Architecture, histoire et civilisation hta 3 2012 INTRODUCTION Il s’agit de sai

Architecture, histoire et civilisation hta 3 2012 INTRODUCTION Il s’agit de saisir les approches pour la conception de l'espace architectural selon la vision de ceux qui ont laissé des témoignages de l'architecture, à travers l'histoire de l'humanité. Ceci, selon deux conceptions : la conception traditionnelle et celle moderne. Une fois l'architecture comprise, il faudrait remonter l'histoire pour explorer ses origines et déceler ses traces. Là aussi, nous allons constater que l'approche traditionnelle, pour comprendre l'histoire, est différente de celle moderne. Pour l'approche moderne, la période proprement historique remonte au 6e siècle avant l'ère chrétienne. Bien au-delà de cette "barrière historique", pour l'aube de l'humanité, IBN KHALDOUN propose le nomadisme et la sédentarité. Pour lui, la sédentarité qui est à l'origine de l'urbanisation. Les monuments et sites architecturaux et urbanistiques ne sont pas toujours à la gloire de l'humanité, ils sont souvent l'œuvre de rois et systèmes "divinisés" aux tyrannies sacrées, opposées en général aux prophètes et aux penseurs de l'époque. C’est une réalité historique constatée dans la plupart des périodes de la préhistoire à la Renaissance. Dans de nombreuses civilisations, tout monument religieux est en même temps un édifice utilitaire où se confondent le relatif et l'absolu. L'architecture est un des reflets de la civilisation, ce qui nous amène à déterminer la notion de civilisation. I - COMPRENDRE L'ARCHITECTURE Il est évident d'affirmer qu'il n'existe pas une seule définition de l'architecture. Toutefois, l'approche traditionnelle en présente une collective et communautaire. Alors que l'approche moderne en présente une multitude proposée par des architectes. 1 – Quelques définitions de l'architecture Il n'existe pas de vision objective des choses en art où chaque artiste saisit la forme et la couleur suivant son tempérament. Pour l'architecture, cette constatation illustre bien le côté subjectif de l’œuvre. L'architecte, de par son activité, touche différents champs. La conception "moderne" permet une multitude de définitions mais spécifiques à chaque architecte. Bruno TAUT, lors de l'exposition pour architectes inconnus à Berlin 1919 affirme : "Architecture signifie pour nous : invention de formes agréables pour des constructions utiles..." Pour Le Corbusier : "L'architecture, c'est, avec des matériaux bruts, établir des rapports émouvants ... La passion fait des choses inertes un drame". Ricardo PORRO : "L'architecture est la création d'un cadre poétique à l'action de l'homme". GROPIUS écrit en 1919 : "Qu'est ce que l'architecture ? C'est l'expression cristalline des pensées les plus nobles de l'homme, de ses aspirations intimes, de son humanité, de sa foi, de sa religion ..." Hölderlin affirme que "la poésie c'est transmuter le monde en paroles". En architecture, il s'agit de transmuter le monde où l'on vit en espace architectural. Pour ce qui est du monde musulman, l'architecture musulmane – Al Bouniane – est la conception d'un cadre respectant rigoureusement les directives doctrinales pour l'action de l'homme et de sa communauté. Seulement, il est nécessaire d’aborder la notion d’Al Omrane qui détermine le cadre global de la conception d’Al Bouniane qui est l’une de ses principales composantes. Al Bouniane peut être définie comme étant : "l’action de produire un espace susceptible de faciliter et de permettre la pratique sociale selon des orientations morales et cultuelles. Il s’agit d’une jurisprudence dont le sens est conforme aux aspirations des hommes et à leurs besoins spatiaux dans le cadre d’une vision doctrinale". 2 - L'espace en architecture, la forme et le contenu L'interprète fondamental de l'architecture c'est l'espace. L'espace change lorsque les éléments qui le composent changent. La forme en architecture c'est l'espace. La forme et le contenu sont indissociables. La forme, c'est la partie de l'œuvre d'art sensible et le contenu, c'est ce que la conception exprime par la forme. C'est dans la forme qu'on réalise le contenu. Ils forment une totalité. 3 - Cinq aspects du contenu a. Le contenu immédiat Le contenu immédiat existe dans un bâtiment où son programme, sa fonctionnalité s'expriment dans la forme ; il est "immédiat" parce qu'il est le plus proche des contenus, le plus facile à capter. b. La tradition Certaines déviations du langage traduisent une sorte de dégénérescence des idées correspondantes. Le nom "tradition" ne correspond pas à ce qui est d'ordre purement humain. Pour revivifier véritablement la Tradition il faut le contact de l'esprit traditionnel "vivant" qui reste toujours dynamique. La tradition est l'âme des civilisations. C'est le leitmotiv par excellence qui permet la connaissance universelle comme celle des principes eux-mêmes. Lorsqu'on parle en architecture de tradition, on ne parle pas de folklore : il s’agit de l'un des plus importants ses contenus. La