De l'art de composer ses photos ( http://www.clubic.com/article-23131-1-art-com

De l'art de composer ses photos ( http://www.clubic.com/article-23131-1-art-composer-photographies.html ) Anne Baudry Pourquoi est-ce que mes photos ont l'air "plates" ? Pourquoi est-ce que tout le monde baille d'ennui lorsque je veux les montrer ? Autant de questions qu'on ne se posera heureusement plus d'ici quelques pages ! Il est somme toute aisé d'éviter les cadrages maladroits et les photos de travers. Il est également assez simple, lorsque l'on connaît quelques règles, d'orchestrer les éléments de l'image pour donner envie au spectateur de la regarder longuement. Et puis si ce n'est pas "tout bon" sur le moment, les logiciels de retouche d'images permettent de finaliser la composition en post-traitement. Photographier ne consiste pas uniquement à appuyer sur un bouton ! Même si le "clic clac souriez et c'est dans la boîte" donne souvent de bons résultats, il restreint les possibilités d'effets créatifs et se trouve impuissant devant des situations difficiles (nuit, faible luminosité...). Surtout, il n'invite pas à être actif, à s'interroger vraiment sur ce que l'on peut montrer au moyen d'une photographie. Quand l'envie est là, que les différentes commandes qui jalonnent l'appareil sont plus familières, il faut se pencher la composition. Composer ne tue pas la spontanéité ! On peut dire que photographier, c'est sélectionner dans le réel quelque chose qui intéresse. On identifie dans son environnement des éléments qui s'orchestrent particulièrement bien, et on "valide" cette composition qui convient en la "découpant" au moyen de l'appareil photo. Une pression sur le déclencheur, et la partie qui avait retenu l'attention est isolée du reste et enregistrée sur la carte mémoire. En fonction de la portée de l'objectif, du format de son capteur (Carré, 4:3, 2:3…) on est en mesure de faire des découpes différentes. On se balade, on regarde autour de soi en projetant sur ce qui nous entoure un cadre qui correspond aux possibilités de son appareil, et on déclenche lorsqu'il coïncide avec des éléments qui retiennent notre attention. Pour mieux cadrer, on s'approche, on se recule, on change d'objectif si l'appareil le permet, mais le principe reste le même. Il n'est pas nécessaire de chercher spécialement à bien cadrer à tous les coups lorsque l'on photographie. Les règles, même si elles sont simples et bien assimilées, deviennent trop contraignantes lorsque l'on cherche à les appliquer de façon systématique : pour de la photo de famille ou de souvenir, on peut les oublier un peu, car de toute façon ces photos auront un très grand intérêt pour nous ! La composition sert principalement lorsque l'on souhaite que les images aient également un intérêt pour les autres : même si le sujet n'intéresse pas, que l'approche n'apporte rien de nouveau, une image bien composée retiendra l'attention. Le fait que cadrer soit un peu contraignant a par ailleurs au moins un avantage : on prend moins de photos, car on réfléchit plus à ce que l'on fait. Ou bien on en prend plus (plusieurs de chaque sujet, avec des variations très fines), mais c'est alors pour s'assurer de leur qualité et ne retenir que la meilleure ! Moins de photos - surtout à présent que le numérique permet de déclencher sans compter - c'est mieux pour tout le monde : le "photographe" qui gère ses nombreux fichiers par la suite et son entourage à qui il essaie de faire partager le fruit de sa passion. Composer a donc beaucoup de vertus : cela nous apprend à sélectionner et à faire des images plus intéressantes pour tous. On vous l'a dit en introduction : les bâillements à peine étouffés devant les séances diaporama, c'est bientôt fini ! Une image, ça se lit ! Une image, ça se lit ! On peut même sans s'égarer pousser le rapprochement avec la littérature en disant que les règles de composition sont la grammaire de l'image, les couleurs les mots… mais le propos n'est pas ici d'être lyrique. On se contentera d'appréhender la lecture en terme de mouvements de l'œil. L'œil est en effet mobile lorsqu'il contemple une image : le spectateur ne reste - 1 - A noter : il y a bien plus d'exceptions que de règles ! pas les yeux ronds et ébahis devant la toile ou la photographie qu'il contemple, sauf peut-être dans le cas d'un véritable choc esthétique… et encore. Dans un tel cas, l'individu ressentira sans doute l'impression d'être resté "scotché" sur place, mais ses yeux auront fait preuve d'autonomie et gardé leur