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Base de données FICHES TOXICOLOGIQUES www.inrs.fr/fichetox Protoxyde d'azote -

Base de données FICHES TOXICOLOGIQUES www.inrs.fr/fichetox Protoxyde d'azote - Edition : Juillet 2018 Page 1 / 10 Protoxyde d'azote Fiche toxicologique n°267 Généralités Substance(s) Formule Chimique Détails N O Nom Protoxyde d'azote Numéro CAS 10024-97-2 Numéro CE 233-032-0 Numéro index Non attribué Synonymes Oxyde de diazote , Oxyde nitreux , Monoxyde de diazote , Gaz hilarant Caractéristiques Utilisations Propriétés physiques Nom Substance Détails Protoxyde d'azote Formule N O Edition Juillet 2018 Formule : N O 2 2 Etiquette PROTOXYDE D'AZOTE - Cette substance doit être étiquetée conformément au règlement (CE) n° 1272/2008 dit "règlement CLP". 233-032-0 [2, 3, 6, 7] Le protoxyde d'azote est utilisé dans les activités suivantes : agent analgésique et anesthésique par inhalation (seul ou en mélange avec d'autres anesthésiants) en dentisterie, chirurgie, médecine vétérinaire ; gaz propulseur dans le conditionnement d'aérosols (E 942) ; dans les laboratoires, comme agent comburant pour la flamme en spectrométrie d'absorption atomique ; dans l'industrie électronique dans la fabrication de semi-conducteurs ; en aérospatiale comme comburant pour moteur. Le protoxyde d'azote est un puissant gaz à effet de serre (son potentiel de réchauffement est 310 fois celui du dioxyde de carbone) qui subsiste longtemps dans l'atmosphère. Les émissions de protoxyde d'azote proviennent essentiellement de l'utilisation d'engrais azotés (phénomènes de nitrification/dénitrification dans les sols cultivés), de déjections animales et de certains procédés industriels tels que la fabrication du glyoxal et des acides nitrique, adipique et glyoxylique. Le protoxyde d'azote est également connu sous le nom de "gaz hilarant" ; inhalé, il procure euphorie, vertiges et distorsion de la voix. [1 à 9] Dans les conditions normales de température et de pression, le protoxyde d'azote est un gaz incolore, d'odeur et de saveur légèrement sucrées. Il est soluble dans l'eau (0,59 vol/vol à 25 °C), l'éthanol, le chloroforme, l'acide sulfurique. 2 Base de données FICHES TOXICOLOGIQUES www.inrs.fr/fichetox Protoxyde d'azote - Edition : Juillet 2018 Page 2 / 10 N° CAS 10024-97-2 Etat Physique Gazeux Masse molaire 44,01 Point de fusion -90,8 °C Point d'ébullition -88,5 °C Densité 1,23 g/cm à -89 °C Densité gaz / vapeur 1,5 (air = 1) Pression de vapeur 5070 à 5850 kPa à 20 °C > 7000 kPa à 50 °C Point critique Température critique : 36,37 °C Pression critique : 72,45 bar Coefficient de partage n- octanol / eau (log Pow) 0,4 à 25 °C Propriétés chimiques VLEP et mesurages Valeurs Limites d'Exposition Professionnelle Substance Pays VME (ppm) VME (mg/m³) Protoxyde d'azote Etats-Unis (ACGIH - 1987) 50 90 Protoxyde d'azote Allemagne (valeurs MAK) 100 180 Méthodes de détection et de détermination dans l'air Incendie - Explosion 3 À 25 °C et 101 kPa, 1 ppm = 1,80 mg/m . 3 [1, 5 à 8] Le protoxyde d'azote est un produit stable dans les conditions normales de température et de pression. À haute température (dès 575 °C ou même 300 °C pour le produit sous pression), il se décompose en azote et oxygène. Cette décomposition peut s'accélérer en présence de catalyseurs (platine, nickel, produits halogénés...). Elle peut alors se produire à des températures encore plus basses et entraîner une augmentation considérable de pression. C’est un oxydant puissant qui est à l’origine de réactions qui peuvent devenir violentes (jusqu’à l’incendie ou l’explosion) au contact des matériaux combustibles (bois, papier, huiles, graisses), des gaz combustibles (ammoniac, monoxyde de carbone, hydrogène, sulfure de carbone, phosphine), de l’éther diéthylique, de l’aluminium en poudre, de l’hydrazine, de l'hydrure de lithium, du bore... Le protoxyde d'azote ne réagit pas avec les métaux usuels tels l'acier inoxydable, le cuivre et ses alliages... Il ne réagit pas avec certains plastiques (polytétrafluoroéthylène (PTFE), polychlorotrifluoroéthylène (PCTFE), polychlorure de vinyle (PVC), polyamide (Nylon )...) mais peut attaquer certains élastomères comme le Viton ou Néoprène (gonflement important). ® ® ® [11, 12] Des valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) dans l’air des lieux de travail ont été établies pour le protoxyde d'azote. Plus spécifiquement, des valeurs limites ont été établies pour le protoxyde d'azote dans l’air des lieux de travail où sont effectuées des anesthésies : en France, la circulaire DGS/3A/667 bis du 10 octobre 1985 fixe à 25 ppm la valeur limite d’exposition durant la phase d’entretien de l’anesthésie ; aux États-Unis, le NIOSH recommande la valeur 25 ppm comme valeur limite de moyenne d’exposition au protoxyde d'azote durant la période d’administration de l’anesthésiant. [13, 14] Prélèvement passif d’une durée supérieure à 1 heure [13] ou prélèvement actif à l’aide d’une pompe au débit de 5 mL/min sur une durée inférieure à 15 minutes [14] au travers d’un tube de désorption