www.centrepompidou.fr Depuis le milieu des années 1980 Dominique Gonzalez-Foers

www.centrepompidou.fr Depuis le milieu des années 1980 Dominique Gonzalez-Foerster élabore son œuvre à partir d’une mémoire vivante du cinéma, de la littérature et des structures ouvertes de l’architec- ture et de la musique comme autant de manières d’explorer les possibles du champ artistique. À travers un labyrinthe de chambres, d’environnements et de passages, cette exposition à caractère rétrospectif et prospectif met en correspondance une trentaine d’œuvres dans la Galerie sud ainsi que sur les terrasses du cinquième étage du musée et dans le jardin de l’atelier Brancusi. Exposant dans l’espace une « timeline » ouverte, qui s’étend entre 1887 et 2058 et élargit les limites de la rétrospective, l’exposi- tion « Dominique Gonzalez-Foerster. 1887-2058 » conjugue plusieurs siècles et climats : elle trouve son origine à la fin du 19e siècle, traverse les expériences du 20e siècle et projette le spectateur dans des paysages et des intérieurs tour à tour tropicaux ou désertiques, biographiques ou imaginaires. Cet ensemble de réalités parallèles et d’espaces scéniques – où coexistent les genres du paysage, du portrait et des chambres d’époque – devient une demeure fictionnelle aux multiples entrées, construite pour interroger l’intérieur et l’extérieur, l’absence et la présence, l’identité et la fiction, le moment et l’exploration du temps. Parfois scènes, terrains de jeu ou récits introspectifs, les chambres, les films et les apparitions de Dominique Gonzalez- Foerster font exister, à la manière d’un opéra ou d’une comédie musicale, toutes sortes d’apparitions cinémato- graphiques, littéraires et scientifiques qui font de l’exposition un monde hétérogène et multiple habité de sensations, de récits et de citations. 1887-2058 23 SEPTEMBRE 2015 - 1er FÉVRIER 2016 Dominique Gonzalez-Foerster 1. Espace 77, avec la participation de Philippe Parreno (vitrines), environnement, 2015. Retour en 1977, année d’ouverture du Centre Pompidou dont une des expositions inaugurales est consacrée à l’œuvre de Marcel Duchamp, marquant durablement la mémoire de l’artiste, qui découvre ce nouveau musée ponctué de plantes vertes. Plantes en pot, fauteuils Président de Michel Cadestin, dalles de moquette grise, reproduction sur film adhésif d’une vue de l’exposition « Marcel Duchamp », prise par Jacques Faujour en 1977 : les œuvres de Marcel Duchamp Fontaine, 1917 /1964 ; Pliant de voyage, 1916/1964 ; Air de Paris, 1919/1964 ; La mariée mise à nu par ses célibataires, même (Le Grand Verre), 1915-1923. 2. Brasilia Hall, environnement avec vidéo, 8'52", Moderna Museet, Stockholm, 1998/2000. Les bâtiments modernistes et la vaste esplanade de Brasilia ont été conçus entre 1957 et 1960 par Lucio Costa et Oscar Niemeyer afin de libérer un espace démocratique et des horizons que chaque citoyen pour- rait investir. La ville comme scène ouverte et espace potentiel. Film, néon, moquette. 3. Séance de Shadow II (bleu), environnement, Tate Modern, Londres, 1998. Précinéma : le passage des visiteurs-acteurs déclenche les projecteurs d’un espace-écran pour une séance de jeu d’ombres. Lampes avec détecteur de présence, moquette. 4. euqinimod & costumes, environnement, 303 Gallery, New York, 2014. Une reconstitution de l’exposition à la 303 Gallery à New York présentant une part des archives personnelles de l’artiste : vêtements, dessins et photographies composent un récit autobiographique ready-made du milieu des années 1960 à aujourd’hui. Vêtements de l’artiste, dessins, photographies, assise circulaire en velours (XIXe siècle, musée de Grenoble), fanzines conçus par Tristan Bera, chaise Thonet no 31 (Mnam, Centre Pompidou, Paris), 2 chaises Arne Jacobsen… 5. Promenade, avec Christophe van Huffel, environnement sonore, ARC/Musée d’art moderne de la Ville de Paris, 2007. Une pluie tropicale le long de la véranda. 6. Séances biographiques, 3e session, environnement, 2015. Un cabinet biographique où vont avoir lieu pour la troisième fois et à intervalles aléatoires des séances biographiques pour les visiteurs. En 1994, les photogra- phies personnelles des participants servaient de point de départ à la première session, alors que des plans d’habitation amorçaient les séances de la deuxième session, en 1996. À partir de ces données biographiques, l’artiste tente de « de faire émerger une nouvelle version du récit de soi, qui ne serait pas la centième répétition de la même histoire. » 3 chaises, table, lampe, photocopieur, photographies et documents divers photocopiés punaisés au mur, vitrine. 7. Chambres, photographies, 1996. Des coupes d’intérieurs agrandies dessinées par l’artiste, enfant. Photographies de 11 dessins, tirages Kodak sur film transparent montés sous Plexiglas. 