réactivité : ils se seront baladés sur la toile. Sens de lecture d'une image. Donc une image, ça se lit, reste à savoir comment, selon quels principes et dans quels sens. Pour les Occidentaux - habitués à lire de gauche à droite - il est admis que ce sens est également celui dans lequel nous abordons une image : l'œil "entre dans l'image" par la gauche et la parcourt ensuite du haut vers le bas. Tout l'art du photographe ou du peintre est ensuite de le retenir aussi longtemps que possible, et de susciter l'envie de revenir sitôt que possible. Grandes règles et petits conseils Quelques règles simples - mais qui ont fait leurs preuves -, et quelques conseils pratiques : Trouver un sujet qui a de l'intérêt La première chose à faire est de trouver un sujet qui présente un centre d'intérêt majeur, indépendamment du cadrage. Pas besoin de chercher quelque chose de beau ou de rare. Photo jolie, mais sans réel intérêt Penser à la règle des tiers La règle est assez connue. Elle invite à projeter une grille sur la scène, et à placer les différents éléments importants sur ces lignes dites "lignes de force" et à leurs intersections. Elle s'applique particulièrement à la photographie de paysage : on placera 2/3 de ciel pour 1/3 de terre si le ciel présente un intérêt majeur, et on inversera ces proportions lorsque le ciel est vide et que le sujet de la photo est situé dans les terres. À savoir : • Placer des droites sur les lignes des tiers permet de les éloigner des zones périphériques de l'image, plus sujettes aux distorsions. Prendre appui sur les points forts Les points forts sont situés à l'intersection des droites coupant l'image en tiers. Ce sont des passages obligés pour l'œil qui examine l'image. Ces points forts, aussi appelés "points chauds", sont les points privilégiés pour la composition ; il est recommandé d'y placer son sujet pour bénéficier d'un meilleur impact. Les points chauds sont situés aux intersections des droites coupant l'image en tiers. À savoir : • La grille des tiers présente sur la plupart des appareils peut vous aider à identifier ces points forts. • Ayez vraiment cette règle à l'esprit, et arrangez-vous pour la respecter le plus souvent possible. C'est très facile, au besoin en se déplaçant un peu ou en prenant du recul, de placer le sujet sur un de ces points. - 2 - Quel que soit le sujet, chercher les points chauds Adopter le sens du cadrage à celui de votre sujet Une fois connue, cette règle paraît si évidente, si pleine de bon sens, que l'on se demande comment on a pu faire pour l'ignorer et ne pas "l'inventer soi-même" ! Cette règle est la suivante : • Photographier à la Française (ou verticalement) les sujets en hauteur. • Photographier à l'Italienne (ou horizontalement) les sujets en longueur. Cadrer verticalement les sujets en hauteur... ... et horizontalement les sujets en longueur. Décentrer le sujet Si on place le sujet au centre de l'image, l'œil ira directement le trouver et ressortira aussi rapidement de la photo qu'il y est entré. Or, une bonne image fonctionne de façon toute différente : elle accompagne l'œil vers le sujet et lui donne envie de s'attarder dans la composition. Autant que possible, elle doit même s'arranger pour le rendre "captif". La seconde vue est plus dynamique Placer de l'espace devant le sujet Dans le cadre étroit d'une photo, le sujet doit respirer ! Il est recommandé de placer de l'espace devant les yeux d'une personne, afin que l'on puisse imaginer la continuité du regard. Cette recommandation vaut également pour les sujets mobiles (une Ferrari lancée à 200 km/h sur la piste, un cheval au galop…). Placer ainsi le sujet du côté opposé à celui de son déplacement pour suggérer son mouvement. - 3 - Qu'il soit ou non en mouvement, placer de l'espace devant le sujet. À savoir : • Si le sujet qu'on photographie se déplace rapidement, on aura du mal à le placer précisément dans le cadre. Prendre du recul ou bien cadrer plus large, et recadrer en post-traitement. Guetter l'événement Une bonne façon de faire une photo avec un petit côté "imprévu" est au contraire de bien préparer sa prise de vue. Repérer une scène qui constitue un cadre intéressant et attendre que "l'événement" se produise : le plus souvent il s'agira d'un passant dont la silhouette se détache de façon particulière sur le fond qu'on lui a préparé. Mais ce conseil vaut de façon plus large pour des scènes moins préparées. uploads/s3/ art-de-composer-ses-photos.pdf

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