Les nouveaux chemins de l’imaginaire musical K arol B effa ( dir. ) DOI : 10.40
Les nouveaux chemins de l’imaginaire musical K arol B effa ( dir. ) DOI : 10.4000/books.cdf.4129 Éditeur : Collège de France Lieu d'édition : Paris Année d'édition : 2016 Date de mise en ligne : 15 décembre 2016 Collection : Conférences ISBN électronique : 9782722604339 http://books.openedition.org Référence électroniq ue BEFFA, Karol (dir.). Les nouveaux chemins de l’imaginaire musical. Nouvelle édition [en ligne]. Paris : Collège de France, 2016 (généré le 25 avril 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/cdf/4129>. ISBN : 9782722604339. DOI : 10.4000/books.cdf.4129. Ce document a été généré automatiquement le 25 avril 2019. © Collège de France, 2016 Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540 Approcher la musique par des chemins de traverse : Karol Beffa propose de déplacer les termes du débat esthétique autour de la musique dans le monde contemporain en ouvrant la réflexion à d’autres disciplines, à d’autres pratiques, à d’autres regards, des mathématiques au théâtre ou au cinéma. Pour mieux cerner la musique, il est nécessaire de la penser en relation et de l’affranchir d’une conception, inaugurée par le romantisme allemand, qui l’absolutise et par là même tend à l’isoler. Les questions de la création, de la perception, de la vraisemblance ou de la représentation sont revisitées, ainsi que celle des évolutions de la musique depuis un siècle. Contre un « postmodernisme » qui se voudrait subversion de la modernité (au sens des Lumières) et se traduirait en esthétique par le rejet de la tonalité et du figuratif, on est invité à penser une forme de « postmodernité » entendue comme refus du modernisme des avant-gardes et de leur idéal de rupture radicale par rapport au passé. Ce « postmodernisme » entend emprunter librement à la tradition (harmonie, thématisme, pulsation), mais aussi à d’autres univers culturels, sans souci de hiérarchie. Compositeur, pianiste et musicologue, Karol Beffa a occupé la chaire annuelle de Création artistique au Collège de France en 2012-2013. L’ouvrage est issu du séminaire donné dans ce cadre. KAR OL BEFFA Karol Beffa est compositeur et maître de conférences à l’École normale supérieure. En 2012-2013, il est titulaire de la chaire annuelle de Création artistique au Collège de France. SOM M AIR E Préface Karol Beffa D’où nous viennent les idées et comment évoluent-elles ? La créativité en mathématiques et en musique Karol Beffa et Cédric V illani L’expérience musicale : sons et événements Francis W olff L’expérience sonore Du monde de l’expérience sonore au monde de l’expérience musicale De la sémantique musicale Le geste du pianiste au jeu de la vraisemblance : performance musicale et illusion audio-visuelle dans le film de fiction M ichel G ribenski L’idéal mimétique du geste parfait : imitations audio-visuelles Logiques de substitution dans les scènes de performance musicale Théâtre : un lieu où l’on entend Vers une histoire acoustique de la scène moderne (XIXe-XXIe siècle) M arie- M adeleine M ervant- R oux L’hégémonie de la vision Un nouvel espace auditif Un lieu phonique Ce qu’il advient de la musique quand Tannhä user devient un peintre Bernard Sève Musique et imposture : Nietzsche et Wagner G uillaume M étay er Comment je dénonce l’imposture Wagner ou le vacarme du serpent L’imposture et la maladie Le théâtre du déclin Des images de la satire aux métaphores du corps La nature de l’amour Siegfried-Tartuffe Le cabot meurtrier En guise de conclusion Musique : évolution, révolution J érô me Ducros Éducation, ou l’histoire de la musique racontée aux enfants Esquisse d’une contre-histoire de la musique Moderne contre moderne Reculer pour mieux sauter Qu’est-ce que la musique « contemporaine » ? Opposition formelle et opposition fondamentale Tout va bien se passer Y a-t-il un postmodernisme musical ? Karol Beffa Questions de terminologie Quelques caractéristiques du postmodernisme Quelques caractéristiques du postmodernisme en musique Qu’est-ce qu’un compositeur postmoderne ? Les « vrais » compositeurs postmodernes : la Musique nouvelle La Neue Einfachheit Aux marges du postmodernisme Préface K arol B effa 1 Les textes réunis dans cet ouvrage trouvent leur origine dans le séminaire qui s’est tenu dans le cadre de la chaire annuelle de Création artistique que j’ai occupée au Collège de France en 2012- 2013, et dont l’intitulé était « Musique : art, technique, savoir 1 ». 