LOUIS AMIABLE »" « UNE LOGE MAÇONNIQUE D'AVANT 1789 LAR.·.L\LESNEUFSRURS PARIS

LOUIS AMIABLE »" « UNE LOGE MAÇONNIQUE D'AVANT 1789 LAR.·.L\LESNEUFSRURS PARIS ANCIENNE LIBRAIRIE GERMER BAILLIÈRE & O FÉLIX ALCAN, ÉDITEUR 108, BoulevardSaint-Germain, 108 1897 TOrS DROITS RÉSERVÉS DU MÊME AUTEUR : La Séparation de l'État et des Églises. — Paris, C. Marpon et E. Flammarion, 1882. La Constitution nouvelle du Grand Orient de France, discours de clôture prononcé au convent de 1884.— Paris, Secrétariat général du Grand Orient, 1884. (Epuisé). L'lnternationalenoire etlaFranc-Maçonnerie,conférence extraite dela Chaine-d'Union.— Paris, A.Davy suer de A.Parent,1884.(Épuisé). L'Egypte ancienne et la Franc-Maçonnerie, discours historique. — Paris, Secrétariat général du Grand Orient, 1887. (Epuisé). Le franc-maçon Jérôme Lalande.— Paris, Charavay frères, 1889. (Epuisé). La Franc-Maçonnerie française au dix-huitième siècle, discours prononcé le 16 juillet 1889 en séance du congrès maçonnique inter- national. — Paris, Secrétariat général du Grand Orient, 1889. La Mission de la Franc-Maçonnerie,discours declôture prononcé au convent de 1893. — Paris, Secrétariat général du Grand Orient, 1893. L'Eglise et l'esclavage, lettre à Mgr Fava. — L}ron, imprimerie Léon Delaroche et CIC,1894. (Epuisé). La Franc-Maçonnerie et la Magistrature en France à la -veille de la Révolution. — Aix, imprimerie Remondet-Aubin,1894. Discours commémoratif enl'honneur de vingt FF.*, éminents décédés, lu auconvent de 1894.— Paris, Secrétariat général duGrand Orient. 1894. Un poème Révolutionnaire en 1789. Les Mois de Roucher """(extrait de la Revue la Révolution Française). — Paris, imprime- rie de la Cour d'Appel (L. Maretheux), 1895. Les Origines Maçonniques du Musée de Paris et du Lycée. (Revue laRévolution Française, ut suprà.) De la situation maçonnique à Constantinople, en Grèce et en Italie.— Aix,imprimerie Ramondet'Aubin,1895. PLANCHES : PAC.F.S Sceau de la Loge les Neuf SSurs, d'après l'originalcon- servé auMusée Carnavalet (Sur le titre. 1 Estampe emblématique en tête des Règlements de la Loge, dessinée parNotté et gravée par Godefroy (28 sep- tembre1778) 31 Portrait deVoltaire,dessiné d'après Houdonpar Moreau le jeune en1784 44 Médaille de la Loge al'effigie du Comte de Milly.... 155 Couronnement de Voltaire sur la scène du Théâtre- Français, le 30 Mars 1778, gravé par Gaucher d'après ledessindeMoreaule jeune[Hors texteenregard dela page61.1 Diplôme de la Loge, dessiné par Monnet et gravé par Choffard, exemplairedélivré le 19 avril1782 à Pastoret, photogravured'après l'originalappartenantàM.Etienne Charavay {Hors texteenregardde la page176. J Portraitde Louis Amiable,ajouté encoursdepublication. [Après l'Avertissementposthume.] LOUIS AMIABLE 463683 AVERTISSEMENT POSTHUME 1837-1897 Louis AMIABLE,Jurisconsulte, ancien Maire du Vme arrondissement de Paris, Conseiller à la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence, Grand Orateur du Grand Collège et ancien Membre du Conseil de l'Ordre du Grand Orient de France, est mort à Aix, le 23 Janvier iSgj, le lendemain du jour où il avait écrit les derniers feuillets de ce livre. L'Ruvre est publiée sans avoir été soumise aux corrections de l'auteur. Ses Amis survivants. UNE LOGE MAÇONNIQUE D'AVANT 1789 INTRODUCTION Aux approches de la Révolution française, la franc-ma- çonnerie apparaît dans la trame de l'histoire. Son exis- tence se révèle, moins par ses manifestations que par les bruyantes attaques de ses ennemis, notamment par les bulles pontificales de Clément XII(1738) et de BenoîtXIV (1751). Elle fut, inconstestablement,un dcs facteurs dcs grands changements gui