1 DOSSIER PÉDAGOGIQUE EXPOSITION FRANÇOISE PÉTROVITCH ACTION CULTURELLE – ACADÉ
1 DOSSIER PÉDAGOGIQUE EXPOSITION FRANÇOISE PÉTROVITCH ACTION CULTURELLE – ACADÉMIE DE BESANÇON 2 Sommaire 1- Françoise Pétrovitch - Biographie - Ses techniques - Sa démarche artistique 2- La résidence de F. Pétrovitch au musée de l’Abbaye / Donations Guy Bardone - René Genis 3- Les œuvres exposées 4- Les problématiques liées aux œuvres de Françoise Pétrovitch a- La figuration du corps b- Le volume c- Le dessin / la ligne / la tache d- Le monumental e- La collection/La série f- L’animal g- Le rouge 5- Les ateliers proposés au musée 6- Bibliographie – Sitographie 7- Informations pratiques 3 1 -Françoise Pétrovitch - Biographie Née en 1964 à Chambéry, Françoise Pétrovitch vit et travaille à Cachan, à la périphérie de Paris. Elle enseigne à l’École Estienne, dénomination courante de l’École supérieure des arts et industries graphiques (ESAIG) de Paris. Cette structure forme de jeunes créateurs dans les secteurs des métiers de l’imprimerie, du design de communication et de l’art du livre. - Ses techniques Parmi les nombreux matériaux et techniques auxquels Françoise Pétrovitch recours – céramique, verre, lavis, peinture, édition ou plus récemment la vidéo – le dessin tient une place particulière. Celle-ci est révélatrice d’une économie plastique marquée par la justesse (celle du trait, le choix franc de la couleur), par l’absence de commentaire et la préservation du spectateur (avec pour but l’appropriation d’un univers). Le dessin est donc véritablement au centre de la pratique artistique de Françoise Pétrovitch. Il représente la liberté, la spontanéité d’un geste qui traduit, immédiatement et au plus près, la pensée de l’artiste. - Sa démarche artistique Les œuvres de Françoise Pétrovitch nous parlent des menues choses – pourtant déterminantes – de la vie : expérience du travail, de l’école, des vacances, le passage de l’enfance à l’adolescence, puis à l’âge adulte, au statut de femme, puis de mère, etc. : parler de l’intimité, quelquefois au travers du récit des autres, en les rattachant toujours à leur contexte d’énonciation, à l’histoire. A travers ses dessins, gravures, peintures et sculptures, Françoise Pétrovitch propose un univers ambivalent, où l’imagerie enfantine laisse place à d’étranges figures se jouant des frontières entre le masculin et le féminin, l’homme et l’animal. Au moyen de la sculpture, de la photographie mais principalement du dessin, Françoise Pétrovitch donne vie à ces formes hybrides, effrayantes sans en avoir l’air, animales et humaines – des femmes, des adolescents, des enfants – et dépeint des êtres dans leur intimité qui semblent habités de pensées et de blessures secrètes. Les mots, les objets, les animaux, les formes étranges ou inquiétantes, qui les accompagnent de façon incongrue, bousculent nos habitudes et troublent nos certitudes. Derrière l’apparente simplicité du trait et la séduction des couleurs, les images ambivalentes nous invitent à écrire ou à projeter notre propre histoire. L’artiste – jamais explicite tant dans son travail que dans ses propos – suggère, insinue pour laisser place à un imaginaire propre à chacun, comme une invitation : la possibilité d’inventer, d’interpréter, de s’approprier son œuvre. A la fois acidulée et acide, rassurante et inquiétante l’œuvre de Françoise Pétrovitch est marquée par une constante : elle cultive l’incertain, au même titre que les contradictions et les faux-semblants, dans son rapport à la jeunesse et à la féminité. Françoise Pétrovitch 4 2- La résidence de Françoise Pétrovitch au Musée de l’Abbaye La résidence de Françoise Pétrovitch, dans le cadre de son exposition personnelle au musée de l’Abbaye, s’inscrit avant tout dans une tradition revisitée du dessin. Pour l’exposition, deux dessins muraux ont été réalisés dans l’une des salles du musée. Par ailleurs, l’artiste a souvent eu recours à des techniques liées à des savoir-faire spécifiques, selon les œuvres qu’elle souhaitait créer : le tournage pour la céramique à St-Amand en Puisaye et à la Manufacture de Sèvres, le verre soufflé lors de sa résidence à Meisenthal, l’émaillage à Morez, etc. Avec l’opportunité de relier une résidence à une exposition, Françoise Pétrovitch a réalisé des pièces in situ, mêlant les spécificités culturelles et artisanales de Saint- Claude. - Réalisation de Wall drawings au musée Depuis quelques années, les dessins de Françoise Pétrovitch prennent vie sur d’autres supports. Elle investit les espaces d’exposition par des œuvres monumentales qui appellent un geste différent, celui de la main levée qui trace un trait franc et sans repentir, directement sur le mur. - L’appropriation d’un savoir-faire sanclaudien Associer démarche artistique et savoir-faire sanclaudien, tel a été le pari de Françoise Pétrovitch, en collaboration avec le sculpteur sur pipes Roger Vincent, Meilleur Ouvrier de France, introduit au musée par l’intermédiaire de l’Atelier des savoir-faire de Ravilloles. Celui-ci a réalisé une série de 14 pipes sculptées à partir de dessins de Françoise Pétrovitch, et mises en couleur par cette dernière : Femme – cerf, Catwoman, L’homme au masque, Lapin, Double tête, Biche et Diablotin. 