2 À l’heure où les arts contemporains font l’objet de controverses souvent passionnées, il m’a paru nécessaire de soumettre la musique à un examen pluridisciplinaire, en demandant à des spécialistes de musique et de musicologie de dialoguer avec des experts reconnus d’autres domaines de la création et de la pensée, afin d’apporter un éclairage croisé sur cet art et sur les débats qu’il suscite. Ma conviction est que l’ouverture de la réflexion à d’autres disciplines, à d’autres pratiques, à d’autres regards, peut permettre de refonder les termes du débat esthétique autour de la musique dans le monde contemporain. En somme, cet ouvrage repose sur l’idée que, pour mieux cerner la musique, il est nécessaire de la penser en relation et de l’affranchir d’une tradition, inaugurée par le romantisme allemand, qui l’absolutise et, par là même, tend à l’isoler. 3 Le premier rapport qu’il m’a semblé nécessaire d’interroger à nouveaux frais concerne le lien fondamental, établi dès l’Antiquité, entre la musique et les mathématiques. Je n’ai pas souhaité poser de façon frontale et abstraite la question des relations entre ces deux disciplines, mais plutôt proposer une analyse comparative des chemins de la création dans ces deux domaines, notamment autour des notions d’intuition et d’images mentales dans les sciences et dans les arts. Pour ce faire, j’ai eu la chance de pouvoir engager un dialogue avec le mathématicien Cédric Villani. Notre objectif commun était d’inviter le lecteur dans l’atelier du créateur et de lui ouvrir quelques-unes des coulisses de l’invention : comment les idées viennent-elles aux compositeurs et aux mathématiciens, et quelles conséquences esthétiques peut-on tirer de telles observations ? Tout en maintenant la forme du dialogue qui nous a réunis au Collège de France le 29 novembre 2012, nous avons repris et développé nos échanges sous une forme écrite, qui constitue le premier chapitre du présent ouvrage. 4 Le deuxième chapitre, confié à Francis Wolff, philosophe, analyse les rapports de la musique et de la pensée, posés, cette fois, du point de vue de l’auditeur, en interrogeant la perception de la musique dans sa relation au modèle causal. Francis Wolff part d’une définition naïve de la musique comme « art des sons » et décide de s’interroger sur ce que sont les sons plutôt que de se perdre dans les marécages de la question « Qu’est-ce que l’art ? ». Il en tire l’idée que les sons sont les indices sensibles des événements, événements (ce qui arrive et se désigne verbalement) qu’il oppose aux choses (ce qui est et demeure le même et se désigne nominalement). Mais dans un monde d’événements sans chose (c’est-à-dire purement sonore), les sons n’ont pas d’existence individualisable et ils ne sont pas identifiables, parce que l’individuation des événements se fait dans notre monde par les choses. En outre, sans choses qui en soient le support, les événements n’ont pas de cause. La musique va permettre de combler ces deux manques du monde purement sonore en individuant a priori les sons (en créant un univers de « notes » par exemple) et en créant un ordre interne qui a pour conséquence que les sons apparaissent imaginairement et rétrospectivement comme causés par ceux qui les précèdent. La musique est donc la représentation d’un monde autosuffisant d’événements purs. Cette définition permet de résoudre l’antinomie de la sémantique musicale : toute musique dit quelque chose de très déterminé sans parler de quoi que ce soit. 5 La troisième étude, proposée par le musicologue Michel Gribenski, analyse également un effet de causalité entre la musique et la représentation, par le truchement des scènes de performance musicale dans les films de fiction, moments cruciaux de mise en jeu de la vraisemblance de la représentation – et de risque de son invraisemblance. Pour autant, loin de se réduire à un simple illusionnisme, l’effet de vraisemblance et de crédibilité consiste, pour le spectateur-auditeur, en une « demi-illusion » consentie et, partant, en un jeu de décryptage d’un code impliquant à la fois des techniques, récurrentes mais variées (de cadrage, de montage et de postsynchronisation), et aussi des logiques de substitution d’une représentation directe du jeu musical par d’autres jeux gestuels et mimiques, voire par un récit. La vraisemblance des scènes musicales filmées est donc un défi codé et ludique, mené de concert par le réalisateur, l’acteur et le spectateur. 6 La quatrième contribution, prolonge le questionnement sur les relations entre la musique et les images qu’elle véhicule, en abordant cette fois le problème tel qu’il se pose non plus à l’écran mais sur scène. Dans ce chapitre consacré au dialogue entre musique et théâtre, Marie-Madeleine Mervant-Roux présente une réflexion originale sur le son au théâtre, véritable « lettre volée » d’études dramatiques trop souvent polarisées sur la question du « spectacle » – que non seulement l’étymologie, mais l’histoire même de la modernité scénique mettent au premier plan – au détriment des uploads/s3/ les-nouveaux-chemins-de-l-x27-imagi-karol-beffa 1 .pdf
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- Publié le Dec 01, 2021
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