après les premiers philosophes, après les so- phistes, après Socrate et après Platon dont il fut le disciple. Il suivit les leçons de ce dernier pen- dant vingt ans, de 366 à 3^7, c'est-à-dire depuis l'âge de dix-huit ans etjusqu'à la mort de Platon. Il mûrit les enseignements de son maître, en devenant, pendant son séjour à la cour de Phi- lippe, roi de Macédoine, le précepteur d'Alexan- dre. Puis, uploads/s1/initiation-thomiste-pdf.pdf
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- Publié le Mar 30, 2022
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