5 - L’estampe à l’Espace arts plastiques de La fraternelle Cet été, Françoise Pétrovitch a réalisé, en co-production avec l’espace arts plastiques de l’association La Fraternelle, une sérigraphie grand format. Le projet consistait en la réalisation d’un dessin directement en positif sur le cadre afin qu’en obstruant le reste, on puisse obtenir le négatif nécessaire à l’impression. « Accepter le geste sur l’écran, ce n’est pas donné à tout le monde. Je pense que cela a été une vraie émotion dans l’atelier, d’avoir quelqu’un comme Françoise Pétrovitch qui travaille en direct et qui prend le risque ! » Michel Bastien et Sandra Tavernier, La fraternelle, sept. 2012 6 3- Les œuvres exposées 7 4- Les problématiques liées aux œuvres de Françoise Pétrovitch a- LA FIGURATION DU CORPS Françoise Pétrovitch et Hervé Plumet, Le loup et le loup, 2011 Vidéo dessinée - avec l'aide à la recherche du CNAP, 2010 - durée : 4’44 Des larmes coulent Une course s'enclenche Un chasseur chassé par sa proie Une fille et un garçon Un paysage qui défile La vidéo Le loup et le loup est un film entièrement dessiné et sonorisé par Françoise Pétrovitch. Elle y montre une sorte d’infernale poursuite circulaire où le chasseur court après sa proie qui se retourne contre son prédateur. Plus de 200 dessins minimalistes et expressifs, réalisés à l'encre de chine dans les couleurs sanguines ont permis de créer cette vidéo. Le son, à la rythmique très simple, participe pleinement à l'histoire. Les battements, les pulsations et les martèlements nous entraînent dans une course haletante. Cette vidéo est une forme de « théâtre de la cruauté » pour paraphraser la célèbre formule d’Antonin Artaud. Questionnements pédagogiques Françoise Pétrovitch nous interroge sur la question de la figuration du corps : -Elle interroge la notion de réalisme entre célébration (l'enfance, l'adolescence) et dérision (la caricature, le cliché). -Elle prend en compte le phénomène des archétypes (les codes chez les adolescents). -Elle enquête sur les interdits. Françoise Pétrovitch interroge, aussi, le corps comme source de sensations et d'émotions brutes : -Elle passe de l'enchantement à la terreur. -Elle le met en forme de manière élaborée, allant de la rencontre heureuse au conflit violent dans une relation duelle. -Remise en cause des stéréotypes. 8 b- LE VOLUME Françoise Pétrovitch, Presence in the corner, 2011 - croquis et bronze - H. 86.2 cm, Ø 60 cm Françoise Pétrovitch, Mobile petits pieds, 2005 - installation, 310 céramiques - dimensions variables Dans son œuvre Presence in the corner, Françoise Pétrovitch nous présente une personne se tenant debout dans l’angle d’une pièce, silencieuse et hermétique, les mains derrière le dos, la tête penchée. Elle est au coin, présente, mais sans regard alors que l’artiste a pris soin de sculpter son visage. Elle nous tourne le dos et semble absorber par cet angle, alors que des formes irréelles surgissent des parois : sa « bouderie » fait advenir un monde imaginaire. Plus petite que nature, au coin d’une pièce, la personne s’efface mais sa présence est dense, de dos, et frustre celui qui la regarde. La sculpture n’est pas offerte, le spectateur doit faire un effort pour aller vers elle. Dans Mobile petits pieds, Françoise Pétrovitch nous interpelle sur la notion de sculpture. Elle nous renvoie à la mise en espace, mise en scène, à l’installation d’un volume éclaté : une multitude de petits pieds en céramique émaillés suspendus par de fins fils de coton à différentes hauteurs formant un volume ovoïde. Le jeu entre les vides et les pleins devient sculpture. Questionnements pédagogiques L’espace, l’œuvre et le spectateur : -Se questionner sur l’utilisation d’une technique ancienne (moulage bronze, patine) dans l’art contemporain. -Appréhender l’espace sensible par l’interrogation des rapports entre l’espace perçu et l’espace représenté (le changement d’échelle de la figure, la « continuité du mur » (le coin) à travers la sculpture en bronze). -Comprendre l’espace de présentation de l’œuvre, le rapport entre l’échelle de l’œuvre et l’échelle du lieu, sa scénographie déjà « moulée » dans le bronze. 9 -S’interroger sur la question du point de vue du spectateur, du modèle sculpté. -Mobile petits pieds peut-il être considéré comme un mobile ? Brouillage du regard par l’approche visuelle d’ensemble de l’œuvre ; l’œuvre est appréhendée par uploads/s3/ dossier-pedagogique-expo-francoise-petrovitch-musee-abbaye.pdf
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- Publié le Sep 05, 2021
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