tradition s'en va quand la culture locale s'affaiblit et cesse de s'y référer. Elle ne reste pas forcément statique : elle assure, comme elle l'a toujours fait, la sauvegarde d'éléments qui devraient devenir les germes du monde futur. C'est l'authenticité dynamique qui se profile à l'horizon de notre proche avenir. c. La persuasion La "persuasion" existe quand l'architecture essaie de convaincre le spectateur-témoin d'une action quelconque. Une autre forme de persuasion existe quand l'architecture tente, en employant tous les moyens expressifs, de convaincre le témoin d'une idée quelconque. d. L'image superposée L'architecture peut jouer avec des figurations abstraites ou concrètes. Il y a deux formes d'images superposées possibles en architecture : le symbole et l'image figurative. Le symbole Le symbole en art c'est l'effort de l'artiste pour trouver une représentation de quelque chose qui est abstrait. Par exemple, le chiffre 4 rattaché au carré et au cube, suggère l'idée de l'universalité. Pour qu'il soit vrai, le symbole doit être d'une logique absolue. Un symbole peut signifier plusieurs choses à la fois et permettre plusieurs niveaux de lecture : par leur structure même, les symboles sont polyvalents. C'est l'éventail de ses significations qui forme le message du symbole. Ayant une grande importance dans toutes les civilisations antiques, le point-centre est à la base de tout l'art musulman et Al Bouniane. L'image figurative La figuration rappelle directement dans sa forme quelque chose de concret. L'image figurative a pour but final de renforcer le contenu médiat. e. Le contenu médiat Le contenu médiat serait, dans l'œuvre architecturale, l'expression du moment historique où elle se réalise. Aucun des trois aspects du contenu dans l'architecture n'est une condition pour son existence, les seuls qui en seraient une condition sine qua non sont la tradition et le contenu médiat. Une œuvre d'architecture cherche à devenir une image puissante d'un vécu collectif, une expression sensible de cette idée. Elle devient ainsi une véritable œuvre d'art témoin de la "situation limite" de ceux qui l'ont conçue : la contemporanéité. Le dynamisme, l'expression de la technologie et le vitalisme, en tant que thèmes de ce contenu, marquent une continuité. Depuis la révolution industrielle une ligne générale apparaît : la disparition de toute finalité principielle et le développement de quantité de moyens. Le dynamisme C'est le triomphe de la sédentarité où le temps, transformé en matière, se quantifie et se met au service de l'industrie. C'est une conception accentuée et exclusive de la sédentarité. Deux aspects du dynamisme s'expriment depuis le 19e siècle en Occident : le cadre exact pour le mouvement du témoin/spectateur et l'expression du mouvement mais libéré du spectateur. Ce cadre où est utilisé le temps est l'adaptation de l'homme aux machines et son adhésion à l'industrie. L'expression de la technologie Etant l'expression de la machine ou de la technologie, ce thème est en évolution lui aussi, il peut être mêlé au dynamisme ou au 3ème thème ci-dessous. Le vitalisme Ce thème représente la tendance de l'homme à s'affirmer en tant qu'être vivant. Des mouvements artistiques se développent en réaction contre la machine, accompagnés de courants "scientifiques" qui s'intéresse à la vie et des efforts déployés en psychologie: peut-on matérialiser l'immatériel (âme) par la psychanalyse? Les lignes expressives du contenu médiat s'entremêlent souvent et qu'il est parfois difficile de préciser les limites de chacune d'entre elles. (A suivre) Publié par Larbi BOUAYAD à l'adresse 10:15 0 commentaires Libellés : HTA 3 HTA 3 - 2012 De la Renaissance à l'ère industrielle INTRODUCTION Dès 1750, la révolution industrielle est présente en Angleterre et dans les esprits en France où la pensée rationaliste du siècle des lumières prépare le terrain à l'avènement de la machine. On a coutume d'appeler la scission entre le Moyen-âge et l'époque moderne Renaissance et Réforme. La Renaissance et la Réforme sont surtout des résultantes des fractures antécédentes de l'histoire de l'Occident (époques de Constantin et rôle de l'Eglise au Moyen-âge). Le monde occidental est l'héritier des civilisations précédentes. Précurseur de la situation du monde actuel, il va doter l'humanité de ses facteurs de civilisation modernes et le reflet qui en découle dans l'espace architectural et urbain. Certaines raisons enracinées en Occident ont conduit l'homme d’aujourd'hui à percevoir la science comme étant opposée à la religion. J. Hexclay dans son livre "L'homme dans le monde contemporain" en exprime cette concurrence et inimitié. Ce genre de civilisation a séparé deux tendances naturelles enracinées, complémentaires et se prêtant mutuellement secours l'une à l'autre : la tendance de la dévotion et celle de la connaissance. L'homme se trouve déchiré entre ces deux uploads/s3/ architecture-histoire-et-civilisation.pdf

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