édition de juillet 2020 139e ANNÉE. Nouvelle série — édition spéciale Fondateur

édition de juillet 2020 139e ANNÉE. Nouvelle série — édition spéciale Fondateur Rodolphe SALIS Directeurs de publication S. Lenhard/J. Arfeuillère (Aspirante rétraitée - Retraité mérité) Rédacteurs Victor Maisonneuve, Félix Le Saulnier, Suzanne Guitton, Maëlle Desbordes, Lorick Le Saulnier, Emilie Dreux, Lilou Royer, Laura Gorget et toute la rédaction de K’eskon attend A vec la complicité des gentilshommes Romain Nouat, Rodolphe T rouilleux et Monsieur Binu En collaboration avec Le Grand Atelier, Musée d’art et d’industrie de Châtellerault & Julie Biesuz e es gens disent de moi que je suis misan- thrope. Malgré le désintérêt et le mépris que j’apporte à leurs propos, j’avoue que je tenais à me défendre et quoi de mieux que ce journal pour exprimer le fond de ma pensée ? Je nie tout ce que vous pourrez entendre à mon sujet : mes soit-disant crises de nerfs dans les parcs, mes commentaires désagréables dans les théâtres et mes colères dans les cinémas. Il est vrai que je me suis déjà emporté, mais toujours pour de bonnes raisons. Les gens qui vous diront le contraire ne cherchent qu’à me nuire et leurs attaques n’ont guère d’intérêt. Où que j’aille, je suis contraint d’élever le ton seule- ment pour faire régner l’ordre et la discipline. Je me demande parfois si les gens ne le font pas exprès. Ne croyez rien à mon sujet, à part ce qui est écrit sur ce papier. Cela dit, je peux commencer. Pour illustrer mon propos, et vous prouver ma bonne foi, hier j’étais au musée : Dès mon entrée dans une nouvelle pièce du musée, j’identifie les visiteurs. Ainsi, ils sont classés (dans ma tête), par ordre décroissant d’exaspération. Celui qui est en tête de ce classement, c’est «l’intéressé». Ce spé- cimen, ne peut pas s’empêcher de poser une question sur chacune des œuvres, il vous ralentira n’importe quelle visite guidée. Pas très loin derrière, il y a le «guide». Lui, il ne cesse- ra de vous rabaisser avec sa “Culture”. Cet individu est assoiff é de pouvoir et veut régner en maître unique sur le musée. Ensuite, il y a, ex-æquo, les «connais- seurs» et «ceux qui se font passer pour». Ces deux-là vont de pair, ils occupent la troisième place depuis longtemps, et je ne peux les départager. Lorsqu’un faux connaisseur s’esclaffe : “C’est un Caravage !”, un second répliquera “Pas du tout, c’est un Rodin !”. Cette éternelle bataille pour le podium me désespère. Lorsque l’un invente un nouveau stratagème, l’autre le rattrape en faisant pire. Tiens, par exemple, la der- nière fois, c’est un vrai connaisseur qui a pris la tête de cette compétition en tentant de corriger un guide, mais le faux connaisseur a réagi, avec une rapidité incroyable, en effectuant sa propre visite guidée avec un groupe de touristes allemands. Inventifs mais pa- thétiques ! Encore plus incroyable, en fin de matinée, je n’en ai pas cru mes yeux, j’ai croisé une classe !!! Une classe entière de gamins d’une dizaine d’années qui étaient, évidemment, intenables… Sérieusement, pourquoi avec toutes ces interdictions absurdes, les conservateurs n’ont pas pensé à les interdire eux ? Et puis, je ne sais pas qui a eu l’idée d’amener des gosses au musée, mais il va falloir que je lui trouve aussi une place dans mon classement. Encore plus ridicule que le faux connaisseur, il y a le «contemplateur.» À l’ouverture, il était là, devant une œuvre. Jusqu’à la fermeture, il n’a pas bougé. Si si, je vous promets ! Le gardien me l’a confirmé. J’ai voulu comme toujours et comme certains l’omettent, chercher le positif et trouver une raison à ce compor- tement ridicule… sans succès. La seule raison valable aurait été qu’il soit un artiste mais ce n’était pas le cas et ça ne l’aurait pas rendu plus sérieux à mes yeux. Car les artistes ne sont pas mieux : ils occupent toute la place pour dessiner de piètres reproductions d’œuvres qu’ils n’ont même pas imaginées. Après une heure à visiter le musée, il me sembla normal de pouvoir boire un petit verre d’eau pour me rafraîchir. Alors, mon étonnement fut total quand un gardien me montra un panneau « Interdiction de se rafraîchir devant les œuvres ». De plus, il me donna un deuxième avertissement quand il me montra le panneau « Pour la sécurité de tous, marcher est stric- tement interdit ». Cela expliquait la posture du gardien qui m’avait accosté en rampant à terre. Je le suivis donc, avec mon incompréhension, en rampant au sol dans la