Remerciements Merci à celles et ceux qui m'ont fait part de leurs encouragement

Remerciements Merci à celles et ceux qui m'ont fait part de leurs encouragements et de leurs suggestions, qui ont pris la peine de me signaler des coquilles dans ce travail, et tout particulièrement à Mireille Jacquesson et Patrice Bailhache, pour leur regard aigu et leur persévérance durant toutes ces années. Sur cette traduction Dans un article consacré à la dernière édition « de référence »(1), Marc Fumaroli faisait remarquer qu'un tel travail de spécialistes ne peut donner « l'éventuel bonheur, pour le lecteur neuf, de découvrir de plain-pied Montaigne autoportraitiste “à sauts et gambades” ». Et il ajoutait: « Les éditeurs, une fois leur devoir scientifique rempli, se proposent, comme Rico pour Quichotte, de donner une édition en français moderne pour le vaste public. Qu'ils se hâtent! » V oici justement une traduction en français moderne, fruit d'un travail de quatre années sur le texte de 1595, qui voudrait répondre à cette attente. C'est que, contrairement à l'adage célèbre, traduire Montaigne n'est pas forcément le trahir. Au contraire. Car s'il avait choisi d'écrire en français, Montaigne était bien conscient des évolutions de la langue, et s'interrogeait sur la pérennité de son ouvrage: « J'écris ce livre pour peu de gens, et pour peu d'années. S'il s'était agi de quelque chose destiné à durer, il eût fallu y employer un langage plus ferme: puisque le nôtre a subi jusqu'ici des variations continuelles, qui peut espérer que sous sa forme présente il soit encore en usage dans cinquante ans d'ici? » Puisse cette traduction apporter une réponse à son inquiétude... NOTES 1. Celle de Jean Balsamo, Michel Magnien et Catherine Magnien-Simonin, Gallimard, Coll. « Pléiade », 2007 (texte de 1595). L'article cité est celui du « Mondes des Livres » du 15 juin 2007, intitulé « Montaigne, retour aux sources ». Préface à la 2ème édition du LIVRE I. Pendant tout le XXe siècle, on n'a voulu considérer que le texte offert par « l'exemplaire de Bordeaux » de 1588, considérant que c'était le seul qui pouvait faire autorité puisqu'il était le dernier à avoir été publié du vivant de Montaigne. En décidant de publier, en 2007, le texte de l'édition posthume de 1595, les éditions Gallimard ont rompu avec cette tradition, et fourni un ouvrage de référence qui fera date(1). Ma propre traduction de ce même texte - terminée en 2007 elle aussi - s'en trouvait du même coup confortée dans sa crédibilité. Si je n'avais pas cru utile de donner dans la première édition, voici deux ans, la préface écrite par Marie de Gournay, le nouveau tirage de ce livre me donne l'occasion de réparer cette erreur. Cette préface est diversement appréciée. Certains considèrent qu'elle n'est qu'un plaidoyer pour une édition remaniée et douteuse. Ils ne seraient pas loin de vouloir faire de Marie de Gournay une sorte de « sœur de Nietzsche »... Mais si l'on prend soin, comme je l'ai souvent fait en note, de s'interroger sur le sens des ajouts et modifications par rapport à « l'exemplaire de Bordeaux », force est de constater, pourtant, que tous ne vont pas dans le sens qu'on attendrait d'une « manipulatrice », bien au contraire. Par ailleurs, au-delà des louanges, à notre goût d'aujourd'hui exagérées, à l'adresse de Montaigne — qu'elle appelle son « Père », au-delà de la rhétorique un peu encombrante et des références à des personnages qui n'ont plus tous valeur d'exemple pour nous, deux aspects méritent, à mon sens, que cette préface soit traduite et publiée. Elle offre d'abord un intéressant éclairage sur le combat d'une femme assurément « de caractère » dans un monde aristocratique où les hommes, bien entendu, font « la loi ». Cet aspect de pamphlet « féministe » avant la lettre, associé à une dénonciation véhémente de ce que l'on pourrait appeler aujourd'hui « l'establishment littéraire » ne manque pas de saveur — ni de virulence. De façon plus restreinte, la préfacière donne in fine quelques indications sur le soin apporté par elle à l'établissement du texte de Montaigne, de ses corrections, de son souci du détail, allant même jusqu'à donner la liste des mots qu'elle estime avoir dû corriger... Elle indique clairement aussi que dans son esprit, l'édition « de référence », c'est la sienne! On ne peut que déplorer que la copie-témoin dont elle se prévaut ait disparu. Mais il n'en reste pas moins que ce souci « d'éditeur », à la fin du XVIème siècle, et porté qui plus est par une femme mérite