seproduisirent dans l'Amérique dv Nord et en France, non pas au moyen dune sorte de complot international,comme onlaprétendu assez puéri- lement,mais en élaborant dcs idées, en rendant l'opinion publique plus éclairée, plus sage et plus forte, en formant dcshommes gui furent mêlés auxévénements et dont l'ac- tion fut décisive. De toutesles logesmaçonniques qui exercèrent cette in- fluence dans notre pays, la plus connue, ou pour mieux dire,la moins inconnue aujourd'hui, est celle qui reçut I 2 introduction Voltairequelquessemaines avant samort.Laconsécration historique aété donnée àla loge des Neuf SSursparLouis Blanc dans son Histoire de la Révolution française (1),par HenriMartin dans sonHistoire deFrance (2). Onlà trouve mentionnée aussi dans les ouvrages spéciaux, français ou étrangers, traitant de l'histoire de la franc-maçonnerie. Mais ce qu'endisent ces différents historiens est bien peu de chose.Ilsrelatent plus ou moins brièvement, plus ou moinsexactement,l'initiation de Voltaire et sonapothéose célébrée par la loge six mois après sa mort;ils disent que ce groupe maçonnique fut fondé et présidé parl'astronome Lalande;ils énoncent que de nombreux hommes delettres en firent partie;ils nomment quelques personnages mar- quants de l'épopée révolutionnaire qui furent adeptes des Neufs-SSurs ;et c'est tout. Ce n'estpas assez pour permet- tre de bien apprécier l'importance d'une société qu'Henri Martin qualifie justement de célèbre, car elle eut une véri- table célébrité parmi les contemporains. En outre, pour qui veut se rendre compte avec quelque précision de ce qu'apuêtre l'influence maçonnique, il est intéressant de connaîtrel'origine, l'organisation et le développement de cegroupe qui fut,pendant quelque dix ans, la principale loge de Paris,celle quicompta dans sonseinleplusd'hom- mes éminents, celle dontle rôle fut le plus brillant et le plus efficace. Tenter une monographie delaloge des Neuf SSursn'est doncpasunerecherche depurecuriosité.Unetelleévocation estde natureàintéresser, nonseulementles francs-maçons, soucieux de recueillir les exempleslaissés par leurs prédé- cesseurs, mais aussi les hommes impartiaux, étrangers à cetteancienne et vaste association,quidésirent êtrerensei- gnés surelle autrementque par des auteursinsuffisamment (1) Edition de1878, t. 11, p. 275. (2) Quatrième édition (1878), t. XVI, p. 532. INTRODUCTION 3 informés oupar des écrivains de l'école de Basile. Louis Blanc,par exemple, est loin d'être défavorable à la franc- maçonnerie; il donne mêmeunejusteappréciation durôle qu'elle eutsousl'ancien régime en disant:« C'était une dé- nonciationindirecte,réelle pourtantetcontinue,desiniqui- tés, desmisères del'ordre social; c'était une propagande en action, une prédication vivante (1).» Et pourtant que d'erreurs dans les pages oùillaprésente comme uneinsti- tution mystique et comme une société secrète (2), confon- dant ainsi un certain goût du mystérieux avec le mysti- cisme,et oubliant que lafranc-maçonnerie se cacha seule- ment quandellefutpersécutée ! Le groupemaçonnique placé sousl'invocationdesmuses se forma treize ans avant quatre-vingt-neuf. C'était alors ce qu'on peut appeler,malgré les ombres du tableau,l'âge d'or delafranc-maçonnerie française, la période degrande élaboration, dont la tradition ne devait être reprise que dans la seconde moitié du siècle actuel.En 1776, le Grand Orient deFrance, fondé lui-même depuis trois ansàpeine, ne comptait que 198 loges enactivité, dont 35 àParis. En 1789, le nombre total s'était élevé à 629,celui des logespa- risiennes à 63;et cependant la population de la capitale n'était pas même le quart de ce qu'elle est aujourd'hui. Le