Fondation Pierre Gianadda Martigny 27 juin – 24 novembre 2019 Tous les jours de

Fondation Pierre Gianadda Martigny 27 juin – 24 novembre 2019 Tous les jours de 9 h à 19 h Suisse R O D I N G I A C O M E T T I Giacometti, Homme qui marche II, 1960 © Succession Alberto Giacometti / 2019, ProLitteris, Zurich Rodin, L’Homme qui marche, 1907 © musée Rodin, photo H. Lewandowski Partenaire officiel RODIN GIACOMETTI Exposition organisée par le Musée Rodin et la Fondation Giacometti 1 Sommaire Introduction La rencontre de deux géants Léonard Gianadda, Président de la Fondation Pierre Gianadda L’exposition Présentation générale p. 3 Giacometti Rodin, affinités plastiques p. 4 Catherine Chevillot, directrice du musée Rodin et Catherine Grenier, directrice de la Fondation Giacometti Thèmes de l’exposition p. 6 Giacometti d’après Rodin, une histoire de la sculpture « moderne » p.12 Hugo Daniel, commissaire associé Quelques repères biographiques p.14 Catalogue p.17 Le musée Rodin p.18 La Fondation Giacometti p.20 Visuels disponibles pour la presse p.22 Programmation culturelle (visites commentées, concerts, expositions) p.26 Informations pratiques p.28 Sources du dossier de presse : le dossier de presse a été réalisé avec les essais des commissaires Catherine Chevillot, directrice du musée Rodin, Catherine Grenier, directrice de la Fondation Giacometti et Hugo Daniel, Fondation Giacometti. Ils figurent dans le catalogue de l’exposition Rodin- Giacometti, Fondation Pierre Gianadda, 2019. 2 Introduction ]'ai créé la Fondation Fierre Gianadda pour perpétuer le souvenir de mon frère Pierre, décédé tragiquement le 31 juillet 1976 en portant secours à ses camarades victimes d'un accident d'avion. Depuis lors, la Fondation a accueilli plus de di x millions de visiteurs. La rencontre de deux géants Catherine Grenier, directrice de la Fondation Giacometti, était déjà commissaire de notre exposition Modigliani et l'École de Paris en 2013, organisée avec le Centre Georges-Pompidou. Quant à ma première rencontre avec Catherine Chevillot, directrice du musée Rodin, elle remonte aux années 90, alors qu’elle était conservateur de la section sculptures au musée d’Orsay. C'est dire les relations étroites que nous entretenons. *** Il y a trois ans, Catherine Grenier m'a proposé une rencontre. Ce fut à l'hôtel Meurice, le samedi 15 octobre 2016 à 17 heures. En arrivant à mon rendez-vous, quelle ne fut pas ma surprise de croiser, à l'entrée de l’hôtel, Catherine Chevillot : les deux Catherine avaient une exposition à me proposer, Rodin – Giacometti… Quoi de plus inattendu, de plus simple, de plus extraordinaire ! À la fin de notre entretien, un tour d’horloge plus tard, le projet Rodin – Giacometti était sous toit. *** En cette année du quarantième anniversaire de la Fondation Pierre Gianadda, ce projet Rodin - Giacometti devenu réalité est la rencontre de deux icônes qui ont marqué l'histoire du xxe siècle mais également celle de notre Fondation durant quatre décennies, comme le rappellent dans le catalogue de l’exposition Jean-Henry Papilloud et Sophia Cantinotti. Aujourd'hui, j'exprime ma profonde gratitude à Catherine Chevillot et Catherine Grenier d'avoir permis de rapprocher et de réunir deux génies. Un cadeau exceptionnel. Mes remerciements s'adressent à toutes les personnes qui ont œuvré à la mise sur pied de cet événement, notamment Hugo Daniel, Sabine Longin, Philippe de Saint Martin Beyrie, Audrey d'Hendecourt, Alban Chaine, Clara Gibenoni ainsi que Jean-Henry Papilloud, Sophia Cantinotti et toute l'équipe de notre Fondation. ]e souhaite que cette manifestation rencontre auprès de nos visiteurs tout l'intérêt et le succès qu'elle mérite. Léonard Gianadda Président de la Fondation Membre de l’Institut 3 Présentation générale Créée en partenariat avec le Musée Rodin et la Fondation Giacometti, Paris, à partir de leurs importantes collections, l’exposition Rodin-Giacometti organisée à la Fondation Pierre Gianadda est la première à souligner, interroger et étudier les parallèles, les échos, et la généalogie possible entre l’œuvre des deux artistes. Quelque 130 œuvres (sculptures et dessins) sont exposées sur ce thème. En 1984, la Fondation Pierre Gianadda expose Rodin ! Les bronzes les plus spectaculaires, les marbres, les dessins et les aquarelles, enchantent un public très nombreux. Cet hommage éclatant au génie de Rodin participe du premier grand succès de la Fondation et de son essor qui ne se démentira plus. Deux ans plus tard, en 1986 en Octodure, pour commémorer deux anniversaires : les vingt ans de la disparition d’Alberto Giacometti et la naissance de la Fondation éponyme, une importante rétrospective de cet immense créateur du XXe siècle, originaire des Grisons, est organisée pour la première fois en Suisse romande. 