thermique, rempli d’une zéolithe (BaZSM5). Au cours du prélèvement passif, la température et l'humidité de l’air doivent obligatoirement être mesurées. Le tube est ensuite désorbé thermiquement et le dosage est effectué par chromatographie en phase gazeuse avec détection à l’aide d’un micro-catharomètre (TCD). D’autres méthodes sont publiées mais elles ne permettent pas la mesure du protoxyde d’azote dans des conditions adaptées à l’évaluation des expositions professionnelles. [15] Le protoxyde d’azote est un gaz ininflammable. C’est toutefois un puissant agent comburant qui permet et accélère la combustion (cf § Propriétés chimiques). Certains Base de données FICHES TOXICOLOGIQUES www.inrs.fr/fichetox Protoxyde d'azote - Edition : Juillet 2018 Page 3 / 10 Pathologie - Toxicologie Toxicocinétique - Métabolisme Chez l'animal Chez l'homme Surveillance biologique de l'exposition Mode d'action Le protoxyde d’azote est un gaz ininflammable. C’est toutefois un puissant agent comburant qui permet et accélère la combustion (cf § Propriétés chimiques). Certains matériaux non combustibles peuvent le devenir dans une atmosphère enrichie en protoxyde d’azote. En cas d'incendie dans un environnement où se situent des réservoirs de protoxyde d'azote, refroidir les contenants et avertir les équipes de secours de leur présence. En raison des fumées toxiques et corrosives émises par la décomposition du protoxyde d’azote (oxyde nitrique (NO) et dioxyde d’azote (NO )), les personnes chargées de la lutte contre l’incendie seront équipées d’appareils de protection respiratoire autonomes isolants. 2 [16] Le protoxyde d’azote est principalement absorbé par inhalation puis rapidement distribué dans tous les tissus. Il n’est pas métabolisé et est vite éliminé par les poumons. Il passe la barrière placentaire. Très peu d’informations sont disponibles chez l’animal. Le protoxyde d’azote pénètre principalement par inhalation puis est rapidement absorbé et distribué dans tous les tissus, en particulier les tissus richement vascularisés dont le cerveau, le cœur, les reins, et les glandes endocrines. Le protoxyde d’azote est relativement peu réactif, il n’est pas métabolisé et vite éliminé par les poumons ; chez l’animal, un métabolisme rénal ou hépatique limité peut être décelé. Absorption Le protoxyde d’azote pénètre principalement par inhalation. Il est rapidement absorbé : le taux d’absorption dans les 2 premières minutes est d’environ 1 L/min pour une concentration de 80 %. Distribution Le protoxyde d’azote est distribué dans tous les tissus, en particulier les tissus richement vascularisés dont le cerveau, le cœur, les reins, et les glandes endocrines. L’équilibre sanguin est atteint environ 15 minutes après une exposition à une concentration de 70 % de protoxyde d’azote. Le protoxyde d’azote passe la barrière placentaire et apparaît chez le fœtus après 6 minutes avec un rapport de concentrations sanguines mère/fœtus de 0,6. Métabolisme Le protoxyde d’azote est relativement peu réactif ; il n’est pas métabolisé. Elimination Très volatile, le protoxyde d’azote est rapidement éliminé par les poumons, sous forme inchangée ; de faibles quantités passent dans les urines ou diffusent à travers la peau. L’élimination cutanée ne compte que pour 6 à 7 % de la quantité quittant les alvéoles. Seize heures après la fin de l’exposition, il est complètement éliminé du sang [10]. Le dosage du protoxyde d’azote urinaire en fin de poste et en fin de semaine (ou en fin de période d’exposition) a été proposé pour apprécier l’exposition au protoxyde d'azote dans une étude réalisée auprès de 145 professionnels travaillant en bloc opératoire (chirurgiens, anesthésistes, infirmières) ; une relation étroite entre les concentrations atmosphériques (médiane de 124,8 ppm) et urinaires (médiane de 76,7 µg/L) de protoxyde d'azote dans les échantillons recueillis après quatre heures d'exposition est retrouvée. Les concentrations urinaires de protoxyde d'azote correspondant aux niveaux atmosphériques de 25, 50 et 100 ppm étaient respectivement de 20 µg/L, 35 µg/L et 65 µg/L [17]. Dans une étude chez 121 sujets travaillant au bloc opératoire, la médiane des concentrations urinaires de protoxyde d'azote en fin de poste est de 10 µg/L avec des valeurs allant de 0,5 à 75 µg/L (concentration atmosphérique médiane des prélèvements individuels de protoxyde d'azote de 8,6 ppm, avec des valeurs allant de 0,2 à 123 ppm) [18]. Jusqu’en 2012, une valeur biologique d‘interprétation (BAL ou Biological Action Level) avait été proposée pour le protoxyde d’azote urinaire par le FIOH ( Finnish Institute of Occupational Health) à 700 nmol/L (soit environ 31 µg/L) en fin de poste. Trois moments de prélèvement (avant exposition, au milieu et en fin de journée de travail) étaient conseillés en cas d’exposition continue sur la journée ; en cas d’exposition de quelques heures, un prélèvement immédiatement en fin d’exposition était préconisé [19]. Le dosage du protoxyde d’azote dans l’air expiré immédiatement uploads/s3/ fichetox-267.pdf