bien notre attention aujourd'hui. En publiant cette traduction, j'ai le sentiment de réparer une vieille injustice. NOTES 1. On s'étonne d'autant plus de voir le même éditeur, en 2009, republier une traduction fondée sur le texte de 1588. Sur les diverses éditions de ce texte Destinées au « vaste public », et cherchant avant tout à rendre accessible la savoureuse pensée de Montaigne, les éditions de ce texte proposent quelques dispositifs destinés à faciliter la lecture; certains d'entre eux peuvent être différents selon qu'il s'agit d'une version destinée à l'impression ou d'une version numérique. Dans toutes les versions — Dans chaque chapitre, le texte a été découpé en blocs ayant une certaine unité, et numérotés selon une méthode utilisée depuis fort longtemps pour les textes de l'antiquité, constituant des repères indépendants de la mise en page. — Lorsque cela s'est avéré vraiment indispensable à la compréhension, j'ai mis entre crochets [] les mots que je me suis permis d'ajouter au texte. — Les notes éclairent les choix opérés pour la traduction dans les cas épineux, mais fournissent aussi quelques précisions sur les personnages anciens dont il est fréquemment question dans le texte de Montaigne, et qui ne sont pas forcément connus du lecteur d'aujourd'hui. Versions « papier » et « PDF » — La traduction des citations s'accompagne dans la marge des références à la bibliographie figurant à la fin de chaque volume. — Des titres en marge indiquent les thèmes importants, et constituent des sortes de « signets » qui permettent de retrouver plus commodément les passages concernés. — Un index des notions essentielles, permet de localiser rapidement leurs occurrences. Versions numériques destinées aux « liseuses » et aux « mobiles » — Les références bibliographiques des citations sont indiquées en notes ou entre crochets à la suite des citations, notamment pour les vers. — Les appels de notes fonctionnent - quand l'appareil le permet - en tant que liens hypertexte, en avant et en arrière. — La table des matières ne figure ni en tête ni à la fin du volume; elle fonctionne également en mode hypertexte, mais elle n'est toutefois accessible que si le logiciel utilisé l'a prévu et le permet. A VERTISSEMENT Ce livre numérique est au format « ePub ». Son codage a été validé par « epubCheck 1.05 ». Cependant, selon le matériel et le logiciel utilisé, certaines fonctionnalités prévues peuvent ne pas être exploitables: les appels aux notes et l'accès aux chapitres par le sommaire, par exemple, si l'écran de l'appareil n'est pas tactile. Par ailleurs, selon les appareils et les logiciels, les quelques mots et vers en caractères grecs présents dans le texte peuvent ne pas être lisibles... LIVRE I: chap. 24, §39 - chap. 25 §59 et §106 LIVRE II: chap. 12 §199, 263 et 324 - chap. 26 §2 En guise de test voyez ce mot-ci: « χεῖρον » qui devrait vous apparaître en caractères grecs. Préface sur les Essais de Michel Seigneur de Montaigne par sa Fille d'Alliance. [Marie de Gournay](1) NB: Le découpage en paragraphes et les intertitres sont le fait du traducteur. 1. Si vous demandez à quelqu'un qui est César, il vous répondra que c'est un grand Général. Si vous le lui montrez sans le nommer, tel qu'il fut réellement avec ce qui a fait sa singularité: sa fierté, son ardeur au travail, sa vigilance, sa persévérance, son goût de l'ordre, son art de gérer le temps, et celui de se faire aimer et craindre, son caractère résolu, ses décisions avisées devant les événements inattendus et soudains — si, dis-je, après lui avoir fait admirer tout cela, vous lui demandez de quel homme il s'agit, il vous le donnera volontiers pour l'un des fuyards de la bataille de Pharsale. 2. C'est que pour juger un grand Général, il faut l'être soi-même, ou être capable de le devenir par le travail et l'étude. Et c'est peine perdue, pour un athlète, que de montrer la force et la vigueur de ses membres à un cheval pour lui faire croire qu'il remportera la victoire à la lutte, puisque celui-ci est incapable de sentir si c'est par les cheveux qu'il faut s'y prendre. 3. Demandez encore à cet homme ce qu'il pense de Platon: il vous fera entendre les louanges [qu'on adresse à ] un divin philosophe. Mais si vous lui mettez entre les mains « le Symposium » ou « l'Apologie de Socrate », il s'en servira pour emballer sa vaisselle. Et s'il entre dans la galerie d'Apelle, il en sortira avec un uploads/s3/ de-montaigne-michel-essais-i-pdf.pdf

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