prestigedes Neuf SSursne fut assurément pas étranger à ceremarquable développement. Deux ans après l'érection de leur temple, eut lieu l'événement qui en commença la célébrité et qu'HenriMartin relate en ces termes: « La ré- ception de Voltaire chez les francs-maçons fut encore un épisode dignede mémoire. Leur secretn'était que le sien: humanité, tolérance; et làlebienétait sansmélange (3). » (1) Histoire de la Révolution française, t.11, p. 269. (2) Pages 261et 273. Le chapitreoùilest parlé dela franc-maçonnerie est intitulé : « les Révolutionnaires mystiques. » (3) Histoire de France-,t. XVI, p. 397. 4 INTRODUCTION En même temps que le plus grand écrivain du siècle, vint prendrerangparmi les adeptes desNeuf SSurs le vé- téran de la franc-maçonnerie américaine, celui dontle rôle futprépondérant pour préparer et pour réaliser l'affran- chissement de sonpays.Lalande avait commencée lasérie deshommes illustres quela loge eut à sa tête en qualité de vénérables : Benjamin Franklin la continua. Vinrent en- suite: le marquis de La Salle, militaire et littérateur; le comte de Milly, de l'Académie des sciences;le président Dupaty, un bienfaiteur de l'humanité, plus grand encore que sa renommée ;le célèbre avocat Élie de Beaumont; Pastoretenfin,quiprésidait en 1789 et qui fut, quarante ans plus tard, le dernier chancelier deFrance. Avec eux,la loge compta dans son sein des hommesremarquables dans tousles genres,formant une élite telle qu'onn'en vit nulle part ailleurs de pareille. Pour ne citer que quelques-uns des principaux, il suffira de nommer :— comme hommes de guerre,le comte de Turpin-Crissé, lieutenant général et écrivain militaire;le marquis d'Arcambal, maréchal de camp;le célèbre marinPaul Joncs;— commeavocat,Ro- main de Sèze, qui eut les plus grands succès au barreau, quidéfendit Louis XVI devantlaConvention etquimourut premierprésident de la cour de Cassation;— comme sa- vants, Condorcet, Cabanis et Lacépède ;— comme littéra- teurs, Delille, Chamfort,Lemierre et Florian, de l'Acadé- mie française ; — comme peintres, Joseph Vernet et Greuze;— comme sculpteur, le plus granddu siècle, Hou- don;— comme dessinateur,Moreau le jeune; — comme graveur,Gaucher;— comme musiciens,Piccinni et Dalay- rac. Puis, vers la fin,vinrent s'y joindre des hommes qui furent aupremier rangparmi les acteurs du grand drame révolutionnaire : Sieyès, Bailly, Petion, Rabaut-Saint- Étienne, Brissot, Cerutti, Fourcroy, Camille Desmoulins et Danton. Le clergé lui-même avaitfourni aux Neuf SSurs un no- INTRODUCTION table contingent.Deux ecclésiastiques firent partie du pre- mier noyau des fondateurs. Au lendemain de la réception de Voltaire,laloge n'en comptait pasmoins de treize.L'un d'eux,infatigable dans son zèle, en était la cheville ou- vrière. Quatre autres,venus plus tard, siégèrent dans les grandes assemblées révolutionnaires. Dans la première période de son existence, laloge des Neuf SSurs affirma l'action maçonnique par deux Suvres d'une importance capitale. En 1780 elle se dédoubla, en quelque sorte,par lafondation de la société Apollonienne, appelée ensuite leMusée de Paris,d'où tire son origine le développement de l'enseignement public supérieur dans notrepays.Enoutre,par Dupaty et Pastoret, ellerenforça, dirigea et fit triompher legrandmouvementd'opinionpour laréforme deslois pénales, qui eut un commencementde satisfaction dans la déclaration royale de mai 1788 et qui dictales décrets réformateurs de la Constituante. Elle disparut, comme presque toutes les autres loges, au milieu des uploads/s3/ amiable-louis-une-loge-maconnique-d-x27-avant-1789.pdf

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