2019 : la Fondation Pierre Gianadda réunit les œuvres de ces deux génies : celles du précurseur Rodin (1840-1917) avec ses références à l’art antique, à la mythologie mais marquées par leur insoumission à l’académisme, et celles de Giacometti (1901-1966) avec ses figures qui tiennent à distance, hiératiques, souveraines, comme figées dans l’éternité. Giacometti sur les traces de Rodin Quand Giacometti arrive à Paris en 1922, Rodin a disparu depuis cinq ans. A partir des années 1890 et surtout depuis son exposition au Pavillon de l’Alma à Paris, Rodin est considéré comme un sculpteur majeur, mentor de la sculpture moderne. Giacometti suit à la Grande Chaumière l’enseignement de Bourdelle, lui-même étudiant et assistant de Rodin. En juillet 1939, l’inauguration publique tardive du Monument à Balzac de Rodin réaffirme quarante ans après l’achèvement de l’œuvre, l’importance du sculpteur. Giacometti assiste à cet événement. Dans sa jeunesse, le Grison lit plusieurs ouvrages sur Rodin. Lors d’une visite au début des années 1950 chez le fondeur Rudier, qui fut aussi celui de Rodin, Giacometti souligne à cette occasion son intérêt pour le processus créatif de ce démiurge. Après la guerre, Giacometti revient au travail d’après le modèle et insiste de plus en plus sur le modelé de ses sculptures comme Rodin. Un jour d’automne 1950, Giacometti se trouvant dans le parc du fondeur Eugène Rudier au Vésinet, ne peut résister d’aller se poser sous le regard d’Eustache de Saint Pierre, un des valeureux Bourgeois de Calais, amenant une note de légèreté et d’humour bien latin parmi ce groupe de sacrifiés de l’histoire. Cette irruption du sculpteur grison dans une des œuvres les plus emblématiques de Rodin démontre une fois de plus son admiration pour ce grand génie. Le commissariat Catherine Chevillot, conservateur général du patrimoine, directrice du musée Rodin Catherine Grenier, directrice de la Fondation Giacometti Hugo Daniel, commissaire associé, Fondation Giacometti 4 Giacometti Rodin, affinités plastiques Ce texte est un extrait de l’essai de Catherine Chevillot et de Catherine Grenier publié dans le catalogue de l’exposition Rodin-Giacometti, Fondation Pierre Gianadda, 2019. “Y-a-il un lien entre Alberto Giacometti et Auguste Rodin ? De quelle nature ? De quelle intensité ? Prenant quelle forme ? Héritage, hommage, réaction, réponse ? Ce faisceau d’interrogations a nourri la réflexion commune entre le musée Rodin et la Fondation Giacometti dont cette exposition est l’aboutissement. Que le sujet soit inédit peut paraître étonnant : Rodin étant le maître incontestable de la sculpture du XIXe siècle, aucun sculpteur moderne n’a pu se dispenser de se mesurer à lui. Au temps des avant-gardes, cependant, nombre sont ceux qui se sont détournés de l’ombre de ce « grand chêne », pour inventer un langage moderne affranchi de tout lien à la génération précédente. Giacometti, lui-même, a un temps renié celui que l’on considérait alors comme le dernier des romantiques. Les premiers sculpteurs qu’il admire lorsqu’il commence sa carrière à Paris – Ossip Zadkine, Jacques Lipchitz, Henri Laurens –, ont tourné le dos au passé et assimilé la leçon constructive du cubisme, et le jeune artiste leur emboîte le pas. Pourtant, Rodin est l’artiste qu’il a le plus admiré dans sa jeunesse. Le professeur qu’il se choisit à l’académie de la Grande Chaumière, Antoine Bourdelle, avait été l’élève puis le praticien du créateur de la Porte de l’Enfer. Plusieurs années auparavant, Giacometti s’est familiarisé avec l’œuvre du sculpteur, encouragé par son père, peintre renommé et ami du sculpteur Auguste Niederhäusern qui fut l’un des collaborateurs de Rodin. Alberto, encore lycéen, achète lui-même sur son pécule un livre sur l’œuvre du maître. Installé à Paris en 1922, il trouve en Bourdelle un guide qui, bien qu’ayant tracé son chemin personnel, continue à vouer à Rodin la plus grande admiration. Dans une note qu’il consacre à celui qu’il a côtoyé durant quinze ans, Bourdelle vante ainsi « une œuvre surhumaine1 ». Dans son enseignement, il reprend certaines des techniques de Rodin, notamment la construction des volumes par la synthèse de plusieurs points de vue sur le modèle. L’importance du dessin, dont Rodin a une abondante pratique, est aussi au cœur de la pédagogie de Bourdelle. Durant son séjour à l’académie de la Grande Chaumière, Giacometti s’exerce plus au classicisme et au naturalisme qu’à la palpitation charnelle de la matière et à la libre expression des corps qui caractérisent Rodin. Pourtant, à la différence de son chef d’atelier, il est en prise directe avec la vérité des modèles et ne se laisse pas entraîner du côté de l’idéalisation et de la mythologie. Ses leçons de vérité, il les trouve dans le dessin d’après modèle vivant, mais aussi dans les multiples copies réalisées dans des livres d’art illustrés. Les copies d’après les sculptures uploads/s3/ dossier-de-presse-rodin-giacometti.pdf

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