CONCOURS D’ENTREE A L’EAMAC NIVEAU : TECHNICIEN ET TECHNICIEN SUPERIEUR SESSION

CONCOURS D’ENTREE A L’EAMAC NIVEAU : TECHNICIEN ET TECHNICIEN SUPERIEUR SESSION : 2015 1 EPREUVE DE FRANCAIS DUREE : 4HEURES SUJETS AU CHOIX Sujet N°1 : contraction de texte Le métier Le travail, quel qu’il soit, et celui du forgeron comme celui du paysan, et ceux de la main comme ceux de l’esprit, tous ont leur mérite et leur beauté ; et même dans la forge la plus rude il jaillit un effort qui va jusqu’ aux racines les plus subtiles de l’âme. Le métier surexcite et discipline de la faculté de vouloir. Forger une épée, c’est un duel contre les matières : regards fixés, membres tendus, mains raidies, gestes calculés et surveillés, souffrance maitrisée et fatigue abolie, voilà une double victoire remportée par l’âme sur le corps plié à sa volonté, sur la matière façonnée à son idée. Le métier tient l’intelligence en éveil. Même le plus humble n’est point machinal. Il faut que le charretier observe sa bête, sa voiture et le chemin, que le mineur précède de la pensée le choc du pic sur la pierre, et le prêcheur, pour scruter la surface de l’eau , déploie parfois la même souplesse de réflexion que l’ historien pour analyser le sens d’ un texte . Tout métier exige une technique de l’esprit. Le métier, enfin, fait sa place au sentiment, à la joie, la vraie joie, celle que provoque la sensation d’un devoir accompli, la vue d’un ouvrage terminé. N’est- ce pas là un plaisir d’essence pure que celui d’un potier qui, à l’heure dite, aperçoit devant lui l’ œuvre achevée par ses mains , et il n’ importe que cette œuvre soit une figurine d’ art ou un vulgaire ustensile , c’ est une œuvre bien faite , elle est finie et son œuvre . C. JULLIAN Après avoir résumé ce texte au quart de sa longueur vous choisirez une idée que vous discuterez. Vous pourriez, par exemple, discuter l’idée selon laquelle «Tous les travaux ceux de la main comme ceux de l’esprit, ont leur mérite et leur beauté.» Sujet N° 2 : Dissertation Une œuvre autobiographique reflète-t- elle toujours la vérité ? Sujet : n°3 Commentaire Composé ˝Le joujou du pauvre ˝ Sur une route, derrière la grille d’un vaste jardin, au bout duquel apparaissait la blancheur d’un joli château frappé par le soleil, se tenait un enfant beau et frais, habillé de ces vêtements de campagne si pleins de coquetterie. Le luxe, l’insouciance et le spectacle habituel de la richesse rendent ces enfants –là si jolis, qu’on les croirait faits d’une autre pâte que les enfants de la médiocrité ou de la pauvreté. A côté de lui, gisait sur l’herbe un joujou splendide, aussi frais que son maître, verni doré, vêtu d’une robe pourpre et couvert de plumets et de verroteries. Mais l’enfant ne s’occupait pas de son joujou préféré, et voici ce qu’il regardait : De l’autre côté de la grille, sur la route, entre les chardons et les orties, il y avait un autre enfant sale, chétif, fuligineux, un de ces marmots parias dont un œil impartial découvrirait la beauté, si comme l’œil du connaisseur devine une peinture idéale sous un vernis de carrossier, il le nettoyait de la répugnante patine de la misère. A travers ces barreaux symboliques séparant deux mondes, de la grande route et le château, l’enfant pauvre montrait à l’enfant riche son propre joujou que celui-ci examinait, admirait comme un objet rare et inconnu. Or ce joujou, que le petit souillon agaçait, admirait et secouait dans une boîte grillée, c’était un rat vivant ! Les parents, par économie sans doute, avaient tiré le joujou de la vie elle-même. Et les deux enfants se riaient l’un à l’autre fraternellement, avec des dents d’une égale blancheur. CHARLES BAUDELAIRE Petits poèmes en rose, 1869 Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous pourriez, par exemple, montrer comment l’auteur met en relief l’opposition entre les deux mondes à travers le portrait des deux enfants. uploads/s3/ cycle-technicien-et-tsup-francais.pdf

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