DRAPE EXPOSITION - 30 NOV. 201 9 ’ 08 MARS 2020á DEGAS, CHRISTO, MICHEL-ANGE, R
DRAPE EXPOSITION - 30 NOV. 201 9 ’ 08 MARS 2020á DEGAS, CHRISTO, MICHEL-ANGE, RODIN, MAN RAY, DÜRER... DOSSIER PÉDAGOGIQUE PRÉSENTATION INTRODUCTION I. ÉTUDIER a De l’atelier à l’académie b Le modèle vivant c Mannequins et figurines d La passion du drapé jusqu’au xxe siècle : focus sur Gaëtan Gatian de Clérambault II. AU CŒUR DE L’ŒUVRE : LE PROCESSUS DE CRÉATION a François-Xavier Fabre b Gustave Moreau c Auguste Rodin III. EXPRESSION DES PLIS a Mouvement b Affects c Présence ou absence d Voiler-dévoiler e À partir du xxe siècle, le drapé pour lui-même Aller plus loin, questionnement transversal Lexique Techniques du dessin Bibliographie 3 4 5 5 6 9 11 12 12 13 14 16 16 18 19 21 22 25 26 28 29 SOMMAIRE Les mentions accompagnées d’un * sont développées dans le lexique et les techniques du dessin. En cliquant sur les noms en gris, vous ouvrirez des liens hypertextes pour un complément d’information. 3 PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION 1. Albrecht Dürer (1 47 1-1 528), Pan de draperie, vers 1 508, plume et encre gris-noir, lavis d’encre noire, rehauts de gouache blanche, sur papier crème préparé en vert Lyon, musée des Beaux-Arts. Image © Lyon MBA - Photo Martial Couderette FOCUS : PRÉSENTATION D’ŒUVRES FRAGILES Tout en variant les media, l’exposition fait la part belle à la tech nique du dessin. 30 dessins constituant des études, des travaux préparatoires ou des œuvres abouties sont donc présentés avec un éclairage faible afin de ne pas nuire à leur conservation. Ces œuvres, sorties de collections privées ou de cabinets d’arts graphiques de collections publiques, sont très rarement vues du public car la fragilité de leur support, le papier, n’autorise pas une exposition prolongée. Ainsi, la feuille de Dürer du musée des Beaux-Arts de Lyon a été montrée en 201 3-201 4 au Städel Museum de Francfort ; elle n’a pas été présentée à Lyon depuis l’exposition Le Plaisir au dessin en 2007-2008. Au travers de 250 œuvres aux supports très différents (dessin, photographie, peinture, sculpture, danse, etc.), l’enjeu principal de l’exposition Drapé est de montrer comment les artistes élaborent et mettent en place leurs figures drapées et comment celles-ci sont inté grées dans une œuvre en cours d’exécution, depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui. En se concentrant sur une période allant de la Renaissance à la fin des traditions académiques, il s’agit donc d’entrer dans les ateliers, là où se concevaient les œuvres d’art. Il s’agit aussi d’en sortir pour montrer non seule ment des œuvres abouties mais aussi des œuvres à différents stades de leur création. Le choix de construire une exposition autour des processus de création a permis de s’affranchir d’une présentation chronologique stricte. Les œuvres de Dürer, Rodin, Man Ray ou Christo et Jeanne-Claude ne sont pas donc pas montrées dans cet ordre, mais selon leur appartenance aux différentes phases de conception et de préparation d’une œuvre. L’exposition évoque également l’évolution de la pratique du drapé dans l’art contemporain et la manière dont ce motif est utilisé et questionné par des artistes du Moyen-Orient. La première salle du parcours révèle la richesse des media et de la chronologie de l’exposition, en présen tant une statue antique du ve siècle avant Jésus-Christ, une figure de pleurant de la seconde moitié du xve siècle, une sculpture exécutée en 1599-1600 par Stefano Maderno, un dessin de Jacques-Louis David réalisé en 1 789, deux photographies de Henri Cartier- Bresson prises en 1 932 et en 1 933, deux autres de Mathieu Pernot issues d’une série intitulée Les Migrants, datant de 2009. Toutes ces œuvres appartenant à des époques, à des styles et à des médiums différents ont un point commun : les corps figurés sont tous drapés et entrent en résonance les uns avec les autres alors qu’un intervalle chronologique, un contexte historique, un contenu iconographique les séparent. Le drapé constitue en effet un moyen d’expression pri vilégié, qui survit à travers les âges, les styles et les arts. 4 INTRODUCTION AU DRAPÉ « L’art de bien draper ou d’ajuster les vêtements, que les peintres nomment draperies, est, selon moi, une des parties de la peinture la plus essentielle et la plus difficile ; et celle cependant dont peu de gens savent gré au peintre qui y réussit ; on croit même que c’est un soin que les grands maitres abandonnent à leur disciples, tant il est vrai que l’on juge superficiellement des beaux-arts et que la plupart des gens, en connaissent peu l’étendue, ne prêtent qu’un instant à voir ce qui a coûté bien du temps et des veilles à produire et à travailler. Je