Dossier 2018 Pratique de la Danse Verticale en France ? Par Denis Welkenhuyzen

Dossier 2018 Pratique de la Danse Verticale en France ? Par Denis Welkenhuyzen Liste des personnes qui ont livré leurs expériences et permis de donner une réponse à cette question : Lila Abdelmoumene, Francisca Alvarez, Lucie Astier, Magdalena Bahamondes, Sarah Bruat, Fanny Coindet, Stéphane Couturas, Fabrice Guillot, Fanny Gombert, Emilie Harrache, Lauriane Kereg, Geneviève Mazin, Olivier Penel, Isabelle Pinon, Bérangère Roussel, Marie Rouzaut, Cybille Soulier, Marion Soyer. Ce Projet de Dossier a été imaginé lorsque j’étais co- directeur de la cie Retouramont et Directeur du Pôle de Danse Verticale à 2 PAS 06 81 03 10 61 adeuxpas@gmail.com 1 Sommaire Page 3 et 4 La danse verticale, un nouveau langage chorégraphique ? Page 5 et 6 La danse verticale ? Page 7 à 9 Quel technique pour cet «Art» ? Page 10 et 11 Une formation insdispensable pour pratiquer la danse verticale ? Page 11 Les formations, la sécurité et les outils homologués ? Page 12 Les agrès pour une autre scènographie urbaine ou/ et scènique ? Page 13 à 14 Le dessin d’une oeuvre chorégraphique et scènographique de la hauteur ? Page 14 La danse verticale est un art urbain original ? Page 14 Rencontres et maillages artistiques ? Page 15 La pratique de la danse verticale pour les amateurs ? Page 16 Un temps indispensable d’apprentissage pour apprivoiser cette technique ? Page 17 à 23 Les professionnels de la danse parlent de cette technique Page 24 à 27 Retours de stagiaires : Stage AFDAS 2016 et 2018 de la cie Retouramont / Pôle de Danse Verticale 2 La danse verticale, un nouveau langage chorégraphique ? La danse verticale s’est nourrie avec le temps de son histoire mais aussi de l’expérience et de la personnalité de ceux qui la vivent, la construisent, l’interprètent. Ce qui implique un langage, qui selon les danseurs, les circassiens et les chorégraphes, ouvre sur un champ très large d’interprétations et d’écritures. Les principes de la danse verticale s’appuient sur un élément technique essentiel : le baudrier, mais aussi les cordes et tous les éléments d’ancrage, d’assurage ainsi que le matériel d’escalade qui permettent son évolution, sa pratique, son langage. De nombreux artistes ont utilisé ses techniques sans en faire un usage de discipline artistique. En danse baroque, la machinerie des bateaux était déjà utilisée pour hisser décors et personnes. Plus tard, Trisha Brown utilisait les agrès de la danse verticale comme exploration de l’espace public et Sankai Juku mettait ses danseurs dans des situations d’élévation plus ou moins dangereusement. L ’espace de représentation de cette danse s’ouvre et prend place dans différents lieux publics et environnementaux. Elle se métisse donc aussi parfois avec d’autres arts comme le théâtre, l’architecture, la vidéo, la littérature, la peinture, les arts plastiques, le cirque. 3 La création de cette discipline née de la rencontre entre la danse et l’escalade, s’est développée dans les années 70–80. Aujourd’hui, elle peut se nommer aussi : danse escalade, danse et architecture. danse d’accroche, danse voltige, danse aérienne … Du simple ballant, les chorégraphes et les interprètes ont construit des formes plus élaborées : des sauts, des voltiges avant – arrière, courses, pliés, jetés… Cette technique aujourd’hui est enseignée par les pionniers de la danse verticale. Elle est restituée sous des formes inventées qui imposent ses rigueurs, ses complexités, ses engrenages et aussi ses plaisirs. Cet outil qu’est l’agrès doit s’apprivoiser pour permettre au corps d’être réactif afin de s’ouvrir aux possibilités qu’offre la discipline. Il était important que les praticiens me donnent leurs points de vue afin de me permettre d’établir une meilleure définition de cette grammaire verticale et de créer un document le plus exhaustif possible. 4 J’ai souhaité décrire cette technique à partir d’interviews de interpètes qui pratiquent la danse verticale et en tenant compte aussi de leur expérience et de leur engagement artistique. La plupart des acteurs de ce domaine utilisent le baudrier comme outil d’exécution. Il m’a semblé important de partir de cette constante pour bâtir ce dossier. Cette enquête sur la pratique de la danse verticale permettra de susciter de nouvelles interrogations sur cet art et sa technique particulière dont je vous livre ci- dessous le résultat de cette recherche : LA DANSE VERTICALE est aujourd’hui reconnue et appréciée par les professionnels. Cet art a su prendre une place importante dans le monde de la danse, du cirque et de la rue. La danse verticale a la faculté d’exister sur un plateau de théâtre, mais surtout, dans tous les espaces publics. Elle habite toutes les architectures, les espaces verts et a su croiser les différents acteurs de la ville et plus particulièrement, les architectes et les urbanistes. 