Le cubisme est un mouvement artistique du début du XXe siècle. Les artistes cub
Le cubisme est un mouvement artistique du début du XXe siècle. Les artistes cubistes proposent de représenter les objets et les corps en les décomposant par formes géométriques simples, en multipliant les angles de vision du sujet représenté. Ils représentent peu de courbes. Il n'y a pas d'effet de perspective. C'est le peintre Henri Matisse qui le premier a parlé de petits cubes à propos d'un paysage de Braque exposé au salon d'automne de 1908. Le critique d'art Louis Vauxelles, qui était présent, utilise le mot cubisme dans un article. L'origine du mot D'après le marchand d'art Wilhelm Uhde, le terme « cubisme » est un néologisme inventé par Max Jacob1, qui participait en juin 1907 avec Pablo Picasso et la compagne de celui-ci Fernande Olivier, Guillaume Apollinaire et Marie Laurencin, à de joyeuses réunions animées par le haschisch et les discours du mathématicien Maurice Princet. En 1908, au cours d'une réflexion, Henri Matisse, qualifie de « cubiste » le tableau de Georges Braque, Maisons à l'Estaque (1907-1908). L'idée est ensuite relayée par le critique d'art Louis Vauxcelles qui, pour décrire ces demeures géométriques, parle de « petits cubes ». Auparavant, dans un contexte similaire, le critique Louis Chassevent, dans son article de 1906 sur Les Artistes indépendants, définit alors Jean Metzinger comme « un mosaïste comme Signac, mais il est plus précis dans sa découpe des cubes de couleurs, qui semblent avoir été fabriqués par une machine2 ». Du "Cubisme" (en), 1912, Albert Gleizes, Jean Metzinger, Eugène Figuière éditeur ; le premier manifeste cubiste publié en anglais et en russe en 1913. L'usage général du terme « cubisme » date de 1911, principalement en référence à Metzinger, Gleizes, Delaunay et Léger3. En 1911, le poète et critique Guillaume Apollinaire accepte le terme au nom d'un groupe d'artistes invités à exposer aux Indépendants de Bruxelles. Du “Cubisme”4, écrit par Albert Gleizes et Jean Metzinger, est publié en 1912 dans un effort pour dissiper la confusion qui fait rage autour du mot, et comme un moyen de défense majeur du cubisme, qui avait causé un scandale public à la suite du Salon des indépendants de 1911 et du Salon d'automne de 1912. Clarifiant leurs objectifs en tant qu'artistes, ce travail est le premier traité théorique sur le cubisme et il reste encore le plus clair et le plus intelligible5. Le résultat, non seulement une collaboration entre ses deux auteurs, reflète des discussions du cercle d'artistes qui se sont réunis à Puteaux et Courbevoie. Il reflète les attitudes des « artistes de Passy », qui comprenaient Picabia et les frères Duchamp, à qui certains de ces passages ont été lus avant publication5. Le concept développé dans Du “Cubisme” d'observer un sujet à partir de différents points dans l'espace en même temps, c'est-à-dire, l'acte de se déplacer autour d'un objet pour le saisir à partir de plusieurs angles successifs fusionnés en une seule image (des points de vue multiples, la perspective mobile, ou simultanéité), est maintenant un phénomène généralement reconnu pour décrire le cubisme6,3,5,7. Le manifeste Du “Cubisme” par Metzinger et Gleizes a été suivi en 1913 par Les Peintres cubistes. Méditations esthétiques, une collection de réflexions et de commentaires de Guillaume Apollinaire8. Apollinaire avait été étroitement associé à Picasso depuis 1905, et à Braque depuis 1907, mais a donné autant d'attention à des artistes tels que Metzinger, Gleizes, Delaunay, Picabia et Duchamp5. Le cubisme analytique (1910-1912) De 1910 à 1912, Braque et Picasso resserrent leur collaboration et forment ce que Braque désignera sous le nom de « cordée Braque-Picasso ». Les deux peintres appliquent leurs découvertes simultanément, non seulement aux paysages, mais aussi aux natures mortes et à la figure humaine. Certains de leurs tableaux ne sont volontairement pas signés pour que l'on ne puisse les attribuer ni à l'un ni à l'autre. Braque développe vers 1911 la technique dite des papiers collés. Ces deux peintres affirment une rupture avec la vision classique déjà entamée depuis trois ans, ce que l'on nommera le « cubisme analytique ». Ils abandonnent l'unicité de point de vue du motif pour en introduire de multiples sous des angles divers, juxtaposés ou enchevêtrés dans une même œuvre7. Ils s'affranchissent de la perspective pour donner une importance prépondérante aux plans dans l'éclatement des volumes7. Lors de cette deuxième phase, l'objet est construit selon l'inversion de la perspective et toutes ses facettes sont représentées en fragments. Cette période de recherche se caractérise par un chromatisme très peu saturé (gris, brun, vert, bleu terne). En revanche, la lumière occupe une place très importante et elle se répartit de