ANALYSE DE LA POLITESSE DANS LA CORRESPONDANCE OFFICIELLE ET AMICALE La polites

ANALYSE DE LA POLITESSE DANS LA CORRESPONDANCE OFFICIELLE ET AMICALE La politesse c’est d’abord et avant tout, toujours et partout, la prise en compte d’autrui. (KERBRAT-ORECCHIONI) Résumé : Le travail porte sur l’étude de quelques lettres officielles et amicales, afin d’observer les différences qui existent entre les deux types de correspondance, en ce qui concerne les formules de politesse d’ouverture, de clôture, le mode d’expression et le remerciement. Etant écrites pour des personnages officiels ou des amis/sa famille, on constate des différences majeures entre les formules d’adresse utilisées, les temps verbaux etc. Mots-clés : correspondance, lettres, officielle, amicale, correspondance amicale, correspondance officielle, lettre amicale, lettre officielle. Introduction L’homme ne peut être sociable qu’en s’appropriant les règles qui déterminent les rapports sociaux du milieu où il vit. La politesse est donc l’ensemble des règles sociales susceptibles de le rendre sociable. La politesse peut d’abord être considérée comme la grammaire des comportements humains en société. Similaire à la grammaire de la langue qui est l’ensemble des structures et des règles qui permettent de rendre compte d’énoncés particuliers, elle constitue des normes sociales et structure les activités interpersonnelles. La politesse concerne également le langage verbal et non verbal. Le langage non verbal implique le comportement: les gestes, l’attitude, l’allure, la conduite, les manières. Quant au langage verbal, un discours peut être correct phonétiquement et grammaticalement, mais inacceptable s’il contrevient aux règles, usages et habitudes sociaux. La politesse sur le plan verbal représente une activité aux multiples facettes dont les contenus, ainsi que la forme et la présentation exigent une composition harmonieuse, qui peut être tantôt favorisée tantôt violée par les choix linguistiques. 1 La politesse linguistique qui est un domaine d'investigation assez récent en sciences du langage. Dans les années 70, les linguistes commencent à s'intéresser à la conversation et en particulier à la politesse dans les interactions verbales. Brown et Levinson s'investissent dans les recherches en politesse linguistique en proposant le modèle considéré comme «le cadre théorique le plus cohérent et puissant et ayant en conséquence inspiré le plus les recherches récentes dans ce domaine.»1 Selon Kerbrat-Orecchioni on peut définir la politesse comme un «ensemble de procédés que le locuteur met en œuvre pour ménager ou valoriser son partenaire d’interaction ». La fonction de la politesse est de préserver le caractère harmonieux de la relation interpersonnelle. Il s’agit d’un phénomène fondamental de la relation interhumaine, un phénomène « foncièrement adaptatif » . Le principe général de la politesse, selon les théories de Brown et Levinson (1987) et de Kerbrat-Orecchioni (1996) est le suivant : au cours de la communication, chaque participant à l’interaction s’attache à ce que personne, ni lui-même ni son interlocuteur, ne perde la face. La plupart des actes qui sont effectués lors des rencontres sont potentiellement menaçants pour la face positive ou négative de l’un ou de l’autre des partenaires de la rencontre, ce qui les conduit au souci de préserver les faces. Ces actes menaçant la face des interlocuteurs sont dénommés dans la théorie de Brown et Levinson par le terme de Face Threatening Acts (FTA) et repris et enrichis par Kerbrat-Orecchioni, qui met l’accent sur les actes flatteurs (Face Flattering Acts- FFAs), c’est-à-dire tous les actes qui peuvent avoir un effet positif sur la face ou le territoire de l’un ou de l’autre partenaire de l’interaction. Dans le Cadre européen commun de référence pour les langues la politesse apparaît comme un facteur capital de la communication : « Sensible aux normes sociales (règles d’adresse et de politesse, régulation des rapports entre générations, sexes, statuts, groupes sociaux, codification par le langage de nombre de rituels fondamentaux dans le fonctionnement d’une communauté), la composante sociolinguistique affecte fortement toute communication langagière entre représentants de cultures différentes, même si c’est souvent à l’insu des participants eux-mêmes ».2 1 Kerbrat-Orecchioni, C, Les interactions verbales, A. Colin, 1992, p. 167 2 Cadre européen commun de référence pour les langues : http://www.coe.int/t/dg4/linguistic/source/framework_fr.pdf, p. 18 2 Questions de recherche : comment peuvent s’appliquer la théorie et les classifications existantes sur un corpus de lettres formelles et amicales, lettres ouvertes, c’est-à-dire destinées au grand public et des lettres personnelles, privées qui ont été publiées sur l’internet, écrites au cours du siècle passé ou de celui courant. Méthodes de recherche : l’observation, l’analyse quantitative et qualitative. 