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Base de données FICHES TOXICOLOGIQUES www.inrs.fr/fichetox Amiante - Edition : Juillet 2018 Page 1 / 23 Amiante Fiche toxicologique n°145 Généralités Substance(s) Nom Détails Chrysotile Numéro CAS 12001-29-5 Numéro index 650-013-00-6 Amosite Numéro CAS 12172-73-5 Numéro index 650-013-00-6 Crocidolite Numéro CAS 12001-28-4 Numéro index 650-013-00-6 Trémolite-amiante Numéro CAS 77536-68-6 Numéro index 650-013-00-6 Actinolite-amiante Numéro CAS 77536-66-4 Numéro index 650-013-00-6 Anthophyllite-amiante Numéro CAS 77536-67-5 Numéro index 650-013-00-6 Amiante Numéro CAS 132207-32-0 Numéro index 650-013-00-6 Edition Juillet 2018 Formule : - Etiquette AMIANTE Danger H350 - Peut provoquer le cancer H372 - Risque avéré d'effets graves pour les organes à la suite d'expositions répétées ou d'une exposition prolongée Les conseils de prudence P sont sélectionnés selon les critères de l'annexe 1 du réglement CE n° 1272/2008. Base de données FICHES TOXICOLOGIQUES www.inrs.fr/fichetox Amiante - Edition : Juillet 2018 Page 2 / 23 Caractéristiques Utilisations Selon l’annexe VI du règlement CLP. ATTENTION : pour la mention de danger H372, se reporter à la section "Réglementation". Etat naturel et extraction [1 à 3] : Le terme « amiante » ou « asbeste » recouvre une série de fibres minérales naturelles, appartenant aux groupes minéralogiques des serpentines ou des amphiboles. La réglementation concerne six variétés d’amiante : le chrysotile, la crocidolite, l’amosite, la trémolite-amiante, l’actinolite-amiante et l’anthophyllite-amiante. Environ deux millions de tonnes d’amiante sont toujours produits annuellement dans le monde. Le chrysotile ou amiante blanc est la variété la plus courante, la seule du groupe des serpentines. Les exploitations de chrysotile les plus importantes sont situées en Russie (1,1 million de tonnes en 2016) et en Chine (400 000 T en 2016) [4]. D’autres gisements existent au Canada, Brésil, Kazakhstan, Zimbabwe et en Afrique du Sud. La mine française de chrysotile située en Corse n’est plus exploitée depuis 1965. Le Canada a cessé la production d’amiante en 2011 et le gouvernement a annoncé l'interdiction sur son territoire en 2018. Le groupe des amphiboles comprend cinq variétés : la crocidolite (amiante bleu), l’amosite (amiante brun), la trémolite-amiante, l’actinolite-amiante et l’anthophyllite- amiante. Les amphiboles ayant donné lieu à exploitation industrielle sont l’amosite et la crocidolite. Extraites en Afrique du Sud, elles ne représentent pas plus de 5 % de la production mondiale d’amiante. Formule chimique Chaque variété d’amiante réglementaire possède au moins un homologue non asbestiforme dont la composition chimique est identique [5]. Amiante - Asbestiforme Composition chimique Homologue Non Asbestiforme Chrysotile (blanc) [Mg Si O (OH) ] Antigorite Lizardite Crocidolite (bleu) [Na (Fe ,Mg) Fe Si O (OH) ] Riébeckite Amosite (brun) [(Mg, Fe ) Si O (OH) ] Grunérite Trémolite-amiante [Ca Mg Si O (OH) ] Trémolite Actinolite-amiante [Ca (Mg, Fe ) Si O (OH) ] Actinolite Anthophyllite-amiante [(Mg, Fe ) Si O (OH) ] Anthophyllite 3 2 5 4 2 2+ 3 3+ 2 8 22 2 2+ 7 8 22 2 2 5 8 22 2 2 2+ 5 8 22 2 2+ 7 8 22 2 [6] La fabrication, la transformation, l’importation, la mise sur le marché et la cession, à quelque titre que ce soit, de tout produit contenant de l’amiante sont interdites en France depuis le 1 janvier 1997 (décret n°96-1133 du 24 décembre 1996), au titre de la protection de la population et des travailleurs. Les dérogations accordées à titre exceptionnel et temporaire ont pris fin au 1 janvier 2002, à l’exception de celles concernant la vente ou la cession, à quelque titre que ce soit, des véhicules automobiles d’occasion et des véhicules, matériels et équipements agricoles et forestiers d’occasion, sous réserve que les plaquettes de frein ne contiennent pas d’amiante. Auparavant, plusieurs décrets réduisaient déjà le nombre des applications possibles de l’amiante. En mars 1978 : interdiction du flocage contenant plus de 1 % d’amiante dans les bâtiments ; en avril 1988 : interdiction de produits à base d’amiante visant surtout la sécurité du grand public (jouets, articles pour fumeurs...) ; en juillet 1994 : interdiction de tous les produits contenant des amphiboles ainsi que de nombreux usages du chrysotile. Les produits à base d’amiante comprenaient principalement : les produits d’amiante-ciment (plaques ondulées, tuiles, ardoises de toiture), plaques et panneaux de cloisons intérieures, canalisations ; les produits textiles (cordes ou tresses, joints ou bourrelets d’étanchéité et de calorifugeage, vêtements de protection contre la chaleur, presse-étoupe, filtres) ; les garnitures de friction (freins et embrayages de véhicules automobiles et ferroviaires, ascenseurs, moteurs et machines diverses) ; le papier-carton pour l’isolation thermique ou électrique ; des produits divers (amiante imprégné de résines, compensateurs de dilatation, évaporateurs, diaphragmes pour