8. Nos années 70 (chambre), environnement, 1992. « La chambre, c’est pour moi une dimension naturelle de l’art, le premier lieu où l’on accroche des choses personnelles ou collectives, c’est un espace mental où l’on compose une ambiance. (…). Mes chambres sont comme des images mais dans lesquelles on peut rentrer. » D.G.F. Matelas mousse deux places, drap rose, coussin violet, livres, bracelets indiens, lampe Boalum, tissu à motif indien, 5 photographies et images diverses punaisées au mur. 9. Bibliothèque, œuvre tridimensionnelle, collection particulière, 1985. « Le livre comme un soubassement de l’œuvre, la mise en espace de la littérature, l’oubli du texte au profit de la structure. » Jean-Max Colard Bois, livres, briques. 10. RWF (chambre), environnement, 1993. « Il voulait que tout soit sombre, raconte Kurt… Il m’a donné pour instructions de recouvrir tout le plan- cher d’une moquette marron foncé, les murs de velours marron foncé, et aussi de disposer devant toutes les fenêtres des tentures marron foncé, afin que la lumière ne puisse pénétrer dans aucune des pièces. Il voulait que sa chambre soit noire, à l’exception d’un long miroir étroit qui courrait tout autour de la pièce à hauteur d’un sexe d’homme. Le lit, très vaste et tout en cuir, devrait être disposé au milieu de la chambre… On aurait dit une boîte disco de bas étage. On avait l’impression d’être dans une grotte, une grotte de grand luxe. Ou plutôt dans une tombe. » Robert Katz à propos de l’appartement de Rainer Wer- ner Fassbinder dans L’amour est plus froid que la mort : une vie de Rainer Werner Fassbinder, Presses de la Renaissance, Paris, 1988, p.170. Photocopie d’une photographie de Rainer Werner Fassbinder, lit, dessus de lit en velours marron, pouf recouvert de velours marron, chaise marron, bande réfléchissante adhésive argentée (effet miroir), moquette marron. 11. Double Happiness, œuvre tridimensionnelle, collection Jean Brolly, Paris, 1999. Une enseigne néon « double bonheur » comme à Hong- Kong ou Shanghai, conçue pour le pavillon Mies van der Rohe de Barcelone que l’artiste investit en 1999 pour superposer à sa modernité des univers parallèles, tropi- calisés. « La modernité se démultiplie, double, triple… Un point de rendez-vous, une soupe de raviolis à la vapeur… la modernité inconsciente d’une situation… une double réalité – un double bonheur. » D.G.F. Néon. 12. Chambre 19, 2015. « — Quel sera le numéro de cette chambre unique du Palais de Cristal ? Lui ai-je demandé. Je m’attendais à ce qu’elle dise 1, mais elle a dit 19. D’une certaine façon, cette chambre, je l’ai appris par la suite, aurait des liens avec Si Paris l’avait su (So Long at the Fair). Avait-elle vu le film, datant de 1950 (…) ? Il raconte l’histoire de Vicky Barton et de son frère Johnny qui vont à Paris (…). Ils dorment (…) dans des chambres séparées. Quand la sœur se lève le lende- main matin, elle découvre que son frère et la chambre [n°19] ont disparu. » Enrique Vila-Matas, 1887, Splendide Hotel, OneStar Press, 2014. Une chambre d’hôtel dont seul l’écrivain Enrique Vila-Matas a la clef. Porte en plaqué palissandre, serrure à clé Unica, poignée de porte circulaire, chiffres adhésifs. plan 13. Splendide Hotel (annexe), environnement, 2015. « Mon oncle dit que les maisons avaient des vérandas autrefois. Les gens s’y installaient parfois le soir, pour parler quand ils en avaient envie, tout en se balançant dans leurs fauteuils, en silence quand ils n’éprouvaient pas le besoin de parler. Parfois ils se contentaient de rester là à réfléchir, à ruminer. Mon oncle dit que les architectes ont supprimé les galeries parce qu’elles étaient inesthétiques. Mais d’après lui ce n’était qu’un prétexte ; la véritable raison, cachée en dessous, pourrait bien être qu’on ne voulait pas que les gens restent assis comme ça, à ne rien faire, à se balancer, à discuter ; ce n’était pas la bonne façon de se fréquenter. Les gens parlaient trop. Et ils avaient le temps de penser. Alors fini les galeries. Et les jardins avec. Il n’y a plus beaucoup de jardins où s’assoir en rond. Et voyez le mobilier. Plus de fauteuil à bascule. Ils sont trop confortables. Il faut obliger les gens à rester debout et à courir. » Ray Bradbury, Fahrenheit 451, 1953. Cet environnement constitue une annexe du Splendide Hotel, installé en 2014 par Dominique Gonzalez-Foerster au Palacio de Cristal à Madrid, construit en 1887 par Ricardo Velázquez Bosco, alors qu’Arthur Rimbaud se trouvait à Aden, au Yémen, un an après la publication de ses Illuminations dont le premier poème, Après le Déluge, donnait vie au Splendide Hôtel : « … Et le Splendide Hôtel fut bâti dans le chaos de glaces et de nuit du pôle »… Enseigne en néons, fauteuils à bascule, livres, tapis, miroir, gramophone, et éléments uploads/s3/ dominique-gonzalez-foerster-1887-2058-au-centre-pompidou.pdf

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