5 Elle rencontre un public de plus en plus large qui l’apprécie et a la spécificité d’offrir à chacun, lors de présentations ou de représentations, une autre vision de la ville et de ses volumes, de ses espaces. Elle propose une perception, un investissement, une sensation autres du monde qui nous entoure. La danse verticale suscite des rencontres entre les lieux et les gens, là où la danse n’a que peu d’existence. Les compagnies de danse verticale recensées en France, sont environ une cinquantaine, et à l’étranger, cent cinquante. Elles sont reconnues depuis quelques années pour leur capacité à réaliser de véritables pièces chorégraphiques en extérieur ou en intérieur. Cela a été possible par le dépassement des contraintes et du registre chorégraphique lié au travail de suspension habituellement pratiqué. La danse verticale s’exerce de différentes façons et a su prendre différentes formes artistiques en fonction de la formation de chacun, de ses courants esthétiques, de ses manières d’appréhender l’espace et les architectures. 6 QUELLES TECHNIQUES POUR CET «ART» ? La danse verticale demande à la fois une maitrise du corps et une conscience de l’espace dans et sur lequel elle est pratiquée. Il faut acquérir un lâcher-prise pour mieux appréhender cette danse à la verticale dans tous les espaces aériens. Les repères habituels sont bouleversés et renversés : l’investissement des hauteurs place l’interprète dans un espace inconnu, un espace qu’il doit tester et conquérir. Il s’agit d’un espace vertigineux composé de sensations éprouvées, de défi de la pesanteur, de jeux avec la gravité. Les lieux et les paysages peuvent être exploités de façon tridimensionnelle. La verticalité et l’horizontalité, le haut et le bas, le proche et le lointain, la matière et le vide sont les sources d’une écriture mettant l’interprète en confrontation directe avec les supports, partenaires de leurs jeux artistiques. Ce langage donne l’impression de déjouer la gravité et ses règles. Cet Art sait conquérir tous les espaces, souvent de façon improbable et surtout offre à chacun une lecture poétique et une écriture de la hauteur ! Cette expérimentation, cette appréhension des espaces 7 dans toutes les dimensions permet de jouer sur une autre spatialité avec des outils indispensables à son évolution. Cette technique a un appendice à sa pratique : le baudrier. Il ouvre autant de possibilités qu’il donne de contraintes. Les règles qui en émanent proposent une diversité de possibles : Une conscience aigüe des repères, de l’équilibre, des supports et des matières. Combiné à ce baudrier, un lien qui lui permet sa pratique : les cordes et les élastiques accordent des possibles de temps, de suspensions, de portés, de volumes et d’échelles à l’infini. Aux « fondamentaux de la danse » : l’espace, l’énergie, le temps, le rapport à l’autre, la danse verticale précise concrètement le rôle des appuis nécessaires à la pratique de cette danse qui nous place à la verticale. Ce travail contrarie le rapport que nous avons à la gravité subie et à la pression atmosphérique que l’on supporte. Cette adaptation est nécessaire pour ré-appréhender et comprendre cette danse. D’une façon plus aiguisée, précise, la danse verticale 8 impose un nouveau socle, une nouvelle assise dynamique avec l’utilisation d’un baudrier. Celui-ci rend concret le rôle du bassin qui est essentiel pour cette pratique afin de rendre libre et mobile la colonne vertébrale et l’alignement du corps : des pieds à la tête avec toutes les étapes intermédiaires. La ceinture scapulaire et la ceinture abdominale sont alors beaucoup sollicitées. Le bassin devient un support d’appuis aussi important que les pieds quand nous sommes au sol. Progressivement, le baudrier devient familier, d’une contrainte extrême entravant le mouvement, il devient corps, chausson. Jusque dans la marche le rapport au poids dans le bassin est transformé par ces nouvelles prises d’appuis modifiant les lignes de forces, les lignes de fuites à travers les jambes jusqu’aux pieds dans leur rapport au sol. La sensation du poids du corps et du centre de gravité est différente de même que la manière dont on est assis, dont on se déplace. Ce travail précis ouvre un rapport réel à l’environnement, à l’espace afin de permettre une danse qui se déploie dans toutes les directions et sur tous les plans. Cette technique développe une relation « scèno- chorégraphique ». Il est important que le danseur, le circassien aient reçu une formation complète pour appréhender cette technique. Aujourd’hui, les artistes qui l’utilisent, se uploads/s3/ danse-verticale.pdf

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