électrolyse, embouts de remplissage de bouteilles d’acétylène, revêtements de sols, composés bituminés, enrobés routiers). Pour ces usages, le chrysotile était de loin la variété la plus répandue. Dans le groupe des amphiboles, seules l’amosite et la crocidolite ont eu une importance er er Base de données FICHES TOXICOLOGIQUES www.inrs.fr/fichetox Amiante - Edition : Juillet 2018 Page 3 / 23 Propriétés physiques Propriétés chimiques Récipients de stockage Pour ces usages, le chrysotile était de loin la variété la plus répandue. Dans le groupe des amphiboles, seules l’amosite et la crocidolite ont eu une importance commerciale en France. [1 à 3] L’amiante, matière naturelle, se distingue des matières fibreuses « artificielles » (des silicates tels que la laine de roche ou la fibre de verre) par sa structure cristalline et par l’extrême finesse de ses fibres. La « fibre » de chrysotile désigne en fait un ensemble formé de plusieurs dizaines ou centaines de fibrilles, plus ou moins solidement agglomérées, d’un diamètre total de l’ordre de 0,1 à 1 µm. Il en résulte une surface spécifique élevée propice aux phénomènes d’adsorption et aux pro​priétés d’isolation. Les fibres d’amiante exploitées industriellement présentent des propriétés physico-chi​miques exceptionnelles, variables suivant les espèces, qui ont favorisé leur large utilisation : incombustibilité, résis​tance mécanique, stabilité thermique, inertie chimique par rapport à la plupart des produits chimiques et faible conductivité électrique. La résistance à la traction du chry​sotile se trouve à un niveau intermédiaire entre celle de la crocidolite, plus résistante, et celle de l’amosite. Les fibres ont la capacité de se séparer sur toute leur longueur, et de former ainsi des fibrilles très fines. Les fibrilles de chrysotile sont cour​bées et particulièrement fines, d’un diamètre compris entre 0,02 et 0,03 µm. Les fibrilles des amphiboles sont droites et d’un diamètre 3 à 10 fois plus grand selon la variété. Il existe des homologues non asbestiformes (non fibreux) des amiantes. Soumis à des actions mécaniques d’origine naturelle ou anthropique, les homologues des amiantes amphiboles fragmentent selon les plans de clivage du minéral. Ces objets ainsi formés, appelés fragments de clivage, peuvent avoir des caractéristiques dimensionnelles similaires à celles des fibres susceptibles d’être inhalées telles que définies par l’Organisation Mondiale de la Santé (fibres « OMS », de longueur > 5 µm, diamètre < 3 µm et rapport longueur sur diamètre (L/d) supérieur à 3) [7]. Pour les fragments de clivage susceptibles d’être inhalés, l’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a adopté la terminologie de particules minérales allongées « d’intérêt » (PMAi) [8]. Certains talcs issus de roches composées de dolomites siliceuses et de magnésium peuvent contenir jusqu’à 70 % d’amphiboles, en particulier les variétés actinolite, trémolite et anthophyllite (appelées ATA). Toutefois, selon la formation géologique des ATA, certaines peuvent se trouver sous forme amiante ou bien, après transformation des talcs en vue de leur usage sous forme de framents de clivage. Des gisements de talcs contenant des ATA ont été identifiés en Italie, en Norvège et dans l’Etat de New York aux USA [9]. [1 à 3] Le chrysotile est un silicate de magnésium hydraté de for​mule stœchiométrique théorique Mg Si O (OH) . II est stable jusqu’à environ 550 °C. Au-delà, il se déshydrate (déshydratation complète vers 750 °C) et recristallise vers 800-850 °C sous forme de forstérite et silice. Les amphiboles sont des silicates hydratés de fer, magné​sium, sodium et/ou calcium, différant par leur composition chimique. Elles commencent à se déshydrater vers 400​-600 °C selon la variété. La dégradation thermique conduit, vers 900-1000 °C, aux minéraux suivants : pyroxènes, magnétite, hématite et silice. Toutes les formes d’amiante résistent aux bases fortes. Les acides attaquent le chrysotile en dissolvant le magnésium et en laissant le squelette siliceux. Les amphiboles pré​sentent au contraire une bonne résistance aux acides : la crocidolite est plus résistante que l’amosite, bien qu’il soit possible d’en dissoudre de petites quantités dans l’acide chlorhydrique à ébullition. 3 2 5 4 Les échantillons de matériaux contenant de l’amiante doivent être conditionnés de manière totalement étanche, par exemple dans un double emballage de matière plastique protégé de toute possibilité d’endom​magement. Un étiquetage « amiante » selon les dispositions du décret n°88-466 du 28 avril 1988 doit être apposé sur l’emballage. Gestion des déchets : Les déchets amiantés doivent être conditionnés en double emballage étanche conformément aux dispositions de l’ADR pour le marquage de l’emballage, la manipulation, le chargement, le transport, et le déchargement. Des exemptions à l’ADR (Accord pour le transport des marchandises dangereuses par la route) sont possibles pour le uploads/s3/ fichetox-145.pdf

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