pièce suivante. Je le questionnai sur la raison de la mise en place de cette règle. Pour m’énerver d’avantage, j’attendis longuement sa réponse jusqu’au moment où je vis le panneau « Pour d’évidentes raisons de sécurité, prière de ne pas dialoguer ». Les raisons étaient tellement évidentes que je n’arrivais pas à les comprendre ! En conséquence, je sortis de la salle et me rendis dans une salle «d’art très contem- porain». En traversant celle-ci, je ne manquai pas d’esquisser quelques sourires moqueurs. Mais, pour la énième fois, un gardien s’approcha et me donna mon troisième avertissement en me montrant le panneau «Œuvre fragile, interdit de sourire ». Alors, après avoir fragilisé une dizaine d’œuvres et m’être pris un dernier avertissement, le gardien fut contraint de me faire sortir du musée. Finalement, la seule règle qui n’est pas en vigueur, mais, qui pour moi, serait la plus importante est : « Pour le confort des visiteurs, il est strictement interdit d’interdire ». Une fois rentré chez moi, je me lançai dans la re- cherche d’un musée beaucoup moins strict. Durant mes recherches je tombai sur certains musées autant honteux que révoltants. J’avoue que j’hésite même à en citer certains mais face au nombre de messages haineux à mon égard, je suis contraint de devenir grossier. Durant mes recherches, j’ai donc découvert le musée du phallus, du préservatif, de la prostitution ou celui des WC. Bien sûr, j’éliminai ces musées de ma liste de visites. Je poursuivis mes recherches, non satisfait et dégoûté de mes premières trouvailles. Je découvris ensuite quelques musées sinistres comme celui de la mort ou encore celui de la torture. Là encore, je rayai ces destinations. Je fus encore plus désespéré quand je vis les musés de la vodka, de l’opium et celui du cannabis. J’en vis d’autres qui me firent bailler juste à l’énoncé de leurs noms, comme le musée du collier à chien, celui des cheveux, des égouts et surtout celui du papier peint. J’ôtai donc ces musés aussi, de ma liste. V ous voyez, ce n’est pas moi qui suis fou, c’est le monde ! V ous n’allez pas me dire que vous ne trou- vez pas toutes ces histoires ridicules ? Eh bien, ces histoires sont la réalité. Heureusement, j’ai su dans cet édito m’exprimer calmement même s’il m’a fallu passer outre quelques sujets. La première fois que je suis allé dans un musée d’art contemporain, je n’ose vous raconter le carnage… Et puis j’ai bien fait de ne pas parler de l’art conceptuel ou encore des perfor- mances, on y serait encore dans trois pages... Stéphane Joris Uism (Maëlle Desbordes, Félix Le saulnier, Lorick Le saulnier et Victor Maisonneuve). Je suis allé au musée DISPARUE Le 1er mars 2020 Elle se nomme Le Jardin du presbytère de Nuenen au printemps, âgée de 136 ans, de type peinture à l’huile, mesurant 25 sur 57 cm, de corpulence maigre, fond gris ciel, contenant des arbres, une église et une femme. Aurait été enlevée au musée Singer Lare (Pays- Bas), à l’étage des expositions. Elle portait un cadre en bois et un petit cartel blanc Si vous localisez la toile ou découvrez une informa- tion à son sujet, n’intervenez pas vous-même, contac- tez-nous au plus vite. Vandalisme Musée Les très très brèves : 16 mars : Le maître d’école, d’Egbert Van Heemskerck, envoie du travail aux CM2 17 mars : À midi, Les raboteurs, La laitière, les glaneuses et tant d’autres, désertent leurs toiles et regagnent leurs foyers. 19 mars : Le Prêteur et sa femme passent en télétravail. 21 mars : La pénurie de masques fait rage : Magritte l’avait compris avant tout le monde et proposait déjà de nombreuses idées pour y remédier. 26 mars : Les tableaux La Cène, Le Déjeuner des canotiers et La liberté guidant le peuple ont dû être agran- dis pour respecter les distances de sécurité. 03 avril : L’œuvre Le Baiser a reçu une amende pour incitation au non-respect des « gestes-barrière ». Il paraît qu’ils refusaient de porter un masque et de garder leurs distances. 15 avril : Le V oyageur contemplant une mer de nuages tente, désespérément, depuis début mars de rentrer à Ham- bourg. Malheureusement les frontières restent à ce jour encore fermées... 27 avril : Les personnages du Déjeuner sur l'herbe sont activement recherchés. Ils pique-niquaient au bord de l’eau sans attestation. À l’arrivée des agents, ils auraient pris la fuite en criant « ACAB ». 04 mai : Un couple de uploads/s3/ journal-chat-noir-sur-le-theme-des-muse-es.pdf

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