1. La lettre. Les formules de politesse dans les documents officiels, dans la correspondance officielle/ formelle La lettre est un message écrit qu'un émetteur adresse à un destinataire qui le lira de façon différée (« lecture différée » signifie qu'il y a un décalage entre le moment où la lettre a été écrite et celui où elle est reçue et lue). Le mot lettre vient du nom latin littera = une lettre de l'alphabet (au pluriel) = un écrit échangé entre deux personnes. Les lettres appartiennent au genre épistolaire. Pour que la communication fonctionne correctement par lettre, il faut : a) un émetteur et un destinataire identifiables sans ambiguïté (Le lecteur doit comprendre qui lui écrit et si c'est bien à lui qu'on écrit) b) un niveau de langue adapté au destinataire (Le rédacteur de la lettre n'emploie pas les mêmes mots ni les mêmes tournures de phrase selon son lecteur) c) un respect des codes précis de la lettre (Le rédacteur doit adopter une belle présentation, claire et agréable. Il doit aussi respecter certaines règles concernant la mise en page, les formules d'appel, les formules finales, la phrase d'introduction, et la signature) d) une prise en compte de la communication différée (L'émetteur doit tenir compte du délai de transport du courrier (plusieurs jours ou plus). 1.1. Commencer une lettre Une lettre commence toujours par une formule de politesse (formule d’en-tête). Cette formule est une façon de saluer le destinataire de la lettre. On précise, dans la formule, la qualité de son correspondant. On écrit : A un ministre : Monsieur le Ministre ou Madame le Ministre, A un député : Monsieur le Député ou Madame le Député, Au préfet : Monsieur le Préfet Au maire : Monsieur le Maire 3 A an attaché culturel : Monsieur l’Attaché culturel A un colonel ou un lieutenant-colonel : Mon Colonel (de la part d’un homme)/ Colonel (de la part d’une femme) A un évêque ou un archevêque : Monseigneur ou Excellence A un notaire, un avocat ou un huissier : Maître A un proviseur : Monsieur le Proviseur. A un médecin : Docteur ou Cher Docteur Au directeur du personnel : Monsieur le Directeur. 1.2. Conclure une lettre On termine une lettre par une formule de politesse qui reprend toujours les mots utilisés dans la formule d’en-tête. On écrit, par exemple : A un ministre : Veuillez agréer, Monsieur (ou Madame) le Ministre, l’expression de ma très haute considération. A un maire : Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de la considération distinguée. A un colonel : Je vous prie de croire, (Mon) Colonel, à l’expression de mes salutations distinguées. A un évêque : Je vous prie de croire, Monseigneur, à l’assurance de mes sentiments respectueux et dévoués. A un notaire, un avocat ou un huissier : Je vous prie de croire, Maître, à l’expression de mes sentiments distingués. A un magistrat : Veuillez agréer, Monsieur le Juge, l’expression de mes sentiments respectueux. A un directeur d’école : Veuillez croire, Monsieur le Directeur, à l’assurance de mes salutations distinguées. 1.2.1. Formules de politesse standard Dans l'attente de votre accord, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées. Dans l'attente de votre réponse, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées. Je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées. Je vous prie de recevoir, Madame, Monsieur, mes salutations respectueuses. Je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'assurance de ma sincère considération. Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l'expression de mes sentiments distingués. 4 Dans l'attente de vous lire, je vous prie de croire, Monsieur le Maire, à ma très haute considération Dans cette attente, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées 2. Les formules de politesse dans la correspondance non-formelle ou amicale 2.1. Commencer une lettre envoyée à un ami, à un collègue, à sa famille A un ou une amie proche : Ma chérie/ Mon chère Cher Jean ou Mon Cher Jean/Chère Florence ou Ma Chère Florence. A sa mère : Chère maman/ Maman chérie A son père : Chère papa. 2.2. Conclure une lettre amicale A un ami éloigné : Croyez bien, Cher Monsieur et ami, à mes plus amicales pensées. A un ami proche, à la famille : Fidèlement à toi, ou Bien amicalement à vous, ou Affectueuses pensées etc. 3. Analyse du corpus En analysant des lettres, il est évident qu’on ne peut pas parler d’interaction directe, mais on peut quand.-même supposer la réaction produite au destinataire au moment de la lecture du message reçu. 3.1. Les formules d’adresse Les termes mon cher, ma chère ont une valeur affective et traduisent une relation d’amitié, relation étroite avec la personne à qui est destine le message, il est utilisé pour montrer son affection et exprimer ses sentiments d’admiration : uploads/s3/ analyse-de-la-politesse-dans-la-correspondance-officielle-et-amicale.pdf

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