veux donc tâcher de faire voir, dans cette dissertation, que non seulement l’art de bien draper est une des parties de la peinture la plus essentielle mais qu’elle renferme en elle presque toutes les autres, c’est-à-dire l’invention, la composition, le dessin, la grâce, le contraste, l’imitation, le pinceau, la couleur, l’harmonie, le clair-obscur et le costume ». Antoine Coypel, Commentaire de l’Épitre à mon fils, 1 72 1 (in Lichtenstein) Le terme « drapé » apparait au xve siècle en Italie, il désigne la représentation artistique d’un tissu. En France, jusqu’au xviie siècle, le même mot est uti lisé aussi bien pour la fabrication des draps que pour la représentation des étoffes. La définition moderne apparait à cette époque, mettant de côté la création du tissu ; on peut ainsi lire dans le Dictionnaire de l’Académie française (1694) « [Ce mot de draperie] signifie en termes de peinture, la représentation des estoffes & des habits » Le drapé est donc une représentation dessinée, sculptée ou peinte, des vêtements, habits et étoffes. Il peut aussi désigner des pans de tissu libres comme les rideaux, les draps ou le linge de table. Pour les artistes du xve au xixe siècle, il est à distinguer du costume qui est le reflet de la mode de l’époque ; le drapé, à l’inverse, anoblit les personnages, rend la figure intemporelle. Le plus souvent associée au corps, la draperie est un héritage de l’Antiquité grecque. Les artistes, fascinés par le plissé des tissus qu’ils observent sur les sculp tures et vases grecs ou romains, en font un objet d’étude majeur dès la Renaissance. Les élèves, appren tis et maîtres étudient, tout au long de leur carrière, le tombé du tissu, les plis, le rendu des textures. Le drapé perdure jusqu’à nos jours, les artistes parvenant pro gressivement à le rendre autonome. 5 Jusqu’à la Renaissance, le métier de peintre ou sculp teur s’apprend dans les ateliers, auprès de maitres plus âgés. Ceux-ci sont soumis aux guildes* et corporations* d’artisans spécialisés, qui contrôlent les relations avec les commanditaires, les contrats et la formation des élèves. En France, la Maîtrise (ou confrérie) de Saint-Luc, structure corporative fondée en 1 39 1 et dirigée par des Maitres, contrôle ces métiers. Les peintres et sculpteurs ont le statut d’artisan, leurs activités étant considérées comme un travail technique et manuel, et non comme un art intellectuel et noble. L’atelier est un espace hiérarchisé, avec à sa tête le maitre qui dirige les apprentis. Ces derniers suivent les leçons, copient les artistes reconnus, préparent les pigments par le broyage des terres. En fonction de l’importance de l’atelier, le maitre s’entoure aussi d’ouvriers salariés, d’assistants et de maitres invités pour répondre aux commandes. Certains sont spé cialisés dans l’art du portrait, de la nature morte, du paysage ou de la décoration florale. À partir du xve siècle, en Italie, les artistes s’opposent au système des guildes et corporations. Ils reven diquent le statut d’artiste et affirment que la peinture et la sculpture sont des arts libéraux*, au même titre que la musique ou la littérature. Dans différentes A DE L’ATELIER À L’ACADÉMIE I. ÉTUDIER 2. Jacopo Chimenti, dit l’Empoli (1 554-1 640) (entourage de ?), Modèle drapé posant devant une assemblée de dessinateurs, vers 1610, sanguine sur papier crème Amsterdam, Rijksmuseum. Image © Rijksmuseum, Amsterdam villes européennes vont naitre des académies, lieux où se regroupent les artistes qui veulent suivre un enseignement de haut niveau, acquérir et maitri ser un ensemble de savoirs pratiques et théoriques (absent des ateliers de maitres). Une des premières académies est l’Accademia del Disegno à Florence, fondée par Cosme de Médicis et présidée par Vasari* en 1 563, destinée à la formation des artistes et à la réforme de l’enseignement de l’art, centré sur le dessin. En France, Charles Le Brun, pour échapper au système rigide des corporations, fonde en 1648 l’Académie royale de peinture et de sculpture, pla cée sous la protection de Mazarin et Louis XIV. Elle obtient le monopole de la formation des artistes. Le fonctionnement de l’Académie est extrême ment hiérarchisé. Les académiciens exposent leurs œuvres tous les deux ans. À l’Académie, les élèves apprennent la rhétorique, la poésie, l’histoire mais aussi la perspective, la géo métrie et l’anatomie. La formation des élèves a pour but l’imitation de la nature, à travers la copie de l’an tique, des maitres anciens et l’étude du corps humain uploads/s3/ drape-dossier-pedagogique.pdf
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- Publié le Fev 08, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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