manière différente sur chaque fragment. Le cubisme analytique concerne essentiellement Georges Braque avec Broc et Violon, 1909-1910, huile sur toile (117 × 75 cm), Kunstmuseum (Bâle), Violon et Palette (92 × 43 cm) et Piano et Mandore (92 × 43 cm), Musée Solomon R. Guggenheim17, et Pablo Picasso avec Le Joueur de guitare, en 1910. Le cubisme synthétique (1912-1914) Juan Gris, Nature morte au plat de fruits et à la mandoline, 1919, 92 × 65 cm), Fondation Beyeler, Bâle. La période du cubisme synthétique est caractérisée par le retour de la couleur et par l'utilisation de la technique des papiers, compositions picturales formées de plusieurs matières. Le premier papier collé est une œuvre de Georges Braque : Compotier et verre, 1912 (60,8 × 45,7 cm18). C'est le prototype d'une invention qui apparait comme telle dans le contrat signé avec Kahnweiler le 30 novembre 1912. Braque lui accorde l'exclusivité de cette production décrite comme des « dessins avec papier bois marbre ou tout autre accessoire19 ». Le peintre sélectionne les facettes les plus pertinentes de l'objet déconstruit (contrairement à la première phase, où il n'y a pas de sélection). Des éléments de la réalité sont réintroduits, notamment par le collage de papiers ou donnant des indications de matière à l'objet représenté. L'utilisation de matériaux imitant le faux bois, le marbre, l'introduction d'éléments de mercerie fait de ces tableaux des compositions que Picasso adopte à son tour, dès l'année suivante : Guitare et Bouteille de Bass, 1913. ou encore La Clarinette de Georges Braque en 1912, qui annonce ainsi l'étape suivante du cubisme synthétique, avec une utilisation du collage, des couleurs et de la matières utilisés afin de construire l'image. Braque va approfondir cette technique avec notamment Juan Gris et Henri Laurens, lorsque la « cordée Braque-Picasso » prendra fin20,6,5. L’aventure cubiste avec Picasso s’arrête quand, en 1914, Braque est mobilisé pour la guerre. Le cubisme orphique ou l'orphisme (1914-1921) Le cubisme orphique, est le nom donné par Guillaume Apollinaire à propos des deux principaux représentants de cette forme de peinture qu'il est le seul à rattacher au cubisme21, Robert Delaunay et sa femme Sonia Delaunay. Alors que Robert et Sonia avaient créé le Salon des réalités nouvelles à la galerie Charpentier, en 1939, dans le but de marquer Sonia Delaunay « la fin du rackett [sic] » des surréalistes22. Dans leurs œuvres, la couleur se détache de toute forme et permet la création de cercles concentriques colorés, donnant rythme et vitesse au tableau6,5. Mais ce terme n'a aucun rapport avec le cubisme. C'est une des multiples inventions d'Apollinaire, dont Michel Laclotte considère que le poète ne savait pas très bien de quoi il parlait en inventant ce mot, qui ne correspond à aucun courant23. Influence en littérature et en musique L'influence du cubisme sur la littérature peut notamment se sentir dans le recueil Alcools, d'Apollinaire (paru en 1913). Dans ce dernier, le mélange des temps, l'enchevêtrement des figures de style, et le manque de ponctuation font ressortir une instabilité émotionnelle qui se traduit par l'émergence de différents points de vue au sein même des poèmes : le lecteur ne sait plus qui est le sujet, de quoi on parle, et le sens du texte. Cela accentue ce sentiment de liberté et la pression qu'exerce l'alcools sur le poète. De plus, Apollinaire était un grand ami de Picasso, figure majeure du cubisme, et dans ce recueil, plusieurs poèmes lui sont dédiés. Le cubisme dans l'histoire de l'art Vers l'abstraction… Le cubisme, comme le souligne Apollinaire dans Les Peintres cubistes. Méditations esthétiques (1913), a ouvert la voie de l'abstraction (orphisme, suprématisme, futurisme, rayonnisme, Bauhaus) et de l'art conceptuel (Dada), bien que le cubisme n'ait pas produit d'œuvres totalement dénuées de lien avec la réalité. D'une façon plus générale, presque tous les artistes importants qui réussiront à trouver un style personnel avant la Première Guerre mondiale, seront passés à un moment ou à un autre, par une phase cubiste (Marcel Duchamp, Francis Picabia, František Kupka, Robert Delaunay, Piet Mondrian, Léopold Survage, Kurt Schwitters, Alfréd Réth). Le cubisme est un mouvement pictural qui doit son nom au journaliste Louis Vauxcelles. En 1908, devant des œuvres de Braque, celui-ci ironise: « M. Braque (...) réduit tout, sites et figures et maisons à des schémas géométriques, à des cubes, c’est un cubiste » . Initié par Braque et Picasso, le mouvement influence l’avant-garde européenne en proposant une nouvelle manière de représenter la réalité. La peinture de Paul Cézanne (1840-1906) uploads/s3/ cubisme.pdf
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- Publié le Jan 11, 2022
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